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Éric Boury (Traducteur)
EAN : 9782743618629
Payot et Rivages (15/10/2008)
3.45/5   20 notes
Résumé :

Fuyant l'Allemagne hitlérienne, Léo Löwe se retrouve à bord du paquebot Godafoss en route pour l'Islande. Dans la boîte à chapeau qu'il conserve précieusement sommeille un petit garçon d'argile qu'il espère éveiller à la vie. Afin d'y parvenir, Léo doit réussir toute une série d'épreuves : apprendre l'islandais, traire chaque jour une chèvre pour baigner l'enfant, demander la ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Sjón est un poète. Il en a les visions - c'est le sens de son pseudo -, il en a le style, il en a les ailes, celles qui permettent de passer sans s'arrêter au-dessus des frontières, celles qui abolissent les distances.
Pas de distance, non, de la chronique sociale au récit mythique, du merveilleux à l'histoire. Pas de frontières au sein d'un récit qui rassemble, dans le cadre réaliste et magique de l'Islande, un loup-garou, des fantômes, des francs-maçons, un berseker poussé par une piaillante voix intérieure, un boxeur théologien, un réseau de philatélistes aux allures de mafia locale - et un Juif rescapé des camps, qui a placé dans un golem tous ses espoirs de paternité, et doit pour réaliser son rêve accomplir sa quête alchimique, et sa propre et singulière chasse au trésor.

Ce roman, c'est l'Islande, concrètement décrite, ressentie à travers l'esprit et via le quotidien de ses habitants, et c'est un autre monde, peuplé de toute une galerie de personnages jamais très loin de leurs racines légendaires, dans lesquelles ils puisent leurs traits les plus loufoques, les plus colorés, lumineux ou sombres.

Et si tout cela peut sembler décousu au lecteur, il suffit pourtant de se laisser porter par la voix du conteur qui sait la trame tissée, se laisser guider par le plaisir tout simple et essentiel de s'entendre raconter de belles et bonnes histoires. Et le sens doucement descend sur nous alors qu'on a cessé de le guetter pour mieux se couler dans l'enchantement du récit.
Et on referme le livre avec un sourire heureux.
Et tout est bien.
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J'aime le monde de la littérature scandinave car il est dépaysant et dévoile un monde imaginaire qui me plait. Ces derniers temps, j'ai beaucoup aimé deux romans Islandais « Entre ciel et terre » et « Rosa Candida ».

Aussi ce nouveau roman Islandais m'avait attiré à la bibliothèque. J'avoue que sa lecture m'a interloquée mais je n'ai pas été transportée comme par les deux que je viens de citer. Pourtant il est définitivement Scandinave dans le sens où il n'a ni queue, ni tête et beaucoup d'imagination.

C'est une critique rédigée en 2011, je me demande si j'aurais la même lecture 10 ans après

Résumer ce livre me parait difficile, voire impossible. Cela commence comme la narration du début non pas du monde mais de l'Islande ; il y est question de géant destructeur, de coq, de folie… Ensuite alterne le récit d'un homme (un juif déporté) qui arrive en Islande et qui fait tout pour s'intégrer dans cette société. Cet homme va rencontrer des personnages très atypiques : un russe, doté d'un membre très différent ; un Noir, espion ; des jumeaux nazis. Cet homme a un secret ; il est chargé d'un enfant qu'il doit mettre au monde grâce à l'alchimie.

Il y a des odeurs de saga scandinave. Je ne suis pas sure d'avoir percé tous les mystères de ce livre. En tout cas, il est très différent de ce que j'ai l'habitude de lire et bien plus déjanté encore que les Paasilina et Murakami que je connais. En tout cas contrairement aux deux autres auteurs Islandais que j'ai découvert et mentionné au début de cette noté, je n'ai pas envie particulièrement de lire un nouveau livre de Sjon

1ère phrase
"Il était une fois un berserkur, aussi appelé guerrier fauve, de si méchante nature qu'il ne supportait nulle créature vivant aux alentours."
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Le mot conte me vient à l'esprit en refermant ce livre. Les créatures fantastiques comme les événements surnaturels semblent tellement "naturels" que c'est comme dans un conte, ils font simplement partie du monde.
L'histoire coule en douceur à l'image du personnage central Léo Lowe qui est d'un calme apparent inébranlable. Autour de lui gravitent de drôles d'individus "normaux" tous plus improbables les uns que les autres.
Il y a quelques incrustations de récits mythologiques dont je n'ai pas toujours saisi le lien avec l'histoire, peut-être est-ce pour développer le thème de la naissance, de la filiation...
La quatrième de couverture bien que collant aux événements relatés dans le roman donne l'impression qu'on va lire une histoire abracadabrante alors qu'en fait le tout est assez apaisant et plein d'humour. J'ai particulièrement apprécié les moments où le narrateur se raconte entrain de lire des extraits de ce qu'il est en train d'écrire, à sa femme.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
La mer est démontée.
Le paquebot Godafoss est ballotté quelque part entre les profondes vallées de l'océan et les ultimes limites de l'univers. Le corps du bateau n'est rien qu' une limace noire luisante qui se recroqueville sur elle-même quand la vague se dresse et s'enroule face à elle tel un oiseau de proie bleu nuit. Disons qu'il s'agit d'un bateau tout à fait banal à l'échelle mondiale, mais que le peuple méritant à peine le nom de nation qui l'a placé sur les eaux terrifiantes des océans voit en lui un gigantesque vaisseau.
Et nous souscrirons sans doute à l'idée puérile qu'un peu de laque marine associée à un nom majestueux suffit à transformer un chalutier en l'une des grandes villes de ce monde - il doit bien avoir du vrai dans cette illusion.
Le bateau est insubmersible.
Il apparaît maintenant au sommet de la vague.Projeté en avant , il s'attarde un moment sur la crête, tout prêt à se précipiter dans la gueule de l'océan qui l'attend en contrebas, verdâtre et avide. Et juste au moment où nous avons l'impression que l'événement va se produire - précipitant du m^me coup la fin de cette histoire- la vague se dérobe sous le bateau qui, au lieu de la franchir, reste suspendu en l'air, à l'endroit où il y avait de l'eau l'instant d'avant.
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Ils s'étaient rencontrés en pleine nuit. Léo ne trouvait pas le sommeil comme c'était souvent le cas quand l'usine de farine de poisson des environs tournait à plein régime et qu'un voile de guano recouvrait la ville. Les gens d'ici appellent cette puanteur "l'odeur de l'argent" et dorment comme des millionnaires, alors que des individus comme Léo ne parviennent pas à fermer l'oeil. Et bien que l'odeur de chair et de graisse brûlée soit plus forte au grand air que dans son petit appartement en sous-sol, il lui semblait tout de même préférable d'être en un lieu où il pouvait éloigner de sa pensée les affreuses histoires qu'elle lui rappelait.
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Il parle sans notes, les mots poussent sur sa langue comme autant de renoncules des glaciers sur les cimes. Il n'est pas bien haut de taille; du reste les grands hommes sont toujours plus petits que leurs pensées.
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Dans l'arrière-cour de la haute maison de bois située au numéro huit de la rue Ingolfsstraeti, la petite chèvre rumine, enveloppée de ce que le monde a de plus beau à offrir: un soir de printemps à Reykjavik.
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Puis il leva les yeux, d'un air aussi étonné et stupide que ceux auxquels il ne reste plus rien dans la vie que ces trois questions : qui suis-je ? D'où viens-je ? Où vais-je ? sachant que les réponses se trouvent dans l'existence qu'ils ont menée jusqu'à l'heure fatale qui, en plus de les avoir conduits à ces interrogations, les ont en même temps privés de tout souvenir.
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Vidéo de  Sjón
Le coup de c?ur de la librairie le Détour, Granville, pour cette 26e édition du festival Les Boréales est Sjón. Présentation par : Fanny Hequet Réalisation : Fabrice Touyon Graphisme : le Klub
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