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Silver Surfer All-new All-different tome 2 sur 1
EAN : 9782809464153
128 pages
PANINI COMICS - MARVEL (07/02/2018)
4.5/5   3 notes
Résumé :
De retour dans l'espace, le Silver Surfer et Dawn Greenwood vivent d'incroyables aventures. Mais lorsque l'univers est menacé et qu'une figure centrale du passé de Norrin Radd fait appel à lui, le héros cosmique et sa bien-aimée sont confrontés à un choix difficile... Découvrez l'émouvante conclusion des aventures du Silver Surfer signées Dan Slott (Amazing Spider-Man) et Michael Allred (FF).
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à Silver Surfer - All-new All-different, tome 1 (épisodes 1 à 6) qu'il faut avoir lu avant. Il faut avoir commencé par le premier tome car ils forment une saison complète. Il contient les épisodes 7 à 14, initialement parus en 2017, écrits par Dan Slott, dessinés et encrés par Michael Allred, mis en couleurs par Laura Allred, la même équipe depuis le premier épisode. Ce tome se termine par une postface, la première partie écrite par Dan Slott, la seconde par Michael Allred.

Après la tentative catastrophique de rapprocher Dawn Greenwood de l'un de ses proches, Silver Surfer l'emmène à nouveau dans l'univers infini, sur des planètes propres à lui offrir des divertissements rassurants s'accompagnant d'un sentiment de bien-être. Dawn finit par s'en rendre compte quand elle comprend qu'elle est en train de jouer dans une nursery extraterrestre. Elle exige que Norrin Radd arrête de la surprotéger ainsi et qu'il l'emmène dans un endroit dangereux. Il choisit un casino spatial tenu par Grandmaster (En Dwi Gast) dans lequel Mephisto lui-même participe à un défi de jouer du violon. Avant de pénétrer dans le casino, Dawn exige de Norrin qu'ils fassent au moins chacun 2 paris une fois à l'intérieur. Il accepte.

Après s'être sortis du casino, Silver Surfer accepte d'apprendre à Dawn à piloter sa planche (Toomie). le deuxième essai les amène à être avalés par une baleine de l'espace où ils sont tout de suite détectés par son système immunitaire et identifiés comme une infection dangereuse. Après cette nouvelle aventure, ils décident de se rendre une planète hospitalière et habitée. Ils y dansent pour la première fois ensemble, mais il arrive quelque chose d'inquiétant à Dawn quand elle se rend aux toilettes. Par la suite, Silver Surfer est convoqué de manière impérative par Galactus, et il reste encore à régler le problème de la durée de vie de l'univers, d'arriver à l'heure pour la naissance de la fille d'Eve (la soeur jumelle de Dawn) et de Costas, sans parler de la vente de l'auberge tenue par Reg Greenwood, le père de Dawn.

Dans la postface, Dan Slott dit à quel point il a pris plaisir à écrire cette série qui totalise 30 épisodes par la même équipe créatrice, qui a connu quelques retards par sa faute et qui n'a pas dévié de la ligne directrice qu'il s'était fixée. Il a raconté une histoire dans laquelle il a pu laisser s'exprimer plusieurs de ses influences : la série télévisée Red Dwarf (1988-1999), le roman le guide du voyageur galactique (créé en 1978) de Douglas Adams, les séries du magazine 2000 AD, les différentes incarnations du Doctor Who, ou encore les anime d'Hayao Miyazaki. Si le lecteur est familier de ces références, il peut en détecter l'influence dans la narration, sinon la compréhension de sa lecture n'en sera en rien obérée. Avant tout, Dan Slott raconte une histoire de Silver Surfer, conçue sur mesure pour ce personnage. Il y a donc une utilisation de ses superpouvoirs, en particulier de son cosmique pouvoir. Il continue de voyager dans l'espace sur sa planche et il a conservé un attachement particulier pour la Terre. Son histoire personnelle continue d'être liée à celle de Galactus. Concernant ce dernier, le lecteur apprécie le fait que le scénariste prenne en compte les changements survenus au personnage dans la série Ultimates d'al Ewing.

Il s'agit bien de la suite et fin de l'histoire commencée avec la rencontre entre Dawn Greenwood et Silver Surfer, ce tome menant à son terme leur histoire commune. le lecteur retrouve donc les personnages étant apparus précédemment comme sa soeur Jumelle Eve et son mari Costas, ainsi que son père Reg Greenwood. Il retrouve également d'autres personnages comme Warrior Zero ou Enternity et Queen of Never. Dans la postface, Michael Allred indique qu'il a apprécié l'élégance avec laquelle Slott sait lier les différents éléments entre eux, et faire fructifier une situation précédente ou un personnage déjà vu. Il a raison et le scénariste le fait sans esbroufe. Par exemple, en voyant le retour de Warrior Zero, le lecteur ne se dit pas que Slott est particulièrement habile et astucieux. Il se rend juste compte du naturel de ce retour, de sa motivation, de la manière dont Silver Surfer y fait face. le scénariste n'utilise pas effets de manche pour mieux prendre par surprise le lecteur. Il le fait de manière ouverte au vu et au su du lecteur, sans se gargariser de sa construction astucieuse. Cette manière de raconter est en cohérence avec le ton du récit qui ne repose pas sur l'agressivité ou sur des sentiments négatifs, mais sur une sensibilité plus délicate.

Évidemment si le lecteur est allergique aux caractéristiques des dessins de Michael Allred et à celles de la mise en couleurs de Laura Allred, il aura abandonné la lecture de cette série dès le premier tome, ou il s'en sera tenu à l'écart. Sinon, il sait déjà à quoi s'attendre : des dessins avec une apparence rétro, descriptifs avec un degré de simplification significatif et des couleurs régulièrement acidulées. Il s'en dégage une impression de dessins à destination d'un jeune lectorat, presque naïfs. Ce parti pris graphique participe à la fois à rendre la série tout public, mais aussi à éviter la dramatisation exagérée et à lui donner un parfum de conte. de ce point de vue, la narration graphique est parfaitement en phase avec le ton du récit.

En y regardant de plus près, le lecteur se rend compte que cette apparence naïve est savamment entretenue, alors que la densité d'informations visuelles est au moins au niveau d'un comics de superhéros, et même supérieure. Allred s'amuse à concevoir des morphologies d'extraterrestres qui sortent de l'ordinaire, sachant que le scénario comprend des rencontres de races différentes à intervalles régulier, et en fait donc une consommation importante, parfois uniquement le temps d'une unique case. de même, Allred prend soin d'augmenter le niveau de détails quand une scène le requiert, que ce soit la décoration intérieure de l'auberge Greenwood ou les bâtiments et les machineries de la planète Inkandessa 4. Cette apparence faussement naïve permet également de faire coexister dans une même case des personnages de nature très différente, sans solution de continuité, sans hiatus. Dawn Greenwood ne semble déplacée, ni aux côtés de Silver Surfer sur sa planche dans le vide de l'espace, ni en face d'extraterrestres, ni parmi sa famille lors de son retour sur Terre. En outre les dessins parviennent à faire exister les entités cosmiques comme Éternité ou la Reine des Jamais, comme des personnages de conte, plus grands que nature, sans prétention de les rendre réelle. Finalement Allred leur rend la majesté que savait leur conférer Steve Ditko (pour Éternité), mais dépourvue de la fibre horrifique. de même Galactus n'est pas plus ridicule que dans un comics de superhéros classique, dessiné de cette manière.

Cette façon très particulière de dessiner de manière rétro en neutralisant les aspects agressifs ou offensifs n'aboutit pas à des visuels insipides, mais à une interprétation de la réalité positive. À plusieurs reprises, le lecteur se rend compte que cela n'est pas synonyme de facilité. Michael Allred réussit à donner à voir des événements ou des séquences assez difficiles à rendre substantiels sans tomber dans les stéréotypes fadasses ou usés des comics de superhéros. Dans l'épisode 7, il doit représenter un duel au violon (une forme d'archétype culturel aux États-Unis) et il sait laisser planer le doute quant à qui a réellement gagné la partie. La première partie de cet épisode requiert également une sensibilité délicate, lorsque Silver Surfer emmène Dawn dans des endroits rassurants pour la réconforter. Les dessins montrent très bien le plaisir qu'elle prend à pouvoir caresser des petits animaux à la fourrure douce, comme s'il s'agissait de peluches animées inoffensives. Dans un épisode suivant, il doit représenter le Big Bang en y intégrant un phénomène déclencheur directement lié à un personnage et à sa naissance. le résultat est des plus étonnants dans sa simplicité et son évidence, rendant crédible la logique du récit. le lecteur retrouve cette intelligence graphique également dans les détails : par exemple les différentes tenues de Dawn toutes rouges à points noirs, avec une inventivité intarissable quant à leurs formes. Il la retrouve également dans des moments de pure bande dessinée, quand Éternité crée un raccourci dans l'espace, avec une mise en scène d'une extraordinaire élégance. Si le lecteur subissait encore les dessins de Michael Allred jusqu'alors, il comprend toute leur pertinence et leur adéquation au récit dans ce dernier tome.

Bien sûr, Dan Slott continue sur sa lancée, et cette histoire est avant tout une histoire d'amour délicate et gentille entre Dawn Greenwood et Norrin Radd, 2 individus qui passent du temps ensemble, qui apprennent à se connaître, qui se rendent compte qu'ils apprécient la compagnie l'un de l'autre, plus que la solitude pour Norrin Radd, plus que la chaleur de sa famille pour Dawn Greenwood. le scénariste raconte cette romance à l'ancienne, en mettant en lumière les sentiments, mais pas sous la forme d'interrogation basique de type Est-ce qu'il m'aime ? Il préfère montrer les interactions personnelles, la manière naturelle dont les valeurs de l'un déteigne sur l'autre et réciproquement, le plaisir de pouvoir partager des moments, des paysages qui nous sont chers, des émotions positives. Il est possible de traiter cette approche de vieux jeu, ou alors d'apprécier sa qualité positive et e respect mutuel.

Dans le tome précédent, le lecteur avait l'impression que le scénariste avait atteint un point où il aurait pu s'arrêter, avec une forme de reconnaissance pour Norrin Radd. En découvrant ces épisodes, il voit bien que l'auteur s'attache surtout à l'histoire de la relation entre Silver Surfer et Dawn, que l'enjeu pour Norrin est de reconnaître en Dawn un individu pleinement indépendant, avec ses propres valeurs, mais aussi ses propres drames. Cet enjeu se matérialise sous la forme de ce que Silver Surfer apprend de Dawn. Au fil de ces aventures dédramatisées, le lecteur constate que Dawn influe sur le comportement de Silver Surfer, et que les changements occasionnés reflètent des valeurs morales. La plus évidente réside dans le fait que Dawn lui montre que la violence ne doit jamais être la première réaction à une situation de danger, par exemple dans l'épisode 8, contre les défenses biologiques de la baleine de l'espace. Cette fibre de la narration s'apparente à une sensibilité à base de bons sentiments, mais sans mièvrerie.

Dan Slott ne se contente pas de cet état d'esprit gentil. Au fil des épisodes, les personnages évoquent des aspects de la condition humaine très perspicaces et pertinents. Il peut s'agir de la peine causée par la perte de petites choses auxquelles on ne fait pas attention d'ordinaire, comme de ne plus voir une couleur (ici le rouge) ou ne plus être capable de prononcer une consonne (ici le B). Il peut s'agit d'évidence mais aux ramifications profondes (le fait que toutes les histoires doivent avoir une fin, une métaphore de la mort inéluctable), ou le fait qu'être gentil n'est pas synonyme d'être faible (la gentillesse n'est pas une preuve de la faiblesse).

Au fur et à mesure, le lecteur découvre également des réflexions plus personnelles et plus pragmatiques, toujours dépourvues de cynisme. Il se dit qu'il fut absolument qu'il retienne cette comparaison du temps à l'amour des parents pour leurs enfants, et de l'espace à l'amour des enfants pour leurs parents. Il constate que la gentillesse narrative de Dan Slott n'est pas synonyme de faiblesse, et qu'il sait regarder la condition humaine sous différents angles. Dans l'épisode 9, il évoque avec une rare élégance le fait que les êtres humains produisent tous des déchets, à commencer par les déchets biologiques issus du processus de digestion, et que c'est consubstantiel de la condition humaine. Dans un autre épisode, il s'attache à un personnage souffrant de dépression, montrant comment son entourage essaye de le soutenir et de le sortir de là, tout en indiquant que l'individu n'est pas une machine et qu'il n'est possible de faire des prédictions sur le temps de guérison nécessaire ou de forcer le processus.

Ce dernier tome clôt une série atypique dans la production Marvel, avec un scénariste et un artiste capable d'utiliser toutes les conventions les plus farfelues des superhéros, et de raconter une histoire qui gagne en profondeur de tome en tome, sans rien perdre de sa gentillesse et de son intelligence émotionnelle. le lecteur peut se divertir devant les voyages extraordinaires de Silver Surfer, se repaître des connexions avec l'univers partagé Marvel, et également se sentir rasséréné par les dessins sympathiques et tout public, ainsi que par les personnages avec un état d'esprit positif, ce qui ne veut pas dire qu'ils ne souffrent pas. Une saison extraordinaire.
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