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Les enquêtes de Martin Beck tome 2 sur 10

Michel Deutsch (Traducteur)Val McDermid (Préfacier, etc.)
EAN : 9782743618056
269 pages
Payot et Rivages (13/03/2008)
3.74/5   139 notes
Résumé :
Le reporter suédois Alf Matsson a disparu en Hongrie. Le magazine qui l’emploie a bien l’intention d’exploiter le scoop, mais le ministère des Affaires étrangères, qui ne veut pas d’histoires avec le bloc de l’Est, ne l’entend pas de cette oreille. Pour le retrouver sans faire de vagues, Martin Beck est envoyé d’urgence en Hongrie. Malgré toute sa ténacité, son enquête bute très vite sur des obstacles infranchissables, chacune de ses avancées rendant le mystère de p... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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Des vacances interrompues dès le premier jour pour l'enquêteur Martin Beck. Une enquête qui débute à Budapest à la recherche d'un journaliste disparu. C'est le Ministère des Affaires étrangères, de façon officieuse, qui mandate Martin Beck pour cette disparition inquiétante.
Ce deuxième opus d'une série de dix est préfacée par Val McDermid.
C'est avec plaisir que j'ai retrouvé Martin Beck dont la troisième aventure m'attend dans ma PAL.
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Derrière l‘opulence d'un pays de cocagne régit par cet état-providence qui fait l'admiration de tous, la Suède devient le théâtre d'une série policière composée de dix romans mettant en scène Martin Beck, un policier placide dont les enquêtes mettent à mal ce fameux modèle suédois qui serait dépourvu d'inégalité sociale. Grattant la surface de ce tableau idyllique, l'ensemble des romans, rédigés entre 1965 et 1975 par Maj Sjöwall et Per Wahlöö, restent étonnamment modernes en dépit de l'absence de téléphones portables, d'ordinateurs et de prélèvements scientifiques. Il faut dire que sur la base de récits de procédural police assez lents, les deux auteurs abordent des thématiques sociales fondamentales qui restent toujours d'actualité à l'instar de Roseanna, premier roman de la série qui, au-delà de l'enquête sur sa disparition, évoquait la place de cette jeune femme émancipée et indépendante évoluant dans un monde machiste (on est en 1965) ne pouvant tolérer une certaine décomplexion qu'elle affiche notamment pour tout ce qui a trait à la sexualité. On découvre ainsi une enquête évoluant de manière incertaine sur plusieurs mois tant les indices sont peu nombreux alors que l'on fait la connaissance de policiers aux profils ordinaires dont fait partie Martin Beck. Second épisode de la série, L'Homme Qui Partit En Fumée a la particularité de se dérouler en grande partie au-delà du Rideau de fer, en Hongrie où le policier va parcourir les rues de Budapest à la recherche d'un journaliste disparu.

Alors que la chaleur du mois d'août déferle sur Stockholm, Martin Beck rejoint sa famille sur une île de l'archipel en comptant bien profiter de ses vacances. Mais dès le lendemain, l'inspecteur doit retourner à la capitale pour une affaire urgente qui implique le ministère des affaires étrangères. En effet, le reporter suédois Alf Matsson a disparu en Hongrie alors qu'il effectuait un reportage pour le compte d'un magazine suédois qui a bien l'intention d'exploiter cette disparition en flairant un scoop. Mais pour les autorités, il n'est pas question d'avoir un incident avec un pays du bloc de l'est. Martin Beck doit donc se rendre à Budapest pour faire la lumière sur cette étrange disparition. Mais l'enquête s'avère difficile et à chaque nouvelle avancée, un obstacle infranchissable se dresse devant lui alors qu'il doit composer avec la police locale qui semble suivre chacun de ses pas. Qu'est-il advenu de ce journaliste dont on reste sans nouvelle ?

L'homme Qui Partit En Fumée débute sur une scène de crime décrite par le menu détail avant de se rendre compte qu'il s'agit d'une photo que Martin Beck examine dans son bureau tandis que l'auteur du meurtre passe aux aveux dans une salle d'interrogatoire voisine. Un prologue d'autant plus surprenant qu'il s'enchaine sur quelques scènes estivales ordinaires où l'on suit le policier dans son quotidien tandis qu'il rejoint femme et enfants qui séjournent sur une île de l'archipel, dans une villa qu'il a louée pour les vacances. C'est une des particularités du cycle des romans de Maj Sjöwall et Per Wahlöö où le couple s'ingénie à mettre en exergue cette dichotomie entre la vie quotidienne et le déroulement du crime qui perturbe ce déroulement ordinaire. Bien loin d'être un prétexte, ledit crime s'inscrit dans le dysfonctionnement d'un modèle social-démocrate qui s'effrite en laissant entrevoir les carences des différentes strates sociales qui composent le pays. Avec L'Homme Qui Partit En Fumée, un titre qui n'aura jamais aussi bien convenu à l'intrigue que ce soit au propre tout comme au figuré, les deux auteurs se focalisent sur le milieu journalistique et sur les relations qu'entretiennent la Suède et la Hongrie se situant à l'époque derrière le Rideau de fer qui apparaît comme bien moins hermétique qu'il n'y paraît avec tout de même une police omniprésente s'employant à surveiller la diaspora des touristes qui se rendent notamment à Budapest. C'est d'ailleurs tout autour de cette surveillance que l'enjeu de l'intrigue fonctionne en se demandant ce qu'il a pu advenir d'Alf Matsson, un journaliste qui se révèle assez détestable avec cette propension à consommer de l'alcool plus que de raison et qui devient au fil de l'intrigue une victime pour laquelle on éprouve assez peu d'empathie. Comme pour Roseanna, Martin Beck se heurte aux aléas d'une enquête incertaine dont nous ne sommes pas sûr qu'elle puisse aboutir. A nouveau plongé dans le quotidien banal mais cette fois-ci d'une capitale d'un pays du bloc de l'est, on suit donc les pérégrinations d'un policier isolé qui goûte tout de même aux plaisirs touristiques que peut lui offrir la ville et notamment les bords du Danube jusqu'à une agression qui va faire basculer le déroulement de l'enquête. Des investigations d'autant plus incertaines qu'elles s'effectuent dans un climat de paranoïa assez inquiétant avec cette sensation permanente qu'a le policier d'être pris en filature sans savoir s'il s'agit de la police ou d'autres individus aux intentions hostiles. En ce qui concerne le milieu journalistique, il faut bien avouer que la profession est dépeinte sous un jour peu flatteur avec des journalistes qui s'adonnent davantage à la boisson qu'à leur métier et une rédaction qui semble plus soucieuse de réaliser un scoop que de savoir ce qu'il est advenu de son collaborateur. Un portrait de la corporation peu élogieux donc, ceci d'autant plus si l'on prend en considération le fait que Per Wahlöö a exercé le métier durant plusieurs années avant d'entamer sa carrière d'écrivain.

Second volume du cycle du "Roman d'un crime", L'Homme Qui Partit En Fumée révèle toute la virtuosité d'un couple d'auteurs qui parvient à diffuser un climat de tension à partir d'une banale enquête de disparition dans le cadre d'une ville de Budapest dont le contexte se situe à l'époque pas si lointaine où le Rideau de fer divisait le monde en deux blocs.


Maj Sjöwall & Per Wahlöö : L'Homme Qui Partit En Fumée (Mannen Some Gick Upp I Rök). Editions Rivages/Noir 2008. Traduit de l'anglais par Michel Deutsch.


A lire en écoutant : Time And Again de Oscar Peterson Trio. Album : We Get Reguests. 2015 The Verve Music Group.
Lien : https://monromannoiretbiense..
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Alf Matsson journaliste dans un journal pas vraiment recommandable a disparu à Budapest, Martin Beck y est envoyé pour enquêter discrètement, cette disparition inquiétant les Affaires étrangères. Qui est ce journaliste?, de réputation il est très professionnel, mais il peut être très violent avec ses amis et ordurier avec les femmes quand il est ivre. Que faisait-il à Budapest ? de l'espionnage ?, trempait-il dans un trafic quelconque ?, une liaison ?

Avec cette deuxième enquête - L'Homme qui partit en fumée - , le couple Sjöwall - Wahlöö nous emmène au delà du rideau de fer..en 1966 le monde est toujours bipolaire entre Est et Ouest, les nombreux allers et retours du journaliste en zone Est sont peut-être politiques....et c'est à Budapest que l'on s'immerge pour découvrir pas à pas la progression de l'enquête pas toujours facile, peu d'indices, l'impression d'être suivi, les renseignements de la police locale sont parcimonieux, mais c'est sans compter sur la patience du flic qui se frotte à la fois au milieu politique et également au milieu journalistique pas toujours reluisant.
Un deuxième épisode qui tient toutes ses promesses et qui laisse une grande part au temps, celui de la réflexion, celui de l'attente d'un appel de l'étranger transmis par une opératrice, les telex et les temps morts et ce temps installe un rythme qui permet le recul et l'introspection de Martin Beck.
Un deuxième essai réussi....
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La deuxième enquête de Martin Beck envoie le policier en Hongrie, dans une Europe encore scindée en deux. Sans mission officielle, il marche sur des oeufs et finit par trouver son alter ego hongrois, avec lequel la collaboration fonctionne, en toute cordialité, et avec une belle pointe d'humour.

Comme pour Roseanna, le tempo est lent, mesuré. On progresse peu à peu et les auteurs donnent progressivement toutes les clés au lecteur pour qu'il débrouille l'écheveau.

Martin Beck réussit à y voir clair, grâce à son flegme et à son pragmatisme. Tenace, il ne lâche pas sa proie. La scène où il fait "craquer" son agresseur à Budapest, ou la confrontation finale, sont deux moments forts, démontrant l'âpreté de Beck lorsqu'il s'agit de découvrir la vérité. Comme dans le premier tome de la série, les dialogues sentent le quotidien et l'interrogatoire détonne tout à fait. Un grand moment.

Davantage qu'à Ed McBain, j'ai pensé à Simenon, car j'ai vu un parallèle avec la progression des enquêtes du commissaire Maigret. Ici, Martin Beck commence à prendre de l'épaisseur, sa famille, ses collègues aussi. On a un microcosme complet qui prend vie. Pas de super héros. Des hommes, des maris, des gens assez simples, presque banals. C'est cela qui fait la force du livre.

Ce roman illustre un excellent aphorisme de Didier Daeninckx, "le personnage le plus important dans un roman policier, c'est le disparu".

Enfin, lire ces romans 40 ans plus tard, cela permet de se figurer la vie d'alors. Les vols fumeurs, les formalités d'aéroport, d'hôtel, etc. le livre prend alors la forme d'un témoignage, social, culturel, sociétal. Pour cela, déjà, il vaut la peine d'être lu.
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L'homme qui partit en fumée est la seconde enquête menée par Martin Beck sous la plume du duo d'auteurs suèdois Maj Sjöwall et Per Wahlöö. Il marque d'emblée deux nettes différences avec le précédent : son action se déroule en grande partie en Hongrie alors que Roseanna se passait en Suède et le temps de l'enquête est d'emblée raccourcis (p 67 : "l'inspecteur principal Lidberg disposait d'un temps illimité. Lui n'avait qu'une semaine.") alors que le premier roman avait fait du temps dilaté un élément principal de l'intrigue que ne cessait d'entretenir la correspondance entre Stockholm et les USA ou Interpol.

La troisième occurrence qui tend à différencier les deux récits concerne le crime lui-même : comme le titre l'indique, dans l'homme qui partit en fumée il n'y a pas de crime. On peut noter rapidement toute l'intelligence de mise en scène du duo d'auteurs qui sachant peut-être que les enquêtes de Martin Beck les mèneraient sur 10 épisodes choisissent délibérément de rompre une monotonie qui pourrait s'installer en cassant les principaux codes mis en place dans la première intrigue. Une fiche de lecture d'un lycéen serait presque nécessaire pour recenser comment les récits différent. de l'absence de la femme de Beck à l'intérêt net de celui-ci pour l'été hongrois, un éveil sommaire aux libéralités, à la moquerie affichée de la hiérarchie suédoise, l'homme qui partit en fumée offre de nombreuses pistes de lectures.

Sur le plan de l'intrigue elle-même, autant la partie hongroise est délectable, le retour en Suède est plus brouillon, ou plutôt non, il est moins clair. On s'embrouille entre les noms des protagonistes et si c'est effectivement le but des auteurs de nous masquer la vérité comme elle l'est à Martin Beck, c'est réussi mais pas forcément des plus agréables à lire.
Son personnage évolue bien, dans une complexité psychologique faite de rigueur et d'attention. Un brin d'humour perce même lorsqu'il se moque gentiment de ses subalternes ou qu'il drague l'air de rien les jolies Hongroises.

Si les dix romans de la série ont posé la pierre angulaire sur laquelle vient se poser le polar nordique contemporain, on ne saurait trop regretter que le niveau d'exigence littéraire ne soit pas aussi respecté que l'ambiance ou le caractère taciturne des personnages. Une série à recommander froidement !
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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Devant lui, calme et paisible, coulait le Danube du nord au sud. Il n'était pas particulièrement bleu mais il était large, majestueux et indiscutablement d'une très grande beauté. Sur la rive opposée s'élevaient deux collines aux courbes douces couronnées l'une par un monument, l'autre par les remparts d'une forteresse. Des maisons escaladaient comme avec hésitation leurs flancs et, plus loin, il y avait d'autres hauteurs sur lesquelles s'éparpillaient des villas. C'était la célèbre Buda. Là, on était très poche du cœur de la culture de l'Europe centrale.
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... ce qu'il savait était si infime que vouloir le coucher par écrit était d'un ridicule achevé. En fait, songea-t-il, tout ce qu'il savait eût tenu à l'aise dans la cervelle d'une crevette.
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Il contempla d'un air sombre un vêtement qui ressemblait à un cardigan et alla voir la réceptionniste. C'était une fille mignonne comme tout dans le style banal - pas très grande, bien bâtie, des doigts effilés, de jolis mollets, des chevilles fines, les jambes agrémentées d'un léger duvet, des cuisses longues que moulait la jupe. Pas d'alliance. Il la regarda en pensant à autre chose.
- Comment ça s'appelle, ce truc-là ?
- C'est un blazer en jersey.
Beck, les pensées ailleurs, ne bougeait pas. La fille rougit. Elle alla se réfugier à l'autre bout du comptoir, ajusta sa jupe, tira sur son soutien-gorge et sur sa gaine. Martin Beck ne comprenait vraiment pas pourquoi. Il alla se rasseoir devant sa machine à écrire.
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- Pourquoi ont-ils tous des barbes ?
Martin Beck avait dit cela sur un ton profond comme si ce problème le tracassait depuis longtemps.
- Peut-être qu'elles sont fausses, répliqua Kollberg d'une voix solennelle. (Il consulta sa montre). Et qu'ils les mettent uniquement pour nous compliquer la vie.
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Depuis que je suis entré dans cette carrière, c'est un vrai régiment de ministre de l'intérieur que j'ai vu défiler. L'écrasante majorité d'entre eux avait à peu près autant de connaissances en matière de police que moi en ce qui concerne les pucerons des agrumes. A savoir juste que ça existe.
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