AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,76

sur 37 notes
5
6 avis
4
6 avis
3
5 avis
2
0 avis
1
1 avis

Critiques filtrées sur 1 étoiles  
La meilleure BD sur Napoléon, selon Alfaric ? Si vous êtes morose ou déprimé, je confirme ! Lisez alors cet album et vous serez écroulé de rire de la première à la dernière page !
La couverture elle-même annonce déjà la couleur, avec 3 questions essentielles :

1) Comment Napoléon fait-il pour glisser son sabre bien recourbé dans son fourreau presque droit ?
2) Que fait derrière Napoléon ce soldat muni d'une espèce de jouet en bois sculpté en guise de fusil ? Sans parler de la longueur de ses jambes !
3) D'où sortent ces uniformes de carnaval ? de plus, pas de baudrier (sauf un), pas de giberne, pas de fourreau pour le sabre ou la baïonnette !

Et ça continue à l'intérieur de l'album, avec toujours autant de questions.

En vrac : Page 5 : c'est le pont de Ponte Novu, ça ? Allez voir sur place et vous verrez un ancien pont de pierres (même en ruines, ça crève les yeux).
P. 6 case 1 : " Je suis reçu à l'école militaire de Paris à 16 ans ". Ah bon ? Né en 1769, il avait 16 ans en 1784 ? Sans compter que le dessin montre l'école militaire de Brienne, et non celle de Paris !
Allez donc voir au bout du Champ de Mars à quoi elle ressemble !

case 3 : " Un an plus tard je découvre mes autres soeurs ". En 1786, donc. Dans cette case, on voit deux jeunes filles d'au moins 16-17 ans, alors qu'en 1786, les soeurs de Napoléon avaient respectivement 9, 6 et 4 ans. Leurs dates de naissance sont d'ailleurs précisées à la fin de l'album : 1777, 1780 et 1782.
case 5 : " J'apprends mon métier d'artilleur ". On lui apprend à tirer au canon SEUL ? Alors qu'il devait y avoir 11 servants et 2 canonniers pour chaque pièce d'artillerie ?
P. 7 case 2 : " La Corse (...) fait partie intégrante de l'Empire français ". La France était un empire en 1789 ? Dernière nouvelle !
P. 9 case 4 : il reçoit un coup de lance à la cuisse droite ? Tous les biographes parlent de la gauche (Madelin, Castelot, Job dans ses dessins, etc.).
P. 11 : Toute une planche sur le Fort-Carré d'Antibes...alors qu'il n'y fut jamais enfermé ! Il était aux arrêts de rigueur à Nice, chez son hôte, le Comte de Laurenti, qui était intervenu en sa faveur. Deux gendarmes gardaient la porte de sa chambre. Affirmation certifiée dans le journal inédit de J. Laurenti, cité dans la Revue des Deux-Mondes, le 15 novembre 1940.

Nous n'en sommes qu'à la page 11 et les grosses boulettes s'accumulent ! Tout l'album est parsemé d'uniformes plus grand-guignolesques les uns que les autres. Pour les armes, c'est également du grand n'importe quoi (exemple : les gros plans de fusils aux pages 21 et 40. Questions : comment fait-on pour placer ou enlever la baïonnette avec ce renfort en relief au bout du canon ? Où se trouve le système de mise à feu (chien, porte-silex, etc.) ? Et la tige servant à tasser la poudre ? Et la forme des canons (pp. 6, 14, 26, 33) d'où sort-elle sinon de l'imagination du dessinateur ?
On voit un peu partout des canons tirant avec un seul ou deux servants (pp.23, 26) voire carrément des canons automatiques, tirant seuls (pp. 39, 42), des erreurs de perspective monumentales (exemples : le carrelage aux pages 24 et 25, par rapport aux meubles, aux colonnes, à la cheminée. La case 1 de la page 29, avec une ligne d'horizon deux mètres derrière les murs), des décors fantaisistes, comme le pont d'Arcole, entièrement en bois
(p. 26) alors qu'il s'agissait de piliers de pierres avec juste un tablier en bois (on le voit d'ailleurs distinctement sur le document à la 1ère page du making of, à la fin de l'album), des cadres qui changent de format (cases 1 et 7 de la page 29), un lustre tout droit sorti du Moyen-Age (page 30 case 1), etc., etc..
le summum du ridicule est atteint à la page 33, où l'on peut voir, à la case 2, un soldat poussant SEUL ET SANS LE MOINDRE EFFORT un canon ET son train d'artillerie sur un plan incliné MONTANT. Costaud, le gars ! Ça doit bien faire dans les 1,5 à 2 tonnes, non ? de même, à la dernière case de la même planche, où l'on voit deux soldats pousser tout aussi facilement un canon sur une pente quasi verticale (encore une grossière erreur de perspective) ! Avec des soldats aussi balèzes, pas étonnant que les armées napoléoniennes balayaient tout sur leur passage !!!!
Que dire alors de ce cheval volant 3 mètres au dessus des soldats à la page 42 ?
A mourir de rire, également, le making of à la fin de l'album, où l'éditeur tente de persuader les lecteurs qu'il n'existe pas ou peu de documents, dans le but de justifier l'absence totale de recherches de ses auteurs, alors que les documents accompagnant ce making of prouvent exactement le contraire (pont d'Arcole, uniforme de Napoléon,...). Lisez plutôt les albums de Torton-Davoz (Casterman), de Osi (Joker) ou de Gil-Richaud (Dupuis) sur le même sujet. Chez ces auteurs-là, malgré quelques petites erreurs inévitables, on sent un vrai, un profond, un sérieux travail de recherche documentaire et historique. Sans compter un dessin autrement plus réaliste !
Alors, malgré quelques cadrages très dynamiques (il faut quand même le reconnaître), libre à Alfaric de trouver cet album et ce dessinateur géniaux, mais pour l'étudiant en Histoire de l'art et archéologie et le passionné de BD historiques que je suis, cet album est plutôt à ranger au rayon des daubes monumentales et grotesques. Jamais on ne me fera avaler qu'une sommité comme Monsieur Tulard a vu ces planches avant publication !
L'éditeur termine son making of par cette phrase : " Les auteurs ont souhaité être rigoureux quant aux faits évoqués ". On ne doit visiblement pas avoir la même notion du mot rigoureux ! J'attribuerai généreusement une étoile (une demi aurait largement suffi...) à cet album, pour le papier et les moments de fous rires qu'il m'a faits passer !
Commenter  J’apprécie          13


Lecteurs (104) Voir plus



Quiz Voir plus

Les personnages de Tintin

Je suis un physicien tête-en-l'air et un peu dur d'oreille. J'apparais pour la première fois dans "Le Trésor de Rackham le Rouge". Mon personnage est inspiré d'Auguste Piccard (un physicien suisse concepteur du bathyscaphe) à qui je ressemble physiquement, mais j'ai fait mieux que mon modèle : je suis à l'origine d'un ambitieux programme d'exploration lunaire.

Tintin
Milou
Le Capitaine Haddock
Le Professeur Tournesol
Dupond et Dupont
Le Général Alcazar
L'émir Ben Kalish Ezab
La Castafiore
Oliveira da Figueira
Séraphin Lampion
Le docteur Müller
Nestor
Rastapopoulos
Le colonel Sponsz
Tchang

15 questions
5224 lecteurs ont répondu
Thèmes : bd franco-belge , bande dessinée , bd jeunesse , bd belge , bande dessinée aventure , aventure jeunesse , tintinophile , ligne claire , personnages , Personnages fictifsCréer un quiz sur ce livre

{* *}