Paris, fin décembre 1986. Antoine, la trentaine, qui peint des trompe-l'oeil plus vrais que nature fait connaissance de Marine, 28 ans, qui est documentaliste dans une maison d'édition. C'est la rencontre de deux solitudes, de deux êtres qui survivent; chacun va aider l'autre à retrouver le goût de vivre, d'une façon peu conventionnelle, en jouant au monde : inventer un monde qui donne des couleurs à la réalité.
Ce roman nous offre une belle galerie de portraits dont le point commun est de ne pas se sentir bien dans leur vie, blasés, blessés mais qui essayent de laisser libre cours à leur imaginaire. Antoine a été abandonné par sa mère alors qu'il avait 7 ans et depuis, sa vie, qui est elle-même un véritable trompe-l'oeil, tourne autour d'un vide qu'il n'a jamais pu combler et qui l'éloigne de toute relation amoureuse; Marine n'a pas trouvé dans le militantisme politique l'idéal qu'elle cherchait pour donner du sens à sa vie. Tous deux rencontrent des personnages haut en couleurs qui, tous, veulent se sentir exister et ne pas uniquement subir : une vieille dame qui s'invente un passé aventurier, excitant , un ami d'enfance qui a vu une passion s'éteindre et se consacre à la création de jeux qui font rêver, un Georgien en exil qui pleure et idéalise son pays d'origine, une amie d'enfance de Marine, trompée par son mari et déçue par le militantisme et ceux qu'elle défend avec coeur .
Réflexion sur le sens de la vie, sur le manque d'amour et les blessures à jamais présentes, sur les formes que peut prendre l'amour, sur le besoin de rêver et de laisser vagabonder son imaginaire.
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Lu dans le cadre du jury lecteur Librinova, j'ai abandonné à 20% car ne correspond pas du tout au genre de lecture que j'apprécie, il a dû y avoir une erreur lors de la distribution car les thèmes abordés très "actuels" car sinon pas édités ne sont pas dans mes préférences.
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A leur décharge (les enseignants), on les a privés de toute autorité et de toute possibilité de sévir. Les gamins le savent et ont un sentiment d'impunité d'autant plus absolu que leurs parents les soutiennent mordicus, persuadés d'avoir engendré des surdoués. Résultat : les profs se sentent démunis, dépecés de leur identité et de ce pourquoi ils avaient choisi ce métier.
La vie, c'est comme une barbe à papa. Au début, c'est doux, moelleux, joli, on en mangerait. Puis chaque jour lui arrache des filaments dans lesquels on s'empêtre et qui collent, et qu'on ne trouve même plus bons. Mais la vraie angoisse, celle qu'on n'avoue jamais, c'est la certitude qu'à la fin ne reste qu'un bâton à jeter.