Derrière le pseudo de "
Tash Skilton", se cache deux autrices (
Sarvenaz Tash et Sarah Skilton) qui se sont rencontrées sur Twitter. Coup de foudre amical, d'où cette collaboration étonnante, car leur "bébé", qui reprend un thème récurrent dans la comédie romantique ( un homme et une femme qui se détestent au début, se tombent dans les bras à la fin) , arrive à être original.
Miles et Zoey sont tous les deux "prête-plume" pour deux boites concurrentes de coaching amoureux sur des applis de rencontres. Ils sont, en quelque sorte, des
Cyrano de Bergerac modernes.
Ils se rencontrent pour la première fois virtuellement, puisque Zoey aide Bree, alors que Miles s'occupe d' un certain Jude. Tous les deux , sans le savoir vont “discuter” entre eux pour le compte de leur client respectifs. Et ils se plaisent bien, les répliques jaillissent, malicieuses, un ping-pong verbal commence,
La première fois qu'ils se rencontrent dans la vraie vie , c'est autre chose ! Tous les matins, ils vont dans le même café , et c'est en se disputant la meilleure table, qu'ils feront connaissance.
On pense un peu à la trame du film @Vous avez un message ( sorte de remake de l'excellent The Shop around the corner ...), deux personnes qui se détestent sans savoir qu'elles se plaisent dans le monde virtuel, jusqu'à ce que l'un des deux comprenne...
Mais j'ai beaucoup souffert au début de ce roman qui n'atteint pas la fluidité de ses aînés. Beaucoup de personnages qui interviennent mais qui ne sont pas développés. Je pense aux mails des patrons de nos deux protagonistes, qui inaugurent chaque chapitre, à tour de rôle. Tantôt le patron de Zoey, tantôt la patronne de Miles, les deux étaient mariés dans la vraie vie, désormais ils ne sont plus que des ex, et en plus des concurrents. C'est sensé être mordant, drôle, moi, ça m'a juste perdue...
Je pense également à l'ancienne patronne de Zoey, celle qui est restée à LA et l'a envoyée dans ce New York hostile. Ce qu'elle est (actrice scénariste, patronne mais également mère de substitution, amie, marraine-la-bonne-fée..) et toutes les références autour du film culte qui l'a lancée et qui noyés dans d'autres références de la "culture" américaine (présentateur TV etc...) , m'ont larguée également.
Laissée sur le chemin aussi, par le job des personnages, par le vocabulaire geek...Un gros gloubiboulga indigeste , ces débuts ! Un gros flou, dont je me suis extraite en poursuivant vaille que vaille, parce que certains détails de l'histoire me plaisaient bien...
Comme le fait que Miles soit issu de familles juive et musulmane, et que merci bien, il se porte comme un charme et ses parents sont toujours ensemble ...Ce n'est pas si courant que dans les comédies romantiques, on rencontre un personnage ayant cette généalogie.
J'ai aimé aussi leur vision de New York , avec ces gens qui bossent dans les cafés pour fuir l'étroitesse de leur logement au loyer exorbitant ou la solitude. Mais mon dieu , mettent-ils vraiment leur réveil à 4h30 du matin pour y avoir une place ? "New York ne dort jamais", ne serait-pas un mythe .. J'ai aimé la ballade audio et sa sky line .
Et puis dés que Miles et Zoey commencent à communiquer vraiment, qu'on rentre dans le vif du sujet, tout de suite tout est devenu plus clair, plus agréable et l'on finit ce roman en se disant qu'il avait sa "petite musique propre", un petit truc original.
j'ai pensé que les autrices dépassées par leur amitié, par l'osmose créatrice qui émanait d'elles, se sont fait un bon gros délire de copines avec ce roman
. Et que toi lectrice, tu n'es pas dans le duo et forcément tu ne peux pas comprendre leur trip, les trucs qui les font rire, leur références. Mais que c'est ça le boulot d'écrivain : expliquer , afin d'amener le lecteur dans ton monde et que le job n'était pas fait ici au début. Mais bon, en s'accrochant, on comprend à un moment. Evidemment, le plaisir de lecture est moindre et c'est bien dommage... On verra si elles continuent leur voyage créatif, ensemble...