AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,52

sur 28 notes
5
3 avis
4
3 avis
3
1 avis
2
1 avis
1
0 avis
Heidi et Jyrki, deux jeunes norvégiens, se connaissent à peine mais décident d'aller passer 6 mois en Tasmanie et en Nouvelle Zélande pour faire de la randonnée.
Pour lui, il s'agit d'un retour à la nature, il ne supporte plus la société de consommation. Pour elle, il s'agit plutôt d'une fuite. Elle tente d'échapper à un job qui ne lui convient pas et à une situation familiale compliquée.
Rapidement, les difficultés surviennent, à cause de la fatigue, des conditions climatiques déplorables ou des restrictions alimentaires…
Ce récit à deux voix décrit le quotidien de chacun des protagonistes.

Ce roman oscille entre le récit de voyage et un roman plus intimiste où les états d'âme de chacun sont décortiqués jusqu'au final, plutôt inattendu.

Commenter  J’apprécie          140
Roman très original qui emprunte les codes du récit de voyage pour les distordre avec talent.
L'ouvrage s'ouvre sur une carte partielle de la Tasmanie avec un itinéraire tracé. L'auteure donne alternativement la parole à chacun des 2 personnages qui forment le couple randonneurs-explorateurs; le quotidien nous est donc relaté au travers du ressenti de chacun.
Très vite, on sent les frustrations accumulées par les personnages et la tyrannie qui peut accompagner un certain intégrisme du territoire inviolé.
Les chapitres sont entrecoupés de nombreuses citations extraites d'"Au coeur des ténèbres" de Joseph Conrad et de parties en italiques qui explorent la face sombre et maligne qui peut habiter l'individu. Tout ceci concourt à créer une certaine tension dramatique et nous fait entrevoir que ce périple dans une nature grandiose et sauvage risque de fort mal finir, comme le titre nous le laissait présager.
Commenter  J’apprécie          60
Accrochez vous, dépaysement garanti, angoisse, rire, réflexion, c'est une histoire à grande vitesse. Calez-vous confortablement dans votre canapé ou votre lit sans oublier la petite collation, la douche qui n'est pas loin, car ici on a faim, on est sale et l'instinct primitif de survie apparaît très vite. Un peu comme quand je regarde l'émission kho lanta en ricanant, pendant que de pauvres bougres se disputent un grain de riz, alors que je suis confortablement installée de l'autre côté du téléviseur…. Sauf que….là, l'auteur a réussi son argumentation, on peut se poser des questions sur ce retour à la nature extrême et sans tourner le dos à la société de consommation on ne regarde plus de la même façon le voisin qui trie ses déchets, mais qui va s'acheter le dernier 4x4 bien polluant….où le voisin qui mange bio mais qui fume…..sans parler de nos petites protections féminines bien indispensables pour notre vie actuelle mais non biodégradables…. Je me suis sentie proche d'Heidi et j'aurais eu les mêmes réactions qu'elle. Je ne partirai plus en randonnée sans regarder la nature d'un autre oeil, pourquoi ne pas penser à son bien être avant le nôtre puisque nous ne pouvons pas vivre séparés ? La touche de fantastique doit être très légère car tout me paraissait crédible..... Bravo l'auteur !




Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
Commenter  J’apprécie          60
Le retour à la nature, le bonheur de fouler des étendues vierges, loin de la civilisation. Idyllique, vraiment ? Pour Heidi, rebelle débutante, et Jyrki, baroudeur chevronné, pas de doute, cette aventure va leur apporter la sérénité et cimenter leur couple, fraîchement formé. Jamais Johanna Sinisalo, la romancière, n'intervient directement dans Oiseau de malheur. Elle nous livre, en de courts chapitres, le récit des deux randonneurs, qui, après une mise en bouche néo-zélandaise, s'attaquent aux sentiers les plus isolés de Tasmanie. Un véritable voyage en terre inconnue ! Une troisième voix, mystérieuse, intervient de temps à autre dans le livre, crachant son venin sur la société de consommation dans un style volontairement outrancier et ordurier. de qui s'agit-il ? du frère de Heidi, un marginal ? Et si c'était le Kéa, cet oiseau protégé, que seuls quelques privilégiés ont pu apercevoir, et qui a la réputation de ne pas aimer que l'on vienne perturber sa tranquillité ? Quoi qu'il en soit, Johanna Sinisalo fait peu à peu glisser son roman vers le fantastique, tout en restant la plupart du temps prosaïque, dans une langue charnue qui n'a pas peur de paraître triviale. Tous les détails d'un trip harassant, qui devient un chemin de croix, y figurent, avec de somptueuses descriptions du bush et de la côte tasmaniennes. le plus tragique, et le plus drôle, se situe dans la relation entre nos deux héros, qui ne fait que se dégrader, alors que de petits événements inexplicables se déroulent de plus en plus fréquemment. Est-ce le Kéa, cet oiseau de malheur, qui joue avec les nerfs de Heidi et Jykri ? Vous le saurez, ou pas, en lisant ce roman narquois, qui a certes quelques moments languissants, mais qui se dévore dans l'ensemble avec un fort grand appétit.
Commenter  J’apprécie          40
Cet oiseau serait-il le perroquet kéa, malin et adaptable? Deux randonneurs finlandais, Heidi et Jyrki pourraient se le demander, au cours d'une randonnée en Tasmanie. Ces deux là ne se connaissaient guère auparavant; Jirki est efficace et aguerri, a tendance à allonger les étapes ("allez, que douze kilomètres, on les fait!"), et est un quasi maniaque du respect de la nature (zéro déchet sur place). Elle est plus petite, moins costaud, mais déterminée, surtout qu'elle a des comptes à régler avec un père riche et étouffant. Drôle de couple, leurs narrations alternent en courts chapitres, lui la nomme 'elle', elle l'appelle Jirky.

Après un décrassage en Australie et nouvelle-Zélande, les voilà sur le South Coast Track dans le sud de la Tasmanie, et là ce n'est pas pour les mauviettes! le lecteur confortablement installé les suit dans les kilomètres de grimpées et descentes, sous le soleil, la pluie, dans les broussailles et la boue. Pas mon truc, mais j'ai été passionnée. Et puis Jirky en connaît un rayon en écologie.

En même temps, sont proposés des extraits d'Au coeur des ténèbres de Conrad, et les 'exploits' d'un type plutôt nuisible (le frère de Heidi?), des objets disparaissent et réapparaissent (coupable, un kéa?), par exemple un briquet orange, mais le roman m'a absolument passionnée sans recours à ces trucs là.

"La nouvelle-Zélande était une carte postale bluffante et sans fin, comme si un designer italien à la mode avait élaboré des paysages sur ordinateur en jouant à fond sur le côté esthétique. Ici, tout est primitif, rugueux, d'une beauté si différente de tout ce que j'ai pu connaître qu'il est difficile d'employer ce terme au premier abord. La côte sud de la Tasmanie est belle à la manière d'un coteau rocheux en Laponie, je dirais. Elle n'a rien d'attrayant, ni d'aguichant, c'est un paysage conscient de sa propre valeur qui n'a besoin de plaire à personne, qui peut se permettre d'être revêche. Comme une star masculine de Hollywood sur le retour, un paulnewman, un clinteastwood, avec tant de strates imprimées sur ses traits par le temps que personne ne pourrait désormais qualifier son visage de beau, encore moins de gracieux, mais dont l'indéniable charisme viril coupe le souffle."
Lien : https://enlisantenvoyageant...
Commenter  J’apprécie          20
Un couple part de Norvège pour un voyage de randonnée en Nouvelle-Zélande, puis en Tasmanie (Australie). La très grande partie du roman se passe en Tasmanie, c'est le noeud du roman.

Ce couple écolo, sera évidemment confrontées aux contradictions: parfois il est difficile de calculer vraiment l'empreinte environnemental d'un tel ou tel autre geste; parfois un geste qui nous paraît mieux pour la planète est, en fait, pire qu'un autre.

Le couple sera durement éprouvé, mis à l'épreuve. Surtout lorsqu'on a un conjoint qui calcule tout (notamment le Zéro empreinte environnementale) et qu'on a nos menstruations… : Facile à dire pour l'homme, autre chose pour la femme qui le vit.

L'oeuvre Oiseau de malheur, le Kéa ici, est parsemé de petites citations du roman de Conrad Au coeur des ténèbres. Car, oui, le couple aboutira au coeur des ténèbres en quelque sorte.

Beau roman de l'autrice finnoise. Est-ce le meilleur? Peut-être pas mais vaut la peine de n'être pas élagué et d'être lu.
Commenter  J’apprécie          10
Attention : Livre addictif!!!

J'ai vraiment adoré faire ce treck en Tasmanie en compagnie de Heidi et Jyrki!

Tout d'abord, ce qui est appréciable, c'est qu'une carte soit présente dès la 1ère page du livre. Cela permet de savoir exactement où l'aventure se situe, et surtout de suivre étape par étape l'évolution et l'avancement de nos deux infatigables héros finlandais.

Ensuite, l'originalité narrative est double :
d'une part, chacun prend la parole l'un après l'autre pour raconter la progression de leur randonnée et d'autre part, toujours avec ce même principe d'alternance de prise de parole entre les 2 personnages, par un ingénieux système de retours en arrière, vient s'insérer l'origine de leur rencontre jusqu'à ce fameux départ pour l'hémisphère sud.
Cette façon de raconter est intéressante et aucunement redondante. Elle porte un éclairage subtil sur la façon dont est vécue une même situation par des personnages si différents l'un de l'autre et dont les motivations sont si diamétralement opposées. On entre réellement dans leur intimité, apprenant ainsi à les connaître.
La 3ème voix qui intervient de temps en temps, par le caractère inquiétant de ses propos, vient ajouter une dimension oppressante au récit...
D'ailleurs, la tension ne cesse de monter tout au long du récit. En effet, d'un côté l'environnement autour d'eux se fait de plus en hostile & sauvage, et de l'autre, eux sont de plus en plus exténués par le manque de nourriture et de repos à cause du rythme effréné qu'ils s'imposent.
Heidi et Jyrki ont traversé le globe pour y accomplir quelque chose de grand à leurs yeux, avancer coûte que coûte, en poussant toujours plus leurs limites et capacités physiques par des expériences extrêmes. La notion de défi face à soi même et/ou face à la Nature est très présente tout au long du livre.

Ce livre est enfin un profond et sincère plaidoyer en faveur de la préservation de notre fragile planète qu'on ne respecte plus. D'ailleurs, la Nature le 1er personnage de ce livre - avant même Heidi et Jyrki...
On prend ainsi conscience des dégâts de nos sociétés de (sur)consommation sur l'écologie et l'intérêt (voire l'urgence) d'économiser nos ressources naturelles précieuses.

Cet "Oiseau de malheur" m'a marqué, il m'a fait voyagé et fait découvrir une nouvelle faune - inconnue sous nos latitude (les Kéas bien sûr, mais aussi les Wékas, les Wombats et Wallabys...). Merci pour cette incroyable randonnée que je vous invite vivement à faire également!!
Commenter  J’apprécie          10
Un voyage pour amateurs des guides du routard... à deux voix, quatre pieds, deux âmes et une multitudes de pensées...
La nature est décrite au pinceau fin et l'on se promène avec délectation en Nouvelle Zélande... on rêve, on imagine le paysage, les couleurs, les bruits, l'eau, les rochers... mais on s'ennuie très vite dans cette lecture car les chapitres se suivent et se ressemblent, on se fatigue au rythme des pas des personnages malgré ce qui les différencie ou les oppose malgré la beauté du style et du paysage...
Commenter  J’apprécie          10
Grande amatrice de rando et de trekking, j'aurais dû être comblée par ce récit de voyage à l'autre bout du monde. La morale en pourrait être : le mal est en chacun de nous et il est pourtant facile d'en accuser les autres.
Si j'aurais dû être comblée, c'est que je ne l'ai pas été ! Tout d'abord parce Johanna Sinisalo m'avait habituée à autrement plus de fantaisie, d'imagination et d'audace dans Jamais avant le coucher du soleil, La sang des fleurs et Avec joie et docilité. Ici, en dehors d'un oiseau bizarre, rien de fantastique ou de surprenant. Ensuite, le baroudeur irréprochable (ou presque) qui entraîne et tance d'importance la randonneuse courageuse mais prête à de petites compromis contre la nature, c'est un gros cliché, que Johanna Sinisalo aurait pu inverser. Bon d'accord, dans ce cas, le cliché aurait été : ce sont toujours les mecs qui sont dégueu ... En tout cas, ça aurait pu être amené un peu plus finement certainement. Le récit de la rando nous est fait alternativement par les deux membres du couple, Heidi et Jyrki, qui insiste chacun sur des points particuliers de leurs journées.
Au bout du compte, ce fut une lecture assez neutre sans déplaisir mais sans autre bonheur que l'envie de partir marcher ...
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (74) Voir plus



Quiz Voir plus

Etes-vous incollable sur la littérature scandinave ?

Qui est l'auteur du roman "Bruits du cœur" ?

Herbjørg Wassmo
Jens Christian Grondhal
Sofi Oksanen
Jostein Gaarder

15 questions
149 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature scandinaveCréer un quiz sur ce livre

{* *}