AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,28

sur 30 notes
5
2 avis
4
8 avis
3
4 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
voici le tout dernier roman de Gilbert Sinoué. Tout commence quand "l'historien Paul Savarus et sa femme sortent enthousiastes de la projection de Lawrence d'Arabie, le film de David Lean. Ils sont bousculés par un spectateur qui paraît hors de lui. L'homme s'appelle Alan Carswell et ne décolère pas. Ce film ? Un conte hollywoodien, à mille lieues de la vérité. Car lui a connu Lawrence, à Oxford, lorsqu'il était étudiant en archéologie. Il sait la vérité sur ce " prince aux deux visages ".À la fois abasourdi et intrigué, Savarus décide de se lancer sur les traces de l'auteur des Sept piliers de la sagesse".
Ce récit de l'enquête sur la vraie personnalité de Lawrence d'Arabie m'a intrigué et beaucoup intéressée. On y décortique minutieusement sa vie. Mais qui fut véritablement cet homme ? On ne le saura certainement jamais complètement car chaque personne a sa part de secret.
Bien que ce ne soit pas le meilleur ouvrage de cet auteur j'ai apprécié cette lecture fluide et bien documentée au sujet accrocheur.
Commenter  J’apprécie          501
L'idée de départ est intéressante : en 1962, Savarus, historien, et son épouse psychiatre, assistant à la projection du film de David Lean, « Lawrence d'Arabie » se font bousculer par un autre spectateur, Alan Carswell qui juge que ce film est un tissu d'âneries, pur produit de Hollywood, car, lui, personnage important a bien connu Lawrence autrefois.

Il va éveiller la curiosité de Savarus, en le dirigeant vers des auteurs, biographes autoproclamés qui n'ont eu de cesse d'écorner l'image du mythe, en particulier la biographie de Richard Aldington. On va suivre le parcours de Savarus, à la recherche de la « face cachée », c'est-à-dire sombre peu glorieuse du héros.

L'auteur revient sur l'enfance de Thomas Edward Lawrence, fils de l'union illégitime de Thomas Chapman (marié et père de quatre filles, dont l'épouse refusera toujours le divorce) et de Sarah Junner, elle-même enfant illégitime. Il semblerait que le nom Lawrence soit celui du père de Sarah). Enfance compliquée, avec de multiples déménagements, chaque fois que l'illégitimité était arrivée aux oreilles du voisinage.

Deuxième de la fratrie, il a subi l'éducation ultrareligieuse de sa mère, toxique comme on dirait de nos jours, avec maltraitance physique et psychologique.

L'auteur, via Savarus et autres biographes, attribue à cette maltraitance le côté quelque, peu maladif de Lawrence, son attirance (attraction) pour les châtiments corporels, son rejet du corps, et ce qu'il pense, son homosexualité… il n'hésite pas à justifier ainsi un viol, en 1917 lors d'une mission à Deraa, ville de Syrie proche de la frontière jordanienne, mais ce viol a-t-il vraiment existé ?

On va suivre son épopée en Orient, où il embrasse la cause des Arabes, les poussant à se révolter contre le joug turc, révolte dont l'Europe ne se préoccupe guère, puisque sont scellés en traitre les accords de Sykes-Picot.

L'auteur, via ses protagonistes dont le but est d'écorner l'image du héros (cf. La réaction d'un des protagonistes à la sortie de la séance) nous propose ses pistes sur l'identité de Selim Ahmed, (alias Daoum), en se référant à la mystérieuse dédicace (S. A.) de l'ouvrage de T.E. Lawrence : « Les sept piliers de la sagesse », le présentant quasi comme l'amour de sa vie.

On sait bien que les politiciens n'ont pas respecté leurs promesses aux Arabes qu'ils considéraient comme des « tribus arriérées », et on suppose que T.E. Lawrence devait être gênant pour eux, mais de là à fantasmer sur son éventuel assassinat, il y a peut-être un pas ?

On rencontre de nombreux personnages de Churchill à Weizmann futur président de l'état d'Israël, qui a fui les pogroms tsaristes avec d'autres Juifs qui formèrent les premières colonies. Beaucoup de jeunes gens au début du XXe siècle ont eu des envies d'ailleurs, pour se rendre utiles, à une cause ou simplement une raison de vivre, Gauguin, Loti, Byron, Monfreid ou Alexandra David Neel et tant d'autres…

"Il fut un pathétique enfant du XXe siècle parce qu'il était imprégné de cette aspiration à être un autre et à être ailleurs, qui hanta la jeunesse de ce siècle."

J'ai aimé suivre ses traces et ses combats, ce qui m'a rappelé à quel point je connaissais mal l'histoire du Moyen-Orient. Par contre, le dossier à charge de T.E. Lawrence, visant à le faire descendre de son piédestal : ô Lawrence d'Arabie, film somptueux Peter O'Toole et Omar Sharif, aurais-tu faussé à jamais ma lucidité sur le Prince d'Arabie ? Quoi qu'il en soit, je préfère garder l'image de l'homme au Keffieh, qui lui sied à merveille, à la « prima dona névrosée » que nous propose Gilbert Sinoué.

Cette lecture a été plaisante, mais trop à charge pour moi et ma piètre maîtrise de cette période de l'Histoire, à part les accords Sikes-Picot (comme Yalta plus tard, les vainqueurs aimant se livrer à ce genre d'exercice) où France et Grande -Bretagne se sont partagé le gâteau et dont on a beaucoup reparlé avec les guerres et Syrie et Irak…

Par contre, Gilbert Sinoué dont j'ai apprécié les qualités du conteur et c'est ce qui explique ma note, m'a donné envie de m'y replonger et surtout de sortir de ma PAL (enfin !) le magistral livre de François Sarindar auteur bien connu des Babéliotes : Lawrence d'Arabie : Thomas Edward, cet inconnu…

Ce roman, au titre évocateur, comme tout roman historique, doit éveiller la curiosité du lecteur et le pousser à trouver d'autres sources d'information et à réfléchir par lui-même…

Un grand merci à NetGalley et aux éditions L'Archipel qui m'ont permis de découvrir ce roman et son auteur dont la bibliographie est plutôt conséquente…
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
Commenter  J’apprécie          420
Qui était Thomas Chapman, dit Ned, dit Ross, dit Shaw ? le savez-vous ? Eh bien je peux vous le dire, vous le connaissez c'est certain mais sous un autre nom. Celui de Lawrence d'Arabie.

Aux côtés du narrateur et de sa femme, Françoise, nous allons découvrir pages après pages qui était ce héros d'une autre époque.

Un héros ? Oui nous l'avons tous imaginé, seulement un héros, ça se fabrique aussi et surtout. " On a inventé un personnage qui correspondait aux idées que nous, Anglais, nous faisions d'un héros."

A la sortie du film de David Lean, Lawrence of Arabia, un soir de 1962, à Paris, alors que Françoise, psychanalyste et son mari, historien et romancier, sont encore sous le charme du désert, un homme leur échange quelques mots. de ces quelques mots vont naître des questionnements sans fin. L'archéologue Carswel ayant rencontré Lawrence à Gaford en 1908 en sait bien plus et au delà de l'histoire racontée à travers ce dernier film à la une.

Le prince aux deux visages, voici le tout dernier roman de Gilbert Sinoué. J'aime beaucoup lire L Histoire à travers la romance, et nous avons de formidables écrivains qui excelle en la matière. Gilbert Sinoué fait partie de ces plumes que je dévore avec délectation. Ce roman a le goût de l'aventure, l'intrigue nous mène en haleine, mais au final une petite déception, non pas sur le roman en lui même, mais sur le personnage enquêté, ou je devrais dire sur ce qui retient l'attention de ceux qui ont cherché qui était cet homme au delà du mythe.

Il y aura toujours à redire sur un personnage public...de L Histoire. Entre mystification, réalité ou rumeur, ou se cache la vérité ?.. Chacun essaye de faire la sienne et Gilbert Sinoué nous met justement face à tous les dires, les suppositions construites sur ce que fut Lawrence d'Arabie......mais tous les mystères, les zones d'ombres ne peuvent trouver de réponse.... c'est ce que je vais retenir de ce roman.

Un grand merci à la plateforme NetGalley et aux Éditions de l'Archipel pour leur confiance.
Commenter  J’apprécie          330
A qui aurait pu adhérer au mythe qu'ont voulu échafauder les diverses sources littéraires et cinématographiques autour de l'auteur des sept piliers de la sagesse, Thomas Edward Lawrence, plus connu sous le nom que lui a attaché le film de Davis Lean, Lawrence d'Arabie, Gilbert Sinoué recommande de considérer la légende avec précaution.

Il y a en effet de son point de vue matière à enquête pour déterminer à quel degré la légende aurait fait d'un personnage illuminé un héros au seul artifice que le décor, l'époque et l'acteur choisi pour sa ressemblance auraient produit un effet supérieur au naturel.

Les décors des mille et une nuits, les chevauchées dans le désert, le regard au bleu insondable de Peter O'Toole, la lutte des tribus arabes pour s'extraire du joug de l'Ottoman, n'y avait-il pas là tous les ingrédients pour forcer le romanesque. Au point de magnifier un mythomane à qui le contexte historique chaotique de la première guerre mondiale aurait quelque peu lâché la bride sur le cou, son pays étant plus préoccupé par les fronts de l'Artois et de la Somme.

Ou bien faut-il y voir de la part de Gilbert Sinoué, dont on connaît les racines égyptiennes, quelque compte à régler avec ces nations, dont l'Angleterre et la France, qui ont tracé des frontières à l'emporte-pièce et sont par-là responsables du malaise faisant du Moyen-Orient, et à n'en pas douter pour longtemps, une poudrière ?

Ce qui est sûr c'est que David Lean, du haut des cieux qui l'abritent désormais, doit bien regretter le ternissement de l'image de son héros devenu dans les mots de Gilbert Sinoué un personnage pathétique, dépourvu de sensualité pour ne pas dire asexué tant il avait la phobie du contact des corps. Une sorte de pantin frustré et nihiliste qui « devint victime de la légende qu'il avait lui-même entretenue. »

Le grand spécialiste du Moyen-Orient qu'est notre auteur franco égyptien a quelque peu trempé sa plume dans l'acide pour déchoir celui que le cinéma a érigé en héros. Il fut donc à ses yeux la vitrine de ce qui ne restera jamais qu'un symbole de l'impérialisme britannique. Et l'auteur de clore par une citation qu'il tire du film de John Ford, L'homme qui tua Liberty Valance, : « Si la légende est plus belle que la réalité, publie la légende. »

Le regard rêveur et énigmatique du héros a pris un voile, troublant encore un peu plus les mirages du désert.
Commenter  J’apprécie          210
Ce petit garçon fouetté et malheureux s'est pris assez tôt à rêver de gloire. Quand il a grandi, il a commencé à mentir. Il a prétendu, par exemple, qu'il était né le 15 août 1888. Or, c'était inexact, et il le savait bien: il était né le 16 et a avancé sa date de naissance pour qu'elle coïncide avec le jour de naissance de Napoléon!
Commenter  J’apprécie          30
Ce livre est un jeu de piste sur la vie du célèbre Lawrence d'Arabie. Je suis une fan incontestée de ce personnage historique donc c'était une lecture obligée pour moi. Mon avis, J'ai passé un bon moment en me replongeant dans la vie de ce personnage si exceptionnel. Cependant, si vous connaissez déjà la biographie de T.E Lawrence, ce livre ne vous apprendra rien de plus.
Commenter  J’apprécie          00
Je me souviens quand j'étais enfant avoir aperçu des instants volés du film Lawrence d'Arabie. Peu de choses me sont restées en mémoire mais assez pour titiller ma curiosité et me pousser à lire ce livre: le prince aux deux visages.

Qui était Lawrence d'Arabie? Qui était Thomas Chapman?

Roman biographique, il nous fait remonter le temps pour se lancer à la découverte d'un homme. Tout démarre lorsque la fiction vient bousculer la réalité: un soir, l'historien Paul Savarus et sa femme sortent d'une projection du film de David Lean sur Lawrence d'Arabie; ils sont alors bousculés par un homme révolté par ce qu'il vient de visionner. Cet homme c'est Alan Carswell et s'il est en colère c'est parce qu'il a connu Lawrence et la vie de cet homme qui ne colle pas du tout avec le film.

Paul Savarus prend alors la décision de partir en quête de vérité et mener une enquête sur Lawrence d'Arabie.

A la manière d'une biographie romancée, Gilbert Sinoué mêle fiction et réalité pour nous livrer un portrait contrasté de ce prince aux deux visages. le personnage principal part à la recherche des plus grands biographes de Lawrence d'Arabie afin de rétablir la vérité sur cet homme.

Construit à la manière d'une enquête, on est de suite happé par ce récit qui se lit très facilement. On part en Orient, en guerre, en Syrie, en Irak, on rencontre des personnages célèbres comme Churchill et c'est terriblement passionnant. J'ai été ravie d'en apprendre un peu plus sur l'histoire du Moyen-Orient, sur Lawrence d'Arabie. Ma curiosité a été titillée tout au long du livre et je n'ai qu'une envie : regarder le célèbre film de David Lean.

Je remercie Mylène pour m'avoir fait découvrir la vie de cet homme. Il est intéressant d'observer le contraste avec l'image véhiculée par le mythe que représente Lawrence et la réalité.
Commenter  J’apprécie          00
On ne peut pas dire que ce livre est une biographie de Lawrence d'Arabie. C'est plutôt une recherche entre le mythe et la réalité. Mythe raconté par le film ""Lawrence d'Arabie"" - dont une projection à Paris déclenche le début du récit - et par certains ouvrages cités. Réalité racontée par des témoins de la vie du héros. Une chose est certaine, c'est qu'on est embarqué dans un livre d'aventures assez incroyables. Un jeune anglais qui va faire initialement des fouilles au moyen orient se retrouve agent secret et missionné pour engager les arabes contre les turcs. Nous sommes avant et pendant la première guerre mondiale. Les déplacements se font à cheval, en chameaux, en bateau. Il y a plein de questions sans réponse, le véritable poids de Lawrence dans les évènements, sa sexualité, son traitement lorsqu'il est revenu en Angleterre et même son décès. Mais sa vie est incroyablement romanesque.
L'auteur aborde aussi des thèmes qu'il avait abordés dans sa trilogie ""Inch'Allah"" notamment la responsabilité de la France et de l'Angleterre dans les maux du moyen orient. Avec l'accord Sykes et Picot le 16 mai 1916 puis le traité Balfour en novembre 1917. Deux traités entre potes qui se pensent les rois du monde et se le partage en faisant aucune considération des hommes - ou plutôt selon eux des sauvages - qui y habitent. Deux traités dont l'écho se ressent encore aujourd'hui et sans doute pour plusieurs années encore. Merci à l'auteur pour raconter ces faits historiques qui restent trop méconnus.
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (93) Voir plus



Quiz Voir plus

Gandhi en Afrique du Sud : La Nuit de Maritzburg de Gilbert Sinoué

En quelle année Mohandas Karamchand est-il venu en Afrique du Sud pour défendre les intérêts d'une entreprise indienne ?

1885
1893
1896
1914

8 questions
7 lecteurs ont répondu
Thème : La nuit de Maritzburg de Gilbert SinouéCréer un quiz sur ce livre

{* *}