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Inch Allah tome 1 sur 3
EAN : 9782081219106
435 pages
Flammarion (07/04/2010)
3.89/5   307 notes
Résumé :

1916-2001. Au cœur de l'Orient, quatre familles - juive, palestinienne, irakienne et égyptienne -, personnages fragiles et forts, émouvants et guerriers, tentent de survivre au naufrage que l'Occident leur impose.

A des milliers de kilomètres de là, un diplomate français observe, impuissant, les prémices de l'apocalypse, tandis que dans son esprit résonne l'ultime question : le bruit des bombes recouvrira-t-il à jamais le souffle du jasmin ?
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Critiques, Analyses et Avis (45) Voir plus Ajouter une critique
3,89

sur 307 notes
Un roman qui nous plonge aux origines du chaos que vit l'Orient aujourd'hui. L'histoire s'attache à quatre familles palestinienne, irakienne, égyptienne et israélienne, du début du XXème siècle à 1956, année de la nationalisation du canal de Suez par Nasser. C'est une tranche d'histoire cruciale pour comprendre les enjeux des conflits actuels et Sinoué essaie de rester distancié, sans parti pris. Ce qui n'est pas très difficile en fait puisque les acteurs principaux (juifs et arabes) sont souvent de simples marionnettes entre les mains des puissances colonisatrices qui promettent, se renient, font des alliances, les trahissent au gré de leurs propres intérêts. On ne peut que faire le constat des dégâts occasionnés par la France et l'Angleterre dans cette partie du monde qui vivait depuis plusieurs siècles dans une harmonie relative avant que les occidentaux se mettent en tête de se partager ces territoires. Sans qu'elle ne soit jamais ni justifiée ni excusée, la montée des intégrismes et de la violence est finement décrite et expliquée : elle n'est que la réponse au mépris affiché à des revendications qui semblaient somme toutes bien légitimes alors.
Sinoué s'appuie sur une bibliographie qui semble sérieuse, cite ses sources, étaie son texte de passages de discours officiels. C'est un roman historique, on n'a pas vraiment le temps de s'attacher aux nombreux personnages dont l'histoire semble être surtout un prétexte pour agrémenter un ensemble complexe. Il faut dire que résumer 40 ans en 400 pages, c'est un vrai défi, alors même si on trouve les famille Shahid et Loufti bien sympathiques, on comprend que l'auteur s'attarde peu ! Je retiendrai surtout le personnage du diplomate français, Jean-François Levent qui incarne bien les tiraillements entre fonction et convictions et qui, en vrai amoureux de l'Orient, souffre de voir combien elle est mise à mal.
Roman qui pose donc des questions de fond sur, par exemple, la légitimité à occuper une terre et ce qui peut la fonder - ici, les arguments des uns et des autres sont entendables – ou encore sur l'ingérence et la colonisation. Instructif donc, pédagogue aussi : ce n'est cependant pas un roman pour la plage ou se détendre, il faut rester concentré pour ne rien louper.
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Déception est le premier mot qui me vient lorsque je songe à ce livre, dont je viens d'achever la lecture à l'instant. Et quelle déception ! de bout en bout, je me suis ennuyée. Pire : je me suis sentie agacée par la facilité avec laquelle Gilbert SInoué traite de son sujet, le Moyen-Orient, à travers le destin de quatre familles, dit-il tout du moins, une irakienne, une égyptienne, une palestinienne et une juive, qui deviendra en 1948 israélienne.

Les quatre familles, dont on espère découvrir le quotidien de 1920 à 1956 environ, ne sont en fait que le prétexte à un cours d'histoire de cette région du monde, au point que l'auteur impose dans leur entourage toujours très proche des personnages clés du Moyen-Orient de l'époque : de Ben Gourion à Nasser, en passant par d'autres personnalités britanniques, américaines, françaises ou arabes, les personnages flirtent avec les dessous du pouvoir et de l'Histoire, comme si la banale vie d'une famille, à elle seule, ne pouvait pas suffire à raconter L Histoire et ses tourments, ses évènements et les traumatismes qu'elle a engendré, dans cette partie du monde, au cours de ces années mouvementées.

Quel ennui devant les paragraphes qui s'enchainent et qui content, dans un style banal, ce que la lecture d'un livre d'Histoire de la région pourrait nous apprendre ! Quelle déception devant ces personnages caricaturaux, visionnaires, capables de prédire en 1920 l'occupation de la Palestine ou dans les années 1940, ce qu'il en sera du destin exceptionnel de Nasser ! Qu'il est agaçant de lire dans leurs propos le recul que seule une soixantaine d'années a permis à l'auteur d'avoir sur les évènements ! Quelle déception devant leur psychologie creuse, les dialogues banals, le style plat, les clichés par centaines, l'absence totale de description, qui empêche de s'ancrer dans l'environnement et de s'y sentir bien. Et que c'est énervant de relire, toutes les dix pages, une phrase que l'un des personnages aura prononcé plus tôt et que Sinoué copie-colle, telle quelle, pour la rappeler à notre bon souvenir. Ne sommes-nous pas capables de retenir, seuls, ce que nous venons à peine de lire ?

Une énorme déception donc, pour moi qui adore lire sur cette région du monde, ses tourments et l'incroyable bourbier dans laquelle elle se débat encore. Sur des sujets proches, mais qui n'englobe évidemment pas tous les évènements relatés dans ces pages, je ne peux que conseiller avec enthousiasme les trois livres de Naguib Mahfouz (Impasse des deux palais, le Palais du désir et le jardin du passé), qui raconte, de Saad Zaghloul à Nasser, les tourments de la société égyptienne à travers le destin d'une famille ; et d'elle seule ! de même, La Porte du Soleil, d'Elias Khoury, offre une épopée de l'exode palestinien, sans tomber dans les clichés qui, si souvent, déforment cette partie du monde.

J'aurais pu attribuer à ce bouquin une unique étoile mais les deux lui accordent le bénéfice du doute, pour les lecteurs qui ignorent tout de cette région du monde et qui espèrent en comprendre quelque chose ; pour les adolescents, également, peut-être. A condition, évidemment, de ne pas y voir un roman exceptionnel, mais une pédagogique leçon d'Histoire.

(3/52, challenge Variétés - dans la catégorie "Un livre recommandé par un ami")
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L'auteur a choisi de retracer les destins entrecroisés de quatre familles entre 1916 - les accords Sykes-Picot - et le drame du 11 septembre 2001 : les Hussein, producteurs d'agrumes à Haïfa, leurs amis juifs polonais arrivés en Palestine au début du siècle, les Marcus, les Loufti, planteurs de coton en Egypte et les El-Safi, de Bagdad.

Parmi les héros de cette terrible période, il y a aussi un diplomate particulièrement caractéristique du Quai d'Orsay, Jean-François Levent (qui me fait irrésistiblement penser à l'époux de ma marraine, Guy de Commines de Marsilly, qui fut ambassadeur au Caire et à Alger) et son amante puis épouse, l'orientale Dounia. Nous suivons mois après mois, à travers les vies déchirées des enfants de ces lignées, les bouleversements subis par l'Egypte, la Palestine, Israël, la Syrie, le Liban, l'Irak. Et la tâche de l'écrivain semble a priori insurmontable : faire comprendre comment l'Occident et l'Orient en sont arrivés au paroxysme de l'incompréhension, de la frustration, de la trahison des paroles données, aux massacres réciproques, à la terreur et à la haine.

Il y parvient toutefois, grâce à l'émotion qui émane de ses personnages si foisonnants que l'on s'y perd de temps en temps....Il faudra faire des fiches individuelles non seulement des héros de fiction mais aussi de tous les personnages historiques rencontrés : Saad Zaglhoul, Nevil Chamberlain, Guy Mollet, les généraux Sarrailh, Gamelin, le grand Mufti de Jérusalem, Nasser, El Sadate, Ben Gourion. Pas seulement "les justes" mais aussi les salopards, les parjures....J'en passe !

J'ai toujours voulu comprendre, moi aussi. J'avais autrefois suivi les cours du Général Rondot sur le sujet. J'en avais simplement (?) saisi l'extrême complexité rassemblée sur un espace terriblement restreint, lieu de passage des hommes depuis l'origine des temps. le fameux "croissant fertile"....

Mais à travers la trame d'un roman, Gilbert Sinoué nous fait repasser le film des événements et comprendre à quel point la folie colonialiste puis impérialiste des grandes puissances a foulé aux pieds des communautés qui, si on regarde de plus près, vivaient dans une certaine harmonie sous le joug lointain et tolérant de l'Empire Ottoman. Les français et leur rêve de Liban chrétien, les affaires syriennes et le sandjak d'Alexandrette, les anglais surtout avec leur mise en tutelle de l'Egypte, leur manie de mettre sur le trône des souverains fantoches et de les déposer à la moindre velléité de sursaut d'amour propre....les américains et leur besoin de pétrole, les russes et leur capacité à fournir des armes, histoire de nourrir la guerre froide, les nazis, les pays arabes eux aussi .... Tous portent leur part de responsabilité car personne, dans cette région meurtrie, n'oublie jamais.

Et au milieu des chambardements rapides du monde moderne, nous comprenons les illusions perdues d'intellectuels orientaux nourris de culture européenne, le désespoir des intelligentsias si nécessaires au développement de ces pays d'une rare pauvreté, chassées de leur pays, la détermination des rescapés de la Shoah à conquérir une terre qu'ils sont capables de mettre en valeur et qu'ils considèrent comme la leur depuis Moïse...et la déclaration Balfour. Chacun a sa propre légitimité, mais combien de morts ? de déracinés ? d'enragés.....

Ce que j'en retire, c'est le sentiment d'un atroce malentendu, car personne ne veut ni ne peut entendre. Et j'attends avec impatience le second tome de la saga !
Lien : http://www.bigmammy.fr
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Vous avez tout compris. Eh oui, j'aime les histoires qui viennent du passé, d'autres continents et pays, des récits du coeur et des mots de douleurs. J'aime ce qui touche l'âme et fait vibrer les cordes sensibles de la race humaine. Tout comme j'aime découvrir une contrée lointaine et plonger dans les méandres des gens malheureux et tourmentés par la vie.
Et chaque roman m'insuffle une joie indescriptible. En lisant, je me sens vivre dans une bulle avec les personnages.
Dans le Souffle du jasmin, je côtoie quatre familles avec leurs coutumes, religions et idéaux politiques a travers les mutations des grands pôles de la civilisation arabe : le Caire, Bagdad, Damas, la Palestine. Ces villes sont le théâtre d'événements qui ont changé la face du Moyen-Orient « ces contrées lointaines » comme on l'appelait au Quai d'Orsay.
Sinoué, avec un style romancé nous plonge dans les conflits d'une région qui continue, de nos jours, à déférer les medias du monde entier. Tout a commencé par l'accord de Belford. le lecteur assiste aux débats échauffés de part et d'autre de l'échiquier ou les puissances d'antan mènent le jeu selon leur bon vouloir.
Avec minutie, l'auteur met à nu l'Histoire et ses personnages.
J'ai été émue par le sort réservé aux arabes qui continuent à ce jour à payer le prix.

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Gilbert Sinoué nous propose, avec ce premier tome du Souffle du jasmin, une trilogie historique du Proche et Moyen Orient, de la première guerre mondiale à nos jours.

Ce premier volume court sur la période 1916 1956. Nous suivons le destin de cinq familles, deux palestiniennes, une égyptienne, une irakienne et une israélienne, dans la tourmente de l'histoire de cette région.

Il faut reconnaître, comme d'autres Babeliotes, que les personnages que constituent ces familles sont faiblement travaillés. Ils ne sont que des intermédiaires pour rapporter les évènements historiques. Aussi, si vous souhaitez une belle saga familiale avec une psychologie des acteurs bien faites, vous ne devriez pas apprécier ce livre. Je vous conseille alors un autre roman de Gilbert Sinoué, l'Enfant de Bruges.

Néanmoins, j'ai apprécié ce roman parce que j'y ai découvert un pan de l'histoire de cette région que je ne connaissais pas. J'ai, comme beaucoup de personnes de mon époque, abordé en classe de Terminales les guerres israélo-arabes et j'ai quelques notions sur le sionisme. J'ai également lu les Sept piliers de la sagesse de Thomas Lawrence, dit Lawrence d'Arabie. Mais dans le Souffle du jasmin, j'ai découvert que la mésentente entre juifs et arabes ne date pas de l'après 1945. En effet, les tensions ont démarré par la déclaration Balfour qui reconnaît, en 1917, aux juifs le droit de se réinstaller en Palestine pour y créer un foyer. Donc, tout l'intérêt de ce livre, pour moi, est dans le descriptif des faits historiques de la période 1916-1947 que l'on connaît finalement peu, à moins d'être un spécialiste.

A la lecture du roman, j'ai ressenti de la part de l'auteur un léger parti pris pour le camp arabe. Cela s'explique probablement par ses origines égyptiennes. Mais, je dois avouer, que son analyse personnelle permet de disposer d'une autre vision et, peut être, d'équilibrer mon propre jugement.

Ainsi, je recommande ce livre pour l'apport historique, sur la période considérée, et non pour l'histoire, celle des personnages. Il aurait fallu que ces derniers me captent pour que je sois tenté de poursuivre avec les deux autres tomes.
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Citations et extraits (72) Voir plus Ajouter une citation
- Saviez-vous qu'ici cohabitent Turcs, Arabes, Kurdes, druzes, Turcomans, Juifs ? A qui il faut ajouter des maronites, des Grecs, des Arméniens, des Syriaques, des coptes. Une vraie tour de Babel. Pourtant, ces gens vivent en harmonie.
- Vous n'idéalisez pas un peu trop ? A quelques kilomètres d'ici, des milliers de cadavres d'Arméniens victimes de la folie des Turcs jonchent le désert de Deir-el-Zor. Sans oublier qu'il y a une soixantaine d'années les musulmans s'en sont donnés à coeur joie en massacrant des milliers de chrétiens.
- Les druzes, rectifia Dounia. Pas les musulmans !
- Que je sache, les druzes sont des musulmans. Pas très orthodoxes, j'en conviens, mais...
- Parce que vous coyez que chez vous, en Occident, les communautés n'ont pas traversé des crises ? Catholiques contre protestants, chrétiens contre Juifs et j'en passe ! C'est tout de même incroyable, cette manie que vous avez, vous, les Occidentaux, de nous jeter constamment au visage nos dérives, comme si vous étiez de purs anges.
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Les doigts de Nasser enserrent plus fermement son micro et il annonce :
- Nous ne permettrons pas que le canal de Suez soit un Etat dans l’Etat ! la pauvreté n’est pas une honte, mais c’est l’exploitation des peuples qui l’est. Nous reprendrons nos droits, car tous ces fonds sont les nôtres, et ce canal est la propriété de l’Egypte ! La Compagnie est une société anonyme égyptienne, et le cala a été creusé par cent vingt mille Egyptiens, qui ont trouvé la mort durant l’exécution des travaux.
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Le temps passe vite pour celui qui réfléchit, il est interminable pour celui qui désire.
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P24
Pauvre Palestine ! Déchirée dans les temps anciens entre les Cananéens et les envahisseurs hébreux, partagée ensuite entre le royaume de Juda et d’Israël, rasée par les Assyriens, occupée tour à tour par les Perses, les Grecs, les Romains, les Arabes, les croises, par les Turcs et aujourd’hui par les Anglais ! Pauvre Palestine !

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Un battement de paupières que la durée de nos vies ; le temps de s'y accoutumer et déjà une main nous indique la sortie. Injuste ? Non. Il était sain sans doute de céder la place une fois la mission accomplie.
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