L'éternel de Te Rangi

Le début a rendu un peu compliqué l'immersion dans l'histoire par plusieurs points : tout d'abord, un prologue qui fait plus ‘résumé' qu'autre chose (un ton plus vers le ‘conte' aurait été plus approprié) puis un lancement de l'histoire un peu foireux (deux personnages apparaissent de nulle part seulement pour les lancer sur la piste de la Plume), un objectif pas très bien dessiné pour les protagonistes (sauf Néham, même si son entêtement à protéger la jeune femme dès le début était un peu bizarre, puisqu'il ne sait encore rien d'elle ou de ses objectifs) et un style parfois un peu irrégulier. Toutefois (et heureusement), cela s'améliore grandement par la suite et j'ai beaucoup apprécié cette histoire, même si certaines choses étaient assez prévisibles (je pense en particulier au ‘secret' de Nilyn révélé à la toute fin, mais que j'avais rapidement suspecté, sans compter la romance qui s'établit entre les deux protagonistes principaux, assez majeure).

La façon dont est traitée la psychologie de Néham est intéressante par la vision de l'impact qu'ont eu ses siècles d'errance, de solitude et de torture sur lui, comme le fait qu'il porte un oeil nouveau sur son propre peuple et leurs agissements dictés par leur orgueil, leur indifférence à l'égard des peuples d'en-bas, mais aussi des choses plus triviales comme sa peur de la noyade à la suite de ses précédentes expériences, plutôt douloureuses... Ces siècles passés l'ont vraiment changé, jusqu'à le faire penser que les siens (et lui-même) ont peut-être mérité ce châtiment. Il en vient même à avoir un geste pour la Kitsune à la fin, alors qu'elle est la cause de son malheur, ce qui est quand même fort.

J'ai beaucoup apprécié, en particulier, l'univers qui se dessine au fil des pages, riche et intéressant, même si on sent qu'on ne fait que l'effleurer dans cette histoire plutôt courte. de fait, quelques aspects sont un peu survolés / auraient mérité d'être un peu plus développés et c'est un peu dommage : j'aurais notamment aimé savoir comment les Toridens sont devenus aussi orgueilleux et insensibles aux souffrances d'en-bas alors que ce seraient leur bonté et leur attitude généreuse envers toute créature qui souffrait qui auraient conduit les dieux à leur offrir Te Rangi ; comment Nilyn en est venue à se lancer dans sa quête, aussi, ce dont nous savons peu de choses au final...

Quelques points m'ont également laissée perplexe, comme :
- la logique de la Kitsune : elle pense ne causer aucun mal alors qu'elle soumet les animaux à sa volonté et qu'elle attaque sciemment les peuples de la Terre pour leur rappeler de temps en temps qui est le patron ? Surtout qu'elle se désigne elle-même comme protectrice de la Nature et de ses habitants ! (elle s'est mise de sacrées oeillères, sérieux…)
- la colère à l'égard des Toridens : ok, ils snobaient ceux d'en-bas mais techniquement, ils n'étaient pas non plus la cause de leur malheur, ils y restaient ‘juste' insensibles et ne faisaient rien pour aider. Cependant, à voir l'attitude de plusieurs personnages (comme la Kitsune ou le sorcier), on croirait limite qu'ils les tiennent comme responsables… Ce qui est un peu facile, ce n'est pas détaillé dans l'histoire, mais j'imagine que les humains se débrouillent très bien eux-mêmes pour causer leur propre malheur / celui des autres membres de leur propre espèce.
- l'aspect de la malédiction qui pèse sur Néham en ce qui concerne les contacts avec la gent féminine uniquement, devenus sources de souffrance pour lui : pour quelle raison cela ne concerne-t-il que les femmes ? Lui aurait-il donc suffi d'être bisexuel et de se mettre en couple avec un homme pour passer outre cet aspect de la malédiction ? Ne considère-t-on pas les contacts entre deux hommes, même simplement amicaux, comme possiblement plaisants, surtout pour un individu soumis malgré lui à la solitude ?
C'est de l'ordre du détail mais ça m'a fait un peu tiquer, je l'avoue ! x)

En somme, dans l'ensemble, malgré un début laborieux, ça a été une lecture agréable que je recommande :)

L'éternel de Te Rangi fait partie des quelques livres du pack 2021 que je n'avais pas encore lu. Il me permet à la fois d'épurer mon petit stock restant avant la sortie du pack 2023 et de finaliser le #deliredetechallenge en lisant le livre de ma PAL qui me faisait le moins envie. Notion très subjective, je vous l'accorde, que "livre faisant le moins envie" qui aurait pu correspondre à tout un tas de romans dans ma bibliothèque ou aurait pu changer en fonction du temps… Si j'ai choisi celui-ci, c'est sur des critères tout à fait subjectifs : le petit nombre de pages qui me permettait une lecture rapide, et le fait d'avoir vu quelques retours négatifs, ou mitigés, qui ne me donnaient pas forcément envie de m'y plonger.

Au final, j'ai découvert un chouette univers, mais je comprends tout à faire ces retours mitigés que j'ai pu voir. En effet, le terme "kitsune", présent dans le résumé, m'a laissé penser, à tort, que j'allais trouver une inspiration japonaise, or si la kitsune est un personnage central de l'intrigue, elle est très peu présente physiquement dans le récit et elle est le seul élément de mythologie japonaise que j'ai détecté (mais j'avoue que je suis plutôt novice ^^); le monde dans lequel évoluent les protagonistes a plutôt des accents médiévaux, même s'il est peuplé de nombreuses créatures fantastiques qui ont été, je pense, imaginées par l'auteure. de plus, s'il est appréciable d'avoir ici un one-shot, j'ai parfois eu un sentiment de "trop peu", comme si cet univers (trop) riche n'était pas assez développé, que l'on ne faisait qu'en effleurer la surface en nous associant à la quête de Neham et Nilyn.

La plume de l'auteure est très agréable à lire. Elle nous fait découvrir l'âge d'or de Te Rangi, cité flottante, ainsi que sa chute, puis, le destin tragique de son prince, Neham. Condamné, par la kitsune, à la souffrance et l'immortalité afin de payer l'attitude de son peuple qui s'est détourné des hommes, les laissant à leurs souffrances. Sauf que… si Neham souffre assurément, qu'il a déjà connu plusieurs morts et ne peut s'attacher à personne, la kitsune, qui a pris le contrôle de Te Rangi, reproduit exactement ce qu'elle reprochait à ses primo-habitants; pire, elle intervient de manière défavorable sur le destin des hommes.

Ici, tout commence lorsque Neham sauve une femme d'une tempête de sable. Il se retrouve alors, un peu malgré lui, entrainé dans une course aux objets magiques, pour essayer de contrer la kitsune. Personnellement, j'ai beaucoup aimé les personnages que l'on découvre au fil du récit, même si certaines réactions vis à vis de Neham m'ont semblé assez disproportionnées dans le sens où il n'a pas causé le déclin de l'humanité de son propre chef. J'ai également apprécié les petites légendes qui émaillent le récit et viennent étoffer la mythologie de l'univers. Pourtant, j'avoue que la façon dont Neham se comporte ne laisse pas deviner ses quelques centaines d'années… s'il est plaisant de constater que les épreuves qu'il a traversé lui permette de voir d'un autre oeil la manière de vivre qu'avaient les siens, j'ai trouvé qu'il avait parfois les réactions du très jeune-homme qu'il était au moment de la malédiction.

Il m'a manqué un petit quelque chose pour pouvoir apprécier pleinement l'ensemble du récit. J'avoue avoir eu l'impression de "subir", au même titre que Neham. Il est bringuebalé à la recherche des artefacts et se retrouve, soudainement, très soucieux de la sécurité de cette jeune-femme qu'il a sauvée. On trouve donc un brin de romance, assez mignonne mais un peu naïve (ce qui m'a gênée par rapport à l'âge de Neham).

L'éternel de Te Rangi se lit rapidement, nous passons de scène en scène, un peu comme dans une partie de jeu de rôle, pour finir en apothéose, découvrant un secret qui, finalement, n'en était pas vraiment un, sur une bataille relativement rapide.

Une lecture qui me laisse donc partagée, beaucoup de (très) bons éléments et idées, mais tout n'est pas exploité à fond et parfois, le développement de l'histoire fait un peu scolaire.
Lien : https://sawisa.wixsite.com/y..

Je me suis procurée ce roman suite à la rencontre de son auteure (adorable) en convention. Et sans que cela soit mon roman favoris, il n'en est pas moins un très bon moment de lecture que je me suis même surprise à relire une fois.

L'éternel de Te Rangi est un récit aux allures de contes : il est assez court, le rythme est donc assez rapide, sans réellement s'attarder. On peut dire qu'il va droit au but à chaque fois, et la narration s'apparente également à celle que l'on retrouve dans le conte. Et c'est ce qui m'a séduit !
On est plongé dans une aventure à l'univers riche et aux héros attachants, à qui on pourrait leur reprocher un petit manque de profondeur et de développement, mais c'est ce que le style du récit veux (aller toujours droit au but, avec l'essentiel).
De ce fait, nous n'avons pas le temps de nous ennuyer. Les événements s'enchaînent sans longueurs et détails inutiles, avec ces moments d'actions entrecoupés de petits bons dans le passé. Nous apprenons doucement à connaître les personnages qui s'attachent peu à peu l'un à l'autre, pour laisser naître la romance.

La Kitsune est un personnage aussi mystérieux que menacant. Elle n'apparaît que très brièvement dans le récit, mais elle est omniprésente tout du long. Et même si elle reste entourée de mystère, elle a fini par être mon personnage préféré de par la compassion qu'elle me suscitait.

Ma lecture a été très agréable et dépaysante. Je me projetais dans ses décors, et entendais presque des musiques enchanteresses au fil des scènes et des paysages. Surtout lors des scènes de l'île de Te Rangi.

Ce n'est pas du tout un livre prise de tête. C'est très facile et rapide à lire. Il n'y a pas d'énorme plot, ni même réellement de suspens. Les petits noeuds de l'intrigue se devinent très facilement. Mais si vous rechercher un récit divertissant, beau, avec une romance légère, vous saurez trouver votre bonheur avec Te Rangi.

J'ai acheté ce livre aux aventuriales de 2021, et j'avais tellement de lecture en retard que je n'avais pas encore eu l'occasion de le lire, et quel dommage d'avoir attendu tout ce temps ! Heureusement, j'ai rattrapé cette erreur, et vous livre aujourd'hui mes impressions sur ce petit bijou.
Nous voilà donc dans un conte fantastique aux inspirations japonisantes quoi que totalement imaginaire.
Te Rangi nous est présentée comme une ancienne île céleste où jadis des êtres ailés narcissiques et insensibles aux malheurs des terrestres s'ébattaient. Dès le prologue, l'auteure nous donne le ton et nous assistons à la destruction de cet éden par une Kitsune maléfique (démon renard du folklore japonais) qui condamne le prince de Te Rangi à l'immortalité sur terre où il souffrira mille tourments, sera réduit en esclavage et ne pourra jamais connaître le bonheur sous peine d'être assailli de mélancolie.
L'histoire débute des millénaires plus tard, où on retrouve notre prince, toujours sous le joug de sa malédiction, au moment où il sauve une jeune magicienne aux étranges cheveux roux d'une tempête de sable.
À partir de ce moment-là des liens se nouent entre eux ainsi qu'un objectif conjoint : détruire la Kitsune qui continue de ravager le monde depuis le massacre de Te Rangi.
Ce livre conte une épopée, un voyage initiatique. Il nous offre un bestiaire fantastique. Les pages défilent, au rythme de personnages truculents. Il aborde également au passage plusieurs thèmes importants telle que l'humilité, la conscience écologique, humaniste, les responsabilités, les premiers émois amoureux, la rédemption…
Je me suis beaucoup amusée en suivant les aventures de Néham et Nylim, j'ai rêvé avec eux, craint pour leurs vies, me suis émerveillée.
Je ne pourrais que vous conseiller cette superbe aventure qui est à mettre entre toutes les mains, de 7 à 77 ans. Si vous aimez les aventures fantastiques, le folklore japonais, les contes merveilleux, et les quêtes magiques, foncez ! L'éternel de Te Rangi vaut vraiment le détour.
PS : en plus la couverture est sublime !

Tous les romans ont un point fort, dans celui-ci, je dirais que c'est l'ambiance. Une ambiance qui dégage une certaine paix et une certaine chaleur malgré le tonnerre qui gronde en arrière-fond. Une ambiance empreinte de magie et de mystère sans être nébuleuse toutefois, une ambiance dans laquelle on n'a aucun mal à demeurer pendant 230 pages.
L'intrigue est bien ficelée sans être trop complexe : Néham est maudit depuis plusieurs siècles, et par sa rencontre avec Nilyn, a enfin une chance de retrouver son ancienne condition en vainquant celle qui la lui a infligée. C'est cette quête qui permet à la fois aux personnages de mieux se connaître, au lecteur de mieux connaître les personnages, et à l'univers et au contexte d'être posés goutte à goutte par des réminiscences, des détails…
Venons-en maintenant aux personnages : le côté manichéen peut déranger de prime abord, mais pour ma part, j'ai trouvé rafraîchissant et agréable d'avoir des personnages profondément altruistes, pour une fois. Quant à la Kitsune, sa méchanceté qui semble absolue au départ n'est en réalité pas le fruit d'une nature profondément mauvaise ce qui est, sommes toutes, un message plutôt positif. Aimez-vous les uns les autres, bordel de merde.
Enfin, comme je n'ai pas manqué de le soulever à chaud à la fin de ma lecture, le plot twist (sur lequel l'autrice ne fait en réalité que peu de mystère), je l'ai vu venir à une bonne centaine de pages, si ce n'est plus. C'est pour la fin que je ne peux pas en dire autant, une fin qui a fait louper plusieurs battements à mon pauvre coeur, et puis mes yeux, la poussière, vous voyez, quoi.

En bref, une lecture très agréable que je vous conseille vivement !