Très belle collection de Osprey Publishing sur les batailles de la Guerre de Sécession américaine.
Des volumes concis, d'une centaine de pages à chaque fois, avec un résumé des opérations, des forces en présence et des highlights sur les principaux généraux impliqués.
Les livres sont en anglais, accessible, et richement illustrés de plans, portraits, illustrations (d'une qualité.... 10/10 !!!!)
Dans cet album, une bataille hors du commun qui restera à jamais dans les livres d'Histoire : Chancellorsville.
La bataille se déroule entre le 27 avril et le 6 mai 1863 en Virginie.
L'Armée du Potomac, commandée parle Major-Général Joseph Hooker et forte de 134,000 hommes fait face à l'Armée de Virginie du Nord, commandée par le général Robert E. Lee, assisté par "Stonewall" Jackson, composé de 61,000 hommes.
Un rapport de force Supérieur à deux contre un en faveur de l'Union.
Mais ce qui se déroulera lors de cette bataille est digne de la bataille d'Austerlitz par Napoléon.
D'un côté, la supériorité numérique, conduisant naturellement à une position attentiste, et de l'autre, la créativité, l'audace et l'effet de surprise.
Lee, déjà inférieur en nombre va.... diviser ses forces. Stonewall Jackson attaquerait le flanc droit de l'Union avec 28,000 hommes, Lee attaquerait directement Hooker et ses 70,000 hommes à Chancellorsville avec... 12,000 hommes.
Stonewall Jackson et ses 28,000 hommes devaient marcher 18 km pour d'abord contourner le flanc droit nordiste, sans risquer de se faire repérer et faire échouer sa tactique, pour ensuite tomber par surprise sur les arrières de ce flanc.
Stonewall Jackson et ses troupes furent repérés en quasi dernière minute, lorsque le mouvement de la cavalerie de
Jeb Stuart surpris les observateurs nordistes.
Mais à cette nouvelle, Hooker ne pensa jamais à un mouvement surprises des confédérés l'attaquant à revers, au contraire, si une cavalerie arrivait de ce côté, ça ne pouvait être que le détachement de George Stoneman qui revenait victorieux de sa mission de couper les lignes d'approvisionnement sudistes.
La surprises fût donc totale, tant pour les nordistes que pour les sudistes, qui ne s'attendaient sûrement pas à pouvoir fondre sur les positions de l'Union sans trop de résistance.
Le flanc droit de l'Union, commandé par le Major-Général Oliver Otis Howard fût littéralement balayé de la carte en quelques minutes.
Blessé, Hooker refusa même de passer le commandement à son second, le général Darius Nash Couch, et préféra continuer son commandement, même diminué.
Pendant ce temps, Hooker venait de voir son flanc droit anéanti, mais surtout, laissa s'effectuer la jonction des armées de Stonewall Jackson et Lee !!!
Les confédérés allaient ensuite encore diviser les troupes de l'Union en les attaquant, mais aussi en les empêchant de se regrouper, ce qui allait précipiter la retraite de Hooker dans la nuit du 5 au 6 mai.
Une victoire éclatante des troupes confédérées donc, souvent appelée aussi la "Bataille parfaite de Robert E. Lee".
Hooker, qui avait déclaré avoir 80 chances sur 100 d'être vainqueur fût démis de ses fonctions le 28 juin, avant la bataille de Gettysburg, bataille à laquelle ne participera pas non plus Stonewall Jackson, blessé pendant la bataille, et qui décédera le 10 mai.
Il a été blessé par... ses propres soldats, au retour d'une inspection des lignes ennemies. Trois balles vont l'atteindre, deux dans le bras gauche, une dans la main droite. Il sera d'abord amputé de son bras gauche, mais également souffrant de pneumonie, son état va rapidement se détériorer et succombera quelques jours plus tard.
Robert E. Lee a remporté une grande bataille, mais elle lui coûte aussi son meilleur soldat.