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sur 293 notes
Bien des questions se posent à la découverte du cadavre d'une femme dénudée dans un canal près de Motala, petite ville suédoise. On ne sait pas comment elle est arrivée là.
Il faudra de la patience à l'inspecteur Beck pour découvrir le nom et l'identité de la victime. Les recherches se font à l'époque par courrier et par téléphone fixe. Nous sommes dans les années 60.
C'est brut et sans fioriture, la temporalité est étirée au maximum. Pendant des mois il ne se passe rien. Et pourtant ça fonctionne car au final c'est hyper réaliste, les flics font le job. Des semaines pour explorer une piste, des impasses, des avancées. Un vrai travail d'enquête, un jeu de patience. Les dialogues sont brefs, pas de grande envolée lyrique, pas de flic torturé. Juste un quotidien cru presque clinique et austère. Mais on se laisse prendre, le charme opère.
On s'attache à Beck, un flic qui n'a rien d'exceptionnel, c'est un homme de devoir qui lutte en permanence contre la lenteur, la monotonie et la lassitude face à l'impuissance due aux manques de moyens d'investigation.

« Roseanna » est un polar original et attachant, sans violence dont tout l'attrait réside dans la lenteur que prend l'enquête, sans que cela soit source d'ennui pour le lecteur, bien au contraire.
Une belle découverte.


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Il est vrai qu'en quelques dizaines d'années j'ai eu l'occasion de lire quelques centaines de romans policiers. Cependant je dois avouer que je n'avais jamais entendu parler du duo Sjöwall et Walhöö.
C'est un libraire m'a fait découvrir « Roseanna » Et là, je suis entré dans un univers très particulier.

Motala, une petite ville de Suède, une écluse, des canaux, un bassin dans lequel on va retrouver le cadavre d'une jeune fille nue, qui a été violée.
Aucun indice ne permet de l'identifier, encore moins de remonter son histoire. La police locale est un peu débordée.
L'inspecteur Martin Beck de Stockholm, en charge de l'enquête, va effectuer un travail de fourmi avec l'équipe locale et un correspondant aux Etats Unis pour essayer d'identifier la victime, son meurtrier et tenter de résoudre cette énigme.

Le récit se déroule au rythme de l'enquête, c'est-à-dire lentement. Il y a un côté Maigret dans ce roman, aussi bien dans l'ambiance, les paysages que dans le caractère des personnages. Personnages qui sont attachants, livrés avec leurs propres problèmes, y-compris familiaux.

Le style est particulier : des phrases courtes avec beaucoup de dialogues. On est vraiment dans le détail à chaque scène, et on ne s'en rend pas forcément compte, tant l'écriture est fluide.

J'ai appris que ce volume faisait partie d'une série de dix volumes. Je pense qu'il y aura donc d'autres rendez-vous entre ces auteurs et moi.
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Après une série de déconvenues littéraires, il est parfois nécessaire de retourner vers les fondamentaux pour se ressourcer et trouver à nouveau du plaisir dans la lecture. Il n'en va pas autrement dans le domaine du polar et du roman noir. Cela faisait déjà quelques temps que je lorgnais du côté de Rivages, la salutaire réédition de la série des enquêtes de Martin Beck. Tout comme Giorgio Scerbanenco, j'avais découvert cette série dans la collection 10/18 à la fin des années 80 alors que la déferlante de polars nordiques n'en était qu'à un stade de douce utopie. A cette époque on lisait du polar made in USA, du néo polar français et du thriller britannique, car les auteurs des autres pays étaient essentiellement édités dans des collections de poches aux tirages des plus confidentielles.

Le couple que formaient à la vie Per Wahloo et Maj Sjowall s'est employé durant une décennie à dénoncer le modèle idyllique de cet état providence qu'était la Suède. C'est derrière ce vernis que l'on découvre les revers d'un modèle social qui s'apprête déjà à voler en éclat sous la pression d'un libéralisme économique en devenir. La série de Martin Beck comporte dix volumes qui ont été écrits entre 1965 et 1975 et qui s'arrête avec le décès de Per Wahloo. La plupart des critiques et bloggeurs s'accordent pour dire que le Roman d'un Crime (c'est ainsi que l'on dénomme la série Martin Beck) est une série qui frise la perfection et c'est sur le fait de savoir parmi les 10 ouvrages lequel est le meilleur que vous trouverez de nombreuses dissensions.

En ce qui me concerne, j'ai une préférence particulière pour Roseanna, premier roman de la série, parce que leurs auteurs ont su mettre en relief la lenteur d'une enquête policière et son côté parfois fastidieux sans que l'on en éprouve le moindre ennui, ce qui est une gageure qu'ils ont sut relever avec un talent qui frise le génie. Martin Beck, enquêteur de la police criminelle de Stockholm est appelé à renforcer les policiers de la ville de Motola qui ont découvert le corps dénudé d'une jeune femme dans un canal tout proche. Il faudra toute la détermination et la patience d'un enquêteur entêté pour parvenir à identifier la jeune femme décédée ainsi que son bourreau.

Vous l'aurez compris Roseanna ne s'appréhende pas comme un thriller trépident. C'est un ouvrage qui prend son temps et qui s'installe doucement pour dérouler son intrigue. Vous découvrirez les différents personnages qui résonneront de manière plus ou moins importante au fil des dix enquêtes auquel Martin Beck devra faire face. le personnage principal est un homme somme toute ordinaire doté d'une conscience professionnelle qui en fait quelqu'un d'un peu à part. Cet acharnement au travail lui coutera très probablement son mariage qui s'étiole au fil des enquêtes qu'il mènera durant toute la décennie.

De par son côté ordinaire, Martin Beck n'est pas sans rappeler le commissaire Maigret par son côté fermé et bougon, même si on lui découvre beaucoup plus de vulnérabilité que chez son illustre prédécesseur. Chacun des ouvrages édités chez Rivages est préfacé d'un grand nom du polar, car Martin Beck et son équipe sont les précurseurs du police procédural qui a inspiré entre autre Henning Mankell qui préface d'ailleurs Roseanna, Ed Mac Bain et John Harvey pour ne citer que les meilleurs.

Ces hommages appuyés ne font que renforcer la certitude que les années n'ont en rien altéré la qualité de ces superbes polars qui parviennent encore à refléter les affres d'une époque qui ne saurait être révolue parce que le roman policier tout comme le roman noir sont, comme je le martèle depuis toujours, le reflet de notre espace et de notre temps.
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Motala, une petite ville de province non loin de Stockholm.....c'est là que l'on a repêché le corps d'une jeune femme morte étranglée après avoir été violée. Après plus de deux mois sans information sur l'identité de la victime, l'enquête rebondit enfin, il s'agit une jeune américaine Roseanna venue en touriste, embarquée dans une croisière fluviale. Pour l'inspecteur Martin Beck c'est déjà un soulagement, il va pouvoir en liaison avec l'équipe américaine et celle de Motala, mettre tout en oeuvre et s'appuyer sur ses deux plus proches collaborateurs Melander et Kollberg. A force de patience et réflexion, l'enquête va permettre évidemment de résoudre le meurtre de la jeune femme.

Une première prise de contact avec l'inspecteur de Stockholm Martin Beck, héros récurrent de dix volumes d'une oeuvre plus vaste "le roman d'un crime", écrit à quatre mains par le couple Maj Sjöwall et Per Wahlöö qui peut se lire comme autant d'enquêtes policières mais qui offre également un deuxième niveau de lecture m'a-t-on dit, à savoir une analyse de la société suédoise, ou plutôt son fameux modèle suédois, envié par tous mais qui apparemment au fil des opus va se craqueler et ne plus paraître aussi lisse.....
C'est donc avec ces deux lectures en tête que j'amorce la lecture de ce cycle........Ce premier roman installe les personnages : Martin Beck et son équipe sont bien campés, le rythme est lent, ce qui permet de bien poser le contexte et l'enchaînement du raisonnement du flic et le climat de la Suède qui va probablement être un personnage à part entière ....
Une lecture de bon augure.
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J'ai beaucoup apprécié ma lecture. Difficile de dire pourquoi.
Ou plutôt, si. J'aime me laisser porter par une histoire, qu'on m'explique tout et qu'il y ai une vraie fin. Je veux que le chemin qu'on me fait prendre ne soit pas ennuyeux, qu'il se passe des choses. J'ai retrouvé çà dans Roseanna, même si le suspense n'est pas haletant, ni l'action à chaque page, il n'y a pas pas un instant où j'ai voulu lâcher.
C'est tellement bien écrit que je ne me suis pas ennuyée un seul instant, même si l'enquête s'enlise et n'avance pas.
Les auteurs ont réussi à rendre les personnages tous très attachants, même Kafka, le policier américain qui n'apparait qu'au travers des appels et des courriers qu'il échange avec Martin Beck, à une vraie existence dans l'histoire. Quand à Beck, on le suit dans son enquête, sa ténacité à résoudre le mystère, sa volonté de se sauver de son mariage où il ne reconnait plus celle qu'il a épousé.
Bref, j'ai envie de continuer la série.
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Policier suédois écrit dans les années 60... j'avais un peu peur mais ce polar se lit très bien et cette intrigue policière qui prend tout son temps est très bien construite . C'est reposant de suivre une enquête policière sans violence gratuite, sans coup de feu et surtout sans nouvelle technologie. Tellement reposant que je me suis un peu ennuyée par moment. Heureusement, la fin a été à la hauteur de mes attentes.
Pour mon grand plaisir, l'enquêteur Martin Beck m'a beaucoup fait penser au commissaire Maigret crée par Simenon.
Pour étoffer mon avis sur l'auteur, je lirai une autre enquête de Maj Sjöwall.
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Le cadavre dénudé d'une jeune femme est retrouvé dans un canal à proximité d'une petite ville très calme de la Suède. Inconnue de tous, méconnaissable en raison de séjour dans l'eau, les autorités locales vont appel à Martin Beck, un as de la Criminelle de Stockholm.
C'est avec cette enquête que commencent les aventures du flic imaginé par les parents du nouveau polar du Nord. Taciturne voir bourru, addict au boulot au détriment de sa vie familiale, Beck possède les 3 qualités essentielles à un fin limier : têtu, logique et doté d'un calme olympien. Si le rythme est un peu en dessous des Mankell, Nesbo et consorts, ce polar vaut par son personnage particulièrement attachant et la représentation de la Suède des années 1960.
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Dans des essais sur le roman policier, dans des documentaires, j'avais entendu parlé de Maj SJÖWALL & Per WAHLÖÖ, comme les auteurs initiaux de ce qui devint les polars nordiques. Pionniers du genre dans les années 60,

Avec ce premier roman d'une série de dix, on fait la connaissance de Martin Beck, inspecteur principal de la police nationale affecté au bureau des homicides, appelé en qualité d'expert de Stockholm pour enquêter sur la mort d'une inconnue retrouvée dénudée dans un canal. 

Ce roman se passe au début des années 60, à une époque où il n'y avait pas de police scientifique ni d'exploitation de traces ADN,un e époque où il fallait patienter pour obtenir une communication téléphonique internationale et où les documents étaient transmis par courrier ... 

Dans un roman plus lent, moins trépidant que ses descendants actuels, on découvre une peinture de la société suédoise qui n'est pas sans rappeler le Paris de Maigret, décrit par Georges Simenon à la même époque ....

Des personnages attachants, une enquête bien décrite, des descriptions de Stockholm qui m'ont donné envie d'y revenir ... Bref, un roman qui m'a bien plu .... je vais essayer de dénicher les suivants ... 
Lien : http://les.lectures.de.bill...
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La Feuille Volante n°1044– Mai 2016
ROSEANNA – Maj SLÖWALL – Per WAHLÖÖ – PAYOT ET RIVAGES.
Traduit de l'anglais par Michel Deutsh.
Nous sommes en Suède, dans la petite ville de Motala où le corps d'une femme inconnue, dénudée et violée a été retrouvé dans le chenal de l'écluse qui donne accès au lac. L'inspecteur principal Martin Beck de la criminelle de Stockholm est dépêché sur les lieux pour épauler l'équipe locale. Il a beau être un bon flic, les indices dans cette affaire ne sont pas légion et les investigations patinent complètement au début, au grand dam de la presse et sur le thème bien connu de « Que fait la police ? » Il y a en effet de quoi s'inquiéter car ce n'est quand même pas tous les jours que la quiétude de cette petite cité est ainsi troublée. du temps passe sans beaucoup d'informations au sujet du cadavre et ce malgré les investigations qui partent dans tous les sens, d'autant qu'il finit par être évident que cette femme s'appelait Roseanna Mc Graw… et venait du centre des États-Unis. Et tout cela grâce aux recherches d'un inspecteur américain dont le rapport révèle la personnalité contradictoire de cette femme. Quant aux enquêteurs suédois, ils piétinent toujours mais leurs vaines filatures et leurs errements infructueux n'ont d'égal que l'intuition et les certitudes parfois surréalistes de Martin Beck [ Je ne suis pas spécialiste des enquêtes judiciaires, des procédures suédoises, mais il m'a semblé que les questions posées par les enquêteurs, notamment dans le domaine de l'intime, étaient limite et n'apportaient rien à la manifestation de la vérité]. Dès lors, ce dernier qui refuse de se laisser abuser par les apparences, suit une idée qu'il est le seul à avoir, poursuit la traque, hasardeuse et solitaire, d'un suspect même si cette dernière s'accompagne de méthodes originales et inattendues, un peu en marge des procédures traditionnelles. Pour lui, qui est avant tout « têtu », l'efficacité et les résultats priment, même si sa hiérarchie se montre un peu frileuse, mais, après tout, il n'y a pas autre chose. Personnellement, j'aime bien le personnage de Beck, un peu bourru, taciturne et amoureux de son travail jusque y sacrifier sa vie de famille.
Ce roman se lit bien et a consisté pour moi en une agréable découverte même si le suspense se conjugue avec une certaine lenteur dans dans son déroulement. Cet ouvrage, sous-titré « Le roman d'un crime » n'est pas récent puisque sa première publication remonte à 1965, paru en France à partir de 1970, mais j'ai déjà dit dans cette chronique que, à mes yeux, la valeur d'un livre ne réside pas dans sa seule nouveauté. Les deux auteurs ont crée le personnage de Martin Beck, décliné ensuite dans une dizaine de romans. Les auteurs ont la particularité d'avoir été mariés, Per (1926-1975), ancien journaliste s'était signalé, à partir des années 50, par l'écriture de romans de politique-fiction, Maj (née en 1935) était pour sa part éditrice. Ils créèrent ensemble, à partir de 1965, des romans-policiers qui s'inscrivent dans la société suédoise de cette époque. Cette série a été interrompue à la suite de la mort de Per et ont fait l'objet d'adaptation cinématographiques.

© Hervé GAUTIER – Mai 2016. [http://hervegautier.e-monsite.com ]
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Milieu des années 1960 en Suède, le corps d'une inconnue assassinée est retrouvé après le dragage d'un canal. La police locale bien vite dépassėe par les évènements confie bientôt l'affaire à la brigade criminelle. L'inspecteur Martin Beck commence alors une longue enquête en étroite collaboration avec avec un policier local. Les pistes sont peu nombreuses mais le policier se révèle un professionnel méticuleux et tenace qui ira jusqu'au bout pour retrouver l'assassin.
Première enquête de l'inspecteur Beck, c'est un homme ordinaire, marié et père de famille, à la santé fragile.
Je suis curieuse de découvrir les autres romans de la série.
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