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Critique de DragonLyre


Ce roman se présente sous la forme d'un journal illustré ; Théo nous prévient qu'il n'y aura ni rose ni paillettes. On sent dès les premières pages toute sa colère et son anticonformisme. Elle essaie chaque jour de faire le point sur ce qui s'est passé, ce qu'elle a ressenti, mais n'arrive pas toujours à s'y tenir. Elle gribouille des dessins dans les marges pour illustrer ses humeurs et les bêtises de son chat. J'aime beaucoup le coup de crayon de Sinath et c'est surtout pour elle que j'ai eu envie de tester cette saga. J'ai été néanmoins déçue, non par la qualité des illustrations mais par leur répétition. On en fait rapidement le tour et après plusieurs utilisations de la même image, le concept perd de son charme et de son originalité. La plume d'Éléonore Cannone s'adapte bien à la vision d'une adolescente prise à rebrousse-poil et nous plonge en toute simplicité au coeur de son quotidien.

Théo est en classe de troisième dans un collège catholique très sélect et bien pensant. En pleine crise d'adolescence, elle n'en supporte pas l'ambiance stricte et les consignes rigides, et n'est pas non plus d'accord avec ses parents sur le choix du lycée à intégrer l'année prochaine. Alors elle se rebelle en adoptant un look androgyne, en coupant ses cheveux très courts et en les teignant en noir corbeau. Ses vêtements sombres et troués et ses bagues tête de mort dérangent partout où elle passe mais c'est pourtant seulement ainsi qu'elle se sent elle-même. Loin de se préoccuper des garçons, du maquillage et de la mode, Théo(dora) est une otaku : elle adore les mangas, les jeux-vidéo, le rock visual kei,… Si elle le pouvait, elle dessinerait tous les jours du matin au soir.

Elle n'a qu'un seul ami : Samuel, gentil et effacé, qu'elle doit souvent défendre lorsqu'il se fait malmener par leurs camarades de classe. Ses tendances à la confrontation et les bagarres qui s'ensuivent ne viennent pas arranger son dossier scolaire côté comportement. Car côté examens, Théo est très intelligente et travailleuse. Ses parents brillent par leur absence. Quand ils sont là, soit ils se disputent, soit ils sont d'une totale indifférence à son égard. L'ambiance glaciale de la maison est heureusement illuminée par Rosario, la femme de ménage, très maternelle avec Théo et elle-même maman de Leandro, un garçon avec qui Théo chahute et s'entend à merveille. Mais ses parents s'entêtent à formater leur progéniture, envers et contre tout. Théo ne manque de rien -ils sont aisés- mais souffre beaucoup de leur manque de communication.

Résultat des courses : on l'envoie rapidement consulter un psy. À la sortie de la première séance, elle rencontre un mystérieux asiatique, Takeshi. Elle sautera les séances suivantes dans l'espoir de le revoir ; des fois son plan fonctionnera, d'autres pas. Takeshi est aussi insaisissable qu'un courant d'air mais apporte beaucoup à la jeune fille. Il s'intéresse de près à ses dessins, l'encourage à se lancer dans une bande-dessinée, la conseille et la guide. Elle l'imagine tour à tour mangaka, puis yakuza, elle se pose mille questions à son sujet et évoluera beaucoup à son contact. Il deviendra son mentor dans bien des domaines.

Avec tout ça, Eléonore Cannone nous brosse un portrait complet de son héroïne : Théo est une adolescente cynique et désabusée, qui cherche à comprendre où est sa place mais aussi d'où elle vient. Malheureusement, le récit est assez brouillon, il manque un fil conducteur pour vraiment se prendre au jeu. Il s'agit d'un journal intime, certes, mais enchaîner sans arrêt des grommellements se révèle assez répétitif, voire indigeste. le contexte gagne néanmoins en profondeur et Théo trouvera des réponses à ses questions, même si ce n'est pas forcément celles auxquelles elle s'attendait.

« Dans ma bulle » s'est révélé être une lecture sympathique malgré ses défauts. le sens de la répartie de Théo dynamise le tout et même s'ils manquent de diversité, les dessins apportent un vrai plus au roman. Léger et percutant à la fois, il saura séduire le public visé par l'éditeur (à partir de 12 ans). Mieux vaut cependant être initié au monde du manga et aux termes japonais rattachés aux centres d'intérêt de Théo pour en apprécier pleinement la saveur. J'imagine que pour les néophytes, devoir sans arrêt se référer au lexique en fin de tome ne doit vraiment pas faciliter l'immersion dans l'univers. Je ne me précipiterai pas sur le second tome, mais ayant envie d'en apprendre plus sur l'avenir de Théo, je pense tout de même lire la suite à l'occasion.
Lien : https://dragonlyre.wordpress..
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