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EAN : 9782021377057
224 pages
Seuil (18/01/2018)
3.5/5   7 notes
Résumé :
Qui connaît en France la communauté des Roms ? Qui sait ce qu'ils font, d'où ils viennent, quelles sont leurs attentes ? Qui s'est donné la peine de leur laisser la parole ?

En brossant le portrait d'une jeune Tzigane vivant en Seine-Saint-Denis, Amadora Linguar, Dominique Simonnot déjoue les a priori qui résument notre vision de tout un peuple. Arrivée en France à 4 ans, Amadora est devenue la traductrice officielle de son campement, la seule à lire,... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
J'ai reçu ce livre dans le cadre de la dernière Masse Critique et je remercie Babelio et les éditions du Seuil.
Amadora est un témoignage qui m'a tout de suite fait penser aux récits rapportés par l'association ATD Quart-Monde. J'y ai retrouvé de nombreuses problématiques sur la dignité, la communication et les barrières de la langue et de l'éducation, les questions du logement et du travail lorsqu'on fait partie d'une population marginalisée et défavorisée mais aussi le rôle possible des médiateurs, représentés ici d'abord par l'auteur, Dominique Simonnot, mais aussi des assistantes sociales ou des militants d'associations.
L'auteur est journaliste et, en suivant Amadora et sa famille pendant l'écriture du livre, elle est devenue membre à part entière de cette famille qui l'a adoptée comme une des leurs. de fait, même si la couverture n'arbore que le visage d'Amadora, le livre relate également l'histoire de cette famille tzigane d'origine roumaine installée en France du point de vue de la mère, Romina, et du père Craï... sans oublier le point de vue "extérieur" de l'auteur.
On entend donc plusieurs voix avec leurs différences d'élocution, de vocabulaire et de sensibilité.
Cela fait de ce texte un récit extrêmement riche.
J'ai aimé le caractère d'Amadora qui fait face à des situations très difficiles avec un courage, une volonté et une intelligence extraordinaire, son rôle de traductrice au sein de la famille et de la communauté tzigane de son quartier la plaçant au coeur de sujets qui devraient être épargnés aux enfants.
J'ai été très impressionnée par l'humanité, la droiture et le courage des parents qui, victimes de discrimination constante, ne renoncent pas et font face, aidant plus démunis qu'eux s'ils le peuvent et s'étonnant du gaspillage qu'ils observent dans la société française dont ils admirent les ressources en comparaison des conditions de vie en Roumanie.
J'ai aussi appris beaucoup de choses sur l'histoire des tziganes et l'absurdité de la représentations des "Roms" qu'on peut donner dans les média, mêlant dans un même groupe des populations qui n'ont pas tant de points communs que ça.
C'est indéniablement un texte capable de changer le regard qu'on peut avoir sur les "autres" qui nous entourent et les préjugés qui les accompagnent.
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Dominique Simonnot est journaliste. Elle a passé quelques mois aux côtés d'une jeune fille issue de la communauté des Roms et en a tiré un récit sur le mode de vie de ceux-ci. A travers l'existence d'Amadora, de ses parents Craï et Romana, c'est tout un mode de vie particulier qu'elle nous narre; celui des gens du voyage. Elle remonte ainsi le fil historique des Roms, originaires de Transylvanie, de leur destin, parfois esclaves, parfois Tziganes libres vendeurs d'objets du quotidien (la cuillère pour les aïeux de Craï) à leur espoir d'avenir en tant que citoyen français.
Amadora est la seule de la famille à maîtriser la langue française. C'est donc elle qui est en charge de toute l'administration familiale. Lorsqu'ils vivent dans un camp, elle n'hésite pas à apporter son aide aux autres Roms. Car il en faut des papiers en France, notamment pour les allocations sociales ou la couverture médicale.
Amadora traduit aussi pour Dominique des anecdotes souvent cocasses, parfois tragiques, racontées par les personnes des campements.

Le récit est bien écrit; souvent captivant. Je regrette pourtant qu'il ne soit pas centré sur la personne d'Amadora. Cette petite jeune fille courageuse sert ici de porte-parole d'une communauté, mais on ne sait pas grand-chose sur elle.

Merci à Babelio et aux éditions du Seuil pour cet agréable moment de lecture.
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Amadora, c'est une jeune fille roumaine de 12 ans qui habite en France depuis ses 4 ans avec ses parents, ses deux petits frères et sa petite soeur. Expulsions, déménagements, reconstructions de cabanes, recherche d'emploi, problèmes avec les assistantes sociales, les allocations, les papiers administratifs en général, c'est le quotidien de ces familles qui fouillent dans les poubelles, vendent, et mendient, mais qui aussi essaient à tout prix de trouver du travail, du vrai !


"Amadora", c'est un livre écrit à plusieurs voix; dont celle de Dominique, journaliste, et celle d'Amadora, qui raconte son histoire et est la traductrice officielle du romani/français. En effet, elle va à l'école, est une élève brillante et parle parfaitement le français, contrairement aux personnes de son entourage et surtout ses parents.


Un récit qui nous oblige à regarder différemment des personnes que nous croisons sur notre chemin tous les jours, des personnes que nous prenons généralement pour des mendiantes mais qui ont en réalité une grande vie communautaire; récit qui nous donne envie d'aller voir les "gitans", "tziganes", "bohémiens", et de comprendre leur histoire, de connaître leur vie. Leur vie, ce n'est pas celle que nous imaginons, c'est une ambiance de joie dans les campements, d'entre-aide, de famille, de fête, de communauté, un grand groupe soudé. Cette façon de vivre, les français l'ont bien souvent oubliée...


Bien sûr, tout n'est pas rose dans la vie des roms en France, bien sûr, ils sont très souvent mal vus, mal entendus, mal compris, mal traités. Les a priori que nous pouvons avoir sur cette population tentent de disparaître une fois le livre entamé.


Cet ouvrage, c'est une note d'espoir et de lumière dans un océan de haine et de racisme. Moi qui ne connaissais pas beaucoup l'histoire des roms, je peux aujourd'hui, grâce à Dominique Simonnot, retracer les étapes de leur parcours, les conditions difficiles dans lesquelles ils ont pu évoluer et tenter de s'intégrer.


En tant que française, femme et humaine tout simplement, ce livre fait réfléchir, ouvre les yeux, entraîne des questionnements internes, chamboule, émeut, attendrit, bouleverse, provoque l'indignation, la volonté de réaction. C'est un récit qui ne peut que faire du bien à l'Homme.


Mais à la fin, toujours la même question : que faire, comment faire, comment être dans la possibilité de fournir un lieu confortable, de la nourriture et un salaire et surtout donner une égalité par rapport aux français à ces réfugiés hommes et femmes qui essaient à tout prix de s'intégrer dans une société parfois froide et méfiante ? Ces réfugiés qui veulent s'éloigner d'un pays où le SMIC est d'environ 320 euros par mois, pays dans lequel misère, corruption, haut coût de la santé sont d'actualité...


Un bon début pour y répondre : lire "Amadora" !
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C'est un peu déroutant au début de lire ce livre écrit à 2 mains, car on alterne le récit de la journaliste et de Amadora, et des parents, mais on se plonge vite dans son quotidien de petite fille tzigane en France, loin des clichés habituels sur sa communauté.
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Plus surprenant est le choix d’un âge très tendre pour former une grande et belle famille. Ce mariage précoce – il avait eu cours, en Europe, dans la noblesse et non, comme on pourrait l’imaginer, dans la paysannerie – offrait bien des avantages. Surtout à une époque où l’on mourait très jeune. Ceux qui se marient très tôt ont des enfants très tôt, qui, à leur tour, en ont très tôt. Tous les petits sont confiés à la garde de la grand-mère – la mère du père de famille – elle-même encore jeune et solide. Mature, sans être vieille, elle a un rôle central pour charpenter la famille et faciliter la transmission. Aujourd’hui cette figure perdure, réincarnée, sur les campements, sous la forme de cette « grand-mère », qui, souvent sans lien de parenté avec quiconque, veille sur tous les gamins.
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Combien d'œuvres littéraires ou musicales, de la "Carmen" de Bizet à l'Esméralda de Victor Hugo, ont- elles érigé les Bohémiens en héros? Magnifiques, fantasques, farouches, tragiques, séducteurs, toujours étranges, toujours mystérieux.
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Normalement, les journalistes sont célèbres, on les voit à la télé et tout le monde les salue. Dominique m’a expliqué qu’elle écrit dans un journal et qu’elle ne va jamais à la télé. Je la crois, mais je suis déçue, je préférerais que les gens nous disent bonjour quand on se promène ensemble. Personne ne m’avait jamais proposé d’écrire un livre avant et c’est très dur, il faut beaucoup de concentration et faire très attention, sinon, il peut arriver que je dise une chose et que Dominique comprenne l’inverse.
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Tout au contraire, la vie des Tziganes, philosophait-elle, est une vie sans droit. À se demander pourquoi l’Union européenne a fait rentrer la Roumanie dansl’Europe, si c’était pour refuser aux Roms les mêmes droits qu’aux autres. C’est triste à dire, mais partout où vont les Tziganes, on les regarde de travers, on leur dit toujours non !
En Roumanie, un si beau pays, dont Ludovica, Romina et Craï ressentent, sans cesse, la nostalgie, eh bien c’est encore pire ! Pourtant, l’argent de l’UE y coule à flots, pour les Tziganes, tout le monde sait ça ! Des milliards ! Et tout ou presque, jusqu’aux colis humanitaires de la Croix-Rouge, est volé par les hommes politiques. Ludovica était intarissable. Ces vols étaient révoltants. Et si elle en avait le pouvoir, elle irait, en personne, dans chaque mairie de Roumanie, vérifier où passait cet argent.
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Lorsque le mur de Berlin est tombé, que les portes se sont ouvertes, malgré leurs histoires très éloignées les unes des autres, un agglomérat s’est formé, unissant, confondant l’histoire des Sinti, des Tziganes de l’Ouest et des Roms de l’Est. Toutes les communautés parlant le romani étant alors regroupées sous la nouvelle appellation de « Rom », qui, en romani, signifie « homme ».
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Videos de Dominique Simonnot (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Dominique Simonnot
Que ferais-je si je me retrouvais en prison ? C'est la question que se pose Mathieu Palain en écrivant le récit de Toumany Coulibaly, ancien champion de France d'athlétisme, incarcéré pour vols et cambriolages. Plus que le témoignage - presque classique - de la descente aux enfers d'un enfant de banlieue intelligent et talentueux, "Ne t'arrête pas de courir" est l'occasion pour Mathieu Palain de se demander : comment arrive-t-on là où nous sommes ?
Le choix de raconter la vie de Toumany Coulibaly n'est pas un hasard pour le journaliste qui régulièrement dans sa carrière aura documenté la vie en prison et rencontré des détenus et anciens détenus, de la Normandie aux États-Unis. C'est donc d'un oeil de connaisseur que Mathieu Palain nous fait entrer dans les enceintes des prisons et l'intimité des parloirs.
Un récit qui tend donc à sensibiliser les conditions de vie en incarcération, en écho à la publication mardi 21 septembre dans le Journal Officiel, des dernières recommandations de la Controleure générale des lieux de privation de liberté (CGLPL), Dominique Simonnot. Elle nous rejoindra en deuxième partie pour présenter son état des lieux des centres d'incarcération en France pendant la pandémie.
Mathieu Palain est journaliste et auteur de "Ne t'arrête pas de courir" (L'Iconoclaste, 2021) et de Sale Gosse (L'Iconoclaste, 2019).
Dominique Simonnot est contrôleure générale des lieux de privation de liberté.
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