Marie Sizun évoque ici une période familiale, s'étalant de 1867 à 1877, qui concerne la génération de ses arrière-grands - parents. Ce que j'ai trouvé original et intéressant, c'est qu'à partir de quelques photos et d'un journal intime, celui d'Hulda, son arrière-grand-mère, elle va réinventer le passé, tout en essayant de rester au plus près des événements.
On comprend, en lisant ce roman mêlant imagination et biographie d'ancêtres, le goût de
Marie Sizun pour les secrets, les non-dits, les liens conjugaux et familiaux complexes. Car, et c'est ce qu'elle explique dans le dernier chapitre, fort émouvant, quel tourbillon romanesque, autour de ce couple , l'élégant français, Léonard Sèzeneau et sa si jeune épouse suédoise, Hulda!
Bien sûr, c'est son regard, son interprétation des faits, qui nous sont donnés, et on peut ne pas aimer cette dimension dramatique, presque théâtrale parfois accordée à l'histoire. Cela ne m'a pas tellement gênée, même si ce livre ne fait pas partie de ceux que je préfère d'elle. Les personnages froids, distants comme Leonard ou l'énigmatique Livia, la fameuse gouvernante suédoise, au centre des bouleversements ,ou au contraire trop candides et enfantins comme Hulda ne m'ont pas tellement plu. Et quel désordre, quel vide affectif pour les enfants du couple, souvent livrés à eux-mêmes!
Mais il y a l'écriture magique de l'auteure, son don remarquable pour restituer des ambiances, des couleurs, des états d'âme. C'est cet aspect qui confère au livre un charme indéniable. Auquel j'ai cédé...