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“À leur arrivée, ils disaient tous la même chose : l'Amérique, ce n'est pas pour moi. Mais peu à peu, ils finissaient par trouver leur place et ce n'était pas pire qu'à Varsovie”......Notre charlatan aussi est en train de chercher sa vocation dans ce nouveau monde, où vu son passé et vu ce qu'il est en train de combiner dans sa vie privée, il n'est pas près de la trouver. Il souffre à New-York d'un ennui comme il n'en a jamais connu, trimballe une belle femme, qu'il a séparé de son mari et de ses deux enfant abandonnés en Pologne, et qu'il n'aime déjà plus.....Bref cet homme, grand, maigre, pâle, crâne chauve encadré de cheveux bruns assez longs qui a beaucoup de succès auprès des dames...😝, est mal barré. Il s'appelle Hertz Minsker et paraît-il est un érudit, un grand spécialiste en philosophie et, à sa façon, en langue. Il fait des recherches sur la nature humaine (« une science et un art englobant la personne entière, et pas seulement certaines parties »), sur ce dont l'homme a besoin pour ne pas mourir d'ennui..... En faites ces dit recherches qu'il prétend faire, sont pour sa propre personne, d'ordre philosophique-théologique, sur le sens de l'existence et de Dieu. Entre un Dieu cruel, injuste et absurde, se référant au sort des juifs en Europe en 1940, surtout en Pologne ( origine aussi du charlatan et de Singer) et l'existence quotidienne sujette aux pulsions sexuelles les plus primitives, où le sens de l'amour est très ambigu, et où l'argent semble aussi bien primordial que trivial, notre charlatan semble perdu.

J'ai lu plusieurs livres de Singer, prix Nobel de Littérature 1978 il y a longtemps et beaucoup aimé sauf le dernier qu'il a écrit avant sa mort, Meshugah. Bien que n'ayant pas le panache de ses grands romans comme le magicien de Lublin, Shosha , Le Manoir ou le Domaine, le Charlatan, entre comique et grotesque défit le pathos de l'existence. Les personnages de Singer ici mentent comme ils respirent, changent d'idées et de décisions comme des chemises et semblent utiliser la religion comme exutoire. Leur Dieu Argent est toujours en pôle position, même si en apparence ils prêchent la recherche de la pureté, l'honnêteté, et l'obéissance à leurs Dix Commandements. Quand à l'amour, qui aime qui, très compliqué à comprendre 😊!

Remercie chaleureusement Les Éditions Stock et NetGalleyFrance pour l'envoie de ce livre.
#Lecharlatan#NetGalleyFrance


-Qu'est-ce-qu'un juif ?
-Quelqu'un qui n'arrivant pas à dormir empêche les autres de dormir.
(Isaac Bashevis Singer)
Deux juifs, trois opinions.
( proverbe yiddish )
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Pratiquement 3 décennies après la disparition du grand Nobel en Yiddish, la maison d'édition Stock nous surprend agréablement avec l'édition d'un roman inédit. Un conte que Isaac Bashevis Singer a écrit fin 1967 - début 1968, comme feuilleton pour un journal yiddish de New York "Forverts" ou 'En avant'.

Je crois qu'il est superflu de présenter ce grand auteur, né en Pologne en 1902, à une quarantaine de kilomètres au nord-ouest de Varsovie, comme Yitskhok Zynger, et qui est décédé près de Miami aux États-Unis en 1991, à l'âge de 88 ans. Je rappelle qu'il est issu d'une famille hautement littéraire avec une soeur aînée écrivaine, Esther Kreitman (1891-1954), et un frère auteur, Israel Joshua Singer (1893-1944).

Ce cher Isaac est un de mes écrivains favoris et appartient à cette crème de la crème d'auteurs de qui je lis systématiquement tout. Or, il faut que j'admette que cet ouvrage m'a plutôt déçu. Peut-être que j'ai été tout simplement trop exigeant dans mes attentes ?

J'ai l'impression, et je peux donc me tromper, que l'auteur a été sous pression de remettre au journal les 12 épisodes de son feuilleton à dates fixes, probablement à un moment où son intérêt était déjà ailleurs, par exemple à la rédaction d'un de ses meilleurs, "Le Manoir" qui est paru en 1967. Les 12 épisodes du feuilleton correspondent aux 12 chapitres, de longueur comparable, du livre, qui compte 408 pages, suivi d'un glossaire du Yiddish de 4 pages.

La situation de l'histoire du charlatan dans le temps est naturellement cruciale. L'histoire commence après que Hitler a envahi la Pologne, mais n'a pas encore lancé la fameuse Opération Barbarbarossa contre l'Union soviétique. Soit entre septembre 1939 et juin 1941. Elle est placée essentiellement à New York, le long de l'axe célèbre de Broadway à Manhattan.

Nous faisons connaissance avec Morris (avant Moshe) Calisher, originaire de Pologne, qui s'est aventuré dans la métropole américaine dans l'immobilier. Un peu comme Fred Trump, le père du guignol, mais avec moins de succès.
Sa première épouse est décédée avant son arrivée en Amérique et son fils Leon fait des études d'ingénieur en Suisse. Il a aussi une fille de 22 ans, Fania qui se fait appeler "Fanny", et qui a son origine juive en horreur, au point de devenir presque antisémite.

Morris s'est remarié avec Minna, "de taille moyenne, le corps généreux. Elle coiffait ses cheveux noirs en chignon et portait de longues boucles d'oreilles". Elle savait un peu l'Hébreu et écrivait des poèmes en Yiddish, que tous les éditeurs avaient, jusqu'à nouvel ordre, refusé.

La place de Minna est centrale dans le drame qui va se développer, car elle est la maîtresse d'Hertz Minsker, le 2e personnage principal et le "charlatan" du titre de l'ouvrage.

Hertz a une épouse Bronia, qui est une véritable beauté, nettement plus belle que Minna, mais qu'il trompe comme coureur de jupons invétéré quasi systématiquement. Hertz est un grand intellectuel dans la tradition mystique juive de la "kabbale", qui connaît l'oeuvre de ses coreligionnaires Spinoza et Freud, mais qui ne travaille pas. Cela va faire une éternité qu'il a commencé un ouvrage philosophique, sans jamais s'y mettre pour le terminer. Entretemps, il vit aux crochets de son pote, qu'il appelle affectueusement "Moishele" (diminutif de Moshe).

Et c'est cela qui me déplaît. Encore un peu et ces histoires de liaisons et tromperies pourraient faire l'objet d'un vaudeville ! Et Isaac Bashevis Singer peut faire nettement mieux.

Pour compléter ce tableau digne d'une pièce de boulevard, il y a le dénommé Zygmunt Krimsky (quel nom merveilleux) qui se pointe avec sa compagne blonde Pepi. Ce Ziggy est l'ex-mari de Minna, il trimballe une collection d'oeuvres d'art dont l'origine n'est pas très "cachère" et est arrivé de Casablanca sans le sou. C'est à Minna qu'il demande une petite avance en dollars en attendant de vendre des choses à..... Morris !

Je vous laisse découvrir le dénouement de ces affaires sentimentales relativement compliquées, en précisant, toutefois, que le brio avec lequel le Nobel décrit le dépaysement de ces réfugiés de Lublin, Pilsen et même de Varsovie dans cette énorme et hypermoderne mégalopole du nouveau monde est du pur Singer, dans son double art d'observation et de la formulation.

Pour notre "charlatan" Hertz Minsker par exemple l'Amérique est "dépourvu du charme qui rend la vie supportable". Ce pays "souffrait d'une sorte de scorbut spirituel".
Un enseignant raconte à Hertz qu'un jour pendant la leçon de religion un petit Américain lui avait demandé "si Moïse était salarié ou s'il avait sa propre boîte ?"
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Ce roman brosse un portrait au vitriol du fils d'un rabbin lettré qui ressemble, d'après sa biographie (merci wiki) à l'auteur prix Nobel de littérature. C'est donc une espèce d'autocritique au style très enlevé, et non dénué d'un certain humour : l'auteur opérant une distanciation sarcastique vis à vis de son personnage (lui-même) assez réussie.
Coureur de jupons, émigré juif polonais et intrinsèquement veule, Hertz Minsker vit à New York en 1940 avec Bronia son épouse juive qui a abandonné son époux et ses enfants à Varsovie dans les années 40, ce qui n'est pas la meilleure période pour avoir l'esprit tranquille. Tout cela pour suivre le fameux fils de Rabbin.
Ce roman est donc essentiellement juif puisque tous les protagonistes le sont et ne jurent que par leur appartenance à cette communauté. Chacun pourra néanmoins apprécier la galerie de personnages, je ne les décris pas en détail, c'est un peu l'objet du roman, mais il y a un peu de tout : le riche propriétaire avare et complètement obsédé par le statut d'intellectuel de son protégé au grand coeur (Hertz . . . verstehen Sie ?), sa femme infidèle mais sachant prioritairement regarder du côté de ses intérêts financiers, l'ex-mari de cette dernière, trafiquant de tableaux dont on n'est pas très sûr de la provenance à part qu'ils viennent d'Europe dont le martyr vient de commencer en passant par l'Afrique du Nord qui sert de base de repli et de transfert ..., etc etc... bref que du beau monde dans cette diaspora devenue états-unienne.
Isaac Bashevis Singer nous emporte dans un tourbillon de rencontres, de situations toutes plus grotesques et invraisemblables les unes que les autres, cela tourbillonne, cela virevolte dans tous les sens.
Aucune considération politique ne vient entraver leurs quêtes de réalisation personnelle (financière essentiellement), des lamentations oui, cela ne manque pas, c'est un peu le deuxième objet du roman, mais à propos des malheurs qui les accablent quand ils sont pris en train de tricher, voler ou tromper Ses personnages ont un point commun : ils sont complètement égocentriques. Ils ont fui la Pologne pour se forger avec succès ici, aux états unis, une vie avantageuse.
Sexe, amour et promotion sociales sont les maîtres mots. Des phrases pseudo religieuses (autant que je puisse savoir) viennent justifier les turpitudes des personnages tous très croyants comme : "on doit pouvoir choisir aussi ses péchés".
Isaac Bashevis Singer semble, à chaque instant se moquer de cette communauté à laquelle il appartient, mais comme il a été nourri à cette culture, qu'elle le définit en quelques sortes, il le fait avec humour, sarcasme et détachement. Il réussit ainsi à faire sourire le lecteur même si celui-ci n'éprouve aucune sympathie pour ses personnages.
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Mon premier livre de Singer et un livre particulier puisqu'il s'agit d'un livre récemment publié mais écrit et publié dans la press il y a plus de 20 ans.
Un plaisir de lecture ; la vie mouvementée et compliquée de ces juifs polonais qui se retrouvent à New York au moment du siège de Varsovie par les Nazis. et les voilà coincés entre la religion, la culpabilité d'être dans un pays en pays alors que leurs familles et leurs origines sont exposés aux pires démons et leurs problèmes de couples. J'ai aimé leurs approches assez élastiques de la religion juive....plaisant à lire et tout en rebondissements !
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Ces deux amis d'enfance n'ont rien en commun si ce ne sont leurs origines, ils sont arrivés de Pologne pour s'installer à New-York. Dans ces années 1940, alors que la guerre sévit en Europe, Morris Calisher fait des affaires et s'enrichit aisément dans l'immobilier alors que Hertz Minsker reste un éternel étudiant. Ce grand spécialiste en philosophie, érudit, fils de rabbin est avant tout un homme qui aime les femmes. Marié à Bronnia, il se plaît à séduire bien d'autres comme, Minna, l'épouse de son meilleur ami Morris. Drôle d'individu sans scrupule comme le considérait son propre père. Sans travail rémunéré, il vit des bonnes grâces de Morris. Seulement un jour ce dernier va découvrir qu'il est trompé par sa femme et son meilleur ami.

Que va t-il advenir de notre cher et attachant Hertz ? Il est a souligné que ce n'est aucunement un homme aux mauvaises intentions, ni méchant. Seulement que pourrait-il lui arriver si toutes ses conquêtes un jour se réveillaient contre lui ? Cela se peut il réellement ? Va t-il parvenir à faire valoir ses recherches ? Trouver peut être une chair pour enseigner, si cela est fait pour lui d'ailleurs ? Car qui est-il véritablement au fond de lui ? Cet homme qui se pose tant de questions, sur son devenir, comme son passé, ces gens aussi restés en Pologne sous le joug des Nazis, tout cela le tourmente. A mes yeux cet homme en tous les cas n'a rien du charlatan au sens littéral du terme. Je le trouve très humain et je vais oser dire sincère, oui sincère.

Je suis chaque fois séduite par la plume de Bashevis Singer, ce Prix Nobel en 1978 a le don de nous emmener dans des histoires toutes aussi passionnantes les unes que les autres, ouvrant les portes de la sacralité juive. Un monde que j'ai découvert grâce à lui. Un véritable hommage à cette culture si méconnue. C'est lui qui m'a donnée envie de lire davantage des écrivains juifs. Tout une découverte fascinante. Et je suis tout en joie d'avoir lu ce dernier livre nouvellement édité en France.

Isaac Bashevis Singer est né en 1902 en Pologne et mort en 1991 aux Etats-Unis
#Lecharlatan #NetGalleyFrance

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De l'auteur, ,j'ai beaucoup aimé la Famille Moskat et téléchargé à la suite le Charlatan

Années 40, New York. Hertz Minsker a quitté Varsovie avec Bronia qui a laissé ses deux enfants et son mari. Hertz Minsker, fils d'un célèbre rabbin,  intellectuel, érudit mi- philosophe, mi- sociologue  ressemble étrangement à Asa Heshel de la Famille Moskat,  érudit,  écrivain raté, grand séducteur.

 Schnorrer professionnel : à défaut de travailler, Hertz vit aux crochets de son ami Morris Calisher, homme d'affaire enrichi dans l'immobilier comme Meshulam Moskat. Hertz cherche vaguement des conférences ou une chaire universitaire pour un très vague enseignement de psychologie. Sans aucun égard pour son ami dévoué, il entretient une liaison avec Minna, la femme de ce dernier.  A la suite de la découverte de cette tromperie, le drame se noue.


Hertz ne se sent pas affecté de la faillite de son couple. Il abandonne sans scrupule Bronia, puis Minna pour séduire Miriam, puis la serveuse polonaise de la cafétéria newyorkaise....

Pendant que ces intrigues s'emmêlent en Amérique, la  Pologne est occupée par les Nazis, les Juifs,  enfermés dans le ghetto,  déportés. L'ombre de cette tragédie plane sur cette société d'exilés qui attendent des nouvelles. Culpabilité d'avoir abandonné des proches et conscience d'être des survivants.

Roman de l'exil. Certains ont profité des opportunités américaines pour s'enrichir. D'autres peinent à s'assimiler, à parler anglais. Les coutumes juives sont encore très vivaces chez ces émigrés. Quand la culpabilité se fait prégnante le retour aux traditions paraît une solution.

Le Charlatan newyorkais n'a pas le charme désuet de la Famille Moskat qui décrit  un monde disparu. L'intrigue se déroule sur quelques semaines, quelques mois et ne peut être comparée à la saga si riche en évènements et personnages. Je vais continuer à explorer l'oeuvre de IB Singer! 
Lien : https://netsdevoyages.car.bl..
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J'ai croisé le nom de Singer dans Affaires personnelles, ce très beau livre d'Agata Tuszynska. Puis j'ai croisé ce roman de Singer à la bibliothèque. Et le voilà dans ma PAL. Sans rien savoir de lui. Juste la curiosité de la découverte.
J'ai donc fait la connaissance de Hertz Minsker, un homme qui se rêve universitaire et écrivain mais qui est surtout un coureur de jupons. Il est marié en quatrième noce à Bronia, mais il est l'amant de Minna (la femme de son meilleur ami) et ne s'interdit pas de tomber sous le charme d'une jeune femme venue l'écouter lors d'une de ses obscures conférences.
Hertz Minsker est arrivé de Pologne, fuyant le joug nazi et tente tant bien que mal de trouver sa place à New York où il ne connaît que Morris Calisher, son ami et principal créancier, qui baigne dans une religiosité qui ne fera que s'accentuer quand il découvrira que sa femme le trompe.
Ce roman, j'ai mis un temps fou à le lire, et pourtant avec un grand plaisir. Il y a du vaudeville mais sans l'extravagance des portes qui claquent. Il y a le portrait d'une communauté exilée qui ne reçoit que des bribes de nouvelles venues d'Europe et qui essaie de se retrouver à New York. Il y a le charme des meilleurs Woody Allen (c'est Annie Hall qui me vient à l'esprit) dans ce personnage de looser amoureux.
C'est romanesque à souhait, on s'y perd un peu, mais je suis contente d'avoir lu ce prix Nobel de littérature et je suis curieuse du reste de son oeuvre.
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LE CHARLATAN d'ISAAC BASHEVIS SINGER
C'est Hertz Minsker le charlatan, c'est le surnom qu'il se donne par dérision. Juif polonais, fils d'un kabbaliste renommé, marié à Bronia, il est fauché et sans l'aide de son ami Morris Calisher(qui a fait fortune dans l'immobilier) qui sait comment il survivrait. le problème c'est que Hertz est l'amant de la femme de Morris, Minna, depuis des années et cette dernière partirait volontiers avec lui!!
L'arrivée à New York du premier mari de Minna va déclencher des réactions en chaîne et des imbroglios dignes d'un Feydeau ou d'un Labiche.
Entre Morris riche mais désespéré par le fait que sa fille est antisémite Hertz fauché qui ne pense qu'aux femmes mais ne veut plus ni la sienne ni sa maîtresse et le premier mari de Minna qui ne pense qu'à fourguer des faux tableaux, tout ce petit monde d'immigrés juifs polonais va voler en éclats.
Singer explore avec son humour ravageur et sa lucidité, les fêlures de chacun à la veille de la seconde guerre mondiale.
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Peux t'on être blasé de Singer ? C'est peut-être mon cas à moins que ce roman soit un peu une reprise de ses obsessions new-yorkaises ? D'où une impression de déjà lu ? En tout cas, il y a du Marivaux, du Feydeau, du sexe, des hommes avides de $, beaucoup trop de philosophie juive à fort pessimisme tout cela sur fond des migrants juifs en pleine 2ème guerre. Peut-être est-ce simplement ce personnage réussi du charlatan ne peut attirer l'empathie du lecteur ? Je relirai plus volontiers ses romans "européens".
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Hertz, brillant intellectuel mais raté notoire, a toujours été soutenu financièrement par son ami Moris, que ses affaires immobilières mettent à la tête d'une belle fortune. Entre autres conquêtes, il entretient une liaison passionnée avec Minna, la femme de celui-ci et la révélation de l'affaire renvoie tous ces personnages à leur misérable condition d'êtres humains.

Le fait que cela se déroule dans les milieux juifs exilés à New-York pendant la seconde guerre mondiale, au moment où leurs familles polonaises laissées au pays sont décimées par Hitler, donne une profondeur, une amertume, un tragique à ce qui pourrait n'être qu'un vaudeville sombre.

On ne peut pas dire que Singer y va avec le dos de la cuiller en finesses psychologiques et retournements de situation chez ces personnages pris dans la tourmente de l'Histoire et de leurs péripéties personnelles… Les interrogations face au destin d'un monde aussi impitoyable qu'incompréhensible et à un Dieu impénétrable sauvent cependant - de justesse - ce roman d‘un monde et d'une époque.
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