Les trois clés d'or de Prague

Peter Sis vit aux USA avec sa petite famille, depuis qu'il a quitté sa Tchécoslovaquie natale en 1982, pour s'établir à New-York. Dès le début de ce livre, il s'adresse, par une touchante lettre manuscrite, à sa fille Madeleine. Dans son livre « le Mur : mon enfance derrière le rideau de fer », il disait déjà vouloir partager ses souvenirs avec ses enfants, en les illustrant, plutôt que de leur raconter à l'oral avec beaucoup de difficultés.
On le sent bien nostalgique de cette belle ville où il a grandi, et il voudrait que sa fille participe à toutes les émotions qu'il y a ressenties étant enfant.

Bien qu'elle ait traversé de nombreuses épreuves -guerres, dictature, etc.- Prague n'a pas perdu sa séduction, ni ses mystères… Peter Sis lui rend hommage et invite sa fille à le suivre, à la recherche de son passé.
L'évocation du passé prend forme au fil des illustrations, où chaque ruelle sinueuse, où chaque maison, chaque pierre, chaque lieu est un visage. Les griffures du passé laissent des empreintes diaphanes, comme les froissements d'un papier de soie fragile, et des images en surimpression expriment une sorte de persistance rétinienne de la mémoire.

Au début, on le voit enfant, devant un inextricable labyrinthe. Il doit se demander comment s'y prendre pour retrouver la maison de son enfance dans cet énorme dédale de rues obscures, encore hantées par les fantômes du passé.
C'est un chat noir -animal familier de Peter Sis, lorsqu'il était enfant- qui lui servira de guide.

Dans ce livre, Peter Sis mélange des légendes, des faits d'histoire de la ville qui l'a vu grandir, et ses souvenirs personnels.
Le chat va l'emmener jusqu'à trois lieux emblématiques de Prague où un personnage tout droit sorti de l'oeuvre de Giuseppe Arcimboldo lui remettra à chaque fois une clé,
-Les trois clés d'or de Prague, qui lui permettront enfin d'ouvrir la porte de sa chère maison, qui est cadenassée.
Ces trois lieux sont emblématiques, car ils représentent trois récits fondateurs de la ville, importants et intéressants : L'histoire du prince Bruncvik, le mythe du Golem, L'histoire de Maître Hanouch.

L'histoire du prince Bruncvik, c'est le récit d'un vaillant chevalier médiéval, tueur de dragons.
Ce prince et son lion blanc gardent désormais le célèbre pont Charles qui enjambe la Vltava,
et vous apprendrez pourquoi le lion de Bohème est représenté depuis, avec une queue fourchue…

Au XVIe siècle, Prague devient la patrie des arts et des sciences et aussi celle de l'alchimie et de l'occultisme ! Une légende dit comment le grand rabbin de Prague créa le Golem pour venir en aide aux juifs du ghetto. « Ville glorieuse, douloureuse et tragique. » (André Gide).

Avec l'histoire de Maître Hanouch, vous apprendrez tout sur l'incontournable horloge astronomique, de la Vieille-Ville de Prague, avec ses automates -L'Orloj-.
Et vous ferez connaissance avec ce savant expert en magie et en mécanique…

Ces trois récits sont ponctués d'une sélection de citations de choix, d'André Gide, d'Albert Camus, de Rainer Maria RiIke, et de Konstantin Biebl.

A la fin du livre, une fois que la porte de la maison est ouverte, le chat qui a conduit l'auteur sur les pas de son enfance, va alors se dérober et se fondre entièrement dans l'espace intérieur de la maison, jusque sur les motifs du tapis.
Le temps présent de la grande pendule sur le mur s'est arrêté, il a laissé place à celui de l'enfance, celui de la petite pendule sur la commode, qui a repris son cours.
« J'entends ma mère : « Peter, va te laver les mains, il est l'heure de dîner… » Des voix montent dans la rue. Tout revit autour de moi. »

Peter Sis a été marqué par l'enfermement et le totalitarisme qu'il a connus durant sa jeunesse en Tchécoslovaquie. Pour lui, s'il est nécessaire de fuir la maison pour découvrir le monde, elle reste le lieu où l'on
se construit, voire où l'on se reconstruit.
En lisant cet album, vous ferez un étonnant voyage dans l'univers onirique de Peter Sis, et dans Prague, avec ses variations d'atmosphère et de lumière, suivant les saisons, les vents, ses odeurs, et sa brume…

« Madeleine, allons nous laver les mains, le dîner est servi. »

Peter Sis a écrit et illustré cet album – devenu un grand classique – il y a presque vingt ans. À travers ses mots choisis avec soin et ses illustrations somptueuses, il raconte à sa fille Madeleine, venue au monde à New-York, ses origines, ses racines encore fortement ancrées à Prague, la ville qui l'a vu naître.
Judicieusement, il enchevêtre L Histoire politique et sociale de cette capitale surnommée la ville au mille tours et aux mille clochers pour son exceptionnelle architecture, le récit de son enfance, les légendes fondatrices de la cité et un imaginaire fantastique dont il a le secret.
Son personnage arrive à Prague par les voies du ciel, à bord d'une montgolfière, ce qui permet d'admirer la ville d'en haut, de contempler sa beauté, de la voir toute entière. Elle s'offre ainsi comme un bijou précieux empli de mystère.
Les images se succèdent d'une façon presque cinématographique : vues d'ensemble, zooms et autres cadres. Les détails foisonnent. Les couleurs plutôt sombres au début vont en s'éclaircissant, en s'illuminant jusqu'au foyer retrouvé qui arbore des tons chaleureux.
Aidé d'un singulier guide, un chat noir comme l'ébène, le personnage arpente les rues tortueuses de la capitale en quête de sa maison natale. Vite localisée, l'homme ne peut pourtant pas y entrer. La gigantesque porte ne s'ouvrira que lorsqu'il aura tourné les trois clés d'or dans ses trois serrures. Commence alors une déambulation dans les rues de Prague à la recherche des précieuses clés. Les lieux se rappellent aux bons souvenirs de l'homme à la montgolfière ; dans la bibliothèque il découvrira la première clé d'or et la légende du chevalier Brucvik, dans le parc l'Empereur lui confira la seconde accompagnée du parchemin où est inscrit la légende du Golem, et enfin dans une haute tour sous un dôme mystérieux il décrochera l'ultime clé d'or remise par le chef des robots et prendra connaissance de la légende de Maître Hanouch.
La lourde porte de sa maison d'enfance va pouvoir s'ouvrir...
Un album à tiroirs et à double lecture parsemé de références et de clins d'oeil à Maurice Sendak, Rilke, Gide ou encore Arcimboldo, d'évocations historiques comme le Printemps de Prague et la répression, et des réminescences intimes et tendres. Prague nous apparaît comme une ville merveilleuse et enchanteresse. Je me plais aujourd'hui à imaginer Madeleine se promenant dans le labyrinthe des rues de la cité du coeur de l'Europe, marchant sur les pas de son père.
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Je suis passée à côté de cet ouvrage. Je n'ai rien compris à l'histoire, ni le but. Je n'ai pas aimé les illustrations même si j'y ai trouvé des références artistiques, et ça, c'est intéressant.
Sinon, l'écriture et l'histoire en elle même ne m'a pas plu.

Des sortes de tableaux poétiques inspirés d'oeuvres d'art révèlent tout l'amour que porte l'auteur pour sa ville natale : Prague. L'on retrouve des gravures, des cartes à la manière de Cassini, de véritables labyrinthes. Ce livre fourmille de détails, de chats cachés, de surimpressions de dessins, de personnages incrustés dans les pierres de la ville. On retrouve également au début une référence au conte le magicien d'Oz avec la tempête qui emporte l'auteur au lieu de Dorothy (oeuvre américaine par excellence). Il voyage par la littérature jeunesse et ces références à Prague sont des légendes et contes de son enfance. Succession de tableaux regorgeant de souvenirs et rêves mêlés. L'on retrouve le bibliothécaire et d'autres personnages d'Arcimboldo

Vous entrez dans un Prague onirique et fantasmé, celui de l'auteur qui rend un bel hommage à sa ville natale.
Ses dessins en couleur montrent peu à peu les différents quartiers. Un chat noir vous sert de guide, et la nuit certains objets se mettent à bouger. Et lorsque vous découvrirez une clé, des éléments du passé vous seront dévoilés.

Acheté à Prague, j'ai pu refaire mon voyage à travers les magnifiques illustrations de Petr Sis. Elles sont douces, et font immédiatement rêver. Même si je n'ai pas pu comprendre tout ce qu'il se passait en détail (c'est un peu long de tout traduire), les dessins sont suffisamment parlants et se suffisent à eux-mêmes. Je suis complétement tombée sous le charme de cet album !
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