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EAN : 9782330179953
368 pages
Actes Sud (03/05/2023)
3.9/5   129 notes
Résumé :
République Eusistocratique de Finlande, 2013. La nation a pris en compte ses erreurs historiques. La stabilité sociale et la santé publique sont désormais les valeurs prédominantes. Tout ce qui procure du plaisir ou est susceptible de causer une quelconque dépendance est formellement interdit, y compris le café. À une exception près, le sexe. Dans la République Eusistocratique de Finlande, la distribution de sexe, un produit de consommation essentiel, doit être auss... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (45) Voir plus Ajouter une critique
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Si vous avez aimé La Servante Ecarlate de Atwood, et les Femmes de Stepford de Levin, vous devriez à priori aimé ce roman de Sinisalo. Enfin, vous serez probablement comme moi, un peu révoltée et choquée par l'ambiance totalitaire, mais vous devriez y trouver grand intérêt à le lire.
L'auteure nous décrit, sous forme d'uchronie dystopique, comment la société Finlandaise, puis la science (suivi des expériences de Dmitri Beliaiev), ont contribué à développer une sorte de femme docile et charmante comme un animal domestique. La femme se divise alors en deux catégories : les Eloïs (qui doivent se marier et s'accoupler) et les Morlocks (qui seront stérilisées et devront travailler). Je vous laisse soin de lire ce roman pour réaliser ce que cela signifie…

L'auteure va mélanger Journal Intime, récit, et « Histoire » pour agrémenter son roman qui évolue entre le polar (une quête, une soeur disparue, un trafic de drogue), la dystopie, la botanique et le fantastique (les effets hallucinogènes de la capsaïsine qui ouvrent plus que des chakras). Mais surtout la condition de la Femme qui sera maîtresse de l'ensemble :
« Beaucoup de virilos tiennent leur femme soigneusement cloîtrée entre quatre murs. » Les virilos ont absolument tous les droits sur leurs épouses. TOUT ! Elles sont dressées pour être plus docile qu'un animal domestique. « Eloï : sous-race du sexe féminin, active sur le marché de l'accouplement et vouée à favoriser par tous les moyens le bien-être du sexe masculin. » Nous aurons même droit à un extrait de guide pour éduquer les Eloïs : « Lorsque vous donnez un ordre, attendez que l'éloï réagisse et, si elle se comporte de la manière voulue, récompensez-la immédiatement. » Avec une friandise si elle est gourmande, des fleurs, un bijou, une caresse dans les cheveux ou une petite tape sur les fesses. Oui oui comme nous faisons avec nos chiens… Je vous laisse soin d'imaginer le reste ou mieux, de lire ce roman…


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Une couverture bien intrigante pour ce roman dystopique, hommage à H.G. Wells.

Nous sommes en 2013, la République Eusistocratique de Finlande s'est repliée sur elle-même. Tout ce qui pourrait procurer un quelconque plaisir ou une dépendance est devenu totalement interdit à l'exception du sexe. le mot femme n'existe plus depuis que le corps scientifique gouvernemental est parvenu à créer une nouvelle sous-espèce humaine : les éloïs. Des bimbos blondes, soumises, dont le seul but est de se vouer corps et âme au bien-être de leur mari. A l'inverse, les morlocks, espèce féminine indépendante et intelligente, en voie de disparition, sont stérilisées dès leur plus jeune âge et uniquement destinées à des travaux lourds et répétitifs.

Suite au décès de ses parents, Vanna, une morlock à l'apparence d'éloï rejoint sa grand-mère avec sa soeur Manna, une pure éloï.
Vive et curieuse Vanna a bien du mal à cacher sa véritable nature ...

Histoire pleine de surprises et bien pimentée ! L'auteure a l'imagination débordante et l'humour subtil. Disparition et drogue sont aussi de la partie. A découvrir.

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Challenge féminin - Item 16. Premier livre que tu lis de cet.te auteur.e

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Dans son roman Les assoiffées, Bernard Quiriny imaginait la Belgique sous une dictature féministe avec la population mâle reléguée a l'état de sous-citoyens. A l'opposé, la dystopie eugéniste de Johanna Sinisalo, intitulée Avec joie et docilité, décrit une société où le terme même de "femme" a disparu, ne subsistant que des eloïs ("domestiquées" et soumises depuis l'enfance) et des morlocks (indépendantes et stérilisées). Dans cette Finlande, les "Virilos" ont tous les pouvoirs et toute la considération. Sur un thème proche de la servante écarlate de Margaret Atwood, le livre de Johanna Sinisalo ne fait pas de la dentelle pour montrer un pays ravagé par l'obscurantisme et isolé du monde comme une vulgaire Corée du Nord. Son héroïne est une Morlock déguisée en Eloï qui, au-delà de son combat individuel, cherche à retrouver la trace de sa soeur disparue. Avec son compagnon, elle évolue dans un milieu secret qui cultive le piment, denrée qui n'est pas recherché pour ses vertus médicinales ou gustatives, mais parce qu'il est devenu une drogue bannie sous sa forme de capsaïcine. Avec joie et docilité est un thriller redoutable et excessif comme tout roman prenant pour cadre un état totalitaire. Sa forme, déroutante au début, est assez remarquable en conjuguant les carnets de ses deux protagonistes avec des extraits de la nouvelle constitution finlandaise qui expliquent comment la "domestication" de la femme s'est opérée au fil des années. Johanna Sinisalo, dont a pu apprécier la plume avec trois traductions ces dernières années chez Actes Sud, démontre une puissance d'évocation et une fluidité narrative impressionnantes. Avec joie et docilité est un roman brillant, inquiétant et haletant jusqu'à sa dernière ligne.



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Dystopie
Finlande de nos jours
Vanna nous raconte tout d'abord son enfance. A l'âge de 4 ans,ses parents meurent dans un accident de la route et elle et sa soeur sont recueillies par leur grand-mère en Finlande. On apprend les réalités de la vie de ce pays par les yeux d'enfants. Les petites filles sont élevées pour devenir de parfaites ménagères et il existe une « cérémonie » qui détermine le sexe des filles : une fille peut devenir soit une Eloï, soit une Morlock. Etre une Eloï signifie devenir domestiquée mais avec une vie relativement facile (avec mari, enfants,sécurité) ; être désignée Morlock revient à être « déclassée », utilisée pour du travail physique très pénible, être stérilisée et devenir une esclave. La grand-mère, consciente du danger, élève les deux filles pour qu'elles soient « reconnues » comme Eloïs , c'est le cas sans doute pour Manna, la plus jeune soeur, mais pas pour Vanna l'aînée, celle ci devient donc officiellement Eloï même si elle se sait Morlock à l'intérieur. Les hommes eux sont partagés également en deux groupes , les virilos à qui tout est permis et les infras réduits en esclavage.
Au delà de l'histoire passionnante de Vanna qui recherche sa soeur disparue un an après son mariage, c'est tout une société de faux semblants et de mensonges qui est décrite. Côté personnages masculins, Jare gagne peu à peu la confiance de Vanna.
Le roman alterne l'histoire vue pr Vanna, quelques témoignages de Jare, et des extraits de pseudo- encyclopédie démontrant l'infériorité de la femme (juste bonne à faire des enfants et tenir le foyer)

Cette dystopie où les femmes sont réduites en esclavage (que ce soit les Eloïs ou les Morlocks, cela reste de l'esclavage) est aussi intéressante que la servante écarlate de Margaret Atwood.
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En Finlande dans les années 2010.
Les femmes sont programmées pour être frivoles et au service des hommes dans le but de maintenir une paix sociale et d'assurer la reproduction de l'espèce.
Aucune technologie ne vient distraire la population de la joie saine d'une existence simple.
Aucune drogue (enfin presque) ne permet d'oublier cette dictature mielleuse.
Issues de H.G. Wells, les femmes sont réparties entre Morlocks et Elois et ainsi que dans le meilleur des mondes, chacune a sa fonction sociale même si la tendance est à éradiquer les Morlocks.
Très loin d'un quelconque plagiat, ce roman est un bijou d'humour qui fait froid dans le dos.
Extraits de textes scientifiques, de loi, alternance de narrateurs, tout concoure à enseigner au lecteur les codes de cette société qui ressemble tant à la nôtre.
Quand la soeur de Vera disparaît, la dystopie devient thriller pour le plus grand plaisir du lecteur.
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Citations et extraits (50) Voir plus Ajouter une citation
Ce n'était peut-être même pas la volonté de la majorité. Il suffit parfois d'un groupe suffisamment actif et influent pour changer le monde dans le sens souhaité par ses membres. Ceux-ci n'ont même pas besoin d'être très nombreux. Il suffit que certains présentent leurs opinions personnelles comme étant la seule vérité vraie et, comme ils se font bruyamment entendre, ils donnent l'impression d'être les porte-voix de masses oubliées et négligées.
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C'était comme si un petit soleil s'était effondré en un trou noir, creusant dans ma tête, en faisant soudain fondre la matière grise de mon cerveau, un espace menant ailleurs, une cavité aux murs lisses, une grotte aux échos fantomatiques où régnait une obscurité pas profonde encore que dans le vide intersidéral.
L'obscurité de la Cave était vivante, car elle tirait sa force de la mort.
Au fond de la Cave clapotait une eau noire. Qui montait.
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Tu pourrais maintenant imaginer le contraire. Tu es une astucieuse bergère que l’on a juste vêtue de beaux habits et tu veux faire croire à tout le monde que tu es une petite princesse gâtée sans cervelle. Personne ne doit deviner que sous ton déguisement tu es une courageuse bergère qui grimpe aux arbres et chasse les loups avec sa houlette.
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-Pourquoi as-tu une si grande bouche ? demanda Vivanna.
-C’est pour pouvoir te dévorer, te digérer et te garder en moi à jamais
Sur ce, le loup sauta du lit et se débarrassa de sa peau de bête. Vivanna vit alors que ce n'était pas un loup, mais un beau prince.
"Mais parce que tu m'as désobéi et que tu as refusé de m'épouser pour aller porter son médicament à ta grand-mère, je t’abandonne sur-le- champ." Ainsi le beau prince s’en alla et Vivanna se trouva jamais, jamais, jamais à se marier.
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J'ai ensuite lu que la pilosité des aisselles et du pubis était un signe visible de maturité sexuelle. Cela avait peut-être aidé les membres des sociétés humaines primitives à savoir si un individu était en âge de s'accoupler. Si on imposait aux éloïs de faire disparaitre ces marqueurs, cela signifiait il que les virilos voulaient en réalité s'accoupler avec des enfants ?
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