La mort suspendue

Deux alpinistes dans les Andes à plus de 6000 mètres.
L'un chute, se brise la jambe. Son compagnon est confronté à un terrible dilemme : tenter de le sauver au risque d'y perdre la vie ou l'abandonner pour sauver la sienne.
J'avais été enthousiasmé par le film-documentaire de Kevin McDonald sorti début 2004.
J'ai donc lu le témoignage dont il était l'adaptation (dont le titre original "Touching the Void" est plus élégiaque que sa traduction française).
Je n'ai pas ressenti à sa lecture la même émotion.
Le problème avec la littérature de montagne est la technicité de son vocabulaire qui rend le récit bien obscur aux non initiés.
Du coup, tout en recommandant chaleureusement le documentaire, je réserverai aux seuls fanas d'alpinisme la lecture de ce livre.

Il est des récits qui permettent d'atteindre des endroits inaccessibles aux communs des mortels. En l'occurrence, ici, deux "endroits": l'extrême altitude du Siula Grande dans les Andes, et l'extrême instinct de survie dont peut faire preuve l'être humain.
J'ai toujours des interrogations et incompréhensions sur certains de nos modes de fonctionnement, et j'espère dans ce type de récits trouver quelques éléments de réponses. Quels ressorts de motivation poussent à aller dans des situations extrêmes ? Quelles sont les ressources qui expliquent la survie alors que la mort semble la seule issue ?
Sur la forme du livre, rien à dire. Le récit est prenant, dynamique et se lit comme si on y était. Une réserve sur les termes techniques liés à l'alpinisme.
Sur le fond, mes questions restent en suspens...il s'agit d'un "simple" récit, sans véritable analyse, il ne fait qu'effleurer les forces sous-jacentes de ces aventuriers de l'extrême.

1985.Cordillère de Huayhuash. Andes péruviennes. Cirques de parois glaciaires. Grondement régulier des avanlanches.4500 mètres d'altitude.Joe Simpson et Simon Yates alpinistes chevronnés décident d'entreprendre l'ascension du Rosario Norte mais le temps est incertain. Isolement. Liberté. Sérénité. Arête sud du Siéra Norte. Quatre ou cinq jours tout au plus pour atteindre le sommet.Verticalité. Septième ciel. Neige. Bivouac. 5800 mètres d'altitude.Barre rocheuse face ouest. Dérapage. Angoisse. Calme.Manoeuvres de cordes. Troisième jour. Moins vingt degrés. Vent glacial. Quatrième jour.600 mètres d'altitude.Tempête.Accident. Chute. le genou de Joe est écrasé. Douleur.Larmes.Peur.Il est suspendu au bout de la corde de son ami.Silence de Simon.Pitié. Pas de temps pour la compassion.Simon tranche la corde. Mort? Abandon?Hallucinations. Découragement.Instinct de survie. Que va t il se passer dans la tête de Joe et comment va t il prendre sur lui pour s'en sortir malgré TOUT.Une sacrée leçon de vie et de courage, un livre d'aventure qui interroge sur ses propres limites,le dépassement de soi et montre comment une telle expérience traumatisante peut changer le cours d'une vie.
On s'y croirait! Même si l'on préfère lire que vivre!

Une histoire d'aventures, d'alpinisme, de montagne, mais aussi de sacrifice, de courage, d'héroïsme et de survie. Comment aurait-on réagi à leur place ? Une histoire d'autant plus terrible qu'elle est vraie.

J'aime la montagne. Je la parcoure en rando et, parfois, un peu plus haut. J'aime également les récits de montagne et ai adoré Tragédie à l'Everest. Dès lors étais-je influencé par ce récit incroyable de Krakauer. Quoiqu'il en soit, je fus quelque peu déçu par "La mort suspendue".

La première partie, extrêmement technique autant pour les protagonistes dans leur excursion, que pour nous, profanes dans notre lecture, est dure à imager. On a du mal à se projeter, du mal à se mettre dans l'histoire et dans le contexte du Siula Grande. Après quelques recherches sur le web on a plus de facilités à comprendre l'atmosphère qui règne sur le massif des Andes.
Puis, le récit avance et on absorbe l'ambiance avant de basculer dans l'horreur en même temps que le duo.
On sent l'affection entre les deux hommes. Un respect mutuel qui se délie pourtant au fil des pages et au travers des péripéties catastrophiques qui se suivent pour les alpinistes.

J'ai beaucoup apprécié la plume de Simon, touchante de délicatesse et de fatalité. Et je me suis surpris à me réjouir de leurs retrouvailles. Ou l'émotion est à son comble, ou on lutte avec les dernières forces de Joe, ou l'on se demande, enfin, comment a-t-il fait pour parvenir jusque là...

Je vais rejoindre les évaluations de plusieurs lecteurs ici : bien que cette aventure soit tout simplement incroyable et puisse (je le souhaite) inspirer et encourager toute personne qui se trouvera dans une telle situation, le vocabulaire technique et les descriptions précises de l'alpinisme ne permettent pas vraiment à une personne qui n'est pas familière de ce sport de rentrer complètement dans le récit.

Joe et Simon partent pour la face ouest de la Ciula Grande au Pérou afin d'inaugurer une nouvel voix, se qu'ils parviendront à faire. Mais la descante ne se passeras pas comme prévu...

Best sellers dans les récits de montagnes, la mort suspendu nous plonges au coeur d'une cordée.
Joe Simpsons sait bien faire monter la pression jusqu'à l'accident qui semble inéluctable. le récit est haletant et les émotions exacerbées. Les deux naufragés des cimes alternent entre optimisme, colère et résignation.
Mais, comme souvent avec les livres pour lesquels on en attend trop, j'ai un peu été déçu. Certes l'écriture est bonne, les descriptions des lieux, des techniques utilisées et du déroulement des événements sont bien fourni, mais presque trop. On à un peu de mal à croire à cette redescente miraculeuse de Simpsons et ça jambe cassée. C'est certainement très romancé, ce qui n'est pas un reproche mais l'auteur n'en fait pas cas dans une introduction ou autre. A la fin, on sait que Simpson "n'en veux pas" à son collègue de cordée mais on en sait finalement très peu sur l'état psychologique des belligérants et la suite de leurs relations.

Malgré tout ce livre à tous ça place dans une bibliothèque consacrée à la montagne.