Le Ballet de la victoire

- Tu crois en Dieu ?
- Enfin, maman ! C'est une question à laquelle on répond à la fin de sa vie, pas quand on a dix-sept ans !

Je peux m'imaginer qu'il n'y a rien de rien, mais si je suis en train de penser qu'il n'y a rien de rien, c'est que moi je suis, parce que pour penser qu'il n'y a rien de rien, quelqu'un est bien obligé de le penser.

La fougue de Marin suscitait chez les hommes des plaisanteries qui n'avaient rien de poétique. Ils racontaient que le type était tellement chaud qu'il repassait ses chemises avec la main.

- Parfait. Je vais donc penser à te préparer une épitaphe.
- "Je reviens de suite" me plait bien.

- C'est la philosophie qu'on a apprise à Victoria au lycée. La mort ou la vie. Il n'y a rien entre les deux.
- Ne sois pas stupide ! Entre les deux, il y a le magnifique et changeant spectacle de l'existence.

Dehors le temps passe vite, mais dedans il est long.

Emmenez-la loin d'ici. C'est une jeune fille sympathique, qui a la sensibilité et la beauté d'une artiste, mais qui demande beaucoup d'attention.