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Critique de Aelynah


Pour ce troisième et dernier tome de la trilogie du marchand de Tolède, Marcello Simoni nous entraîne encore plus loin dans le contexte historique et son côté sombre.
Cette fois l'Inquisition va prendre une part importante au récit au travers de Conrad de Marbourg. Être sombre, froid, incorruptible face à ce qu'il considère comme une mission divine, cet inquisiteur va montrer au lecteur toute l'horreur de cette période trouble de l'histoire.
Surtout que cette fois la victime pourchassée n'est autre qu'Ignace lui-même. Et que s'il ne veut pas périr sous les armes et autres jouets de ce monstre il va devoir faire preuve d'encore plus de subtilité et d'intelligence que les fois précédentes.

Mais le roman débute tout autrement en nous emmenant à la suite d'un magister medicinae du nom de Suger du petit Pont.
A sa suite, nous découvrons déjà l'injustice d'une église rétrograde et obtuse. Une église qui rejette des principes de médecine sous couvert de pouvoirs et volonté divins.
Parfois en quelques phrases votre destin est scellé et Mester Suger va hélas en faire les frais.
La route qui le mènera à Ignace va être semée d'embûches mais aussi de nombreuses informations utiles au lecteur.
Le contexte historique tant que social nous est comme toujours expliqué clairement au travers du vécu des personnages et de leurs pensées.
Ignace reste un personnage secret et avide de connaissance et l'on peut craindre qu'un jour cette curiosité lui soit fatale ou tout du moins le rapproche souventes fois de dangers pour sa vie.

De son côté Uberto ne change pas, franc, droit il est maintenant l'heureux époux de Moira et père d'une petite Sancha qu'il chérit comme la prunelle de ses yeux. Il la choit, la couve tel une mère ses petits et en cela nous donne une image un peu faussée ou disons modernisée des hommes du Moyen-Âge. Mais pour avoir connu la vie d'orphelin au monastère on peut facilement comprendre son besoin de ne pas réitérer ce manque vers son enfant.
Les voici avec cette nouvelle aventure à nouveau sur les routes d'Europe, loin de leurs proches et Dieu seul sait à quel moment leurs retrouvailles auront lieu. Autant cela ne semble pas gêné Ignace de Tolède habitué à cet exil choisi, autant nous retrouvons la sensibilité d'Uberto dans la nostalgie qu'il ressent loin de ses amours.
Comme je le stipulais en introduction nous entrons avec ce roman dans un contexte sombre. Ignace se retrouve poursuivi par Conrad de Marbourg un prêtre au pouvoir particulier. Il se dit lui-même capable de "sentir" le péché des hommes mais aussi des lieux. Il en a fait une vocation en devenant un chasseur pour l'église. Cette fois il est missionné directement par le pape pour détruire un groupuscule adorateurs de Lucifer. Il est persuadé qu'Ignace de Tolède en est la tête et voue à sa quête une véritable obsession.
Ignace a souvent été poursuivi et en danger. Il n'est pas du genre à s'adonner à la victimisation, plus enclin à l'action et la réflexion que la peur. Mais cette fois l'heure est grave. Et accompagné de son fils Uberto le voici en fuite pour sauver sa vie mais aussi pour trouver les preuves de son innocence.
Un troisième opus particulièrement sombre et stressant mais au combien palpitant et toujours aussi instructif sur la vie à cette époque. Nous vivons l'histoire de l'intérieur autant dans les pensées d'Ignace que de celles du fanatique Conrad. Cela donne un sentiment d'ubiquité surprenant et parfois déstabilisant car les pensées et actes de l'inquisiteur font frissonner d'horreur devant une telle dévotion et un tel plaisir à faire avouer sous la torture les crimes commis. Il est fanatique et l'auteur a su transmettre dans son récit toute cette passion pour sa vocation au point parfois de laisser le lecteur frissonnant de peur. Un tel dévouement à l'Eglise et à sa mission est vraiment dangereux et ce fanatisme religieux nous ramène en sous-main aux événements plus présents en nous imprégnant du mode de pensée de ce genre de personnages.
Avec ce nouveau roman de Marcello Simoni j'ai pu vivre le Moyen-âge au travers des aventures de ces nombreux personnages, différents par leurs caractères et leurs motivations mais dont la survie fut en nombreuses fois sujette à caution.
Le contexte historique nous emporte et la plume de l'auteur ne nous laisse pas indifférent. C'est un thriller ésotérique tout ce qu'il a de réussit et je pense le meilleur des trois par l'incertitude qui vogue tout au long du récit sur l'avenir de nos héros.
Si vous avez aimé les deux précédents alors n'attendez plus pour découvrir ce final empli d'incertitude et d'actions trépidantes. Et laissez-vous emportez à la suite d'Ignace et Uberto sur les traces de l'Homo Niger et de ses secrets.

Lien : http://lespassionsdaely.cana..
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