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EAN : 9782869599710
280 pages
Arléa (05/01/2012)
3.8/5   101 notes
Résumé :
Et voilà que les choses, curieusement, lui apparaissent sous un autre jour, décalées : comme s'il avait suffi d'un rien, d'un léger déplacement, pour qu'elle ressente une tendresse nouvelle, étrangement poignante. Une tendresse pleine de questions. C'est elle qui n'avait rien compris.

Marie Sizun décrit, avec sa sensibilité douce et ardente, quelques jours essentiels dans la vie d'une femme qui, après trente-cinq ans d'absence, revient à Paris sur un ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (32) Voir plus Ajouter une critique
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Un léger déplacement ?
Pourtant le livre démarre par un bond de géant. Ellen revient des Etats-Unis suite au décès de sa belle-mère. En héritage, un appartement à Paris, dans lequel elle a vécu, avec son père et sa mère. Mais quand sa mère est décédée, une belle-Mère est venue prendre sa place avec son fils.
Revenue pour une semaine, Ellen ne sait pas trop quoi faire de cet appartement : le vendre, le louer ? Ici tout lui rappelle sa belle-mère mais peu à peu les souvenirs de son enfance lui reviennent … grâce aussi à la voisine de palier. Progressivement des pans oubliés de son histoire remontent à la surface.
Un livre, une histoire tout en rondeur, avec une écriture tout en douceur, en poésie, avec une description très progressive, presque chaste des événements. Un livre d'ambiance dans lequel j'ai plongé et que j'ai adoré, avec une grande tendresse pour tous les personnages de ce roman.
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Ellen, en se mariant avec Norman, va s'enfuir de Paris vers New-York où elle tient avec son mari une petite librairie française. Hélène devient Ellen. Elle décide de revenir seule à Paris, alors que rien ne l'y obligeait, pour régler une succession, vendre l'appartement jusqu'alors occupé par sa belle-mère qui vient de décéder.
Elle était bien revenue à Paris lors du décès de son père mais très rapidement en compagnie de Norman.

Elle avait refermé les portes de sa mémoire qu'un léger déplacement va progressivement, en douceur et subtilité , rouvrir.

Le passé revient en force, se glisse dans ce léger déplacement vécu dans l'avion comme "un basculement soudain, un vertige qui l'entraîne dans un espace intérieur inconnu". En se renouvelant et se prolongeant au cours de son séjour à Paris, il va laisser place aux souvenirs et filtrer la lumière éclairant le passé.

p11 Ce qui avait précédé, ce moment inconnu, cette jolie absence, quelle légèreté ! Tout était devenu simple. Il n'y avait qu'à se laisser aller. Plus rien n'avait d'importance : on était dans une sorte de grâce.

Cette sorte de grâce va nimber d'une douceur lumineuse tout ce séjour à Paris. Elle va se sentir comme absente et pourtant de plus en plus présente, progressivement de plus en plus proche de ce et ceux qu'elle avait tenté d'occulter.

"Et voilà que les choses, curieusement, lui apparaissent sous un autre jour, décalées : comme s'il avait suffi d'un rien, d'un léger déplacement, pour qu'elle ressente une tendresse nouvelle, étrangement poignante pour son père. Une tendresse pleine de questions." p 106

"Dans le silence de l'appartement, c'est le silence de son père qu'elle retrouve : dans l'absence, une indéfinissable présence." p 109


Le passé revient en force, se glisse dans les interstices ouverts lors de légers déplacements successifs qui sont comme des pas de côté qui s'enfoncent dans des pans de mémoire masqués.
Ce retour seule à Paris, avec sa mémoire qui se ravive progressivement, la fait vivre entre deux mondes.
Beaucoup de choses restées "obscures à elle-même" vont s'éclairer, se révéler au cours de ces journées hors du temps, parenthèses où la vie avec Norman, New-York s'estompe. L'entre-deux où elle évolue tout d'abord comme en apesanteur, se concrétise pour laisser place à des retrouvailles avec elle-même où elle fait la paix avec les ruptures douloureuses restées enfouies jusqu'à ce retour.
Un très beau livre qui nous entraîne de l'autre côté du miroir, qui enlève au temps son importance en faisant fondre les concrétions qu'il avait formées et durcies.
"On ne peut vivre de l'autre côté du miroir. Mais si, par hasard, on a aperçu ce qui s'y passait, peut-être perd-on à jamais le goût du réel. Ce n'était qu'un déplacement de quelques degrés, mais il a pour toujours modifié notre vision des choses." p 289
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Hélène ?Ellen?Nana? Léna ? revient à Paris suite au décès de sa belle - mère Ida pour liquider la succession .
Vendre ou louer l'appartement de sa belle - mère ?
Elle vit à New-York depuis 35 ans, dirige une petite librairie française aux côtés de son mari Norman. Ils ont une fille médecin.
Revenue pour une semaine tout doucement , comme par « Un un léger déplacement, sa mémoire se libère , ses souvenirs reviennent à la surface...On ressent sa douleur et ses doutes ...

Le lecteur s'attache au travail doux, juste et très fin de l'auteur.
Elle reconstruit « temps perdu et retrouvé », semblable à la sensation d'être un peu à côté des choses et pas vraiment à sa place...décalage dans l'espace et souvenirs douloureux, comme une aquarelle transparente : faire le deuil de sa mère lorsqu'elle avait huit ans , traverser « Ses quartiers »de Paris presque oubliés , dévoiler le mystère de Stéphane , ce « gros petit garçon »et sa belle- mère Ida ... revenir sur un amour de jeunesse douloureux, comprendre les silences de son père , ses manques et ses oublis, ses secrets ....

C'est un livre délicat, un ouvrage d'ambiance , tendre et tout en nuances ....tissé de légers fils subtils où les sentiments qui naissent des souvenirs figurent un « basculement soudain » un « vertige » qui entraîne Ellen dans un espace intérieur ré- apprivoisé...

Quelques jours suffiront à Hélène pour réfléchir , cerner les éléments de ses souffrances , réfléchir à sa vie, y voir un peu plus clair , au delà du miroir ....
Un très beau livre lu d'une traite ...sur le sens de la vie, la mémoire et le temps , le passé ...
Un ouvrage particulier, si subtil et élégant qu'il est délicat de l'analyser....
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Ellen vit à New-York avec Norman, son mari.
Ensemble, ils ont eu une fille, Elisabeth qui vit à Boston, avec qui elle entretient des rapports plus lointains sans trop bien savoir pourquoi.
Ellen et son mari ont une librairie française à Chelsea depuis une quarantaine d'années.
A la mort de la femme de son père, elle doit revenir à Paris pour régler la propriété de l'appartement qui lui appartient. elle va rentrer dans son ancien logement, rencontrer une ancienne voisine.
Et c'est là que Marie Sizun va effectuer un travail remarquable d'écrire un roman dans le passé.
Ellen qui se nommait Hélène avant son départ va revenir sur les traces de son passé, va effectuer "Un léger déplacement" et élucider petit à petit les éléments qui lui ont fait mal comme ne pas oser faire le deuil de sa mère morte quand elle était petite, revenir sur un amour de jeunesse qui s'est mal terminé, élucider le mystère du petit garçon de sa belle-mère.
Les pensées d'Hélène vont voyager pendant ces quelques jours avec comme toile de fond un malaise physique mais surtout des éclaircissement nécessaires pour sa sérénité.
Nous la quittons au moment de son embarquement pour New-York.
C'est un roman au style magnifique qui ne demande aucun effort pour rentrer dans l'ambiance quand on apprécie l'auteure.
A plusieurs reprises, je me suis fondue dans le personnage et me suis fait la réflexion : "Et si c'était moi qui devais me replonger soudain dans le lit de mon enfance, dans la maison de mon enfance...
Très beau...
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J'aime de plus en plus l'univers subtil, dense psychologiquement, de Marie Sizun, son écriture tout en délicatesse. Ses personnages fragilisés, en quête d'eux-mêmes, me bouleversent. Coup de coeur pour ce roman, comme l'avait déjà été " Un jour par la forêt."

Ellen, qui approche la soixantaine, vit depuis trente-cinq ans à New-York, où elle tient une petite librairie avec son mari, Norman. Une existence douce, peut-être un peu monotone. Sa fille , à son grand regret, s'éloigne d'elle, la jugeant toujours ailleurs. Elle n'est revenue rapidement en France que pour l'enterrement de son père, trois ans après son départ pour les Etats-Unis.

Mais voilà que sa belle-mère détestée ( la deuxième femme de son père, Ellen a perdu sa maman à huit ans) meurt, elle avait l'usufruit de l'appartement où Ellen a grandi. Elle doit donc entreprendre le voyage jusqu'à Paris pour décider ce qu'elle fera de ce bien qui lui appartient.

Et doucement, Ellen redevient Hélène... Et même la petite Nana. Et aussi Lena, le prénom que lui avait donné son premier amour...

Doucement, comme un léger deplacement, une rupture tendre, le passé va l'envelopper et esquiver le présent . Doucement, les souvenirs vont affluer, pendant qu'elle loge dans l'immeuble de l'enfance. L'image maternelle perdue va se recréer.Les moments occultés, parce que trop douloureux, à nouveau émerger, la compréhension de certains secrets se faire peu à peu. L'apaisement venir...

" Regarder du côté du passé, c'est chercher à entrer dans l'image que le miroir vous renvoie d'une chambre magique: bien plus étrange, plus belle, plus forte que peut l'être la chambre réelle."

Je n'arrive pas, je pense, à restituer la beauté mélancolique, poignante, de ce roman, c'est souvent ainsi pour les livres qui nous touchent fortement, nous emportent dans leurs sillage, nous imprègnent de leurs mots . J'espère au moins vous avoir donné envie de le découvrir, il le mérite.






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Citations et extraits (38) Voir plus Ajouter une citation
Elle rêve. Elle se voit flottant, vieille Ophélie, sur une rivière dont le courant l'emporte au fil de l'eau, très doucement, si doucement. Au-dessus, le ciel, la lente mouvance des nuages. C'est curieux, elle n'éprouve aucune inquiétude, ne se demande pas où elle va, ni pourquoi. Elle ignore depuis quand elle est là, et pour combien de temps. La notion de temps même a disparu.
Elle aime ce voyage immobile et horizontal, ce voyage dont elle ignore tout. Ce léger déplacement qui lui a donné accès à un autre ordre de choses. p 235
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Elisabeth : image insistante de la petite fille tendrement aimée mais devenue étrangère à l'adolescence. Qui est-elle à présent? L'image devient floue. Imprécise. Factice. Elle s'aperçoit qu'elle est incapable de se rappeler exactement les yeux de sa fille. ...
Est-ce parce qu'elle ne la voit plus très souvent que le souvenir s'est à ce point fragilisé?
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p. 125 « Elle n’avait pas répondu. Elle avait été incapable de lui répondre. De lui parler. Aussi silencieuse devant lui qu’elle l’avait été alors devant son père quand il lui avait annoncé ça, cette chose énorme (son remariage avec Mme Zollmacher). C’était comme la répétition d’un échec, l’impossibilité de dire, de communiquer l’essentiel, cet essentiel qui restait là à vous étrangler. Comme si son amour pour son père et celui qu’elle avait eu pour Ivan étaient voués, inexplicablement, au même échec. L’un reprenant l’autre. Le constat d’une demande impossible. C’est tout ça qu’elle découvre aujourd’hui dans une clarté qui lui semble éblouissante. Cette infirmité de la parole. »

p. 246 « Ellen ne le lui dit pas, mais maintenant elle le sait : même les choses tristes, il y a une façon de se les rappeler qui rend heureux. Quand bien même elle ne serait revenue ici que pour apprendre ça, elle n'aurait pas fait le voyage en vain. »

p. 291 « Non, elle ne saura jamais exactement ce qui s’était passé autrefois ; si Stéphane est son frère ou non ; si la jeune femme morte a su ou non la vérité ; si c’est cette vérité qui l’a tuée. Tout ça n’a pas beaucoup d’importance. Ce qui en a, c’est l’amour et la pitié qu’elle ressent pour chacun de ceux qui ont vécu ici, dans cet appartement, où ils ont tous liasse un peu de leur âme. »

« On dirait que les images du passé si étrangement restituées par la mémoire sont plus fortes que celles de la vie présente. Comme si, dans le silence de ces années dormantes, il s'est produit une étrange alchimie. »

« Ce n'est pas la réalité d'autrefois qu'on voit dans le souvenir, même douloureux, mais une réalité plus vraie et plus intense, qui, avec le temps, a pris la couleur de notre âme. Comme un tableau ne doit sa beauté qu'au regard du peintre. »

« On ne peut pas vivre de l'autre côté du miroir. Mais si, par hasard, on a aperçu ce qui s'y passait, peut-être perd-on à jamais le goût du réel. Ce n'était qu'un déplacement de quelques degrés, mais il a pour toujours modifié notre vision des choses. »
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«  Elle rêve . Elle se voit flottant, vieille Ophélie , sur une rivière dont le courant l’emporte au fil de l’eau , très doucement, si doucement. Au- dessus, le ciel , la lente mouvance des nuages. C’est curieux , elle n’éprouve aucune inquiétude , ne se demande pas où elle va, ni pourquoi. Elle ignore depuis quand elle est là, et pour combien de temps. La notion de temps même a disparu. »
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On ne peut pas vivre de l'autre côté du miroir. Mais si, par hasard, on a aperçu ce qui s'y passait, peut-être perd-on à jamais le goût du réel. Ce n'était qu'un déplacement de quelques degrés, mais il a pour toujours modifié notre vision des choses.
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Videos de Marie Sizun (32) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Marie Sizun
Attention !!! Nouvel horaire pour l'émission "Le coup de coeur des libraires" sur les Ondes de Sud Radio. Valérie Expert et Gérard Collard vous donnent rendez-vous chaque samedi à 14h00 pour vous faire découvrir leurs passions du moment ! • Retrouvez leurs dernières sélections de livres ici ! • • • 10, villa Gagliardini de Marie Sizun aux éditions Arléa https://www.lagriffenoire.com/10-villa-gagliardini.html • Odette Froyard en trois façons de Isabelle Monnin aux éditions Gallimard https://www.lagriffenoire.com/odette-froyard-en-trois-facons.html • La femme de ménage de Freida McFadden et Karine Forestier aux éditions J'ai Lu https://www.lagriffenoire.com/la-femme-de-menage-2.html • Traversée du feu de Jean-Philippe Blondel aux éditions Iconoclaste https://www.lagriffenoire.com/traversee-du-feu.html • Accès direct à la plage de Jean-Philippe Blondel aux éditions Pocket 9782266137553 • Café sans filtre de Jean-Philippe Blondel aux éditions Blacklephant https://www.lagriffenoire.com/cafe-sans-filtre-1.html • 06h41 de Jean-Philippe Blondel aux éditions Pocket https://www.lagriffenoire.com/06-h-41.html • Comment j'ai retrouvé Xavier Dupont de Ligonnès de Romain Puértolas aux éditions Albin Michel https://www.lagriffenoire.com/comment-j-ai-retrouve-xavier-dupont-de-ligonnes.html • Dans la ville de Élodie Fiabane aux éditions Flammarion https://www.lagriffenoire.com/dans-la-ville-1.html • le tirailleur inconnu de Éric Revel aux éditions du Lizay • La seconde vie d'Eva Braun de Grégor Péan, Françoise Carrière aux éditions Robert Laffont https://www.lagriffenoire.com/la-seconde-vie-d-eva-braun.html • le Ciel t'attend de Grégor Péan aux éditions Robert Laffont https://www.lagriffenoire.com/le-ciel-t-attend.html • Pascal Thomas, souvenirs en pagaille de Pascal Thomas, Alain Kruger aux éditions Séguier https://www.lagriffenoire.com/pascal-thomas-souvenirs-en-pagaille.html • Jean-Louis veut une mouche de compagnie de Emmanuel Bergounioux et Mayana Itoïz aux éditions Casterman https://www.lagriffenoire.com/jean-louis-veut-une-mouche-de-compagnie.html • Manu et Nono en plein conte de fées de Catharina Valckx aux éditions École des Loisirs https://www.lagriffenoire.com/manu-et-nono-en-plein-conte-de-fees.html • Petit Bonheur de Yue Zhang, Florence Seyvos aux éditions École des Loisirs https://www.lagriffenoire.com/petit-bonheur.html • • • Chinez & découvrez nos livres coups d'coeur dans notre librairie en ligne lagriffenoire.com •
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