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A elles trois réunies, les soeurs Carteret m'ont donnée une sacrée claque ! Je sors de ma lecture à la fois enchantée et un peu déprimée par le destin tragique de ma soeur préférée.

Mary, Gwenda et Alice sont donc soeurs, et filles d'un pasteur un peu mesquin, assez tyrannique et pas du tout lucide. Elles se retrouvent dans la toute petite ville de Garth suite au déshonneur de l'une d'elles. Là, il n'y a qu'un homme qui constitue un parti convenable... et elles sont trois !

A partir de ce quatuor amoureux improbable, l'auteure nous fait découvrir les méandres de la psychologie humaine. Tout y passe : l'hypocrisie ordinaire et les manoeuvres subtiles menées sous des airs bons et doux; les regrets éternels de ceux qui se fient trop à eux-mêmes, à la vie ou aux autres; la victoire pernicieuse de la respectabilité apathique...

Même si le décor pittoresque est très présent et que l'histoire ne pourrait pas être exactement la même aujourd'hui, j'y ai retrouvé beaucoup de thèmes qui me parlent : le devoir, la droiture, l'impossibilité de se regarder dans une glace après des 'goujateries' qui est l'apanage de certains, l'injustice tragique de la vie, les apparences trompeuses...

La fin m'a profondément attristée et révoltée, mais elle est réaliste et malheureusement très probable. J'aurais juste aimé que l'auteure écrive une postface en forme de film d'horreur pour les garces (de Garth) et de happy end pour les autres.

Merci aux Editions Archipoche pour ce partenariat.
Challenge Multi-Défis
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Se déroulant juste avant la Grande Guerre, ce roman englue encore dans les restes de l'époque victorienne ses trois personnages féminins. La figure paternelle, austère, intolérante et tyrannique, maintient un puritanisme plus destructeur que salutaire.

Dans un vallon du Yorkshire, quelques maisons grisâtres forment le petit village de Garth. En remontant la grande route, le presbytère, de pierres noircies, renvoie la même teinte triste que toutes les habitations en contrebas. du gris, comme les yeux des trois soeurs qui attendent chaque soir les coups de dix heures signifiant les prières données par James Carteret, leur père vicaire de Garth. Si Mary, Gwenda et Alice diffèrent peu par leur physique, leurs caractères respectifs les distinguent radicalement. Mary, l'aînée, nous est présentée comme douce et bonne. Gwenda la cadette, franche, nerveuse, impatiente, avec une énergie fougueuse qui la fait courir les landes. La plus jeune, Alice, a un grand besoin d'amour et c'est justement à cause de son inconséquence que le père a décidé de venir à Garth, pour que ses filles soient plongées dans une solitude, sans possibilité de tentations masculines. Deux fois veuf, Mr Carteret n'a pas supporté que sa troisième femme l'ait quitté sans divorcer, donc sans possibilité pour lui d'avoir une nouvelle compagne, et sa rancoeur rejaillit sur ses filles qui ne doivent succomber à aucune passion.
C'était sans compter le bruit des roues d'une carriole qui troue parfois la solitude et le silence alentour. Ce bruit, guetté par les trois soeurs, fait palpiter leurs coeurs lorsqu'il survient devant la grille du presbytère. Leurs pensées vont alors vers le jeune docteur Rowcliffe, mais un seul homme pour trois jeunes femmes désireuses de quitter le joug paternel ne peut suffire…

Les possibilités offertes pour ne plus dépérir sous l'autorité du père ne sont guère nombreuses au fin fond du Yorkshire. L'entente sororale qui pourrait être un atout est-elle assez forte pour résister à la pression de chaque coeur ? Tous les rapports entre soeurs sont décortiqués, faisant la force psychologique de ce roman. Les aspects des caractères s'éveillent, les personnes se dévoilent pour servir leurs propres buts. L'intensité des sentiments régit la vie au sein du presbytère et le jeune docteur saura-t-il en interpréter tous les signes ?
Le petit village fait aussi entendre ses désapprobations envers les attitudes des trois filles Carteret et leurs combats ne semblent pas pouvoir échapper à de tristes conséquences.

L'intérieur du presbytère, les landes, le village, la lune, participent au destin des trois soeurs. La plume de May Sinclair anime tout ce qu'elle effleure, reste pudique tout en parlant de désir, en accord avec son époque, mais fait preuve d'une étonnante modernité par sa succession de phrases courtes ou amples.
Cet amer aperçu du comportement humain, même au sein d'une sororie, montre le talent de May Sinclair à construire une histoire en fouillant tous les recoins conscients et inconscients de ses personnages.
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Dans le cadre du Mois Anglais, j'ai eu le plaisir de découvrir cette oeuvre méconnue de la littérature britannique : Les Trois soeurs, de May Sinclair, souvent considérée comme « la quatrième soeur Brontë ». Si l'intrigue de ce roman se déroule dans le si sauvage Yorkshire, la comparaison s'arrête là. Les Trois soeurs est un beau roman, mais lisse, sage, sans passion, à l'inverse des oeuvres des Brontë !

Mary, Gwenda et Alice Carterer, trois soeurs, habitent avec leur père, pasteur, dans un village reculé, entouré de landes à perte de vue, où les moindres faits et gestes des habitants de la paroisse sont épiés… Etouffées par la rigidité de leur père, les trois jeunes femmes aux personnalités différentes, s'éprennent du même homme : le Dr Steven Rowcliffe. Cependant, le coeur a ses raisons que la raison ignore et Rowcliffe ne pourra en choisir qu'une seule !

J'ai rarement rencontré au cours de mes lectures trois soeurs autant aux antipodes les unes des autres (même les soeurs Bennet le sont moins !) et j'ai été surprise de la définition de l'amour fraternel proposée ici… Si Alice m'a plutôt laissée indifférente, je me suis en revanche tout de suite attachée à Gwenda, la soeur la plus libre, la plus effrontée, la plus intelligente aussi. Mary, quant à elle, a été une totale déception que tout lecteur pourra comprendre au fil de sa lecture… Rowcliffe, de son côté, me laisse un souvenir teinté d'amertume.

Ce qui m'a particulièrement frappé dans ce roman est le pessimisme des destinées humaines, personne n'étant pleinement heureux ; la conclusion en offre un parfait exemple, empli de regrets, de désillusions, de malentendus, de non-dits, jusqu'à une fin abrupte et amère…

En résumé, May Sinclair, auteure méconnue de la littérature anglaise, livre ici une vision intéressante des désirs humains, jusque dans ses limites les plus sombres, mais ce roman manque du piquant qui en aurait fait un coup de coeur.
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Les trois soeurs est un classique du début du XXème siècle que je suis ravie d'avoir découvert. Il est évident que May Sinclair, autrice de talent que je ne connaissais pas, s'est inspirée du courant de la psychanalyse de l'époque pour l'écrire. Elle explore les mobiles inconscients du comportement humain et la sublimation du désir.
L'autrice venait de se consacrer à une étude pointilleuse des soeurs Brontë dont elle s'est également inspirée pour les personnages principaux du roman. Ainsi, on retrouve trois soeurs de 23 à 27 ans (Alice, Gwenda et Mary) dont le père, James Carteret, est un vicaire despotique venu les "cloisonner" dans un petit village de la Haute-Lande anglaise. le cadre idéal pour mettre en scène les frustrations des membres de cette famille et de leur entourage dans le contexte puritain de la société victorien. A commencer par le vicaire lui-même dont la troisième femme s'est enfuie. Il ne veut pas divorcer car sa qualité d'ecclésiastique le lui défend. Condamner au célibat car sinon il serait infidèle, il vit un véritable supplice qu'il fait peser sur ses filles. Ainsi, chacune des trois femmes appréhendent une interdiction latente de se marier selon son caractère et la capacité à défier cet homme rigide. Car lorsque débarque dans la paroisse le jeune et beau docteur Rowcliffe, celui-ci apparaît comme le sauveur qui pourrait bien les sortir de leur désolation déclenchant une passion décuplée par une sensualité bridée.
Le déroulement de l'intrigue m'a étonnée et surprise plus d'une fois car le récit se veut réaliste et motivé par la psychologie des personnages. Je n'ai pas toujours totalement adhéré à la tournure des événements mais cela m'a paru très intéressant et original. J'ai beaucoup apprécié le style avec lequel l'autrice relate ce qui se passe en chacun des personnages, les tumultes qui les agitent et l'interprétation qu'ils font de ce qui les traverse ou de ce qu'ils ressentent et la compréhension qu'ils peuvent avoir des actions ou de ce qui se passe pour les autres.
May Sinclair ne s'embarrassant pas d'appartenir à un courant littéraire quelconque écrit selon ses inspirations et ses convictions se laissant influencer volontiers par la psychanalyse. Et que pouvait mieux l'inspirer suite à ses recherches que la famille Brontë pour écrire un roman touchant et poignant sur le désir et les mystères de la psyché féminine au tournant du xxème siècle...
Un autrice classique à découvrir si cela n'est déjà fait !

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N'y allons pas par 4 chemins, j'ai adoré ma lecture ! ❤️❤️❤️❤️J'ai été très émue en quittant ces soeurs et leur univers.

L'histoire de ces trois jeunes femmes, filles de Mr Carteret, ce pasteur taciturne et rigide, m'a conquise. Rien de facile à cette époque dans cette famille et dans ce village du Yorkshire pour ces demoiselles. Pourtant, chacune essaye de tirer le mieux de chaque situation (amoureuse, familiale, sociale) et bien évidemment, si des sacrifices, résignations, manoeuvres sont à vivre pour certaines, j'ai aimé à la fois Mary, Alice et Gwenda.
J'ai apprécié que May Sinclair fasse évoluer chacune d'elle, que ce soit dans son caractère ou d'un point de vue personnel et familial, même si j'en ai été étonnée. En effet, je ne m'attendais pas à certains revirements...
Les personnages masculins avec leurs défauts sont tout aussi touchants.
Quant à la nature, elle joue un rôle essentiel tant dans l'histoire personnelle de certains protagonistes que dans mon intérêt pour ce texte.

Cette lecture fut une merveilleuse parenthèse temporelle et paysagère. Une excellente pioche
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C'est dans le cadre d'une lecture commune proposée par Automnalys que j'ai pu découvrir ce classique et son auteure semblant assez méconnus. Pourtant à la mention des soeurs Brontë, je n'ai pas hésité un seul instant à découvrir cette oeuvre qui semblait aussi sombre que séduisante selon son résumé. Malheureusement et même si j'ai apprécié ma découverte, tout le monde n'est pas Emily, Charlotte ou Anne et je ne ressors pas totalement convaincu par cette dernière malgré une bonne impression générale.

La faute à de nombreux non-dits au cours de récit qui aurait gagné à être davantage développés. de nombreuses fois, May Sinclair se contente de faire murmurer ses personnages, laissant ainsi au lecteur le soin d'interpréter les secrets et autres révélations dont il est question. J'ai trouvé ce choix assez regrettable tant il freine la riche psychanalyse offerte par cette dernière dans cette courte oeuvre. Celle-ci aurait davantage gagné en profondeur tant le reste de l'ouvrage ne n'en manque pas. J'ai été saisi par la finesse de l'analyse poussée dépeinte par l'auteure et j'ai été séduit par l'ambiance assez froide et austère de la société dévoilée. le tableau de nos trois charmantes soeurs Marie, Gwenda et Alice, très largement et librement inspiré des talentueuses Brontë, évolue dans un environnement des plus sévère et puritain. Isolées de tous suite à un scandale provoqué par l'une d'elle, Alice ces dernières sont élevées par un père vicaire, tyrannique et autoritaire. Ce dernier ne laisse aucun répit à ses filles et ce, malgré l'arrivée plus qu'enthousiasmante et salvatrice du docteur Steven Rowcliff au sein de cette campagne profonde dont j'ai apprécié les quelques descriptions ponctuant ce récit. Son apparition signera l'arrivée de la lumière dans leur triste et sombre vie et chacune d'elle tombera à son tour sous le charme de ce jeune savant permettant la découverte d'une véritable tragédie. S'en suivra alors une merveilleuse et pointilleuse satire sociale dont je me suis délecté malgré quelques manques. Je me suis amusé de toute l'hypocrisie et la perfidie dépeintes avec rythme par May Sinclair dont le style tranche fortement des autres plumes de l'époque. La sienne se dévoile incisive, directe et pleine de dynamisme. Ainsi, j'ai été étonné de la courte durée des chapitres offrant un rythme de lecture constant et ne laissant aucune place à l'ennui ni au désintérêt. C'est donc avec rapidité que j'ai suivi la violente et brutale déchéance de cette fresque sociale dont la sensibilité m'a plus que séduit et régalé.

Sans pour autant parler d'attache tant le caractère des soeurs se dessine finalement loin d'être irréprochable, j'ai été plus que sensible à cette immoralité présente dans chaque portrait dépeint avec justesse et réalisme. May Sinclair n'épargne aucune des soeurs et j'ai adoré ce délicieux et audacieux choix. D'autant plus que chacune de ces dernières se dévoile minutieusement construite et leurs caractères, bien qu'opposés dans la forme, se dévoilent finalement assez identiques au sujet de l'amour et de ses conséquences. Ainsi, à leur tour et qu'il s'agisse de Mary, Gwenda ou d'Alice, chacune des soeurs est parvenue à un moment de l'intrigue à me toucher et à m'émouvoir tout en me révoltant à d'autres moments. J'ai apprécié ce saisissant contraste dans mes émotions qui permet à l'auteure d'apporter un véritable réalisme et une dimension humaine à laquelle j'ai été plus que sensible et réceptif. D'autant plus que les autres personnages de Les trois soeurs ne sont pas sans reste et permettent à celle-ci de dévoiler une étude des moeurs plus que saisissante et percutante. Que j'ai adoré détester le vindicatif père et vicaire de cette ville ainsi que certains autres protagonistes masculins de cette composition qui ne sont pas sans rappeler l'excès de pouvoir dont ils jouissaient à l'époque. J'ai aussi fortement apprécie le choix de May Sinclair de ne présenter aucun de ces savoureux personnages comme personnage principal. Finalement, la véritable héroïne de son oeuvre se devine être la vaste fresque sociale dépeinte par cette dernière et composée des différents personnage la constituant.

Ainsi et sans avoir été totalement saisi par cette lecture, je l'ai néanmoins fortement appréciée. May Sinclair dépeint avec rythme une riche et réaliste peinture de la société de l'époque qui aurait gagné en finesse et en profondeur si cette dernière se voulait davantage développée par moments. Fort heureusement, j'ai été plus que sensible à l'ambiance sombre et froide de son oeuvre ainsi qu'à ses personnages immoraux et satiriques à souhait.
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Et me voilà du retour du côté historique avec une auteure quasi-inconnue par chez nous et que je viens de découvrir avec l'un de ses derniers textes avant que la maladie de Parkinson ne l'empêche de continuer. Je peux vous dire que je suis assise entre deux chaises.

D'un côté, j'ai beaucoup aimé le réalisme de la vie des personnages dans cette campagne reculée où tout ce sait rapidement. Mais je suis également frustrée et triste de la façon donc ce récit se fini même si cela se rapproche plus de la vérité que de celle raconté dans les romances.

Premièrement, prenez ce livre comme un documentaire sur la vie du début du XXème siècle, sur la culture et les événements que peut vivre un village de campagne. J'avoue qu'aucun personnage n'a vraiment eu ma sympathie entière. Gwenda et Essy ont réussi à avoir ma compassion mais pas plus. Leurs choix, leurs décisions font que l'on sait ce qui va arriver et j'ai eu l'impression que l'auteure nous faisait passer un message à travers les actions de ses personnages, de ce qui se déroule si l'on hésite trop, si l'on pense faire le mieux pour autrui au lieu de penser à soi-même, d'être un peu égoïste. le vicaire et Mary méritent la palme de mon indifférence surtout cette dernière quand elle est en présence de sa soeur Gwenda. Pour Alice, c'est plus compliqué. Au départ, je ne pouvais pas la voir en peinture, mais dans la deuxième partie du livre cela s'améliore un peu.

Quant à l'histoire, elle vous serre le coeur. J'avoue que j'ai failli pleurer devant le dénouement. J'ai trouvé dans un sens le récit cruel mais tellement criant de vérité qu'au final, je retourne toutes les situations dans ma tête pour mieux comprendre cette histoire, comprendre pourquoi cela se finit ainsi. Bref, ce livre est à prendre comme un livre d'apprentissage de soi. Un livre qui vous donne à réfléchir aussi bien sur les choix et la vie des personnages et de leur époque que de la notre et de nous.

Pour conclure, cela a été une lecture singulière et enrichissante où l'on se pose beaucoup de questions qui ne trouvent pas forcément de réponses dans l'immédiat. Ce fut une bonne découverte et mon petit coeur en tout cas va devoir s'en remettre.
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Je me suis laissée embarquée dans ce roman qui emprunte au naturalisme, avec cette famille très calquée sur celle des Brontë. Un père vicaire et ses trois filles confinés dans une austère maison de campagne à Garth, en Angleterre. le décor est planté, j'ai suivi avec intérêt le destin de ces jeunes femmes qui tentent d'échapper à l'ennui, au rigorisme du père et des conventions en vigueur à l'époque victorienne. J'ai trouvé les personnages très intéressants et bien décrits, la finesse avec laquelle May Sinclair les portraitise participe à la tension dramatique qui ne faiblit pas tout au long du récit. En lisant la bio de May Sinclair, je l'ai imaginée sous les traits de Gwenda, qui est d'ailleurs celle des trois qui m'a le plus émue. Une belle surprise et une auteure méconnue que je suis ravie d'avoir découvert au fil de mon incursion littéraire.
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Au fin fond de la campagne anglaise, au village de Garth qui « se tapit dans le mystère et la terreur de sa solitude, comme un être battu » … le ton est donné : les trois soeurs qui vivent là s'ennuient à mourir !
Mary (ou Molly), Gwendolen (ou Gwenda) et Alice (ou Ally) sont les filles du vicaire James Carteret. Elles sont là depuis cinq mois, enterrées dans cet endroit horrible, punies collectivement pour la conduite amorale de la plus jeune Alice qui s'était amourachée d'un jeune homme, se rendant ridicule aux yeux des habitants de leur ancienne paroisse dans le sud de l'Angleterre.
Le vicaire est un homme dur et autoritaire : sa première femme est morte car il a insisté pour avoir un troisième enfant, la seconde est décédée également, la troisième s'est enfuit car elle avait peur de lui. Condamné à un célibat insupportable, il est totalement hostile à l'idée d'un mariage éventuel pour ses filles et n'hésite pas à les monter les unes contre les autres afin d'imposer son opinion.
Le jeune docteur Stephen Rowcliffe est une bouffée d'oxygène pour les filles … mais hélas il est la cible des trois !
Je ne dévoilerai rien de plus sur l'intrigue car ce serait vous gâcher la découverte de ce roman : sachez simplement qu'il ne se résume pas à une simple romance avec obstacles entre les filles et le docteur. le dénouement est pour moi plutôt tragique.
J'ai beaucoup apprécié le style de cette autrice même si le début avec la description de la lande m'a fait très peur : une copie des Hauts de Hurlevent ? Heureusement non, un très bon moment de lecture et un style bien personnel.
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Pourquoi n'y-t-il pas plus de traductions des romans de May Sinclair ? C'est le 2ème roman de cette auteure que je lis et franchement, c'est fort.
Mary Gwenda et Alice sont les 3 filles de 21, 23 et 27 ans environ? du vicaire d'un village du Yorkshire. Ce père est despotique, injuste, acariâtre, hypocrite, frustré, incapable d'amour. Lutin d'merle! à chaque fois qu'il apparaît dans le roman, j'ai envie de l'étrangler.
Le vicaire a déjà eu 2 épouses qui sont mortes et la 3ème l'a quitté. Elle a demandé le divorce mais refus total de l'obstiné bonhomme: un vicaire ne divorce pas. du coup, le voilà forcé de rester un mari célibataire et méga frustré sexuellement, parce que monsieur a des "besoins" journaliers, d'où la nécessité d'une épouse! Voyez le genre.
Seulement voilà, ses filles, les femmes en général, en ont aussi, des désirs. Mais contrairement à leur père, elles doivent prétendre qu'ils n'existent pas, les nier, les taire. Autant dire: mission impossible! Seules dans les landes sauvages façon Les Hauts de Hurlevent, chacune survit à sa façon, selon son caractère quand arrive un jeune et beau docteur…
Alors, non, on n'est pas, mais pas du tout dans une gentille romance. le but de May Sinclair est de mettre à jour le désir et la sexualité féminine soumis à l'emprise des hommes dans une société patriarcale et religieuse. Et c'est violent, terrible, poignant, beau aussi…

Lien : https://www.gabrielle-dubois..
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