es associations de voisinage, enseignent un excellent abri dans les placards (les maisons en possèdent toutes de très grands et profonds, destinés à ranger la literie) , capitonnés à l’intérieur par des matelas. Tout cela dans des maisons de bois aux fenêtres et portes coulissantes en papier. On peut, en effet, y attendre en toute tranquillité les bombes incendiaires.
C’est une éclatante insulte des Jaunes aux représentants de la race aryenne, même si en l’occurrence il s’agissait du Reich.
En raison de la puissance des explosifs modernes nous sommes parfois obligés d’abandonner l’espoir de récupérer les corps. Par conséquent, nous conseillons aux familles des soldats en partance pour des fronts actifs de garder des mèches de cheveux ou des coupures d’ongles, cela afin d’éviter de se trouver en situation de n’avoir plus rien du tout de la personne de l’honorable mort.
Vous avez sûrement toujours entendu affirmer par toutes les religions, monsieur Kessler, qu’un jour viendra où toutes les misères de la vie auront cessé et où il ne restera que les joies et les plaisirs ; alors notre terre deviendra un paradis. Le marxisme lui aussi nous offre, dans un style différent, ce type de vision des lendemains heureux. Mais que la terre puisse devenir un paradis, cela je ne le crois pas. Cette terre restera toujours le monde qu’elle est actuellement. C’est une chose affreuse à dire, et pourtant je ne vois pas comment y échapper…
Savez-vous, Friedrich, ce que mon fils m’écrit dans sa dernière lettre ? « Un jour que j’étais allongé sur le ventre en forêt, sous un feu d’artillerie nourri, un oiseau s’est mis à chanter au-dessus de ma tête… Je haïssais cet oiseau. Je pensais qu’il continuerait à chanter pendant que moi, j’allais mourir sur place… » Je sais ce que mon fils ressent. Dans ces moments-là, on veut vivre, seulement vivre, rien que vivre. Mais au fond de mon cœur j’ai la certitude qu’il ne reviendra pas.
Il m’a posé une question intéressante : la culture se développe-t-elle sur la base des échanges entre les peuples, ou, au contraire, en s’efforçant de préserver sa propre spécificité ?
[...] L’impréparation et l’ignorance des Japonais au sujet des bombardements des zones civiles, lesquels deviennent hélas un des traits marquants de notre siècle.
[...] On raconte que des quartiers entiers ont été transformés en mer de flammes ! Les gens sont restés prisonniers du goudron fondu, étouffés dans les tourbillons de feu. Les estimations les plus prudentes font état de cinquante mille morts. Est-il vrai que depuis les toits de la capitale on apercevait à l’horizon la lueur rouge de Hambourg en train de brûler ?
[...] Des convois entiers auraient été gazés à leur arrivée. Mais pourquoi tuer tous ces gens ? J’ai de la peine à croire que le Führer puisse approuver un pareil meurtre collectif.
[...] Nous prendrons Moscou cet été, et automatiquement le régime monstrueux de Staline s’effondrera comme un château de cartes. Viendra ensuite le tour de la Grande-Bretagne, qui ne perd rien pour attendre ! Les bombardements sur l’Allemagne cesseront définitivement et nos victimes civiles seront vengées.