Ah !
Me voici bien déçue finalement. Et je l'attendais ce volume 2 , cette suite du premier roman de
Leïla Slimani dont j'avais enfin trouvé qu'elle arrivait à sortir de cette écriture froide et trop distanciée, de cette problématique avec les émotions qui peut-être lui fait écrire des récits glacants souvent, avec cette écriture journaliste contemporaine... Bref, j'avais aimé vraiment ce premier tome ''
le pays des autres ''.
Et dans cette trilogie annoncée, me voilà toute contente d'entamer le second tome ''Regardez-nous danser '', car je fus patiente, ayant attendu la sortie en poche.
C'est donc avec un plaisir anticipé que je m'y plonge.
Et ça fonctionne au début.
Je m'étais bien préparée.
Et je crois que le début du roman est plutôt bon;
Nous retrouvons les personnages du premier tome, Mathilde l'alsacienne installée dans la campagne marocaine, son époux agriculteur Amine, leurs deux enfants Aïcha et Selim et le reste de la famille et des connaissances.
Nous sommes dans les années 60 et Mathilde et Amine sont devenus des gens '' respectables ''. Les voici invités dans des cercles de bourgeois,des clubs et cela génère chez eux des tensions ou des satisfactions.
Aïcha part étudier la médecine à Strasbourg,son frère est plus tourmenté et va avoir du mal à se trouver, il aura besoin de s'éloigner de ses parents.
Au delà de l'histoire des personnages, bien sûr,
Leïla Slimani veut raconter une histoire du Maroc.
Mais très vite, j'ai trouvé en avançant dans ma lecture, qu'elle allait trop vite, voulant aborder beaucoup de faits, de personnages, et d'événements, elle se dépêche, hop, et écrit rapidement et c'est très désagréable à lire.
Cela a nuit à la lecture de ce second tome.
J'ai appris que depuis le début de l'écriture de cette trilogie, il est prévu que ce soit adapté en série filmée.
Et bien, je crois qu'elle s'y prépare trop tôt ! L'écriture du scénario n'est pas l'écriture d'un roman.
Et la précipitation des évènements, entre les hippies d'Essaouira, la tante Selma et ses choix de vie, Aïcha et ses revirements soudains auxquels on ne comprend rien, Mathilde dans sa cuisine qui d'un coup fait des déclarations surprenantes pour elle, Amine et ses maîtresses et sa relation à sa terre, etc ...
Mais j'en oublie !
Car il s'agit aussi du Roi Hassan, d'un attentat, de l'administration marocaine, mais et ça c'est très particulier, de toutes les descriptions de l'autrice sur le Maroc de cette époque, qui lui apparaît sale, dégoûtant, plein de poux, de mouches, de blattes, il faut lire la description de la bonne embauchée par Aïcha et du bidonville dont elle vient et de la façon dont elle ( l'autrice) décrit sa saleté et son ignorance.
Je me suis demandé comment
Leïla Slimani voyait vraiment elle, le Maroc de ses origines.
Cela m'a beaucoup interrogé.
Quoiqu'il en soit, je n'ai pas du tout ressenti ce mélange d'attachement aux personnages et d'intérêt pour le thème traité qui avait été le mien lors de la lecture du premier tome.
J'ai donc lu et terminé celui-ci, mais je m'en tiendrai là.
Il y a tant à lire et découvrir d'autrices et auteurs moins mis en avant, cela m'ira très bien.