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Critique de CineKino


(Lu dans le cadre d'une opération Masse critique, mille mercis à l'éditeur et à Babelio pour cette lecture)

Un énorme coup de coeur que cette lecture… malgré une grande déception avec cette fin qui n'en est pas une. Je peux comprendre ce choix de l'auteur, qui est d'ailleurs cohérent avec sa volonté de se concentrer sur le présent du trajet vers l'Europe sans s'étendre sur le passé et l'avenir des personnages, mais j'ai toujours beaucoup de mal avec ce genre d'histoire inachevée. Pour moi, la chute d'un récit est primordiale, c'est après tout la toute dernière chose qu'on lit avant de refermer un livre et qu'on gardera à l'esprit. Elle se doit donc de nous mener à un instant où on peut quitter ce récit en ayant l'impression d'avoir achevé quelque chose. Ca m'a d'ailleurs gâché plus d'une lecture, au point de baisser considérablement mon appréciation sur certains livres. Ici cependant, le niveau général du roman est largement assez haut pour ne pas en être trop pénalisé, et je ne peux décemment pas passer sous les 4 étoiles !

Car donc, à part ces dernières pages qui ne m'ont pas convaincu, ce récit est pleinement réussi : on est immergé dans le parcours de ces deux frères auxquels on s'attache fortement, même si on ne connaît presque rien d'eux, pas même le prénom du second. A l'image des frères Dardenne qui suivaient leur personnage caméra vissée sur la nuque dans je ne sais plus lequel de leur film, on suit ces deux jeunes dans leur périple en vivant avec eux les affres de leur migration sans jamais les lâcher.

Clairement ce livre n'est pas fait pour nous divertir, tant l'adversité s'acharne tout au long de leur parcours, et se traduit physiquement. La fatigue du matériau dont parle le titre du livre, c'est en effet celle du corps, brutalisé par les passeurs, les coups, le froid, la faim, et partout la peur. Les deux jeunes héros de l'histoire vivent ces évènements de façon viscérale, et les lecteurs sont pris aux tripes tout au long de ce court récit. Mais en fallait-il plus, après tout je n'en suis pas sûr, c'est déjà beaucoup d'émotions pour un si court livre (à peine plus de 200 pages).
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