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Critique de Yvan_T


Ayant beaucoup aimé « Vindicta » de cet auteur qui s'amuse à jouer avec son pseudo, je n'ai pas longtemps hésité à me plonger dans « La Saignée ».

D'une part, le lecteur suit Estel Rochand, une ex-flic reconvertie en garde du corps suite à une bavure. Cette ancienne championne de boxe adepte de la violence et de la baston a l'art de se mettre dans le pétrin, au grand dam de son compagnon.

De l'autre, on suit Quentin Falconnier, un policier spécialisé en cybercriminalité à la PJ de Marseille, qui découvre l'existence d'un site web proposant des vidéos de tortures et de mises à mort répugnantes, filmées en temps réel dans une pièce aux murs rouges : la « Red Room », alias « La Saignée » !

Cédric Sire nous plonge donc non seulement dans les méandres les plus abjects du « Dark Web », mais il nous invite de surcroît dans une « Red Room » où un bourreau particulièrement sadique exécute les ordres macabres d'internautes pervers sur des victimes non-consentantes qui meurent dans d'atroces souffrances, le tout ponctué de pop-ups demandant aux vicelards dissimulés derrière leurs écrans : « Est-ce que tu aimes ? »

Si les âmes sensibles auront sans doute un peu de mal à digérer la partie légèrement gore du récit et que d'autres seront rebutés par le côté assez caricatural d'une Estel Rochand dont l'auteur souligne trop souvent l'agressivité borderline, j'ai pour ma part dévoré ce roman de la première à la dernière page.

Alors oui, j'ai aimé cette immersion dans le Dark Web qui contribue à entretenir une atmosphère malsaine tout au long du récit, même s'il faut s'accrocher. J'ai aimé ces personnages cabossés par la vie qui partagent leurs fêlures au fil des pages et débordent de mystères. J'ai aimé ce suspens entretenu de main de maître par un auteur qui maîtrise toutes les ficelles du genre : des chapitres courts qui font passer cette brique de 560 pages comme une lettre à la poste, des fausses pistes qui nous mènent habilement en bateau et une intrigue qui monte en puissance, ponctuée par un compte à rebours particulièrement efficace. J'ai même aimé les petits clins d'oeil à ses confrères Bernard Minier et Olivier Norek, tout comme le côté exagéré de cet écrivain célèbre dont Estel devient le garde du corps.

« Est-ce que tu aimes ? »

OUI

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