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Paul Budker (Traducteur)Léon Haffner (Illustrateur)
EAN : 9782702706367
253 pages
Chiron (01/04/1996)
4.25/5   30 notes
Résumé :
Joshua Slocum a été le premier navigateur à avoir réussi le tour du monde en solitaire.
Il nous a laissé un passionnant journal de bord où il raconte son aventure. Parti de Boston le 24 avril 1895, il y revint le 27 juin 1898, après avoir parcouru plus de 46 000 milles à bord du Spray. Depuis, tous les navigateurs solitaires se réclament de Joshua Slocum comme de leur grand ancêtre commun, celui qui a montré la route et qui a été suivi par tant de disciples.
Que lire après Seul autour du monde sur un voilier de onze mètresVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Wouah !
Seul autour du monde sur un voilier de 11 mètres, en 1895 !
Parti en 1895 de Boston, il y est revenu trois ans après, affinant son expérience déjà longue de capitaine Haddock, mille sabords ! En effet, il avait déjà roulé sa bosse depuis 20 ans dans ces océans comme matelot puis capitaine de navires plus gros. C'est alors qu'on lui offrit une épave qu'il reprit à zéro avec du chêne, un bois qui résiste à tout ou presque tout. Il en fit un sloop ( quillard avec un seul mât) de 11.20 m.
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L'expérience qu'il nous raconte en 250 pages lors du périple du premier homme, qu'il appelle "l'équipage", qui a fait le tour du monde en SOLITAIRE sur une coque de noix... est incroyable. Je ne peux pas tout dire, mais il y a la technique de manoeuvre, la santé, la nourriture, les avaries, la force des éléments (calmes et tempêtes, ouragans ), et la variabilité de l'accueil humain à l'arrivée dans les ports... et les animaux, baleines, marsouins, poissons volants et insectes, mais aussi la chèvre infernale de l'île de l'Ascension ! Par sa connaissance des éléments, son expérience et son humilité, Joshua Slocum a réussi, en trois ans, à éviter tous les écueils, sachant exactement là où il était à chaque instant, par rapport aux cartes, grâce à sa montre (horloge), son loch ( vitesse) dont il se passe à la fin, ainsi que de sa connaissance antérieure de certains ports.
En général, il est bien reçu par le capitaine du port, et même par le gouverneur du lieu, pour ceux qui connaissaient et admiraient sa tentative.
Il en profite pour radouber la coque, et réparer les voiles déchirées par des coups de vent. il connaît son bateau à fond, il sait l'équilibrer pour que, barre amarrée, il puisse passer beaucoup de temps, quand la mer n'est pas trop agitée, contrairement au cap Horn, du temps à lire, entre autres les aventures de Robert Louis Stevenson sur l'Oise ou dans les Cévennes !
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Il est notamment bien reçu aux Samoas où, alors qu'il a jeté l'ancre, une pirogue de jeunes femmes l'aborde en demandant en riant s'il avait mangé ses coéquipiers. C'est d'ailleurs là qu'il rencontre la femme de Robert Louis Stevenson, cher à son coeur et au mien, mort l'année précédente.
Autre rencontre fameuse :
à Durban, Henry Morton Stanley vient l'aborder pour lui poser des questions pertinentes, auxquelles il répond avec humour, et sans embarras.
Lors d'une longue escale à Captown, il va voir, à Prétoria, le président Krüger qui croit encore que la Terre est plate, et n'en démord pas !
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C'est donc un journal de bord simplifié qui nous est présenté, mais Joshua évite "l'écueil" de la barbarie technique ( Dieu sait que le jargon voileux comporte des termes, et je me suis retrouvé en terrain familier, même si je n'ai fait que de la voile côtière, dont le tour de Bretagne, sur des quillards de 10 mètres )... Il évite donc ce pénible langage par des pointes d'humour bien placées, ainsi, l'épisode de la chèvre mangeuse de cartes, ou les jeunes filles et leur tante qui montèrent à bord avec enthousiasme, lui, pensant qu'elles feraient un petit tour, avait rendez-vous le soir avec une personnalité, croyait qu'il serait de retour en temps voulu, ... Mais elles étaient tellement enthousiastes, manoeuvraient l'écoute, hissaient la grand voile et barraient avec une telle joie qu'il continua à les faire naviguer, passant outre la personnalité, qui vint d'ailleurs aux renseignements !
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Il faut lire "la longue route", de Bernard Moitessier, que j'admire : il a baptisé son bateau Joshua en honneur de Slocum.
Le record actuel du Vendée Globe est de 74 jours en monocoque, mais ça n'a rien à voir. Bernard Moitessier s'en fout : en 1968, il est en tête de cette course, mais continue vers l'Océan Indien et la Liberté, au lieu de remonter vers l'Europe pour recevoir son trophée :)
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>Joshua Slocum est premier navigateur à avoir fait le tour du monde en solitaire.
> Ce livre est son récit du tour de monde

J'aurais envie de dire « il ne savait pas que c'était impossible, alors il l'a fait ».
C'est le récit de voyage d'un homme d'une grande modestie. Il parle par exemple de son père qui pour lui sur une île déserte aurait juste besoin d'un couteau et d'un arbre pour quitter ladite île en bateau.
Joshua lui reconstruit lui-même son voilier. Voilier pour lequel il aurait toujours manifesté une grande confiance et une grande tendresse.

Voilier, voile faut-il avoir pratiqué ce sport pour saisir l'âme de ce livre.
Je le pense (mais ne partez pas tout de suite).
Je n'ai jamais navigué en solitaire, ni fait le tour du monde.
Mais j'ai navigué en mer du Nord, Manche et Atlantique sur toutes sortes de voiliers.
Du bateau en « plastique », au voilier en aluminium léger, au vieux gréement en bois massif…
J'ai compris ce que Joshua parle quand il décrit les profondes qualités marine de son bateau.

Joshua raconte souvent avec pudeur de ses longs et grands moments seul en mur.
Un des chefs de bord m'avait dit « en mer tout fait évènement ». J'ai retrouvé cela dans le livre.

L'océan n'est pas tout le récit. C'est surtout les rencontres. C'est peu dire que Joshua suscite l'étonnement voir l'incrédulité.
On enfume même son voilier pour vérifier qu'il ne cache pas des coéquipiers !

Il n'est plus besoin d'avoir navigué pour savourer le récit d'un homme à la rencontre de tous ces semblables.

Tout au long du livre, Joshua manifeste beaucoup d'humilité et titre un plaisir pour les choses simples.

> Les jours passaient, heureux, partout où mon bateau naviguait.

Le récit est parfois daté mais aussi très moderne

> Les jeunes filles de ces institutions d'enseignement voulaient savoir comment on peut naviguer seul autour du monde, ce qui me donna à penser que l'on aurait peut-être un jour des navigatrices au lieu de navigateurs.
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
J'étais joyeux d'embouquer à nouveau le détroit de Magellan, et de le passer une seconde fois vers le Pacifique, car, au large de la Terre-de-Feu, la mer était plus que mauvaise : elle était littéralement "montagneuse". Dans les rafales les plus violentes, et alors que le sloop ne portait que la trinquette avec un ris, le seul battement de cette petite voile le faisait frémir et trembler de la carlingue à la pomme du mât. Si un doute sur la solidité du bateau avait pu me venir à l'esprit, j'aurais craint alors qu'une voie d'eau ne se déclarât au galbord, au pied du mât ; mais pas une fois je ne dus pomper. Sous l'impulsion des petites voiles réduites que j'avais établies, le Spray filait vers la terre comme un cheval de course, et c'était un travail passionnant que de le mener à travers les lames, de crête en crête, en manoeuvrant pour qu'il ne se couche pas. Je ne quittais plus la barre, maintenant, et je faisais de mon mieux.
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NDL : il doit être "au vent portant", et maintenant, on appelle ça "surfer sur les vagues", et c'est vrai que c'est jouissif de mener un bateau de plusieurs tonnes à surfer !
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Souviens-toi, mon Dieu, que ta mer est si grande et que mon bateau est si petit.
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NDL : Joshua prie cela au large du Chili ; moi, sans comparaison ( mais tout de même ), je l'ai fait au large de Guernesey.
Le marin, comme le parapentiste dans son domaine, est fier et trop confiant tant qu'il n'a pas subi cette épreuve ; après, il peut devenir "un vieux marin aguerri".
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Le brouillard se dissipa juste avant la nuit, et je pus voir le soleil se coucher. Lorsqu’il eut disparu, je me tournai vers l’est et là, juste au bout du beaupré, je vis une souriante pleine lune sortir lentement de la mer. Neptune lui-même montant à mon bord ne m’aurait pas surpris davantage. « Bonsoir, madame ! criai-je, heureux de vous voir ! » Depuis ce soir-là, j’ai souvent eu de longues conversations avec la lune. Elle a eu toute ma confiance pendant le voyage.
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Dans le beau pays maritime de Nova-Scotia ( Nouvelle Ecosse ), s'élève une chaîne de montagnes appelée North Moutain, qui regarde d'un côté la baie de Fundy, et de l'autre la fertile vallée d'Annapolis.
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De beaux spécimen de Patagons, alertes et vigoureux à leur arrivée en ville le matin, ont lieu, le soir, de se repentir d'avoir approché des hommes blancs, qui les enivrent abominablement pour leur voler les fourrures qu'ils apportent.
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