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Clean Room tome 2 sur 3

Jon Davis-Hunt (Illustrateur)
EAN : 9781401267407
Vertigo (03/01/2017)
3.83/5   3 notes
Résumé :
Astrid Mueller is a world-famous horror novelist, a publicly reviled huckster and the all-powerful leader of a secretive cult whose tentacles reach into every sphere of American life.

She’s also humanity’s last hope.

You see, her organization’s apocalyptic beliefs are neither fraud nor fiction. Ever since she was a child, Astrid has been able to see the extradimensional entities preying on our unsuspecting world, and she’s used every... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à Immaculate Conception (épisodes 1 à 6) qu'il faut avoir lu avant. Il comprend les épisodes 7 à 12, initialement parus en 2016, écrits par Gail Simone, dessinés et encrés par Jon Davis-Hunt, avec une mise en couleurs de Quinton Winter. Les couvertures sont réalisées par Jenny Frison.

Il y a 17 ans, Astrid Mueller effectue un voyage en autostop dans le désert du Nouveau Mexique pour rallier la ville de Prosaic. Elle se rend à l'hôpital pour rencontrer Anika Wells, une jeune femme alitée, ayant été victime d'une ablation qui a laissé une cicatrice sur son torse, courant de son bassin jusqu'au sein gauche. Mueller s'installe près de son lit, lui pose quelques questions sur ce qui est arrivé, puis entreprend de lui raconter sa propre histoire, à commencer par la manière dont elle a été écrasée par un chauffard nommé Jonas Kempf, quand elle avait 6 ans. de nos jours, Anika Wells est toujours vivante, toujours alitée, mais dans un lit de la fondation Honest World, propriété d'Astrid Mueller.

De nos jours, à Palm Harbor en Floride, Chloe Pierce rentre chez elle et constate que l'inspecteur Avil Demakos l'attend devant sa maison. Elle accepte de le revoir pour parler de son défunt mari Philip Pierce, en prenant une soupe au cheddar et aux cornichons. Il lui parle d'un cadavre avec 2 mains droites, celui de Michael Parks. Pendant ce temps-là, Astrid Mueller prend la décision de se rendre seule dans la Pièce Blanche (Clean Room) pour une session privée. Elle se projette dans son enfance, dans l'église où elle se trouvait avec ses parents avant d'être écrasée. Elle y est rejointe par le Chirurgien, une entité démoniaque.

Le premier tome de cette série avait laissé une forte impression, avec un récit mélangeant plusieurs genres, des dessins propres et descriptifs, et des personnages intrigants répartis dans plusieurs fils narratifs entremêlés. le lecteur constate avec plaisir que ce deuxième tome ne comprend pas d'artiste invité et que Jon Davis-Hunt a pu tenir le rythme de la production mensuelle. Il retrouve donc les personnages tels qu'il les avait découverts dans le premier tome : avec des morphologies plutôt filiformes pour les hommes et pour les femmes, et souvent d'une trentaine d'années. Les postures d'Astrid Mueller sont toujours aussi raides, attestant d'un grand effort de maîtrise de soi, de besoin de contrôle et de réflexion avant l'action. Son visage arbore des expressions toujours aussi dures et intransigeantes, celle d'une femme ayant l'habitude d'être obéie, qui connaît le vrai prix à payer pour pouvoir distinguer ce qui se cache derrière les apparences.

Le lecteur effectue tout naturellement la comparaison avec les nombreux autres personnages féminins. Madame Capone, mi garde du corps, mi tueuse à gages, présente des postures tout aussi rigides que celles de son employeuse, mais avec une forme d'impatience qui n'existe pas chez Astrid Mueller, ainsi qu'une volonté d'aller de l'avant et d'obtenir des résultats rapidement. de son côté, Killian Reed est plus encline à se laisser porter par les émotions, en particulier la colère et le désarroi. le visage de Chloe Pierce exprime une gamme de sentiments plus large que celle des 3 autres femmes réunies, en cohérence avec son histoire personnelle, et sa personnalité moins obsessionnelle, moins focalisée sur un seul et unique objectif. Ainsi chaque personnage féminin dispose d'un caractère spécifique qui transparaît par les expressions de son visage et son langage corporel.

Les personnages masculins présentent une plus grande diversité dans les tranches d'âge, que ce soit le jeune inspecteur Avil Demakos, Reston Wanuka et son âme damnée Pete, plus âgés et commençant à se flétrir, ou Duncan avec une morphologie plus massive, et son amant Raven. L'artiste continue d'être plutôt doué pour dépeindre des monstres humanoïdes, assez éloignés de l'humanité pour être cohérent avec l'intrigue. le Chirurgien est toujours aussi menaçant et répugnant dans une forme navigant entre l'humanité et les horribles créatures du dehors. Malgré le niveau de détail de la représentation du démon Spark, il apparaît finalement assez commun. Par contre, il devient plus immonde sur le plan visuel quand il s'extrait d'une forme humaine, son corps imposant des déformations de la chair de son hôte humain. La manifestation de la possession du père d'Astrid Mueller est tout aussi réussie.

Comme dans le tome précédent, Jon Davis-Hunt réalise des dessins descriptifs avec un bon niveau de détails. le lecteur peut apprécier la variété des tenues vestimentaires, différentes d'un personnage à l'autre, mais aussi changeantes en fonction de leur statut social, de la tâche à exécuter, et des conditions climatiques. Ainsi le lecteur prend un certain plaisir à noter que les boucles des ceinturons de Reston Wanuka et de Pete portent les initiales de la société PERMA-Seek pour laquelle ils travaillent. Il remarque qu'ils portent tous les deux des cravates texanes (bolo), et il sourit de bon coeur en découvrant qu'ils utilisent des fixe-chaussettes. Davis-Hunt investit le temps nécessaire pour rendre palpables les différents décors, qu'il s'agisse du désert du Nouveau Mexique, d'une chambre d'hôpital avec son appareillage, d'une église européenne, d'un diner, d'une grande salle de réunion impersonnelle et fonctionnelle, ou d'un paysage enneigé avec un chalet de vacances à la montagne.

L'artiste s'en tient à des cases rectangulaires apposées les unes à côté des autres, dans des bandes sagement horizontales. Il n'hésite pas à influer sur la vitesse de lecture en modulant le nombre de cases par page, pouvant passer d'un dessin en pleine page à une page comportant 15 cases. le récit de Gail Simone comprend plusieurs moments d'horreur graphique que l'artiste sait rendre avec conviction, mais avec un peu trop d'application. le choix d'être dans le descriptif plus que dans l'impressionnisme contraint l'artiste à tout montrer. Or ses descriptions restent un peu froides, ne parvenant pas à rendre les sensations de l'horreur corporelle. Par contre les quelques séquences d'action disposent d'un rythme implacable et d'une sécheresse transcrivant la soudaineté de ces actions et leur violence.

Sous la bonne impression du premier tome, le lecteur sait qu'il s'apprête à plonger plus profondément dans ce récit basé sur une forme originale de théorie du complot. Il retrouve avec plaisir Astrid Mueller, cette femme forte, sûre d'elle-même, consciente du danger et ne prenant que des risques calculés, avec une longueur d'avance dans la compréhension du complot. Elle aussi a été victime de ce complot, mais elle a trouvé la force intérieure pour refuser le statut de victime et pour utiliser les informations ainsi acquises. Il apprécie le contraste avec Chloe Pierce qui est plus spontanée, tout en ayant également trouvé la force de dépasser son statut de victime, et qui dispose d'une information que Mueller n'a pas, ce qui donne une belle séquence de surprise. Killian Reed devient plus attachante et plus humaine quand elle se retrouve à prendre des décisions à la place d'Astrid Mueller, dépassée par l'ampleur de la situation, ne sachant pas trop comment s'y prendre. Gail Simone montre également que ces femmes remarquables évoluent, et changent d'état d'esprit en fonction des épreuves qu'elles traversent. Elle n'oublie pas quelques instants d'humour, avec une scène inoubliable dans laquelle madame Capone refuse de quitter ses talons hauts, avec des conséquences prévisibles.

Le lecteur en apprend un peu plus sur Astrid Mueller, en particulier en quoi elle est légitime dans sa position, un instant supplémentaire qui vient éclairer sa relation avec son père, le prix à payer pour avoir été écrasée, la fragilité de sa position peut-être pas si dominante quand elle se retrouve face au Chirurgien ou quand elle doit contrer une opération de mainmise sur son entreprise par Reston Wenuka pour le compte de PERMA-Seek. Il découvre Anika Wells, un nouveau personnage à l'importance partiellement dévoilée. L'intrigue avance donc à un bon rythme, utilisant les conventions du récit d'aventure (une poignée d'affrontements physiques, quelques séquences horrifiques) avec quelques pincées de provocation plus adulte (quelques passages de souffrances physiques infligées avec sadisme, et des valeurs morales foulées au pied). Mais derrière tout ça, se dessine un fond d'intrigue des plus convenus (une invasion imminente de méchantes créatures du dehors), mâtiné avec une dose de christianisme pris au premier degré, qui fait craindre le pire pour la suite.

Gail Simone & Jon Davis-Hunt entraînent le lecteur plus profondément dans leur intrigue avec des personnages féminins très attachants, décidés sans être parfaits. le lecteur prend plaisir à voir comment elles anticipent et gèrent les situations, et quelles décisions elles sont amenées à prendre, avec des dessins descriptifs soignés et respectueux. Mais au fil des épisodes, il commence à éprouver des doutes quant à l'intelligence de la nature de la menace, craignant que la suite ne ramène la narration sur un terrain peu original.
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Une excellente série de comics, particulièrement perturbante. Levant le voile sur la réalité derrière les histoires d'aliens, de possession ou de folie, elle nous offre une perspective particulièrement trash des choses. Très graphique, dans un genre proche de la science fiction et de l'horreur, l'intrigue joue sur la peur primale. Réservée à ceux que la violence graphique n'effraie pas, certaines case sont difficiles à oublier !!! l'histoire nous offre des personnages féminins assez hors du commun, très fortes et loin des clichés, certaines étant de véritables garces, nécessité faisant loi ! C'est glaçant, scotchant, parfois dégoûtant et très prenant
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