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Citations sur Du bon usage des crises (52)

Un vieil homme sage est interrogé sur la trajectoire de son existence jusqu'à ce jour. Et voilà comment il en résume les trois étapes : « A vingt ans, je n'avais qu'une prière : mon Dieu, aide-moi à changer ce monde si insoutenable, si impitoyable. ET vingt ans durant, je me suis battu comme un fauve pour constater en fin de compte que rien n'était changé. A quarante ans, je n'avais qu'une seule prière : mon Dieu, aide-moi à changer ma femme, mes parents et mes enfants ! Pendant vingt ans, j'ai lutté comme un fauve pour constater en fin de compte que rien n'avait changé. Maintenant je suis un vieil homme et je n'ai qu'une prière : mon Dieu, aide-moi à me changer - et voilà que le monde change autour de moi ! » Et pas de malentendu ! Ce n'est pas d'un renoncement à l'action qu'il s'agit mais bien au contraire d'une action neuve dans un esprit libre (...)
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(...) L'horreur des trahisons, l'horreur de ceux qui nous quittent. Mais personne ne nous doit rien, surtout pas ceux que nous aimons ! Ils nous ont déjà tout donné ! Ils ont réveillé en nous l'amour ! Oser dire : « Tu me dois quelque chose. L'amour que j'ai pour toi a créé des droits. J'ai des droits sur toi puisque je t'aime » Ignoble. Ignoble. Interdiction dans mon royaume. Interdiction de prise d'otage, interdiction de chantage. Changeons... entrons dans cette autre dimension. Apprenons ce qu'est l'amour. Comment y aurait-il une autre raison à l'amour que d'aimer ?
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(...) un fait divers qui m'avait ébranlée. Un employé des chemins de fer était entré dans un wagon frigorifique pour le nettoyer, et la porte s'était refermée derrière lui. Et le voilà enfermé dans ce wagon frigorifique. Comme c'était un vendredi soir, il est resté tout le week-end dans ce wagon frigorifique et évidement il est mort de froid. Seulement voilà, la réfrigération n'était pas branchée et il y avait 18° dans le wagon ! A l'autopsie, son corps a montré tous les symptômes d'une mort par refroidissement. Cet homme est donc mort de la représentation qu'il avait du froid. Il est mort de son imaginaire ! C'est quelque chose d'extraordinaire ! Nous vivons et nous mourons de nos images, pas de la réalité. La réalité ne peut rien contre nous. La réalité n'a pas de pouvoir contre nous. C'est la représentation que nous en avons qui nous tue ou qui nous fait vivre. Imaginez le contraire, imaginez un employé des chemins de fer enfermé dans un wagon frigorifique branché mais qui survivrait en visualisant le soleil tout un week-end. C'est aussi possible. Bien sûr que c'est possible et c'est ce que nous avons à faire dans cette société, où nous mourons de froid, où nos cœurs meurent de froid. Le pouvoir d'aspiration du négatif est quelque chose d'extraordinaire. Un puissant aspirateur.
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Le sens de la souffrance, c'est de traverser. Nous vivons dans une époque tellement poltronne qui nous protège, qui nous apprend surtout à ne pas souffrir, à rester en surface, à ne pas entrer dans les choses. (...) La passion nous offre une chance de traverser le mur des apparences. (...) On a tout à fait tort quand on dit que l'amour est aveugle. Je crois qu'il faudrait dire bien davantage que l'amour est visionnaire, c'est-à-dire qu'il voit dans l'être aimé la divinité qui l'habite.
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Nous connaissons dans notre occident deux voies
quand nous sommes dans un état d'étouffement, d'étranglement :

l'une, c'est le défoulement, c'est crier,
c'est exprimer ce qui était alors rentré.
Il y a de nombreuses thérapies sur ce modèle
et c'est probablement quelque chose de très précieux
pour faire déborder le trop-plein.
Mais, au fond, toute l'industrie cinématographique
est fondée sur ce défoulement, cette espèce d'éclatement
de toute l'horreur, de tout le désespoir rentré,
qui, en fait, le prolonge et le multiplie à l'infini.

L'autre réponse , c'est le refoulement :
avaler des couleuvres, et devenir lentement ce nid de serpents
que nous sommes si souvent, ces nids de serpents sur deux pattes.

Et le troisième modèle qui nous vient de l'Orient et qu'incarnait Dürckheim :
s'asseoir au milieu du désastre, et devenir témoin,
réveiller en soi cet allié qui n'est autre
que le noyau divin en nous.
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(...) Oui, les enfants chambardent nos existences. Le malheur veut que nous nous chargions de leur éducation au lieu de les laisser faire la nôtre. Et tout le malheur vient de là.
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Dans notre société, toute l'ambition, toute la concentration est de détourner notre attention de tout ce qui est important. Un système de fils barbelés, d'interdits pour ne pas avoir accès à notre profondeur. (...) Dans une société où tout est barré, où les chemins ne sont pas indiqués pour entrer dans la profondeur, il n'y a que la crise pour pouvoir briser ces murs autour de nous.
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Il y a quelques semaines, un ami viennois de quatre-vingts ans, qui avait participé à la résistance en Autriche, me racontait que le jour où Hitler tenait au Heldenplatz son fameux discours, toute la ville déferlait vers cette place, et lui, seul, jeune homme, montait en sens inverse la Mariahieferstrasse, se rendant à une réunion de résistants. Et il me racontait que, seul à remonter le courant de toute une foule, il se disait : « Mais tu ne peux pas avoir raison contre tous. Ce n'est pas possible. Tu ne peux pas être seul à avoir raison. » Et, au fond de lui, une voix lui disait : « Mais oui, tu peux »
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J'ai rencontré, voilà quatre jours,
en faisant une conférence à Vienne, une femme ;
et c'est une belle histoire qu'elle m'a racontée
qui exprime cela à la perfection.
Elle me disait, à la perte de son unique enfant,
avoir été pendant des mois et des mois ravagée de larmes et de désespoir...

Et un jour, devant un miroir elle a regardé ce visage brûlé de larmes
et elle a dit :
"Voilà le visage ravagé d'une femme qui a perdu son enfant unique.",
et à cet instant, dans cette fissure,
cette seconde de non-identification,
où un être sort d'un millimètre de son désastre et le regarde,
s'est engouffrée la grâce.
En un instant, dans une joie indescriptible,
elle a su : "Mais nous ne sommes pas séparés."

Et avec cette certitude, le déferlement d'une joie indescriptible
qu'exprimait encore son visage.
C'était une femme rayonnante de cette plénitude et de cette présence
qu'engendre la traversée du désastre.
Il existe paraît-il, dans un maëlstrom,
un point où rien ne bouge.
Se tenir là !
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Ainsi les représentations que nous avons de l'amour nous séparent-elles de l'amour.
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