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EAN : 9782081412859
240 pages
Flammarion (22/08/2018)
3.52/5   67 notes
Résumé :
Elsa Morante, née à Rome le 18 août 1912, est écrivain, poète et traductrice. Elle épouse Alberto Moravia en 1941, mariage qui durera jusqu’à sa mort le 25 novembre 1985. En 1957, avec "L’Île d’Arturo", elle est la première femme récompensée par le prix Strega. "La Storia", publié en 1974, figure dans la liste des 100 meilleurs livres de tous les temps. Fille naturelle d’une enseignante, Irma Poggibonsi, et d’un employé des postes, Francesco Lo Monaco, Elsa Morante ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (37) Voir plus Ajouter une critique
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Il pleut.

Pourtant j'ai lu ce livre en plein soleil. Soleil de plomb.

La littérature est un art et cet ouvrage en est la preuve.

Ce livre est de la musique. Un rythme, une mélopée qui m'ont emportés loin. Chaque mot à sa place et n'importe où en même temps.

Ce livre fait du bruit. Un pacte que le lecteur passe avec son auteur dès les premières lignes. Simonetta Greggio semble nous inviter à ce voyage vers Elsa Morante, sans trompette ni tambour, non, mais avec perte et fracas. Une lecture que l'on prend comme un chemin vers la lumière. Un chemin escarpé, exigeant mais terriblement prenant.

Ce livre n'est pas une biographie d'Elsa Morante. Ce livre est Elsa Morante.
Par petites touches, par grands traits de mots tous plus beaux les uns que les autres. Oui, ce livre est un tableau. Une fresque où chaque ligne vit, vibre, emporte.

Ce livre est une chanson. Un air que l'on garde en tête, sans rimes ni raison. Comme un vieux tube, entendu à la radio, et qui s'incruste dans la mémoire. Pour longtemps.

Ce livre n'est pas un livre. Il va bien au-delà.

Lisez-le comme une rencontre. Comme quelque chose de beau même si on n'en possède pas toutes les clefs. Ce qui le rend encore plus fort. Encore plus tentant.

Lisez-le comme on ne lit plus.
En fermant les yeux.
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Voici la biographie romancée d'Elsa Morante, écrivain, poète et traductrice née le 18 août 1912.
Elle épouse Alberto-Moravia en 1936, mariage qui durera jusqu'à sa mort le 25 novembre 1985.


Lors de courts chapitres qui commencent souvent par: Il pleut .......Simonetta Greggio redonne voix à Elsa .
Cet ouvrage est l'histoire de sa vie .

Les chapitres denses, à l'écriture poétique et imagée sont ponctués de fragments de journaux, de poèmes et de lettres .
D'autres évoquent avec une tendresse non dissimulée, une passion et une précision étonnantes, les réflexions intimes du personnage .
Un chapitre est consacré à l'adaptation- traduction de l'auteur de lettres envoyées à un amant non identifié d'Elsa . .......

Simonetta Greggio décrit l'enfance d'Elsa qui habite dans un quartier populaire du Testaccio à Rome.
La famille déménage en 1922.
Lorsqu'elle a six ans Maria Guerrieri Gonzaga Maraini , sa marraine " tombe amoureuse " de la petite fìlle " aux yeux cernés " et l'emmène quelque temps " vivre dans son jardin" .

Elle commence à cet âge à écrire déjà de brèves nouvelles et des fables pour enfants .
"Qui était cette enfant qui dormait avec les chats errants , qui réinventait sans cesse les vêtements et les objets, la laideur m'a toujours mise de mauvaise humeur ......cette fillette qui ne jouait avec les autres enfants que lorsqu'elle pouvait les mettre en rang et leur faire la classe "......

Entre 1928 et 1930 Elsa termine ses études.
Elle désirait vivre à tout prix de son écriture et apprendre à voler de ses propres ailes, ce qui à l'époque était peu commun pour une femme........
Elle se revendique " écrivain" et non pas " écrivaine ".
Le lecteur découvre sa rencontre avec Alberto Moravia, déjà célèbre, leurs rapports pour le moins tumultueux , tout au long de leur histoire vive ------vingt - six ans ------et tout au long de leur histoire" morte-"---- vingt - trois ans supplémentaires ...

Il était inconstant, passionnel, vite lassé, infidèle, indéchiffrable .

Elle préfére de beaucoup les chats et les animaux en général aux humains .

Où l'on croise Paolo-Pasolini, assassiné en 1975, Visconti, Bill, le jeune amant, Anna Magnani, Maria Callas , Calvino et Pavese , Malaparte et Curzio , Rilke et bien d'autres talents, le pan entier d'une époque ....

C'est un ouvrage pétri d'humanité , à la fois intime et joyeux , lumineux , mélancolique et profond, un récit intense , minutieux un témoignage au plus près où l'on sent à chaque détour de page l'admiration , voire la fascination de Simonetta pour Elsa, sensuel, touchant et audacieux totalement voué à la compréhension de Morante.

Elle était énigmatique et sensuelle , tactile et coléreuse, entière et boudeuse, à l'existence tournée exclusivement vers la magie et le travail de l'écriture .
Elle désirait être heureuse et être aimée.
Elsa " la mordorée" , après des mois , des années de travail acharnés possédait un talent et une force de vie prodigieuse.
Elle voulait changer le monde, à la quête d'elle - même lors de la création littéraire.
Écrire jusqu'au bout . .....
Je remercie Masse Critique et Babelio pour l'envoi de ce livre de la rentrée et les éditions Flammarion.
J'ai hésité longtemps entre quatre * , trois * et demi !
Il ne faut pas en tenir compte .....
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L'évidence qui vient à la lecture de cette biographie romancée, c'est la passion qui rejaillit du texte de Simonetta Greggio pour Elsa Morante. Par de petits chapitres, elle s'introduit dans la vie de la romancière, lui redonne parole, pour mettre en lumière par des instantanés empreints de poésie ce que fut la vie de sa compatriote.
Morante, femme de caractère, entière, figure importante de la littérature transalpine, épouse d'un autre "monstre" de la littérature italienne (Alberto Moravia), malmenée parfois (comme toute vie), amante passionnée, le portrait est finalement assez complet et donne envie d'aller chercher nous même certaines précisions . C'est joliment écrit, l'émotion est souvent présente, et force est de reconnaitre que l'envie de découvrir l'univers d'Elsa Morante est l'un des points forts évidents du roman de Greggio.
Je tiens à remercier Babelio et les Éditions Flammarion de m'avoir permis de découvrir ce très beau roman de la rentrée 2018.
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Simonetta Greggio m'a fait connaître et aimer Elsa Morrante une femme si belle et si libre. Je n'ai plus qu'une envie, découvrir son oeuvre, dès ma chronique finie je vais donc me rendre chez ma libraire préférée pour commander « La Storia ».

L'auteur laisse la parole à Elsa Morrante. Elle va nous raconter sa vie, ses rencontres, ses amours. Des rencontres qui donnent lieu à des portraits sans concession Visconti, Fellini, Rossellini, mais aussi des moments de tendresse infinie quand elle évoque Pasolini poète, écrivain et réalisateur maudit et Bill Morrow peintre, tous deux homosexuels, ses deux petits-frères de coeur.

Le style m'a tout de suite plu, et le fait qu'Elsa s'adresse directement au lecteur donne un ton intime et sensuel à ce récit. L'auteur nous dresse le portrait d'une fillette douce, sauvage, arrogante, menteuse, effrontée mais sensible. À six ans, les premiers romans lus en cachette, chipés dans la bibliothèque, la découverte de Zola.
« J'écris depuis que j'existe. Avant de savoir écrire, j'écrivais déjà. J'étais écrivain dans le ventre de ma mère. Avant de naître, j'étais écrivain. »

L'auteur sait parfaitement décrire les tourments de cette fillette, une mère et son amant, son vrai père et puis le mari de sa mère, son faux père. Les disputes à la maison, une mère qui hurle, un père qui se défile, une mère maquerelle qui va essayer de vendre les premières nouvelles écrites par sa fille de onze ans, une petite fille qui rêve de caresses de cette mère tyrannique. Comme souvent les débuts sont difficiles, elle met sa machine à écrire au clou tellement elle a faim.
« Me réveiller la nuit, la bouche aigre, dans un lit inconnu. Cela ne s'appelle pas de la prostitution. Cela s'appelle misère. »

Elsa est une femme atypique, prête à tout pour être publiée et lue. Elle veut vivre de son écriture, apprendre à voler de ses propres ailes.
« J'aurais pu tuer pour être reconnue à ce que j'estimais être ma valeur. »
Et puis voilà la rencontre avec Moravia, la situation financière s'améliore, l'auteur nous entraîne à la suite de ce couple où les séparations brutales alternent avec les retrouvailles passionnées, les amis qui apprennent à se faufiler entre leurs disputes. Cela n'est pas sans rappeler le couple Liz Taylor et Richard Burton.
« À la fin de la soirée, Moravia m'a serré la main pour prendre congé. J'en ai profité pour lui glisser la clef de mon studio. Nous avons cela en commun, Moravia et moi. Nous ne lambinons pas avec le désir. »

À chaque début de chapitre l'auteur a la bonne idée de replacer le parcours du couple dans L Histoire mouvementée de l'Italie et de l'Europe, la guerre qui les rattrape, juifs à moitié ils doivent déguerpir, cachés par des amis, jusqu'à la fin du conflit. Ils rentrent à Rome, la vie reprend, Moravia continue de la tromper.
Et puis tout au long du récit il y a le souvenir obsessionnel de la mort de son ami et la hantise de la vieillesse. Par son écriture, faite de fines touches posées régulièrement, Simonetta Greggio nous fait bien percevoir les angoisses d'Elsa.
L'auteur tient à nous préciser qu'il s'agit bien d'une oeuvre de fiction, les fragments de journaux, de poèmes, de lettres d'Elsa qui illustrent le récit rendent ce portrait encore plus vrai. Je crois bien que je suis tombé amoureux d'Elsa, une femme si forte et si fragile à la fois, qui souhaite être protégée tout en étant voulant être indépendante.


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Pour m'être délectée de ses histoires un tantinet sulfureuses (dans les années 60 en tout cas), Alberto Moravia a été un auteur incontournable de mon adolescence.
Je garde un souvenir vivace de quelques-uns de ses romans, notamment « le mépris » magnifié sous la caméra de Jean-Luc Godard par Brigitte Bardot au summum de sa beauté.
D'Elsa Morante, j'avoue ne connaître que le nom de son plus célèbre roman « La Storia ».
Simonetta Greggio, je la lis régulièrement avec énormément de plaisir, aussi,
lorsque Babelio m'a proposé « Elsa mon amour », son dernier opus, je me suis empressée d'accepter tant j'étais curieuse de lire sous la plume de l'auteure l'histoire de deux géants de la littérature.

Dès les premières pages, l'écriture est superbe : « Il pleut, les orangers et les citronniers sont en boutons, blanches dragées de mariée. »
J'aime cette poésie qui enveloppe l'histoire.

En se glissant dans la tête de la romancière, c'est un morceau de l'histoire italienne que Simonette Greggio nous donne à lire. Au fil des lignes nous découvrons des grands noms de la littérature et du cinéma italien qui furent ses amis : Pasolini, Fellini et Anna Magnani.

Mais le compagnon est bien sûr Moravia dont elle accepte les infidélités, il est et restera son mari, et tant pis pour sa rivale qu'elle qualifie de serpent à sonnette qui a du poil au menton.
« Sa robe de mariée, elle peut toujours l'attendre, celle-là.
La fureur d'une femme trahie ne se brise que sur la dalle du cimetière ».

A travers ce roman parfaitement documenté, Simonetta Greggio nous offre un vibrant et bel hommage à Elsa Morante.
Il ne me reste plus qu'à découvrir « La Storia ».

Un grand merci à Babelio et aux Editions Flammarion.
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critiques presse (1)
Bibliobs
24 août 2018
Avec souffle et audace, Simonetta Greggio se glisse dans la peau de l'auteure de «La Storia», Elsa Morante (1912-1985), épouse d'Alberto Moravia, amie de Visconti et Pasolini. Ce récit très personnel nous projette dans les textes, les rêveries et les grands tourments d'une femme fascinante.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Citations et extraits (82) Voir plus Ajouter une citation
"Tu t'es battu avec toute ton intensité contre le monde qui ne pouvait, ne voulait comprendre tes mots, mais la plus grande liberté a ses limites, cette posture que tu t'es cru obligé d'incarner est devenue une armure trop étroite, et ta poésie est partie dans le vent."
Commenter  J’apprécie          200
Livre dévoré mais est-ce un livre que j'ai détesté ou adoré ? Me suis-je régalée ou profondément ennuyée ? Ai-je un avis plutôt mitigé ? Sus-je partagée ? Pour le savoir, je vous donne rendez-vous à partir du 15 août ! Aussi, la demande de l'éditeur sera-t-elle respectée et pour ne pas vous influencer, je ne vais pas encore le noter ni l'étiqueter...

cicou45
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Mes romans dureront plus longtemps. Je le sais, mes personnages sont immortels... Je crois que je suis plus indulgente avec les hommes et les femmes qui peuplent mes écrits qu'avec mes amis. je ne sais peut-être pas aimer, ou peut-être ai-je mal aimé.
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"Le hasard, c'est un écheveau de fils invisibles à nos yeux. Il tresse nos existences à notre insu. De temps à autre, un point carmin remonte à la surface, puis se renfonce dans les mailles de l'inconnu."
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" Quand est- ce qu'on joue ?
Nos animaux familiers sont des anges déguisés venus sur terre pour nous apprendre la douceur".
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Videos de Simonetta Greggio (23) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Simonetta Greggio
Alors que 2023 marque le 150e anniversaire de sa naissance, Colette est à l'honneur dans "La Grande Librairie". A cette occasion, Augustin Trapenard accueille Antoine Compagnon, pour "Un été avec Colette", publié aux Editions des Equateurs, Emmanuelle Lambert, pour "Sidonie Gabrielle Colette, édité chez Gallimard, et Frédéric Maget, pour "Notre Colette : Un portrait de Colette par ses lectrices", paru chez Flammarion. Frédéric Beigbeder, Amélie Nothomb, Chantal Thomas, Mona Ozouf et Simonetta Greggio sont également présents sur le plateau de l'émission, ainsi que Marie-Christine Barrault qui lira des textes de Colette.
Durant cette soirée, les invités vont revenir sur cette femme aux multiples facettes qui a marqué le XIXe siècle grâce à sa présence dans de multiples domaines. Tout au long de sa carrière, elle n'a cessé de changer de costume, entre celui d'écrivain, de journaliste ou encore de pantomime. Une situation qui lui allait à ravir puisque Colette a toujours refusé d'être étiquetée, mais aussi qui lui permettait de vivre de manière décente. En effet, comme elle l'a confié plusieurs fois, elle écrivait pour vivre, notamment après que son troisième mari Maurice Goudeket a été pris dans une rafle, le 12 décembre 1941. du fait de ses origines juives, il est arrêté par la Gestapo, lors de la rafle dite "des notables" et transféré au camp de Compiègne. Colette va alors tout mettre en oeuvre pour l'en sortir en faisait intervenir des personnalités très influentes. Il sera finalement relâché le 6 février 1942. N'ayant pas d'autres sources de revenus, Colette va continuer à publier pour des rédactions pas très fréquentables, mais sans jamais se compromettre dans des textes idéologiques ou propagandistes. 
Retrouvez l'intégralité de l'interview ci-dessous : https://www.france.tv/france-5/la-grande-librairie/
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