L'enfant de Bruges

J'aime les polars. J'adore les romans historiques. J'aime les romans où il est question d'art. Combinez les trois et vous avez devant vous une lectrice enthousiaste! L'enfant de Bruges de Gilbert Sinoué était donc en ce sens plein de promesses… qui n'ont toutefois pas été tenues.

Des meurtres d'artistes secouent le monde artistique flamand et italien. Jan van Eyck, fils adoptif du grand peintre van Eyck se retrouvera au beau milieu de l'intrigue suite à la mort de son père qui aura pris le temps de lui confier subtilement quelques secrets. Ces révélations vaudront à l'adolescent d'être pris dans une chasse à mort, de Bruges jusqu'à Florence.

L'intrigue est pauvre et le récit n'a aucune profondeur. Jamais je ne me suis sentie emportée par les événements ou concernée par le destin de Jan. L'auteur tente de rendre le mystère un peu plus obscur en entremêlant deux énigmes. du côté des envoyés des autorités portugaises tentent de mettre la main sur des cartes copiées par van Eyck à la demande du Duc de Bourgogne. de l'autre, des illuminés florentins tentent de protéger le monde des importants changements technologiques, théologiques et philosophiques que l'époque De La Renaissance laisse entrevoir. Sans oublier que sur la route de Florence, Jan et son protecteur passent un village où un mystérieux mal consume tous les habitants qui laisse craindre le pire. Au final, l'intrigue tombe à plat. Et le lecteur n'en ressent aucune émotion.

Les personnage sont faux, en aucune manière attachants. le fait que l'auteur ait jugé nécessaire de placer le contexte ou certains faits et explications historiques et techniques à même les discussions entre les personnages enlève tout le naturel qu'il devrait y avoir dans les échanges. Je pense entre autres à une discussion qu'ont certains personnages sur les prémices de l'imprimerie, sur des situations politiques entre l'église romaine et byzantine. Cela rend le texte très lourd et donne le sentiment que l'auteur "s'écoute écrire", comme l'aura si bien dit un intervenant du site Babelio au sujet de ce roman.

Ennuyant, le mystère ne repose sur presque rien. J'ai eu l'impression de lire le roman d'un homme qui n'avait qu'en tête que de montrer son érudition. le manque cruel de fluidité ne vient qu'ajouter à la lourdeur du récit. le seul mérite du roman aura été de montrer la peur que peut engendrer le changement sous toutes ses formes.

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