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EAN : 9782811232184
319 pages
Milady (16/08/2018)
  Existe en édition audio
3.91/5   266 notes
Résumé :
La personne que vous aimez le plus au monde est en danger... Il y a trois ans, la petite Evie, 5 ans, a disparu en sortant de l'école. La police n'a jamais réussi à la localiser. Aucun indice, aucune piste. Rien. La petite s'est évaporée. Mais Toni le sait : sa fille est vivante. Encore faudrait-il qu'elle puisse l'exprimer ! Car Toni est enfermée dans un terrible silence. Personne ne l'écoute, personne ne l'entend. Pourtant, Evie a besoin d'elle. Toni doit réaliser... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (83) Voir plus Ajouter une critique
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C'est un thriller dont il m'a été impossible de deviner la fin tant l'auteure multiplie les fausses pistes. C'est ce qui fait sa force mais c'est aussi , pour moi, ce qui a fait sa faiblesse . J'aime qu'une histoire soit à peu près crédible et là, c'est juste hallucinant, le nombre de " méchants" ( déséquilibré(e)s, gens ayant la mauvaise réaction ) , que l'auteur met dans les pattes de son personnage principal afin qu'elle trébuche et (ou ) soit malheureuse ! J'en ai compté 6...
Toni a perdu son mari en Afghanistan et bien qu'elle soit maman d'une petite Evie , depuis, , Toni prend des cachets pour dormir ou tenir le coup… Ce qui ne la rend pas très performante en tant que mère, elle a tendance à ne pas se réveiller, avoir un débit de parole un peu ralenti , bref, ce n'est pas la grande forme….
Une jeune femme est dans un état végétatif dans un hôpital, les médecins parlent de la "débrancher" mais elle essaie de toutes ses forces de communiquer, elle veut savoir ce qui est arrivé à son Evie disparue à l'heure de la sortie de l'école.
Allers retours entre passé et présent , afin de savoir ce qui est arrivé à Evie (5 ans) et comment la personne chargée d'Evie s'est retrouvée dans le coma.
Deux personnages ou le même à quelques années d'intervalle, toute la question est là ? Et puis qu'est il arrivé à Evie, est- elle encore en vie ?
La grande force de ce roman est de proposer des personnages au bout du rouleau… la maman d'Evie est addict aux médicaments , et bien qu'elle essaie de s'en sortir, de prendre un nouveau départ avec un déménagement et un nouveau boulot, elle reste un personnage extrêmement fragile et border- line.
Quand à celle qui est dans un état végétatif, emmurée dans son propre cerveau , on compatit forcément et on a très peur qu'elle meure avant d'avoir pu faire quelque chose pour Evie. Mais il est difficile de croire un instant qu'une malade dans le coma puisse rester non identifiée pendant tant d'années , alors qu'il suffit de donner une photo aux médias (journaux et télévision, voir actualités récentes …) pour résoudre le problème, d'autant que l'Angleterre est un tout petit pays ....
Se rajoute à ces deux femmes, tout un tas de personnages pas très nets , ce qui fait monter la pression … Pression qui est souhaitée par le lecteur mais qui est retombée comme un soufflé à la fin en ce qui me concerne. L'auteur aurait pu s'économiser quelques pistes "too much" ( voir une scène digne de "Psychose") , car la crédibilité de l'histoire y aurait gagnée. J'aime la sobriété, la simplicité dans les romans à suspens, et je pense que c'est plus difficile pour les auteurs.
Je suis donc très déçue par la fin alors qu'il aurait suffi de pas grand- chose pour que ce soit un roman à suspens de qualité ; d'autres apprécieront ce choix artistique. A voir les commentaires dithyrambiques sur la quatrième de couverture, je me dis que c'est le cas…( Mais comparer Evie à "La Fille du train", c'est un crime de lèse-majesté . C'est juste pas possible !!!! )
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Il y a quelques critiques de cela, je me vantais de voir venir de loin les différents rebondissements qu'ont tendance à nous réserver les thrillers psychologiques.
A force d'en lire, je commence à bien comprendre les ficelles utilisées par les auteurs, et je prête autant d'attention à ce qui se passe qu'à ce qui ne se passe pas, à ce qui est caché au lecteur ou seulement sous-entendu, ce qui me permet de tirer des conclusions souvent judicieuses.
Et là, peut-être que je ne me suis pas assez méfié ? Peut-être que KL Slater ( qui n'en n'est pas à son coup d'essai même s'il s'agit de son premier roman traduit en français ) a davantage de malice que certaines de ses concurrentes ?
En tous les cas, je n'ai pas vu venir grand chose et le plaisir de lecture est toujours multiplié lorsqu'on tombe finalement dans le panneau.

Dans le genre policier dont je suis si friand actuellement, ce sont bien aux thrillers psychologiques que va ma préférence.
Evidemment, il m'arrive d'être déçu par certains romans, et certains ne présentent aucune originalité.
D'ailleurs, si je vous dis que l'intrigue d'Evie tourne autour d'une fillette disparue, vous allez penser lire une nouvelle fois un roman sur une histoire déjà archi rebattue ( le couple d'à côté de Shari Lapena, Sous nos yeux de Cara Hunter, Une bonne intention de Solène Bakowski, Sans Elle d'Amélie Antoine ... et encore, je ne cite que les romans que j'ai lus cette année ). Pourtant, j'ai aimé ( voire adoré ) la majorité desdits romans parce qu'un même thème peut se décliner de tellement de façons différentes en fonction de l'angle choisi ou du déroulé des évènements.
La perte d'un enfant fait partie des peurs les plus ancrées en nous, c'est faire face à une tragédie dont il est d'autant plus difficile de se relever que la police en arrive toujours à vous soupçonner. Alors que vous ne savez même pas si votre gosse est encore en vie ou pas, s'il a été victime d'un pédophile, s'il a eu un accident, s'il a été enlevé par une folle en mal d'enfant.
"J'ai décidé de croire qu'Evie est toujours en vie ; que quelque part elle vit et respire."
Mais quel que soit le thème abordé, je crois que si je dévore autant de polars de ce genre, c'est parce que l'identification aux personnages est beaucoup plus simple puisqu'il s'agit majoritairement de personnes comme vous et moi confrontées à des évènements étranges, insoutenables, dramatiques qui bouleversent un quotidien au départ si similaire au notre : Des secrets de famille enfouis, une tragédie inattendue, des monstres manipulateurs sous leur apparence angélique ...
Comment ne pas se mettre dans la peau de ce pervers narcissique qui n'a pour seul but que de briser totalement son épouse ? de ce cannibale qui enlève les petites filles pour dévorer leurs petits doigts de pieds potelés ? de cette mère désespérée qui empaille sa fille de trois ans pour oublier qu'elle est morte ?

Des originalités, il y en a plusieurs dans le roman de KL Slater.
A l'instar du non moins excellent Parfois je mens d'Alice Feeney, la narratrice est plongée dans un profond coma, et à défaut de bouger elle est cependant consciente de tout ce qui se passe autour d'elle dans sa chambre d'hôpital.
Les médecins hésitent à débrancher son respirateur : Elle ne sortira de toute façon pas de son état végétatif.
"Je suis prise au piège à l'intérieur de moi-même, comme un insecte dans de l'ambre."
Le problème, c'est que la vie de la petite Evie est entre ses mains, et que la sauver dépend uniquement de sa faculté à rassembler ses souvenirs ... et à se réveiller.
"Pour Evie, je dois continuer à me battre, si désespérée que ma situation puisse paraître."
La mère d'Evie arrivera-t-elle à sortir de son apathie à temps ?

Là où la majorité des thrillers commencent avec la disparition d'un enfant, celui-ci fait un bond de trois années dans le passé en nous présentant Evie et sa maman, Toni, qui emménagent dans le Nottinghamshire.
On fait doucement connaissance avec cette famille anéantie, tout en sachant qu'un autre malheur va arriver, telle un épée de Damoclès.
Parce qu'une grande partie du suspense résidera dans la disparition sous-jacente de la petite Evie, cette adorable petite fille de six ans. On la sait inéluctable, on sait aussi que la mère a une part de responsabilités.
"Vous n'aviez qu'une chose importante à faire : prendre soin d'elle."
Mais qui, quand, comment ?
Le lecteur n'en sait rien et se demandera plus d'une fois si ce moment est enfin arrivé.

Cette future disparition est aussi angoissante que révoltante. Parce que le lecteur a largement le temps de sympathiser avec Toni Cotter et sa fille.
Toni a déménagé pour vivre près de sa mère et tenter de tirer un trait sur un passé particulièrement douloureux, puisque son mari Andrew est mort en Afghanistan.
Si elle est parfois en conflit avec sa mère, elle fait cependant tout pour s'adapter à son nouvel environnement.
"Ma mère savait toujours tout mieux que moi. Comment mener ma vie, comment élever ma fille ... La liste était interminable."

Elle trouve un nouveau travail dans une agence immobilière, elle inscrit sa fille dans une nouvelle école, elle fait connaissance de ses nouveaux voisins.
Son unique défaut est de prendre de forts anxiolytiques qui ont tendance à l'assommer, mais comment le lui reprocher étant donné l'enfer qu'elle et sa fille traversent encore ?
"Un comprimé de temps à autre ne comptait pas vraiment. Je n'étais pas dépendante."
"Ces comprimés étaient tout ce que j'avais. Tout ce qui me séparait de l'effondrement."

Elles sont à peine installées qu'un étrange incident va se produire : Toni va recevoir un bouquet de fleurs dans lequel un essaim de guêpes a été dissimulé.
"C'était forcément un acte de malveillance."
Quelqu'un surveille froidement leur emploi du temps, leurs sorties, leurs réactions et prend des notes.
Et parmi toute une galerie de personnages en grande majorité féminins, l'auteure attire volontairement notre attention plus particulièrement sur trois suspectes potentielles qui font partie du proche entourage de Toni et d'Evie.
D'abord il y a Sal, sa voisine, aussi inquiétante qu'édentée, intrusive, et dont le fils aîné sort tout juste de prison.
Ensuite il y a Bryany, la patronne de Toni. Particulièrement antipathique, reine des magouilles immobilières, elle n'hésite pas à affecter Toni à des tâches subalternes bien inférieures à ses compétences. Et pourtant, sa désagréable attitude va changer du tout au tout en rencontrant la fillette. Elle se métamorphose face à Evie, totalement charmée par cette enfant, elle qui n'a jamais pu en avoir.
Et pour finir, l'inquiétante Harriet Watson, l'assistante pédagogique d'Evie, qui a à coeur de prendre la fillette sous son aile moralisatrice. Humiliée constamment par sa mère, cette vieille fille secrète et ambiguë a cependant des idées bien arrêtées sur l'éducation que doivent recevoir les enfants. Et semble avoir des projets bien particuliers pour Evie, jouant à un double jeu malsain.

Après de premières pages où les principaux personnages nous sont présentés, la tension se met à grandir. Au fil des chapitres, de ces retours en arrière, peut intervenir à tout instant la disparition de la fillette. On a beau savoir qu'elle est écrite, le fait d'ignorer qui, quand, comment et pourquoi constitue malgré tout un point d'orgue attendu, une angoisse permanente d'autant qu'on a appris à apprécier la famille Cotter et qu'on sait à quel point la mère et la fille, qui ont déjà tant souffert, sont condamnées à un châtiment bien plus terrible encore.

Le danger semble venir de partout à la fois, par petites touches exponentielles, et bien sûr le lecteur ignore s'il faut privilégier l'une des trois pistes proposées par KL Slater qui sont autant de fils conducteurs ... ou s'il doit chercher ailleurs un autre coupable.
A moins que la vérité ne soit encore plus complexe.
Trois années plus tard Evie est-elle encore en vie ?
Quelles seront les circonstances de sa disparition ?
Et qui tire réellement les ficelles de cet enlèvement programmée ?
En voudrez-vous à Toni pour son moment d'inattention, malgré sa fragilité ?

Ce n'est certes pas un roman en tous points parfait. Certaines relations entre les personnages auraient mérité d'être approfondies. Les explications finales sont assez succinctes, et si tout finit par s'emboîter sans laisser trop de questions en suspens, le final est relativement précipité surtout si l'on tient compte qu'en parallèle l'intrigue prend tout son temps pour avancer progressivement, distillant au compte-goutte de petits indices.

Mais ce livre demeure une lecture que je conseille à tous ceux qui comme moi apprécient ce genre littéraire non seulement de par les quelques surprises qu'il devrait également vous réserver mais aussi parce que sa construction est originale, que sa lecture est aisée, que les personnages sont tous travaillés de façon à être crédibles, qu'ils soient attachants, détestables ou psychologiquement dévastés.

KL Slater ne s'est donc pas contenté d'écrire un simple roman de plus tournant autour de la disparition d'une petite fille, non seulement en arrivant à insuffler un suspense différent des romans du même genre, mais également en laissant passer un message important comme elle l'explique en postface :
"J'ai été fascinée par la façon dont le public et la presse semblaient presque s'intéresser davantage aux éventuelles erreurs commises par les parents qu'à l'identité des ravisseurs."
Comme si l'enlèvement était davantage lié à la seconde d'inattention d'un père ou d'une mère qu'au criminel lui-même.
Tant les êtres humains ont cette faculté de juger d'une minuscule erreur que n'importe qui pourrait pourtant commettre.

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Evidemment, il faut, avant tout que je remercie Netgalley et les Éditions Milady pour l'envoi de ce roman.
Evidemment, je suis encore en retard pour rédiger ma critique.
Evidemment, la « taille » de ma PAL et ma furieuse envie de lire pourrait justifier un tel retard.
Evidemment, ça n'est certainement pas une raison suffisante.
Evidemment, depuis que je pioche des thrillers / policiers / polars sur Netgalley, je n'ai pas toujours eu la chance de tomber sur une perle, un monument, un coup de coeur (pour ça, on avait Mr. Charles Aznavour).
Evidemment, Mr. Charles Aznavour n'a rien à faire dans cette histoire de chronique babélienne mais j'ai toujours adoré ses chansons-poèmes.
Evidemment, j'aurais dû trouver une façon bien plus belle de rendre hommage à l'une des plus grandes perles, l'un des plus beaux monuments de la chanson française.
Evidemment, Mr. Aznavour restera pour moi un énorme coup de coeur.
Evidemment, je ne l'oublierai jamais, je continuerai d'écouter souvent ses chansons merveilleuses et de chanter « La Bohème » sous la douche, avec des trémolos dans la voix.
Evidemment, il faut que je revienne au roman de K.L.Slater qui a eu le mérite de me faire passer un très agréable moment.
Evidemment, ça n'est pas de la grande littérature, le style est basique mais fluide et les personnages sont bien campés dès le départ. du moins, K.L Slater arrive-t-elle à nous le faire croire….
Evidemment, l'alternance de points de vue imprime une excellente cadence au texte et, malgré mes doutes, je n'ai pas réussi à déjouer tous les plans de l'auteure pour me mener par le bout du nez.
Evidemment, les disparitions d'enfants dans les romans sont souvent monnaie courante, mais celui-ci avait un petit plus qui, durant les quelques soirées de lecture qu'il m'a « coûté », m'ont appâtée gentiment pour avoir le mot de la fin.
Evidemment, la fin m'a semblée un peu précipitée, pas assez développée mais surprenante par le fait que je me serais difficilement doutée que cela puisse se terminer comme ça.
Evidemment, je ne veux pas vous en dire plus, mais je peux vous recommander ce bouquin pour passer un bon petit moment.
Evidemment, je m'en vais écouter « Emmenez-Moi », « For-me-Formidable » , « La Mamma » et toutes les autres pour dire, de nouveau, merci à Mr. Aznavour.
Evidemment, avec un titre pareil, commencer chaque phrase de mon billet minable par « évidemment », c'était trop facile…
« Evie-demment »…

Emmenez-moi jusqu'au bout de la terre,
Emmenez-moi au pays des merveilles…..
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Veuve d'un militaire tué accidentellement, Toni élève seule sa fille Evie. Elle s'installe à Nottingham, près de sa mère qui tente de l'aider. Elle abuse parfois de tranquillisants pour éloigner son stress et ses angoisses.
Toni trouve un travail dans une agence immobilière au moment où Evie entre à l'école. Dans l'agence, comme à l'école, beaucoup de jeunes femmes semblent s'intéresser à Evie plus qu'à Toni.
Trois ans plus tard, une jeune femme survit, en état végétatif pensent les médecins, après un AVC. En réalité, son cerveau est concentré sur Evie, qui a disparu trois ans plus tôt...

L'intrigue de ce roman est aussi épaisse qu'une feuille de papier à cigarette : une fillette a disparu, la retrouvera t'on ? Vous ne saurez rien, ou presque, de l'enquête...
Le génie de l'auteure est ailleurs.
D'abord, dans l'ambiance qu'elle crée autour de Toni et Evie, une ambiance lourde et pesante, où les cris et les larmes remplacent souvent les mots.
Ensuite, dans la façon de raconter l'histoire, avec ces incessants aller-retour entre le présent (les réflexions de la victime d'un AVC) et le passé (les jours d'avant la disparition).
Enfin, dans sa façon de brouiller les pistes (je n'en dirai pas plus pour ne rien dévoiler !) sans jamais rien cacher.
Dommage que la solution de l'énigme soit apportée de façon un peu trop caricaturale...
Un excellent roman noir, pas très loin du coup de coeur !
Lien : http://michelgiraud.fr/2021/..
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Que de fausses pistes ! J'ai été happée par le suspense de cet ouvrage qui a su me surprendre à plusieurs reprises… Il n'y a que l'identité du personnage dans le coma que j'avais anticipé. Pour le reste, K. L. Slater m'a baladée de droite à gauche. Il y avait longtemps que cela ne m'étais pas arrivé ! J'ai donc apprécié ce côté imprévisible qui est l'un des points forts de ce roman. Celui-ci a bien d'autres qualités comme son ambiance étrange, malsaine et inquiétante. Ce qu'il va arriver à Toni et à sa famille m'a plus d'une fois glacé le sang. Je pense notamment au nid de guêpes qui m'a traumatisée, alors que j'étais simplement en train de lire dans mon lit… Les autres actes malveillants sont également dérangeants, en particulier au bureau, mais ce n'était rien face aux insectes… Brrr ! Toni va vraiment devoir faire face à une pluie de problèmes qui vont lui pourrir son quotidien. D'ailleurs, son entourage est loin d'être hyper attentionné ou toujours bienveillant. On a l'impression que tout le monde lui reproche quelque chose ou que personne en joue la carte de l'honnêteté. J'ai été étonnée de voir à quel point elle vivait dans une atmosphère sombre l'empêchant de s'épanouir ou d'être réellement là pour sa fille.

On ne peut pas dire que Toni soit très attachante et, pourtant, je me suis plus d'une fois inquiétée pour elle en raison des nombreux événements qu'elle a ou va traverser… La vie n'a pas été tendre avec elle. Devenue veuve très tôt, elle tente désespérément de rendre la petite Evie heureuse. Hélas, c'est une héroïne complètement borderline et perdue. Pour ne pas perdre les pédales, elle n'hésite pas à prendre des médicaments, ce qui est très dangereux pour sa santé… de ce fait, elle plane régulièrement et s'endort profondément, laissant seule sa bambine dans la maison… Je comprends que la quatrième de couverture fait allusion à « La fille du train » de Paula Hawkins, car j'ai immédiatement pensé au personnage principal qui ne sait plus du tout où il en est. Toni est dans le même cas, car elle est complètement dépassée par les événements et ne réalise pas toujours certaines choses. Je l'ai trouvée souvent trop naïve et crédule, car elle fait trop confiance à n'importe qui et ne comprend pas tout alors que tout est sous ses yeux. C'est par exemple le cas lorsqu'elle va travailler : dès le début, j'ai constaté que quelques-uns de ses collègues étaient très étranges. Je ne comprenais pas toujours pourquoi elle ne se méfiait pas davantage…

La narration alternée est très efficace et donne du rythme au récit. Jusqu'au bout, on se demande comment tout cela va se terminer. Ajoutons à cela des extraits de journaux de surveillance entre trois/quatre chapitres qui nous font comprendre que le danger est bien là… (Ce dont on ne doute pas étant donné que l'on sait dès le début qu'Evie a été enlevée…) La pression est donc bien présente, que ce soit dans la narration, les personnages tous plus étranges et intrusifs les uns que les autres, ainsi que l'intrigue en elle-même. En revanche, je regrette la fin trop expéditive à mes yeux néanmoins, je retiendrais surtout le suspense et l'envie viscérale de tourner les pages durant ma lecture. Merci aux éditions Milady pour ce roman qui m'a tenue en haleine !
Lien : https://lespagesquitournent...
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Citations et extraits (51) Voir plus Ajouter une citation
J'ouvris mon bouquin (…). Le personnage féminin n'était vraiment pas très futé, c'est le moins qu'on puisse dire. Elle soupçonnait son fiancé de la tromper avec sa meilleure amie; l'intrigue simpliste, décrivait son projet de les tuer tous les deux.
Si seulement la vie était aussi facile.
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Les murs nus de la nouvelle maison étaient lisses et froids. En l’absence de meubles, les pièces encore vides manquaient totalement de caractère. Et la peinture coquille d’œuf ne contribuait pas à réchauffer l’atmosphère.
Oui, c’était propre et fonctionnel, mais j’avais toujours aimé la couleur.
Je me rappelai notre ancien salon, si spacieux, avec le bow-window et le mur d’accent au papier peint à motifs cachemire turquoise et noir – j’avais mis plus d’une semaine à choisir parmi les échantillons scotchés au manteau de la cheminée. Nous avions tous les trois pu exprimer nos opinions, avant de tomber d’accord.
Je jetai un coup d’œil aux murs, aux plinthes, au minuscule vestibule et aux poignées ouvrant sur des chambres guère plus grandes. Comme si j’allais subitement trouver du charme à l’endroit.
J’avais le sentiment qu’on venait d’enlever couleur et texture à ma vie, que mon âme elle-même avait été trempée dans cet insipide magnolia.
Je me retournai vers la petite fenêtre donnant sur le carré humide de pelouse fatiguée. L’agent immobilier avait eu l’audace d’appeler ça un « jardin ». Quelle blague.
Des mauvaises herbes étouffaient les bordures et des pissenlits poussaient çà et là entre les dalles, tanguant comme des marins ivres sous la brise légère.
J’embrassai de nouveau la pièce du regard.
Dans un coin s’empilaient cartons et sacs-poubelle pleins. Le résumé des huit dernières années de notre vie.
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Je voulais prendre soin de ma fille, et de moi-même. Regagner un peu de l'amour-propre que j'avais perdu progressivement au fil des deux dernières années, comme du vernis à ongles bon marché qui s'écaille.
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Après les événements, j’ai scrupuleusement lu pendant des mois tous les commentaires que les gens postaient en ligne sous les dépêches ou les articles. Ils parlaient comme s’ils connaissaient personnellement la « mère terriblement négligente » d’Evie et sa « malheureuse famille ».
D’autres s’étonnaient ouvertement qu’Evie puisse simplement se volatiliser de cette façon. Tout à coup, tout un chacun devenait un expert.
Réseaux pédophiles européens, tueur en série d’enfants, Roms de passage – autant d’hypothèses terribles pour expliquer la disparition d’Evie. Je les avais toutes entendues.
Et toutes, sans exception, tenaient Evie pour morte.
Pas moi. J’ai décidé de croire qu’Evie est toujours en vie ; que, quelque part, elle vit et respire. Je dois me raccrocher à ça.
Pour cette raison, je ne dois pas paniquer. Bien que je ne sois pas capable de bouger un muscle ou d’émettre un son, il y a forcément un moyen pour moi de les aider à la trouver, à la sauver, tant que je me souviens encore de tout aussi clairement.
Je ne vois qu’une solution : revenir en arrière, au tout début.
Même avant ce qui s’est passé.
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Quand tu t’apercevras que ton enfant a disparu, tu croiras connaître le pire.
Très vite viendra ce sentiment insidieux, comme si tu te vidais de ton sang, que tu n’y peux rien, absolument rien.
Tu le sentiras s’écouler, et rien ne peut l’arrêter. Mais, à ce stade, tu te fiches pas mal de ce qui peut t’arriver.
Tu ne penses qu’à elle, ton bébé.
Quarante-huit heures. C’est la durée approximative où tu chancelleras au bord de la folie, t’entêtant à croire que les choses peuvent redevenir comme avant.
Tu resteras sans dormir pendant des jours, jusqu’à ce que l’on te donne des sédatifs. Chaque fois que tu émergeras de ton sommeil chimique, il se passera une seconde – une seule – où tu ouvriras les yeux en pensant que tout est rentré dans l’ordre. Une seconde où tu croiras avoir tout imaginé.
Ensuite, tu te diras que rien ne peut être pire que ça.
C’est précisément à ce moment-là, ou presque, que l’espoir commence à s’effondrer.
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