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Les enquêtes de Martin Beck tome 1 sur 10
EAN : 9782743636418
320 pages
Payot et Rivages (27/04/2016)
3.73/5   291 notes
Résumé :
Martin Beck, tome 01

Le cadavre dénudé d'une jeune inconnue est retrouvé dans un canal proche de la petite ville de Motala. La victime semble avoir été violée. Martin Beck, de la criminelle de Stockholm, est envoyé en renfort auprès de l'équipe locale chargée de l'enquête. Longtemps, les investigations piétinent, mais si Beck est un bon flic, c'est parce qu'il possède "les trois qualités les plus importantes indispensables à un policier : il est têtu,... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (53) Voir plus Ajouter une critique
3,73

sur 291 notes
Bien des questions se posent à la découverte du cadavre d'une femme dénudée dans un canal près de Motala, petite ville suédoise. On ne sait pas comment elle est arrivée là.
Il faudra de la patience à l'inspecteur Beck pour découvrir le nom et l'identité de la victime. Les recherches se font à l'époque par courrier et par téléphone fixe. Nous sommes dans les années 60.
C'est brut et sans fioriture, la temporalité est étirée au maximum. Pendant des mois il ne se passe rien. Et pourtant ça fonctionne car au final c'est hyper réaliste, les flics font le job. Des semaines pour explorer une piste, des impasses, des avancées. Un vrai travail d'enquête, un jeu de patience. Les dialogues sont brefs, pas de grande envolée lyrique, pas de flic torturé. Juste un quotidien cru presque clinique et austère. Mais on se laisse prendre, le charme opère.
On s'attache à Beck, un flic qui n'a rien d'exceptionnel, c'est un homme de devoir qui lutte en permanence contre la lenteur, la monotonie et la lassitude face à l'impuissance due aux manques de moyens d'investigation.

« Roseanna » est un polar original et attachant, sans violence dont tout l'attrait réside dans la lenteur que prend l'enquête, sans que cela soit source d'ennui pour le lecteur, bien au contraire.
Une belle découverte.


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Il est vrai qu'en quelques dizaines d'années j'ai eu l'occasion de lire quelques centaines de romans policiers. Cependant je dois avouer que je n'avais jamais entendu parler du duo Sjöwall et Walhöö.
C'est un libraire m'a fait découvrir « Roseanna » Et là, je suis entré dans un univers très particulier.

Motala, une petite ville de Suède, une écluse, des canaux, un bassin dans lequel on va retrouver le cadavre d'une jeune fille nue, qui a été violée.
Aucun indice ne permet de l'identifier, encore moins de remonter son histoire. La police locale est un peu débordée.
L'inspecteur Martin Beck de Stockholm, en charge de l'enquête, va effectuer un travail de fourmi avec l'équipe locale et un correspondant aux Etats Unis pour essayer d'identifier la victime, son meurtrier et tenter de résoudre cette énigme.

Le récit se déroule au rythme de l'enquête, c'est-à-dire lentement. Il y a un côté Maigret dans ce roman, aussi bien dans l'ambiance, les paysages que dans le caractère des personnages. Personnages qui sont attachants, livrés avec leurs propres problèmes, y-compris familiaux.

Le style est particulier : des phrases courtes avec beaucoup de dialogues. On est vraiment dans le détail à chaque scène, et on ne s'en rend pas forcément compte, tant l'écriture est fluide.

J'ai appris que ce volume faisait partie d'une série de dix volumes. Je pense qu'il y aura donc d'autres rendez-vous entre ces auteurs et moi.
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Après une série de déconvenues littéraires, il est parfois nécessaire de retourner vers les fondamentaux pour se ressourcer et trouver à nouveau du plaisir dans la lecture. Il n'en va pas autrement dans le domaine du polar et du roman noir. Cela faisait déjà quelques temps que je lorgnais du côté de Rivages, la salutaire réédition de la série des enquêtes de Martin Beck. Tout comme Giorgio Scerbanenco, j'avais découvert cette série dans la collection 10/18 à la fin des années 80 alors que la déferlante de polars nordiques n'en était qu'à un stade de douce utopie. A cette époque on lisait du polar made in USA, du néo polar français et du thriller britannique, car les auteurs des autres pays étaient essentiellement édités dans des collections de poches aux tirages des plus confidentielles.

Le couple que formaient à la vie Per Wahloo et Maj Sjowall s'est employé durant une décennie à dénoncer le modèle idyllique de cet état providence qu'était la Suède. C'est derrière ce vernis que l'on découvre les revers d'un modèle social qui s'apprête déjà à voler en éclat sous la pression d'un libéralisme économique en devenir. La série de Martin Beck comporte dix volumes qui ont été écrits entre 1965 et 1975 et qui s'arrête avec le décès de Per Wahloo. La plupart des critiques et bloggeurs s'accordent pour dire que le Roman d'un Crime (c'est ainsi que l'on dénomme la série Martin Beck) est une série qui frise la perfection et c'est sur le fait de savoir parmi les 10 ouvrages lequel est le meilleur que vous trouverez de nombreuses dissensions.

En ce qui me concerne, j'ai une préférence particulière pour Roseanna, premier roman de la série, parce que leurs auteurs ont su mettre en relief la lenteur d'une enquête policière et son côté parfois fastidieux sans que l'on en éprouve le moindre ennui, ce qui est une gageure qu'ils ont sut relever avec un talent qui frise le génie. Martin Beck, enquêteur de la police criminelle de Stockholm est appelé à renforcer les policiers de la ville de Motola qui ont découvert le corps dénudé d'une jeune femme dans un canal tout proche. Il faudra toute la détermination et la patience d'un enquêteur entêté pour parvenir à identifier la jeune femme décédée ainsi que son bourreau.

Vous l'aurez compris Roseanna ne s'appréhende pas comme un thriller trépident. C'est un ouvrage qui prend son temps et qui s'installe doucement pour dérouler son intrigue. Vous découvrirez les différents personnages qui résonneront de manière plus ou moins importante au fil des dix enquêtes auquel Martin Beck devra faire face. le personnage principal est un homme somme toute ordinaire doté d'une conscience professionnelle qui en fait quelqu'un d'un peu à part. Cet acharnement au travail lui coutera très probablement son mariage qui s'étiole au fil des enquêtes qu'il mènera durant toute la décennie.

De par son côté ordinaire, Martin Beck n'est pas sans rappeler le commissaire Maigret par son côté fermé et bougon, même si on lui découvre beaucoup plus de vulnérabilité que chez son illustre prédécesseur. Chacun des ouvrages édités chez Rivages est préfacé d'un grand nom du polar, car Martin Beck et son équipe sont les précurseurs du police procédural qui a inspiré entre autre Henning Mankell qui préface d'ailleurs Roseanna, Ed Mac Bain et John Harvey pour ne citer que les meilleurs.

Ces hommages appuyés ne font que renforcer la certitude que les années n'ont en rien altéré la qualité de ces superbes polars qui parviennent encore à refléter les affres d'une époque qui ne saurait être révolue parce que le roman policier tout comme le roman noir sont, comme je le martèle depuis toujours, le reflet de notre espace et de notre temps.
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Motala, une petite ville de province non loin de Stockholm.....c'est là que l'on a repêché le corps d'une jeune femme morte étranglée après avoir été violée. Après plus de deux mois sans information sur l'identité de la victime, l'enquête rebondit enfin, il s'agit une jeune américaine Roseanna venue en touriste, embarquée dans une croisière fluviale. Pour l'inspecteur Martin Beck c'est déjà un soulagement, il va pouvoir en liaison avec l'équipe américaine et celle de Motala, mettre tout en oeuvre et s'appuyer sur ses deux plus proches collaborateurs Melander et Kollberg. A force de patience et réflexion, l'enquête va permettre évidemment de résoudre le meurtre de la jeune femme.

Une première prise de contact avec l'inspecteur de Stockholm Martin Beck, héros récurrent de dix volumes d'une oeuvre plus vaste "le roman d'un crime", écrit à quatre mains par le couple Maj Sjöwall et Per Wahlöö qui peut se lire comme autant d'enquêtes policières mais qui offre également un deuxième niveau de lecture m'a-t-on dit, à savoir une analyse de la société suédoise, ou plutôt son fameux modèle suédois, envié par tous mais qui apparemment au fil des opus va se craqueler et ne plus paraître aussi lisse.....
C'est donc avec ces deux lectures en tête que j'amorce la lecture de ce cycle........Ce premier roman installe les personnages : Martin Beck et son équipe sont bien campés, le rythme est lent, ce qui permet de bien poser le contexte et l'enchaînement du raisonnement du flic et le climat de la Suède qui va probablement être un personnage à part entière ....
Une lecture de bon augure.
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Au même titre que Laidlaw, Roseanna est une référence littéraire utilisée par Pierre LEMAITRE dans Travail soigné, laquelle m'était jusqu'alors inconnue. le roman est de plus le premier tome d'une série de dix qui est le plus souvent dotée de critiques dithyrambiques, tant pour son apport au genre que pour sa dimension sociale. C'est la série que Maj SJOWALL et Per WAHLOO ont consacré à Martin Beck, de la brigade criminelle de Stockholm, l'ensemble formant une décalogie connue comme le roman d'un crime.

Pour se rendre compte de quoi il retourne précisément, quelques éléments de contexte sont nécessaires. Au milieu des années 1960, quand débute la série, la Suède est un pays prospère qui, officiellement, offre l'un des meilleurs niveaux de vie à ses habitants. Il doit sa situation à sa neutralité pendant la Seconde Guerre mondiale, laquelle lui a permis développement et modernisation rapides dans le cadre d'une politique social-démocrate. le pays est même cité comme modèle pour sa protection sociale et la faiblesse de ses inégalités. C'est l'Etat-providence à la suédoise !

Engagé politiquement, ce qui lui est d'ailleurs parfois reproché, le couple que forment Maj SJOWALL et Per WAHLOO souhaite montrer l'envers d'un tel décor. Parce que sous le vernis de la prospérité collective se cache une multitude de petites histoires individuelles qui constituent elles aussi la société suédoise et, plus largement, l'organisation mondiale de plus en plus dominée par la doctrine libérale. Mais que l'on ne s'y trompe pas, SJOWALL et WAHLOO écrivent bel et bien des romans policiers, et ont même un grand sens de l'intrigue. Ainsi captent-ils facilement l'attention du lecteur tout en décrivant la face cachée d'une société, celle que ses habitants vivent au quotidien et non celle que les intellectuels théorisent dans des publications plus ou moins académiques.

Encore est-il que cette dimension sociale va crescendo, et ne prend tout son sens qu'au terme de la série. Ainsi Roseanna, premier volet de ce Roman d'un crime, peut-il paraître au premier abord bien terne. de fait la découverte du cadavre d'une jeune femme inconnue dans un canal conduit classiquement à la recherche de son identité, puis à celle tout aussi attendue de son meurtrier. Pour autant c'est dans ce roman introductif que l'on fait connaissance avec nombre de personnages de la série, à commencer par Martin Beck. Policier capable de garder son calme en toutes circonstances, il est doté d'une logique et d'une patience exceptionnelles ; il se donne corps et âme à son travail, au détriment d'ailleurs de sa vie personnelle (il est marié à une femme au profil de ménagère, et a deux enfants qu'il ne voit que rarement). Les auteurs nous présentent aussi les collègues de Beck car, et c'est là l'un des apports de SJOWALL et WAHLOO au genre, l'enquête policière est menée par une véritable équipe et non, par un unique détective au profil de héros solitaire. Accessoirement, le lecteur découvre ainsi les méthodes de travail de la brigade criminelle suédoise au milieu des années soixante.

Et si l'on doit absolument faire ressortir la dimension sociale de ce roman, c'est à coup sûr au niveau de la personnalité de la victime qu'il faut s'attarder. Celle-ci est mise en perspective à mesure de l'avancée de l'enquête par un Martin Beck qui, s'il ne s'identifie pas vraiment à elle, lui accorde néanmoins toute sa compassion. Car Roseanna, au milieu des années 1960, est une femme indépendante qui a d'ores et déjà décidé de sa libération sexuelle ; en d'autres termes c'est une femme de mauvaise vie pointée du doigt par une société qui n'est finalement pas tout à fait entrée dans la modernité. A l'instar d'un peuple majoritairement protestant, le meurtrier est d'ailleurs totalement convaincu de la sauver en lui donnant la mort...

Pour conclure notons que le roman d'un crime a connu une histoire éditoriale chaotique en France. Ce fut d'abord une chronologie non respectée, bien qu'essentielle pour suivre l'évolution des personnages et de la société suédoise ; ce fut ensuite une publication stoppée nette après 6 tomes en 1972, reprise et complétée 15 ans plus tard chez 10/18. Mais c'est aujourd'hui Rivages qui a les droits sur la série et qui propose une traduction entièrement révisée de l'ensemble des dix romans. L'éditeur agrémente de plus chaque titre d'une ou deux préfaces d'un auteur connu, celles-ci permettant de mesurer l'influence considérable que l'oeuvre de Maj SJOWALL et Per WAHLOO a eue sur ces flics dont on suit souvent aujourd'hui les enquêtes avec frénésie.
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Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
A 13 h 30, le dragage reprit. […] La benne venait d'arracher une nouvelle quantité de limon et on était en train de la remonter. […]
Quand elle émergea, un flâneur qui se trouvait sur le môle s'approcha du bateau en agitant les bras et en criant quelque chose. Le marin se tourna vers lui pour mieux l'entendre.
- Il y a quelqu'un dans la benne! Arrêtez! Il y a quelqu'un dans la benne!
Abasourdi, l'homme de pont regarda à son tour son interlocuteur et la benne qui oscillait au dessus de la cale béante pour y déverser son chargement. Enfin il vit ce que le badaud avait déjà vu : un bras nu et blanc qui dépassait de la trémie dégoulinante d'eau bourbeuse.
Les dix minutes qui suivirent furent chaotiques. On prit une série de mesure. Sur le quai, un type ne cessait de répéter :
- Ne faites rien! Ne touchez à rien! Laissez tout en état jusqu'à ce que la police arrive…
L'ingénieur sortit pour savoir de quoi il retournait. Il écarquilla les yeux et regagna en toute hâte la sécurité relative de son poste de commande. Il manoeuvra la grue, ouvrit la benne et le contremaître, l'homme de pont et un pêcheur à la ligne curieux dégagèrent le corps. […]
L'homme de pont avait balancé trois seaux d'eau sur le cadavre. Plus tard, alors que l'enquête piétinait, certains le lui reprochèrent.
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Martin Beck se redressa. "Rappelles-toi que tu as les trois qualités les plus importantes indispensables à un policier, se dit-il. Tu est têtu, tu es logique et tu es d'un calme absolu. Tu ne te laisses pas aller à perdre ton sang-froid et quand tu es sur une affaire, quelle qu'elle soit, ton comportement est strictement professionnel. Les mots répugnant, horrible, bestial relèvent du vocabulaire journalistique - ils ne te viennent pas à l'esprit. Un criminel est un être humain normal à ceci près qu'il est plus malheureux et moins bien adapté que les individus normaux".
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Depuis que les enfants avaient commencé à grandir, Mme Beck s'était mise à jouer les infirmières avec une ferveur effervescente et une détermination quasi maniaque. Les grippes et les angines étaient pour elle des événements comparables aux anniversaires et aux grandes vacances. (p.70)
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Assis sur le banc vert du wagon, Martin Beck regardait par la fenêtre brouillée de pluie. Il songeait avec apathie à son mariage, mais quand il prit conscience qu’il était en train de s’apitoyer sur son sort, il sortit le journal qu’il avait fourré dans la poche de son imperméable et s’efforça de se concentrer sur l’éditorial.
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Continuer… Mais combien de temps ? À mesure que les
jours passaient, le regard du commissaire Hammar se faisait plus interrogateur.
Et chaque fois que Martin Beck se rencontrait dans le miroir, il constatait que
son masque était un peu plus hagard.
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