Basile est un scientifique dans l'âme. Il ne croit pas aux lapins verts, et aux animaux qui vivent comme des humains.
Cette fois, je n'en peux plus de ces milliers de pages et d'images de lapins qui se marient, de crocodiles qui perdent leurs dents, de cochons qui s'achètent des maisons de campagnes, de souris qui n'en finissent plus de se reproduire. (p.55)
La maman de Basile n'a pas su tenir compte des envies de son fils, et a donné aux livres une fonction que d'autres donnent à la télévision : un moyen de se débarrasser de ses enfants. Basile est donc partagé entre la peur de déplaire, et cette haine pour les livres qui symbolisent encore plus sa solitude face à une petite soeur qui accapare toutes les préoccupations parentales.
Je vous rassure, les choses vont s'arranger, et Basile va se réconcilier avec les livres, mais je ne vous dirais pas comment.
Ce petit roman m'a donc beaucoup intéressée, car il m'a permis de me remettre en question, et de m'interroger aussi sur le fait que la lecture reste un choix personnel que l'on ne peut imposer aux autres, et surtout à ses enfants. Quand on est parent, et même si l'on n'est pas nécessairement un gros lecteur (comme le papa de Basile), la lecture est importante, on veut que nos enfants lisent, parce que c'est important, pour l'école, pour la culture, pour l'orthographe, on est fier d'affirmer que nos enfants dévorent les livres, bref, on met sur la tête de nos enfants une pression telle que parfois, la lecture devient une corvée, et que les enfants prennent les livres en grippe. C'est oublier que la lecture est avant tout un plaisir et non un devoir, et que nos enfants ne prennent pas nécessairement plaisir aux mêmes choses que nous. C'est oublier aussi, que la lecture peut être un partage, un moment intime entre soi et ses enfants. Un moment pendant lequel on est ensemble, blotti l'un contre l'autre. Quand un enfant commence à savoir lire tout seul, on le laisse se débrouiller, il est tout seul, justement, et c'est bien ce que regrette Basile. Car tous les enfants aiment les histoires, mais tous ne sont pas toujours prêts à se retrouver seul face à un livre.
Brigitte Smadja a écrit là un roman qui, à la fois, déculpabilise les enfants mais aussi fait réfléchir les parents.
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