A 53 piges, Auguste Mati dit Gusti, une grosse faignasse en a ras le béret
de son job de cireur de pompes aux Champs..Elysées.
Il rêve d'un gros coup, du casse du siècle,
Les coffres forts Briefer... considérés inviolables
because flanqués sur un pic dans les Alpes à 1275 mètres d'altitude.
Seul accès possible, du Palace Briefer, par un téléphérique
où les milliardaires avant de ronfler sur leur deux esgourdes
vont planquer leur magot (diams, lingots, perlouzes..)
Reste plus qu'à monter son équipe de branques
Le premier gus, Armie, un adepte comme lui de films de hold-up,
et gros amateur de charcutaille qui rêve d'action.
Le cerveau (lui) et les muscles en place (l'autre bouffeur de rillettes),
s'ajoute un refourgeur, propriétaire d'un clandé olé olé
une jeune écervelé, une belle gueule et une crème du genre bien fouettée.
La fine équipe au complet s'installe dans un chalet en montagne, jumelles en main, pleine vue sur le pic et les chamois...A l'assaut des coffiots et du bon gros magot.
Pour Gusti, ça va être du nougat !
Il n'y a que Pierre Siniac pour monter un braquage d'anthologie avec une bande de branquignolles dont lui seul a le secret de la composition...
des traînes savates, goinfres, refourgeurs du dimanche, arnaqueurs de la petite semelle, amateurs de fessées, gueules d'amours kitch et donzelle qui flashe
Pas le temps de ronfler avec ce polar
qui ne lésine pas sur les rebondissements , les changements de plans et de planques,
les va et vient, les allers et retours en téléphériques et les gouttes de sueurs...
et puis pas foutraque...Siniac est minutieux, le sens du mécanisme d'horlogerie
qui tient toute son intrigue sur des petits détails, des codes et des aiguilles...un mélange entre Aime le maudit, Deux pourris dans l'île pour la construction et Si jamais tu m'entubes pour les gueules de casseurs.
Un Siniac en grande verve, pas avare, qui étale sur des pages de son polar son humour noir, vache et grotesque.
Content d'avoir pris un bol d'air avec de belles gueules d'atmosphères !
Encore un très bon Siniac qui atteint des sommets.. granguignolesques
j'adore
Allez, je claque un 5 étoiles.
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Plus tout jeune, Gusti Maty, dit "la Feignasse", est cireur de chaussures sur les Champs-Élysées. Fatigué de cette existence médiocre, il se réveille chaque matin avec l'envie de réaliser un gros coup. Pour s'imprégner de son sujet, il fréquente une salle de cinéma qui programme les chefs-d'oeuvre des films de hold-up ; il y rencontre Armie qui partage les mêmes ambitions. Désormais convaincu d'agir, Gusti fait appel à ses frères – de très honorables truands – pour trouver un receleur et renforcer son équipe avec Frankie le barman et son amie, la jeune Bérengère. Il décide alors de préparer le casse le plus audacieux du siècle : s'attaquer à un hôtel de luxe qui possède une chambre forte bien garnie. Détail plaisant : l'hôtel se trouve au sommet d'un pic rocheux et pour accéder aux coffres, il faut emprunter un téléphérique surveillé nuit et jour par des gardiens.
Un roman qui se lit avec délectation et toujours le sourire aux lèvres tellement les personnages sont typés et pittoresques. La bêtise, la maladresse et la malchance de nos héros font que ce polar revêt une dimension totalement surréaliste et qu'à aucun moment on ne s'ennuie. A lire d'une traite à l'ombre d'un arbre !
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Midi neuf.
"Faut te lever, mon gars. C'est pas en roupillant jusqu'à midi que tu vas t'en sortir. A dix, je me lève."
Il se mit à compter mentalement. Il recommença plusieurs fois, puis au prix d'un effort surhumain, glissa mollement au bas de sa couche. Il enfila ses charentaises mitées et coula jusqu'à la cuisine pour s'y faire cuire deux œufs durs. Une journée épuisante - comme toutes les précédentes - commençait.
Pendant que ses œufs cuisaient, il alla se pencher sur l'évier et se passa un gant de toilette humide sur les joues.
"Le braquage du siècle... Je le ferai, nom de dieu !"
Epuisé par cette décision, il dut s'asseoir et continua d'une main molle à passer le gant mouillé sur sa face d'acteur années folles.
"Je lui ressemble un peu à Sterling Hayden, se dit le poussah blond, admirant le gabarit athlétique, le un mètre quatre-vingt-cinq, l'air implacable de l'acteur, et oubliant son énorme brioche, sa petite taille, son postérieur éléphantesque et sa bouille aussi grasse que si elle venait de mariner dans un pot-au-feu non dégraissé. Y a pas à dire, nous autres les tueurs, on a un air de famille."
Pièce radiophonique policière proposée par Germaine BEAUMONT et Pierre BILLARD, "Crime sur la nationale 7", d'après le roman de Pierre SIGNAC (alias Pierre SINIAC, "Illégitime défense") adapté par Pierre ROLLAND, réalisée par Pierre BILLARD assisté de Marie Denise WANDA. -