Une lecture qui m'a laissée quelque peu perplexe car je n'ai pas réussi à comprendre l'intention de l'auteur, à capter son message.
Marie Sizun, à travers
La gouvernante suédoise, évoque une partie de son histoire familiale, marquée par des secrets. L'histoire se déroule à la fin du XIXème siècle, en Suède. Jusque là, tous les ingrédients sont réunis pour répondre à mes attentes de lectrice. Je ne suis pas parvenue à m'abandonner totalement à l'histoire tant je souhaitais distinguer la part de vérité du récit de ce qui a été imaginé par l'auteur.
Ainsi,
Marie Sizun raconte l'histoire d'une famille , les Sézeneau, de leur rencontre peu banale à la mort de l'épouse, Hulda des suites d'un accouchement difficile dont elle ne s'est jamais remise.
Léonard Sézeneau est un professeur de français arrivé en Suède en 1867, avec son épouse anglaise, Sarah S. Il donne des conférences de français dans le bourg où il est établi, Göteborg, et ses interventions sont très prisées par la noblesse. Ses voisins, les Christiansson décident d'y assister. Ils sont immédiatement conquis par ses talents d'orateurs et organisent des réceptions, sorte de salons littéraires, et convient Léonard.
Hulda Christiansson, alors jeune adolescente timide et réservée, s'intéresse vivement au professeur de français. Parallèlement, ce dernier annonce son divorce et le retour en Angleterre de sa femme souffrante qui se faisait très discrète. le professeur de français organise un voyage pour plusieurs élèves du bourg de Göteborg auquel Hulda participe. Elle en revient métamorphosée : sa réserve s'est comme envolée.
Dès 1868, le scandale éclate : Hulda est enceinte de Léonard qui a plus de 40 ans. Cette nouvelle est difficilement acceptée par les parents d'Hulda mais les tensions s'apaiseront peu à peu. Ainsi, le père d'Hulda, par ses relations, propose un travail de négociant de vin bordelais à Léonard à la condition qu'ils s'installent à Stockholm. le couple mène une vie de salon agréable et sont reconnus par toute la bourgeoisie.
Pour aider sa femme dans les tâches quotidiennes, Léonard décide d'employer une gouvernante, Livia. Elle est très vite acceptée par la famille et noue des liens forts avec les enfants mais aussi avec Hulda dont elle devient la confidente.
Mais les affaires commerciales de Léonard ne prennent pas une bonne tournure et il devient de plus en plus mystérieux. Ainsi, sa société lui impose de s'installer en France. Ils déménagent à Meudon dans une maison de maître décrépie et au confort peu moderne, comparé à l'appartement qu'ils possédaient dans la capitale suédoise.
Leur vie en France est totalement différente de la vie de salon qu'ils menaient jusqu'alors. D'ailleurs, avant leur départ, Léonard avait vendu tous leurs meubles et leurs plus beaux atours, ils n'avaient emporté qu'une partie de leurs affaires. Livia, leur gouvernante, les suit. Si Hulda se rapproche de plus en plus de Livia qu'elle considère comme une amie, les relations avec son mari sont de plus en plus distantes.
Deux épisodes suggestifs avaient eu lieu en Suède entre Livia et Léonard, le rapprochement inévitable s'est réalisé en France. Ainsi, il rejoint Livia le soir, une fois qu'il s'est assuré que la maisonnée s'est endormie.
Hulda refuse de voir la réalité malgré les soupçons et elle sera proche de Livia jusqu'à sa mort, quelques mois après un accouchement difficile.
Une histoire de famille entretenue au fil des années, de génération en génération, par des non-dits, des secrets trop honteux pour être révélés. Ce que je regrette le plus, c'est que le secret principal est annoncé au lecteur dès le début.
Marie Sizun a choisi de nous dévoiler dès l'ouverture du livre les raisons qui l'ont poussée à connaître son passé mais elle a, selon moi, gâché le plaisir du lecteur. En effet, il n'y a plus de surprise, plus d'intérêt à lire une suite d'événements dont on connaît forcément le dénouement.
Aussi, l'auteur évoque un journal retrouvé, avec quelques pages arrachées : j'aurais aimé savoir quelle part de l'écrit était tirée de ce journal et laquelle a été imaginée.