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Éric Boury (Traducteur)
EAN : 9782743621865
303 pages
Payot et Rivages (01/02/2011)
3.31/5   8 notes
Résumé :

En un lieu non précisé – on imagine que c’est en Islande, à moins qu’il ne s’agisse d’un de ces non-lieux qu’on rencontre dans certains textes de théâtre moderne – un narrateur raconte à son amie l’histoire de son père, un Juif allemand, échappé d’un camp de concentration et rattrapé par deux individus dont on ignore la qualité et les motivations, mais qui souhaitent manifestement découvrir un secret dont ils le croient détenteur.

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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Une histoire à tiroirs comme le bazar du propriétaire qui est monté dans un train...les camps ne sont pas loin.
Une histoire à nichoirs desquels surgissent des mots qui se déploient comme les ailes de l'oiseau, et celles de Gabriel.
Un conte étonnant, encore une fois, où se côtoient réalisme et imaginaire, poésie et fantastique, humour et compassion, joie et tristesse...
Plusieurs portent s'ouvrent , et pas seulement celle de la chambre 23 de la pension Vrieslander, "la cabine des pasteurs", où naîtra l'amour entre une jeune fille, Marie-Sophie, et un "malheureux", "L" (nommé à la fin du livre) dont l'union génèrera la création, la mise au monde du narrateur.
Ce narrateur souffle l'histoire à son auditrice dès les premières pages.
Il installe le décor comme un enfant le fait avec sa maison de poupées ainsi il surplombe les scènes à venir avec sa galerie de personnages.
Un conte, avec en toile de fond la guerre, qui laisse, je crois, une grande liberté au lecteur.
Un récit en plusieurs dimensions, comme un pop-up cérébral.
Des espaces-temps dilatés ou comprimés.
J'ai pris beaucoup de plaisir à la lecture de cette oeuvre de Sjon , je pense qu'il n'est pas nécessaire pour rentrer dans son ou ses univers de posséder des références particulières (historiques, bibliques...) pour y trouver son compte (conte).
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Pas de doute, Sjon a un style bien personnel. le noir de son encre plâne comme une menace sur la légèreté de sa plume. En effet, même au moment de ses envolées quasi lyriques, on sent que la violence et le crime ne sont pas loin...

Côté histoire, comme dans "Sur la paupière de mon père", Sjon reprend l'histoire du Golem pour la transporter dans une autre époque, au sein d'un petit village en Allemagne qui constitue un espace clôt au sein duquel l'hôtel où se déroule l'action est encore plus confiné. Alors que dire du petit cabinet sans fenêtre où venait s'encanailler la bourgeoisie locale caché au sein de ce même hôtel qui fut autrefois une maison de passe ?

C'est là que les deux principaux personnages passent leurs journées. Une des originalités de l'ouvre tient au fait que c'est justement le Golem qui en est le narrateur.

Ce roman, est un terreau pour la réflexion, notamment concernant les passages où intervient l'archange Michel. Dans l'oeuvre, les éléments divins semblent plus réagir par rapport aux évènements créés par les hommes qu'être les véritables créateurs de ces évènements. Ainsi, l'archange s'apprête-t-il à sonner les trompettes de l'Apocalypse en réaction au viol, aux violences et peut être au fait que l'homme crée la vie à partir d'une motte d'argile, ce pouvoir étant finalement quasi divin ? Au total, on assiste un peu à la déchéance de cet archange quand il se découvre femme. Pourtant Marie-Sophie occupe finalement la place centrale dans la création de la vie autour du Golem puisque Löwe prend possession de son corps pour façonner celui du Golem. On a là un rapport ambigu à la féminité...

La style de Sjon se caractérise aussi par l'histoite dans l'histoire et par les anecdotes loufoques qui émaillent son oeuvre.

Au total, le ton et le syle de cette oeuvre sont assez ambigus et je suis bien en peine de dire si j'ai aimé ou pas....
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Je venais de lire Sur la paupière de mon père. Et en lisant en diagonale la quatrième de couverture de de tes yeux, tu me vis, j'ai pensé que vraiment cet auteur était obsédé par les homoncules ! En fait il s'agit de la première partie d'une histoire que j'ai donc lue à rebours. On prend connaissance des événements qui précédent la "fabrication" du narrateur (l'homoncule).
Ce roman est plein d'humour avec sa galerie de personnages burlesques même si le propos est parfois grave ou lyrique. J'ai mieux compris les incursions de mythologie : l'histoire du poussin ou celle des anges qui m'avaient parues si incongrues ont trouvé leur place dans la trame du récit.
Là encore j'ai aimé que le narrateur s'adresse à son amie, qu'elle mette même son grain de sel en racontant elle aussi quelque chose. Ça m'a rappelé les contes scandinaves que je lisais enfant : ils étaient introduits par un dialogue entre l'eider et le cormoran qui étaient les narrateurs.
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Bon... que dire ?
Je me suis ennuyée à la lecture de ce livre.
Je l'ai quand même achevé, je ne sais pas trop pourquoi.
J'imagine que beaucoup de références culturelles me sont passées au-dessus de la tête.
Il y a eu des passages agréables, mais le côté burlesque, rabelaisien, l'absurde et la farce permanente me laissent de marbre, voire me rebutent.
Le mythe du golem revisité...
J'ai trouvé que ça manquait de chaleur et de poésie.
Voilà...
On ne peut pas tout aimer.
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C'est le livre le plus étrange que j'ai jamais lu. Trop absurde, trop exagéré. Cependant, la plume de l'auteur est légère et talentueuse. J'ai beaucoup mieux aimé son livre "Le moindre des mondes".

Ce livre plaira plutôt aux amateurs de F. Kafka et du surréalisme en littérature.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Marie-Sophie compta mentalement jusqu'à trois, serra le rouleau à pâtisserie entre ses doigts, ouvrit la porte et éclata de rire: en travers du sol de la remise était allongé un homme décharné vêtu d'un manteau en guenilles; à ses pieds, il portait quelque chose qui ressemblait vaguement à des chaussures. Evidemment, ce n'était pas l'air de vagabond qu'avait cet individu qui avait déclenché l'hilarité de la jeune fille, mais le fait qu'il avait entraîné dans sa chute toute une enfilade de saucisses qui s'étaient enroulées autour de sa tête en formant comme une couronne. A gauche, sur sa poitrine, un concombre lui servait de sceptre.
Il tenait une boîte à chapeau, c'était mon père.
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C'était la nuit, Gabriel était campé, jambes écartées, surplombant l'Europe; son corps emplumé était figé dans une pose ridicule: son pied droit reposait sur les glaciers du Groenland et le gauche sur le haut plateau persique, il tenait fermement son aube entre ses jambes et sa trompette dépassait, inconvenante, de sa main. Il avait rejeté sa tête argentée en arrière dans les profondeurs de l'univers et mis ses lèvres en cul-de-poule, comme une vieille fille.
Perdus dans les rêves, les yeux tremblant sous ses paupières constituaient l'unique signe qu'il était vivant.
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Marie-Sophie se relève du tas de cendres accumulées au pied de la porte: la température est retombée dans la cabine des pasteurs, mais la fumée de son corps plane encore dans l'air après l'incendie.
Elle ouvre la fenêtre aveugle et le voile vaporeux est aspiré par la fraîcheur de la nuit parisienne peinte en trompe l'oeil. Sur l'autre rive de la Seine, un jeune homme adossé à un lampadaire tente d'allumer une cigarette.
C'est Karl.
Elle lui arrache le visage, gratte la peinture avec l'ongle de son index jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien que la toile brune.
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Tout à coup, les choses se précipitèrent.
Le gamin des rues siffla à l'intention des autres pickpockets présents dans le jardin, ces derniers murmurèrent la nouvelle à l'oreille des cambrioleurs qui parlèrent aux prostituées qui en touchèrent un mot à leurs souteneurs qui contactèrent les usuriers qui transmirent le message au patron des casinos qui téléphona au directeur de la banque centrale qui interrompit sa réunion avec le ministre des Finances pour aller rencontrer celui dont les communistes affirmaient qu'il possédait l'Allemagne.
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Marie-Sophie se retrouva seule: dans la chambre vingt-trois. Au premier étage de la pension Vrieslander. Dans la petite ville de Kükenstadt. A l'embouchure de la rivière Saxe. Dans la province de Basse-Saxe. Seule avec un homme à moitié dévêtu. Une heure plus tôt, elle s'était apprêtée à l'assommer d'un coup de rouleau à pâtisserie et, maintenant, elle devait le soigner: dans le monde, la guerre faisait rage.
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