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4,24

sur 156 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Évoquer le Rwanda et ces terribles semaines qui plongèrent tout un pays dans un effroyable génocide, il fallait une plume de qualité pour aborder par la fiction un thème si terrifiant. Et le moins que l'on puisse dire c'est que celle de Yoann SMADJA assure parfaitement sa mission. A travers le drame de deux femmes (l'une journaliste française, l'autre femme tutsi), ce roman décrit l'horreur sans tomber dans le sensationnalisme ou le pathétique. le roman met aussi en lumière l'invraisemblable désertion des instances internationales devant la folie barbare d'hommes ayant perdus toute humanité. L'histoire se répète sans cesse déversant son lot de destins à jamais brisés.
Un premier roman qui vous prend aux tripes et qui ne peut laisser indifférent.
Merci à Babelio et aux Éditions Belfond pour la découverte de ce texte bouleversant.
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Après avoir lu en 2015 «  Souveraine magnifique » d'Eugène Ébodé ( auteur que j'ai rencontré lors d'une conférence) à propos du pays aux mille collines et le conflit du Rwanda, j'ai acheté cet ouvrage aux récits entremêlés :

Deux regards portés sur cet événement traumatisant, le Génocide des Tutsi du printemps 1994: période où « L’humanité s'est simplement évaporée » .
«  La terre s'était mise à brûler » .

Sacha , reporter de guerre française est envoyée au Cap pour rendre compte à son journal , des élections post- Apartheid..

Lorsqu'elle débarque au Rwanda, parcourt ses mille collines au volant d'une jeep De La Croix Rouge, aux côtés de Daniel , médecin Tutsi, à la recherche de sa femme Rose muette, ( elle lui écrit tous les jours ) .....elle cesse de croire en Dieu....

Le récit journalistique dédié à Sacha, sans temps morts, factuel, basé sur des faits politiques réels s'entremêle , alterne avec le côté épistolaire, nostalgique , romantique de la prose douce et tendre de Rose....

Deux femmes exceptionnelles , remarquables d'humanité et de sensibilité , courageuses , volontaires...
Entre les Hutus et les Tutsis , la déchirure est celle du quotidien.
On dénonce ses voisins, on leur en veut .
Des miliciens armés de machettes violent, pillent , brûlent les églises, les maisons, massacrent .....
Une espèce de folie s'empare des miliciens : les blessures causées à la tête, aux membres étaient terribles ,les actes crapuleux et règlements de compte se multiplient , une fureur méthodique , des centaines de personnes se réfugient dans les hôpitaux , les dispensaires, les organisations humanitaires , l'ONU étaient impuissantes ...

Les journalistes assistaient à la rupture d'un pays qu'ils ne connaissaient pas .Une fureur animale incontrôlée !

C'est un roman bouleversant qui prend aux tripes à la dimension émotionnelle intense , au sujet douloureux et grave , tout en tension.

Le suspense angoissant rend bien la situation confuse, le climat tendu, la liberté de circulation dans le pays entravée, la tourmente , la folie meurtrière ....
Cet ouvrage historique ne laisse pas indifférent——aidé par une plume sensible et généreuse ——pour ce «  Pays tout de vert , de terre et d'affliction vêtu » se lit aisément sans tomber dans le pathétique ni le sensationnalisme ,malgré les atrocités décrites ...

A ne pas lire si l'on est déprimé ....

Un premier roman précieux qui a reçu le Prix «  Honoré de Balzac » et le «  Prix de la ville de Tours » , ( clin d'oeil à une amie chère qui se reconnaîtra ....)
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« C'est en avril 1994 que j'ai demandé à Dieu de divorcer. »
C'est par cette phrase que commence ce roman et tout est dit.

Sacha a été correspondante de guerre et à ce titre avec son photographe Benjamin ils ont été présents en 1994 au Rwanda pendant le génocide. Ils vont faire la connaissance de Daniel médecin du principal opposant au président de la République rwandaise. Au milieu du chaos, Daniel n'a de cesse de retrouver sa femme Rose et leur fils Joseph qui ont disparu au début du conflit quand les Hutu ont commencé à exterminer les Tutsi.

Le récit est entrecoupé par les lettres que Rose adresse à son mari. Elle nous raconte son enfance remplie des odeurs de vanille dans le parc de l'ambassade de France à Kigali où ses parents sont employés, sa rencontre et son mariage avec Daniel. Et puis brusquement tout bascule.
Les lettres nous font vivre de l'intérieur l'horreur inimaginable. L'amie qui n'entre plus dans la maison, et marche de l'autre côté de la rue, les yeux emplis de haine. Les appels aux meurtres pour se débarrasser de cette sale race, de ces cafards. L'humanité s'est simplement évaporée. On tue sa compagne ou son compagnon uniquement parce que son ethnie n'est pas la bonne. On découpe à coups de machette des femmes et des enfants dont le seul tort est d'être Tutsi. On viole son ancienne camarade de jeux.

Yoan Smadja nous explique parfaitement les origines de ce génocide, le rôle néfaste des Belges et de l'Église catholique dans l'institutionnalisation des différences entre Hutu et Tutsi alors que jusque là ils vivaient tranquillement les uns avec les autres. Les pays occidentaux qui se voilent la face et se contentent d'évacuer leurs ressortissants.

« Nous aurions dû comprendre ce qui se passait au Rwanda bien avant le printemps de cette année-là. Peut-être avions-nous tenté de ne pas voir, de nous rassurer. Peut-être avions-nous baissé la garde. Alors que les Rwandais et la communauté internationale auraient dû ne pas céder un pouce de terrain, ils avaient détourné les yeux, des années durant, face à l'hydre. Jusqu'au naufrage. »

Ce livre nous éclaire sur le travail remarquable de la Croix-Rouge Internationale au coeur des conflits et aussi sur le difficile métier des journalistes reporters de guerre, témoins impuissants de l'homme devenu bête.
Un récit puissant et bouleversant qui ne peut laisser indifférent.
Merci aux éditions Belfond et à Babelio pour cette enrichissante lecture.




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Quelle délicatesse pour raconter les temps de la Vanille puis l'avènement du pire. Le massacre de masse d'une partie d'un peuple. Comment alors que, comme Rose, on vit depuis toujours paisiblement proche de l’Ambassade de France, qu’on se ravit les papilles avec insouciance, qu’on cotoie ses voisins, devient-on l'objet de toutes les haines ?

Deux femmes, Sacha la correspondante de guerre "du temps" qu'un simple accident de la circulation avec un camion, va mettre sur la piste d'un convoi de machettes. Trop aguerrit aux situations de guerre pour ne pas sentir le danger que représentent un nombre impressionnant de caisses de machettes à destination du Rwanda, elle va écouter son instinct, se rendre à Kigali avec Benjamin, contre l'avis de son rédacteur en chef.

On vit au coeur des écrits de Rose, qu'elle destine à Daniel, et de ceux de Sacha plongée avec Benjamin le photographe, dans ce monde devenu sanguinaire, aux côtés de Daniel passé d'obstétricien à médecin humanitaire.

Rose voudrait pouvoir crier face aux atrocités dont elle est témoin. L'écrit lui permet de survivre dans l'espoir que Daniel les retrouve, elle et Joseph.

Dans ce monde effroyable, au coeur de ce printemps tragique, deux femmes vont prendre des décisions d'amour pur pour un petit garçon qui les liera à jamais. La puissance de ce roman est le point de vue de ces deux femmes sur le désastre humanitaire qu’a vécu le Rwanda, à jamais meurtri par son génocide.

Un récit tragique, où la poésie conte l'inhumanité, la terreur, l'amour sincère de Rose et Daniel au creux d'un monde devenu d'une brutalité insoutenable. L’amour éperdu de Rose pour son fils, Joseph.

Un premier roman lumineux où l'espoir rayonne. Un cri d'amour déchirant.

Lien : https://mespetitesetagerespa..
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Rose et Sacha, deux femmes à Kigali
Yoan Smadja nous livre avec son premier roman un témoignage très émouvant sur le génocide rwandais de 1994, tout en nous livrant les clés de cet épisode sanglant. Fort et prenant.

«C'est en avril 1994 que j'ai demandé à Dieu de divorcer». le titre de l'article de Sacha, envoyée spéciale au Rwanda, donne le ton de ce beau roman. Sa carrière de reporter de guerre, parcourant les points chauds de la planète s'arrête à Kigali. À son rédacteur en chef, elle indique que son choix est irrévocable, mais qu'elle prendrait volontiers en charge la rubrique gastronomique.
De gastronomie, il va aussi en être question dans le carnet qui va parvenir à Sacha quelque vingt ans plus tard. Accompagné d'un courrier adressé à Daniel par une certaine Rose, le texte retrace la vie et la carrière de son père, plongeur puis commis de cuisine à l'Ambassade. Pris sous son aile par le grand chef qui était alors aux fourneaux, il voit en lui son successeur. Mais la mort l'attend au coin de la rue.
Yoan Smadja a construit très habilement ce roman qui va mêler l'histoire de Rose et celle de Sacha. Deux parcours que le lecteur va découvrir en parallèle et qui vont finir par se croiser, provoquant le retour de Sacha au Rwanda. Deux destins façonnés par la folie des hommes.
La journaliste est envoyée en Afrique du Sud pour y couvrir les premières élections non raciales au suffrage universel de l'histoire du pays qui vont asseoir le pouvoir de Nelson Mandela. Peu après son arrivée, elle est victime d'un accident de voiture et va constater que les tensions restent fortes dans le pays. Après une altercation avec le chauffeur de camion, elle décide d'en savoir plus sur la société qui l'emploie et découvre que des machettes partent à destination du Rwanda. Elle va suivre cette piste et se retrouver dans un pays qui, depuis des mois on attise la haine entre Hutus et Tutsis, malgré les accords d'Arusha censés apaiser la situation. En fait, il suffira d'une étincelle pour mettre le feu aux poudres. Avec l'assassinat du président Juvénal Habyarimana le 6 avril 1994, le prétexte est tout trouvé. Les massacres et les scènes insoutenables vont secouer tout le pays devant l'indifférence de l'opinion internationale, devant la lâcheté du contingent français qui ne s'occupe que de rapatrier ses ressortissants et laissant son personnel autochtone à la merci des Hutus surexcités par leur nouveau pouvoir. C'est dans ce climat que Sacha va accepter de convoyer Daniel, qui n'a plus de nouvelles de Rose et de leur fils.
Un voyage à hauts risques, à l'issue très incertaine commence…
Yoan Smadja, qui s'appuie sur une solide documentation, retrace quelques épisodes à la limite du soutenable. Toutefois, le choix de «revivre» cette situation vingt ans après permet de mettre un peu de baume au coeur des acteurs et des lecteurs. Aussi violente, aussi dramatique, aussi inhumaine que soit cette guerre, elle doit désormais laisser la place à la vie et à une forme de résilience. Ainsi qu'à une vigilance de tous les instants.


Lien : https://collectiondelivres.w..
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L'évocation du génocide de 1994 au Rwanda m'a toujours ravagée, de sa découverte lors de mon adolescence aux successives révélations et prises de conscience qui ont suivi.
Avec ce roman (un premier, un coup de maître), Yoan Smadja met des mots sur l'indicible, même s' "il n'y a pas de mots", comme le répète telle une litanie Sacha, le personnage de son roman qui se retrouve aux premières loges pour découvrir l'horreur.
Ce livre dépeint avec justesse et émotion ce moment inconcevable de l'histoire du Rwanda.

L'émotion vient majoritairement de Rose, toute jeune rwandaise muette qui écrit à son mari Daniel des lettres pleines de tendresse et de tranches de vie sur le Rwanda "d'avant", pleines de souvenirs d'un quotidien coloré et parfumé. Des lettres sur leur fils Joseph également, et sur toute la joie qui l'entoure. Des lettres d'une incroyable poésie.
Rose a déjà connu un drame avec la mort de son père, assassiné parce que Tutsi. Mais sa famille va véritablement baculer dans l'horreur, à l'image de tout le pays.

La justesse vient de Sacha, journaliste française, et de son collègue Benjamin, photographe - même si l'histoire de Rose sonne tout aussi juste, elle est dans l'affectif.
Envoyés en Afrique du Sud, les journalistes sentent que quelque chose se trame dans la région des grands lacs. Direction Kigali, où l'horreur les dépasse, mais les pousse également à s'impliquer.
Sacha analyse parfaitement les origines du drame : les blessures laissées par la colonisation allemande puis belge, la déshumanisation de l'autre (appelé "inyenzi", "cafard"), le mantra du gouvernement "tuer avant d'être tué". Pourtant rien ne peut aider à tolérer l'inexplicable, et c'est pleine d'une douleur impuissante qu'elle livre une analyse qui, à elle seule, justifierait la lecture de ce livre. En voici de brefs extraits :

"C'est avant avril 1994 que nous aurions dû poser les yeux sur le Rwanda. [...]
Un pays ne se déchaine pas ainsi, en vingt-quatre heures. Des milliers de personnes ne se convertissent pas en une meute de tueurs du jour au lendemain.
[...]
À quel point faut-il avoir oublié que ces Tutsi sont des hommes?
Entre les Hutu et les Tutsi, la déchirure est celle du quotidien, elle est intime. On dénonce ses voisins.
[…]
On glisse dans l'absurde. "

Après ce désastre Sacha renonce à être journaliste de guerre et se reconvertit avec succès dans la critique gastronomique.
Mais son destin reste lié au Rwanda et à Rose grâce à une promesse.

La fin de ce roman aide d'ailleurs à le refermer empli d'une émotion positive, incroyablement régénérante, ce qui qui est salutaire après la lecture de tant d'atrocités.
Mais je n'oublierai jamais le Rwanda.

Merci à babelio, aux éditions Belfond et surtout à Yoan Smadja pour ce roman magnifique et profondément bouleversant.
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Ils ne sont pas nombreux les primo-romanciers qui peuvent se vanter de m'avoir fait sangloter pendant une bonne cinquantaine de pages. Et tout le monde sait qu'il ne suffit pas d'un sujet dramatique (Ô combien !) pour parvenir à transmettre l'émotion. Il faut autre chose, une finesse mêlée d'intelligence pour guider la plume et transformer la matière brute en miracle littéraire. L'amour des mots, Yoan Smadja le cultive sans conteste. Au point d'en faire le catalyseur de son intrigue. Les mots pour témoigner. Les mots pour transmettre. Les mots pour conserver l'espoir, garder le lien avec ceux qui sont loin. Les mots pour ne pas sombrer quand autour, l'horreur se déchaîne.

Les mots, voilà ce qui relie Sacha et Rose qui n'ont a priori rien en commun, pas de raison de se rencontrer. Sacha est journaliste, elle arpente depuis des années les terrains de guerre, au Moyen orient, en Europe de l'Est et signe pour un grand quotidien français des articles pour lesquels elle se place en situation de témoin. Profil atypique, engagée, entièrement dévouée à son rôle. Rose est une jeune femme muette, dont la famille est depuis des décennies au service de l'ambassade de France à Kigali. Rose écrit, faute de parler. Et elle le fait plutôt bien, au point de remporter un concours qui lui vaut un voyage en France. Les jardins de l'ambassade sont un havre de paix, l'air est empli des arômes de vanille qui s'échappent des gousses qui sèchent sur le toit du hangar, la mère de Rose cuisine pour la résidence de l'ambassadeur. Rose s'éprend de Daniel, un jeune médecin, ils se marient, deviennent bientôt parents d'un petit Joseph. La vie suit simplement son cours... Envoyée en Afrique du Sud pour couvrir les élections, Sacha, alertée par son instinct et l'interprétation de certains faits décide de filer au Rwanda avec Benjamin, le photographe de l'AFP qui l'accompagne. Ils vont tomber en plein chaos et faire l'expérience de l'horreur absolue.

Kigali. Rwanda. 1994. L'une va perdre le goût des mots tandis que l'autre va s'y accrocher comme à une bouée de sauvetage. Les destins de Sacha et de Rose vont se trouver mêlés de façon inextricable. Et le lecteur, lui, est immergé à leur suite. Avec le regard "d'observateur" de Sacha la journaliste, et de l'intérieur, celui de Rose victime de la chasse à l'homme qui s'organise dans les rues de la capitale et partout dans le pays. Rose, séparée de Daniel dans une cité en proie à la barbarie, lui écrit quotidiennement des lettres qui sont autant de témoignages et de questionnements. Comment des voisins, des amis avec lesquels elle a grandi peuvent-ils se transformer en bourreaux ? Comment les français peuvent-ils évacuer leurs ressortissants et le personnel de leur ambassade sans s'inquiéter de son sort ? de son côté, Sacha s'écarte peu à peu de son rôle d'observateur pour s'impliquer, incapable de rester indifférente et surtout marquée à tout jamais par des scènes insupportables. Qui en rappellent malheureusement d'autres.

C'est le jeu de ces deux regards qui fait la force de ce roman. Et qui permet d'interroger sur le rôle de la communauté internationale - et plus encore sur celui de la France - dont les manquements transparaissent à chaque étape de l'avancée des journalistes. Comme Sacha, on a un goût amer dans la gorge et une confiance en l'être humain totalement ébranlée après avoir côtoyé le pire de la barbarie et constaté de quelle façon les nations tournaient le regard. Au-delà de l'interrogation sur la façon dont l'histoire bégaye, se pose celle sur la responsabilité des politiques, des instances internationales et de chacun d'entre nous. Et l'on comprend pourquoi, les premiers mots posés par Sacha sur le papier en rentrant à Paris furent "C'est en avril 1994 que j'ai demandé à Dieu de divorcer".

Un roman bouleversant, remarquable par la force de son ambition et la sensibilité de sa narration.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Génocide... Rwanda - Avril 1994, dans l'indifférence mondiale une etnie en exterminait une autre.
Ici le parti pris est de le faire à travers deux témoignages : celui d'une journaliste, Sacha, et d'un tutsi, Rose et pour cette dernière grâce à un carnet.
Nul ne peut rester indifférent à un tel récit car même si la forme employée est le roman, il s'appuie sur une réalité qui est désormais connue et qui reste un des massacres les plus sombres et sauvages perpétré.
Entre le style journalistique des faits, l'émotion d'une femme face à l'indifférence, l'inhumanité parfois et la douceur d'une mère et épouse privée de la parole mais non des mots, le lecteur est au coeur du drame et de ses conséquences.
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Un roman plein de finesse sur un sujet d'une cruauté rare, c'est ce qu'a réussi à faire l'auteur, pour qui ce livre est le premier ! Les tragédies vécues par le Rwanda sont abordées ici à la fois de l'intérieur, par la famille de Rose, et de l'extérieur, par la journaliste Sacha, qui en a vu d'autres. Mais dès lors que les protagonistes franchissent les limites du regard "objectif" et se trouvent pris dans des interactions entre assassins et victimes, les évènements prennent une autre dimension et il devient difficile de ne pas prendre parti, de ne pas tendre la main, de ne pas saigner intérieurement des blessures physiques ou morales de ceux que l'on ne peut plus considérer comme des personnes extérieures. Les vies s 'entremêlent et le journalisme passe au second plan. J'ai eu quelques difficultés à plonger dans cette histoire au début du roman (la partie où on nous présente Sacha et où les carnets de Rose ne prennent pas encore toute leur importance) puis je fus d'un coup emportée par le tourbillon des drames qui s'accélèrent et qui entrainent chaque personnage au bout de lui-même. Un très beau roman.
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Un roman reçu dans le cadre de l'opération masse critique BABELIO de ce mois d'avril 2019, des éditions Belfond que je remercie. Une heureuse découverte que cet auteur qui aborde au travers de deux destins feminins le génocide Rwandais du printemps 1994. Rose la jeune maman Tutsi, la princesse de la colline muette écrit pour ne pas mourir et Sacha reporter de guerre écrit pour témoigner de ce à quoi elle assiste. Avec détermination l'auteur brandit et grave les mots pour que personne n'oublie.
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