AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782070381364
320 pages
Gallimard (15/05/2009)
3.29/5   85 notes
Résumé :
On appelait Florence Nightingale "la Dame à la lampe" parce qu'on la voyait parcourir la nuit les hôpitaux militaires, éclairée d'une lampe à pétrole. Elle a créé le métier moderne d'infirmière.
Alors qu'au XIXe siècle ce travail est réservé aux laissées-pour-compte, Miss Nightingale bouscule les convenances au désespoir de sa famille. Elle réforme et assainit les hôpitaux militaires en pleine guerre de Crimée. Elle fonde en 1860 à Londres la première véritab... >Voir plus
Que lire après La Dame à la lampe Une vie de Florence NightingaleVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (23) Voir plus Ajouter une critique
3,29

sur 85 notes
5
4 avis
4
11 avis
3
6 avis
2
1 avis
1
0 avis
Gilbert Sinoué est un auteur que j'apprécie beaucoup. Il me transporte toujours dans une autre époque que ce soit avec La pourpre et l'olivier, Akhenaton, L'enfant de Bruges ou encore Avicenne.

Je m'attendais à la biographie romancée de Florence Nightingale (1820-1910) mais Sinoué a opté pour une toute autre approche qui m'a un peu surprise et qui m'a laissé un peu déçue pour la forme. le livre reste très intéressant, on y apprend énormément de choses.

J'ai eu la chance de lire ce livre en compagnie de mes amis Srafina et BazaR. C'est toujours un bon moment d'échanges et de partage. Merci à eux pour cette LC.

L'histoire commence en 1910 à l'enterrement de Florence Nightingale auquel assiste un certain Jonathan Brink. Celui-ci décide d'écrire la biographie de cette grande dame. Pour cela, il va rencontrer les personnes encore vivantes de son entourage (ou leurs proches) et les interroger. Il va avoir accès à sa correspondance (entre autres) et c'est par ce biais que le portrait de la dame à la lampe sera dressé.

Raconter la vie de Florence Nightingale c'est parler de la condition féminine de l'époque, j'ai été choquée d'apprendre que l'excision était pratiquée en Angleterre.

Le métier d'infirmière était très mal considéré et il n'existait pas de formation. Grâce à son travail acharné et à son abnégation, les choses ont bien évolué et des vies ont pu êtres sauvées. Florence n'était pas une femme facile à vivre mais ce n'est pas une béni-oui-oui qui serait parvenue à changer les choses.

Je ne connaissais pas la Guerre de Crimée (1853-1856) mais j'ai commencé Les récits de Sébastopol de Léon Tolstoï pour avoir le point de vue de l'autre camp.

Coup d'oeil aussi sur les bisbrouilles entre les anglicans et les catholiques. Que c'est exaspérant et cela ne fait, bien sûr, pas avancer le schmilblick ! Quelle perte de temps et d'énergie.

Florence Nightingdale était, d'après ce que j'ai lu, une femme complexe et peu sympathique. Un portait plus tempéré a été fait par Jean des Cars dans « Au coeur de l'histoire », voici le lien si cela vous intéresse :
https://www.youtube.com/watch?v=Cy-U8n2P64E

J'imagine qu'elle a été traumatisée par la guerre et à mon sens, les apparences ne permettent pas de juger quelqu'un. Pour les blessés dont elle s'est occupée, elle était une lumière dans la nuit et c'est tout ce qui compte.




Challenge livre historique 2021
Commenter  J’apprécie          447
Un livre très intéressant mais qui cependant ne m'a pas emporté.

C'est essentiellement la forme choisie par Gilbert Sinoué qui est en cause. le roman prend la forme d'une enquête que mène un journaliste – Jonathan Brink – afin de réaliser une biographie de Florence Nightingale. Cela ressemble à un documentaire, ponctué d'interview des gens qui l'ont connue et d'extraits de lettres ou d'articles de journaux. L'auteur essaie de donner une certaine épaisseur à ses personnages interviewés, et y réussit dans une certaine mesure, mais il ne peut rien au fait que la forme choisie maintient la distance avec son sujet réel.

Au-delà de la forme, Gilbert Sinoué nous montre une Florence Nightingale incroyable ; un être lumineux qui arbore une impressionnante face d'ombre. Son histoire m'a tout de suite rappelé celle d'Ada Lovelace, la fille de Lord Byron mathématicienne et précurseur de l'informatique. Jeune fille de bonne famille de l'Angleterre du XIXe siècle, pourvue par ses parents d'une éducation sans tâche mais destinée simplement tenir la maison et faire la conversation, elle n'accepte pas cette position sociale. Profondément attachée au sort des blessés et des infirmières, elle révolutionne la médecine de guerre, notamment lors de la guerre de Crimée. Inutile de préciser le nombre d'obstacles qui se dressent sur son chemin, mais son caractère d'une opiniâtreté d'acier soutenu par une foi fanatique les balaie tous.
Certaines descriptions parviennent à passer la forme distancielle et à percuter. le témoignage du soldat Kneller, amputé pendant la guerre de Crimée, prend aux tripes quand il évoque les maladies, le sacrifice inutile des troupes ordonné par des Lords commandant, les souffrances, l'absence d'hygiène et l'indifférence des docteurs dans les hôpitaux, et l'amélioration et la dévotion que vient apporter Florence Nightingale à tout cela.

Mais le personnage est dual. Florence est bipolaire, misanthrope, profondément ingrate avec certaines personnes qui l'aident et la veillent durant ses propres maladies. Elle a la foi chevillée au corps, « appelée par Dieu » dit-elle, mais rejette les inimitiés qui continuent au XIXe siècle à empoisonner les relations entre protestants et catholiques, y compris entre les infirmières.
Bref son comportement en société est profondément agaçant, voire insupportable.

Ce roman est donc très instructif et présente quelques descriptions fortes, mais je suis certain qu'il m'aurait plus secoué si l'auteur avait opté le point de vue de Florence ou de l'un de ses proches pour l'écrire, au lieu de cette approche documentaire.
Je l'ai lu en LC avec deux piliers du challenge historique : Fifrildi et Srafina. Merci à elles deux de m'avoir accompagné dans ce voyage.
Commenter  J’apprécie          4010
J'ai découvert Gilbert Sinoué il y a peu avec son livre « Avicenne et la route d'Ispahan », un très beau roman sur la vie de ce grand homme.
Sur ce récit/roman « La dame à la lampe » je suis un plus mitigée.
L'auteur nous raconte la vie de Florence Nightingale à travers une enquête menée par Jonathan Brink, journaliste qui veut écrire une biographie de la grande Dame à la lampe. Personnage emblématique du XIXème siècle, adorée de multiples personnes pour son engagement pour rendre le métier d'infirmière respectable et accepté, mais surtout pour son dévouement aux malades et blessés sur les champs de bataille. Engagée lors de la guerre de Crimée elle transforme les méthodes et les failles du service de santé des armées. C'est un engagement de toute une vie, sa famille a voulu par tous les moyens l'en dissuader ; le métier d'infirmière à l'époque était fort mal considéré et une jeune fille de bonne famille ne pouvait s'y résoudre.
A travers ce livre Gilbert Sinoué nous fait découvrir à travers l'enquête que mène Jonathan Brink, l'enfance, la personnalité de Florence Nightingale, personnage fort complexe, très changeante et intransigeante tout étant compatissante et bonne avec les malades. Une femme a double personnalité si l'on peut dire. de plus très influencée par la religion en allant jusqu'au mysticisme.
J'aime bien l'écriture de Sinoué que je trouve poétique, mais ici personnellement j'ai trouvé une narration froide qui ne nous rend pas le personnage très sympathique. Par contre lorsque la parole est donnée aux lettres des différents protagonistes, je me suis laissée emportée par la narration. Il faut dire que certaines sont vraiment poignantes, nous racontent les affres de la guerre, la négligence des hôpitaux, le malheur des soldats mais aussi à travers les dires de sa gouvernante les difficultés qu'a rencontrées La dame à la lampe pour se faire une place dans ce monde d'hommes où la femme n'a pas sa place. Il lui aura fallu de la ténacité, du courage et de la volonté pour faire accepter son point de vue sur l'hygiène et l'asepsie, sur la nécessité des soins et d'une bonne nourriture pour tous ces soldats blessés sur les champs de bataille.
Son combat continuera à son retour de Crimée et la tâche sera toujours aussi rude à faire accepter ses recommandations sur la formation d'infirmières compétentes, rompues aux méthodes modernes de soin. On sent que l'époque de Pasteur n'est pas très loin.
Je ne connaissais pas le personnage, ce fut très intéressant et j'ai apprécié de le découvrir en lecture commune avec Fifrildi et BazaR avec qui nous avons échangé nos ressentis. Merci à vous les amis.



Commenter  J’apprécie          307
La vie de Florence Nightingale, une femme qui a changé les choses.

Le quatrième de couverture parle d'une biographie construite comme un roman policier, c'est un peu exagéré. On suit simplement un journaliste qui interroge les gens qui l'ont connue et dépouille la vaste correspondance qu'elle a laissée.

Cette biographie révèle une Florence Nightingale étrange, tantôt débordante d'énergie, tantôt grabataire, le journaliste soupçonne même un désordre mental. Peut-être était-elle bipolaire, mais cela ne diminue en rien son mérite. Se rendre dans un hôpital de guerre, traiter les malades comme des humains en leur tenant la main au seuil de la mort, améliorer l'hygiène et la salubrité de nourriture de tous les soldats, c'est de nombreuses vies qu'elle a permis de sauver. Et continuer à son retour à ouvrer pour la formation des infirmières et la réforme des hôpitaux.

Le livre décrit le contexte historique, celui de la guerre de Crimée (1853 à 1856) dans lequel la France et l'Angleterre étaient alliées contre la Russie. Un conflit où le choléra a été encore plus meurtrier que les balles ennemies.

Un texte intéressant si on a une curiosité pour l'histoire…
Commenter  J’apprécie          353

Quelle étrange femme que cette Florence Nightingale ! En tout cas sous la plume de Gilbert Sinoué. Elle semble à la fois un peu hypocondriaque et geignarde tout en ayant une vocation remarquable d'aide aux malades et blessés. Difficile de ne pas admirer sa détermination à embrasser un métier qui a alors une si mauvaise réputation. Il lui faut contrer la société et sa famille pour rejoindre les champs de bataille de Crimée. Elle y changera la prise en charge des blessés et des moribonds apportant un peu d'humanité. Et ne s'arrêtera pas là.
Mais qu'elle peut être aussi agaçante.
Cette biographie se présente sous la forme d'une enquête après la mort de Florence par un homme qui l'a un peu connue.

Sans doute faudrait-il aussi lire une autre biographie pour corroborer les éléments de cette vie de la dame à la lampe.
Commenter  J’apprécie          240

Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
La cuisse du sergent John Kneller était fendue sur toute sa longueur. On pouvait entrevoir dans la béance un amas de débris, des lambeaux de chair et du sang. La gangrène avait commencé son travail de sape et de puanteur. [...]
Pris d'une soudaine quinte de toux, le chirurgien expectora un crachat glaireux vers le sol. Il s'essuya la bouche du revers de sa veste maculée avant de donner un nouveau coup de scie, cette fois dans le cœur même du fémur. [...]
Sous les dents métalliques, l'os se fendit.
Alors le visage de Kneller ne fut plus qu'une grimace, effrayante, hallucinée. Son corps entier se cabra. Aussitôt, des mains le plaquèrent contre la table.
- Qu'est-ce qu'il gigote, ce con !
- Comme si cela servait à quelque chose ! grommela un aide-soignant. Il est foutu de toute façon !
Le femme jeta un regard circulaire, fixant les personnages, un à un, avant de revenir vers John Kneller.
Plus jamais... Plus jamais elle ne permettrait que l'on affiche autant de mépris pour la souffrance des hommes...
Commenter  J’apprécie          110
Toute l'affaire avait duré moins de vingt minutes. Des sept cent cavaliers qui avaient participé à l'assaut, cent quatre-vingt-quinze seulement rejoignirent nos lignes, présentant pour nombre d'entre eux d'horribles blessures. Je faisais partie de ces rescapés. Le capitaine Nolan avait lui aussi trouvé la mort.
— Quelle fut la réaction de Lord Cardigan devant un tel massacre ?
— Aucune. Il est rentré sur son yacht, s'est fait couler un bain. Et, après avoir dîné copieusement et vidé une bouteille de champagne, il s'est couché et a – paraît-il – dormi comme un nouveau-né.
Commenter  J’apprécie          130
(au 19e siècle) La clitoridectomie fait partie intégrante de la médecine européenne. Nombreux sont les médecins qui soignent ainsi les cas d’hystérie, de migraines et d’épilepsie. En 1854, Isaac Brown, gynécologue de renom, a réussi pour la première fois à opérer une patiente — sa propre sœur — en lui enlevant les ovaires et devint ainsi une célébrité dans le monde médical.

(p. 157)
Commenter  J’apprécie          163
Je sais, nous pataugeons dans le porridge, la marmelade et le thé brûlant. Nous apprécions la bière tiède, les eggs and bacon, les petits pois impertinents et les haricots verts impitoyables. Eh oui ! Florence était née dans cet univers si british. Que pouvons-nous y faire, monsieur Brink ? Nous sommes irrémédiablement condamnés à être Anglais.
Commenter  J’apprécie          160
sachez que le talent sans génie es bien peu de chose. Faire aisément ce qui est difficile aux autres, voilà le talent ; faire ce qui est impossible, voilà le génie.
Commenter  J’apprécie          150

Videos de Gilbert Sinoué (23) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Gilbert Sinoué
Payot - Marque Page - Gilbert Sinoué - A l'aube du monde
autres livres classés : biographieVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (192) Voir plus



Quiz Voir plus

Gandhi en Afrique du Sud : La Nuit de Maritzburg de Gilbert Sinoué

En quelle année Mohandas Karamchand est-il venu en Afrique du Sud pour défendre les intérêts d'une entreprise indienne ?

1885
1893
1896
1914

8 questions
7 lecteurs ont répondu
Thème : La nuit de Maritzburg de Gilbert SinouéCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..