Une tragi-comédie dans le quartier juif de Varsovie en 1906. le personnage principal est attachant, il se cherche, il essaye surtout de se retrouver en revenant aux sources de son adolescence. Ce n'est pas un gentil mais il n'est pas vraiment méchant non plus ; ce n'est pas un croyant mais il est en admiration devant eux ; ce n'est pas un truand mais il fait quand même partie du demi-monde ; ce n'est pas un rêveur mais son rêve va se réaliser...
On sent les odeurs de la rue, on entend les bruits du quartier, on voit les personnages vivre et on découvre un monde particulier, qui vit au rythme de règles édictées il y a plusieurs siècles. Bien écrit, les mots sont choisis, le rythme est fluide et bien construit, les descriptions sont parlantes et l'histoire est amusante, belle et triste à la fois.
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Partir et revenir est la chose la plus difficile qui soit lorsque l'on est juif et de surcroit Polonais. Max après avoir vécu en Amérique du sud revient à Varsovie, il refuse de retourner dans son village natal, par crainte de retrouver les siens, "autant de morts que de vivants" dit-il.
Ses itinéraires sont marqués par les malentendus, il erre dans la ville à la recherche de ce qui n'existe plus, il séduit des filles de rabbin, des femmes qui voient en lui le moyen de fuir la Pologne, mais lui-même ne sait pas s'il veut rester ou fuir, plusieurs fois il se décide à partir mais à chaque fois il en rejette l'idée parce qu'il a cru percevoir dans une rue, un café, dans le regard d'un homme ou d'une femme une étincelle de cette Pologne révolue qu'il est venue chercher.
Si vous visitez Varsovie, refaites, de nuit, les itinéraires de Max dans ces rues de la ville détruite, qui ont été reconstruites à l'identique (Dluga, Senatorska, Zelazna, Krochmalna) et vous retrouverez peut-être cette angoisse qui l'étreint en permanence. Dépêchez-vous de le faire avant que les promoteurs immobiliers ne détruisent ce qui reste encore des vestiges architecturaux du Ghetto.
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Un des plus beaux livres de Singer sur le monde yiddish. Un oeil moqueur, un brin admiratif, un zeste d'amour sur ce monde perdu
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Le meilleur selon moi de cet auteur, du moins le premier par lequel commencer...
Si vous vous sentez seul, plongez dans la lecture de ce court roman. Il grouille de bruit, de vies et de petites choses d'un quotidien qui n'est plus. L'auteur puise dans ses souvenirs d'enfance pour redonner vie à ce quartier juif polonais. Un quartier qui est un village où il fait bon flâner comme l'auteur.
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