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Phil Hester (Illustrateur)Alex Nikolavitch Racunica (Traducteur)
EAN : 9782914082686
110 pages
Semic (16/09/2007)
4.38/5   4 notes
Résumé :
Green Arrow est mort.

Superman traîne sa culpabilité.
Dinah Lance mène une carrière de super-héroine.
Roy Harper démantèle les trafics de drogue.
Connor Hawke, le fils d'Oliver Queen, médite dans un monastère.

Alors qui est ce mystérieux personnage qui réapparaît au détour d'une ruelle, manie l'arc en maître et défend la veuve et l'orphelin ?
Retour à la une des comics d'un justicier droit et progressiste.
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Ce tome débute une nouvelle série consacrée à Green Arrow, mettant en oeuvre le retour d'Oliver Queen, mort dans une explosion d'avion dans l'épisode 101 de la précédente série, paru en octobre 1995. Il comprend les épisodes 1 à 5 de la série suivante, initialement parus en 2001, écrits par Kevin Smith dessinés par Phil Hester, encrés par Ande Parks, avec une mise en couleurs réalisée par Guy Major & James Sinclair. Ce commentaire porte sur les épisodes 1 à 10.

Pendant The Final Night, sur le toit du Daily Planet, Superman indique à Batman qu'il ressent le plein effet de la disparition progressive de ses pouvoirs, comme un manque qu'il n'arrive pas à cerner. Dans le même temps, Connor Hawke (à l'époque Green Arrow) s'écroule inanimé sur la tombe d'Oliver Queen, mort quelques temps auparavant dans un avion ayant explosé en plein vol. Au temps présent, à New York, Arsenal (Roy Harper) observe des trafiquants de drogue depuis la structure métallique du plafond du hangar. Il se souvient d'une séance d'entraînement avec Oliver Queen, et de ses valeurs de justice sociale. À Seattle, depuis le toit d'un immeuble, Black Canary (Dinah Lance) observe à la jumelle une femme en train de faire la vaisselle, attendant le retour du criminel violent avec qui elle vit. Dinah Lance repense à sa relation tumultueuse avec Oliver Queen, à Shado, mais aussi à Robert (le fils de Shado) et à Marianne. Dans un monastère, Connor Hawke continue de travailler à maîtriser la rage qui l'habite et il repense à son mentor Oliver Queen. Dans une rue de Star City, un vieil homme (Stanley Dover) se fait agresser par 2 individus. Il est sauvé par l'interruption d'un sans-abri habillé en haillons évoquant la tenue de Robin des Bois.

Oliver Queen est de retour en pensant qu'il n'a été absent que quelques semaines, suite à un voyage dans l'univers pour des aventures avec Green Lantern (Hal Jordan). Green Arrow intervient pour dénoncer les magouilles du politicien le conseiller Freddy Dreyfus qui s'apprêtait à se faire plaisir avec Mia Dearden, une très jeune prostituée. Une fois le conseiller municipal neutralisé et remis à la police, Green Arrow retourne chez Stanley Dover, riche individu, qui a accepté de l'héberger. de son côté, Mia Dearden indique à son souteneur Richard qu'elle en a assez de cette vie, et le quitte, après lui avoir montré qu'elle sait se défendre. La nouvelle de l'humiliation de Freddy Dreyfus ne passe pas inaperçue et dans la Batcave Bruce Wayne relève les indices indiquant l'intervention d'un archer. Mais le premier superhéros dont Green Arrow croise la route est Aquaman à qui il manque la main gauche.

Quand il écrit ces épisodes, Kevin Smith a déjà réalisé plusieurs films, plusieurs comics indépendants et également travaillé pour l'éditeur Marvel pour lequel il a écrit DAREDEVIL : SOUS L'AILE DU DIABLE (dessiné par Joe Quesada) dans le cadre de la gamme Marvel Knights. Les lecteurs sont un peu surpris de le voir passer chez DC et écrire un héros de second plan, plutôt que Batman ou Superman. Dans son introduction, le scénariste explique qu'il avait fait des choix bien arrêtés concernant son écriture : (1) s'intégrer dans la continuité du personnage, (2) mettre à profit de nombreuses références à l'univers partagé DC, (3) utiliser des dialogues très copieux. Il n'a menti sur aucun de ces 3 points. Il commence par référencer un crossover de 1996 dans lequel un Sun-Eater s'en prend au Soleil de la Terre, pour ensuite évoquer le souvenir d'Oliver Queen au travers de ses proches. À cette époque la situation de ce personnage est très particulière, puisqu'il est mort en se sacrifiant pour éviter qu'une bombe dans un avion n'explose à Métropolis et il a été remplacé par Connor Hawke, un personnage plus jeune. Suite à Crisis on infinite Earths (1985/1986), l'éditeur DC Comics avait fait redémarrer une partie de ses personnages de zéro (Superman, Wonder Woman) et fait évoluer d'autres (Swamp Thing) vers des versions plus adultes. En 1988, Mike Grell avait positionné Oliver Queen dans la deuxième catégorie avec Green Arrow: The Longbow Hunter, ainsi qu'avec la série mensuelle qui avait suivie en 1988 se déroulant à Seattle, à commencer par Green Arrow Vol. 1: Hunters Moon, même si le logo de Vertigo n'apparaissait pas sur les couvertures. Kevin Smith se montre très facétieux en ramenant à la vie une version d'Oliver Queen dont les souvenirs s'arrêtent avant Crisis on infinite Earths. Dinah Lance fait donc référence aux événements de la série de 1988, ainsi qu'aux personnages afférents comme Shado, Marianne ou Eddie Fyers que cet Oliver Queen de retour ne connaît pas.

Il y a bien un fil narratif relatif à un tueur d'enfants en série qui sévit à Star City (car Oliver Queen n'est pas retourné à Seattle), mais il généralement en arrière-plan. Les deux tiers des épisodes sont avant tout consacrés à la prise de contact d'Oliver Queen avec ses anciens amis, d'Arthur Curry à Hal Jordan, avec Dinah Lance, mais aussi l'intervention plus surprenante de Jason Blood (The Demon). Effectivement ces personnages ont beaucoup à se dire, puisqu'ils retrouvent un individu mort depuis plusieurs années. Ça commence avec les retrouvailles entre Oliver Queen et Arthur Curry, la surprise du premier devant l'attitude agressive du second vis-à-vis de son ennemi, ainsi que la perte de sa main gauche. Kevin Smith n'a pas menti : ça parle beaucoup plus à des familiers de l'univers partagé DC et à l'histoire personnelle d'Oliver Queen (la continuité du personnage) qu'à des lecteurs de passage. Il a fait le choix assumé de s'adresser à des connaisseurs pour mettre à profit la richesse infinie de cet univers partagé. Pour un tel type de lecteur, c'est un plaisir aussi étonnant qu'épatant de pouvoir ainsi retrouver ces personnages qu'il a côtoyé pendant des années, de ressentir aussi vivement leur histoire, leur caractère. En effet, chacun réagit différemment à Oliver Queen, en fonction de leur histoire commune, et en fonction de sa personnalité. Aucun n'est interchangeable.

Il ne fait aucun doute qu'il s'agit d'un projet initié par Kevin Smith et qui reflète ses goûts, son intention d'auteur. Pour mettre en images cette histoire, les responsables éditoriaux ont fait appel à un dessinateur consentant, conscient de son rôle d'exécutant dans un boulot à la dimension créatrice quasiment nulle en ce qui le concerne, et particulièrement difficile à rendre visuellement intéressant du fait des dialogues copieux, parfois à en devenir envahissants. Leur choix s'est porté sur Phil Hester qui réalise des dessins dans un registre très comics de superhéros, embrassant pleinement l'aspect infantile d'individus habillés dans des costumes moulants aux couleurs souvent criardes. En surface les dessins sont exactement ce à quoi un lecteur peut s'attendre d'un comics de superhéros : des traits de contour un peu grossiers, des expressions de visage un peu exagérées, des combats spectaculaires, une imagerie parfois infantile (les flèches gadgets ou le démon Etrigan grimaçant). Ande Parks accentue cette apparence avec des traits d'encrage appuyés et gras, avec des angles même pour la morphologie humaine. Toutefois, Phil Hester impressionne par la fluidité de sa narration. Malgré les phylactères importants, il arrive à conserver un intérêt visuel à chaque planche et à chaque case. Il gère avec élégance l'apparence des nombreux personnages, et il réalise des mises en scène en cohérence avec la saveur de superhéros renvoyant à une époque plus simple. Pour autant, il est toujours en cohérence avec ce que raconte Kevin Smith, y compris les sous-entendus sexuels (par exemple la relation entre Oliver & Dinah).

Le lecteur se rend d'ailleurs compte que Kevin Smith ne fait pas que raconter l'histoire du retour d'un superhéros parmi la communauté des autres superhéros, de la Justice League, et d'évoquer de vieux souvenirs. Effectivement, c'est l'ancien Oliver Queen qui est revenu avec une sensibilité gauchiste peu accommodante, et il fait le constat de ce que sont devenus les superhéros depuis son absence, avant 1985 dans la réalité. Outre le mystère de savoir comment il est revenu d'entre les morts (intrigue que Smith mène à son terme en jouant avec élégance des conventions de récit de superhéros), il s'agit de confronter la notion de superhéros datant de 2 époques différentes. Par la bouche d'Oliver Queen, le scénariste décoche des piques sur le caractère artificiel de certains aspects de la maturité des superhéros des années 2000. Par leurs bouches, il se moque également des artifices des superhéros des années 1970. Ce discours n'est ni revanchard, ni amer, ni méprisant. Les références à la continuité et l'univers partagé DC attestent sans doute possible du degré d'investissement émotionnel de l'auteur pour ces histoires. Il parle en connaissance de cause, mais aussi en fan de cette littérature. Il réussit la quadrature du cercle à raconter une histoire de superhéros au premier degré en mettant en oeuvre tous les éléments les plus abracadabrantesques, et en parlant de ces conventions de genre, chaque scène exhalant l'amour qu'il porte à ce genre, sans oublier des remarques et des sous-entendus adultes, et une vraie réflexion sur le genre et son attrait, ses conventions et codes puérils.

Kevin Smith est un véritable auteur et c'est avec cette ambition qu'il s'attaque à faire revenir Oliver Queen d'entre les morts, une démarche mercantile dont abuse les éditeurs de superhéros. Il prend le parti d'aller à l'encontre du sens commun en forçant la dose sur les dialogues, la continuité et les références internes. Il dispose d'un dessinateur qui se plie à ces contraintes et qui parvient à apporter de la fluidité dans la narration visuelle. le lecteur consentant plonge dans un récit totalement superhéros (retour à la vie, superpouvoirs, ennemis improbables, intervention d'un démon, de créatures surnaturelles, etc.), drôle, émouvant, intelligent, émotionnel et réflexif.
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Green Arrow est mort.
Il a perdu la vie, atomisé par une bombe sous les yeux de Superman.

Mais alors qui est ce mystérieux personnage qui décoche les flèches comme personne, qui prétend être le défunt Ollie Queen, et surtout, qui ne semble pas se souvenir des dix dernières années ?

Un super héros qui ressuscite, ça n'est pas un scoop. Ils l'ont tous fait, au point de se demander si ce n'est pas un rite d'initiation, si les vrais héros ne sont pas ceux capables de revenir d'entre les morts, ou si certains, à l'image de Jean Grey des X-Men, n'ont pas une loge réservée à la morgue, louée à l'année...

Pour ressusciter Green Arrow ?
Il n'a pas de pouvoirs, il a un habit vert moche, une barbichette qui date des années 70 et il est quasiment inconnu en France. Même aux USA, il a longtemps été un second couteau (le comble, pour un archer)

La réponse est simple : Kevin Smith.
Kevin Smith, brillant réalisateur de Dogma, Clerks, scénariste, producteur, acteur et valeur sûr du cinéma américain est avant tout un fan de comics. Et difficile d'admettre que son héros d'enfance, Green Arrow, mange les pissenlits par la racine.
Mais Smith a plus d'une corde à son arc. Il déboule chez DC, explique son problème, et la notoriété aidant, le projet est monté en flèche.
Kevin Smith fait mouche, et ressuscite Green Arrow.

Alors pourquoi Green Arrow est-il intéressant ?
Autant être franc, Green Arrow a été naze. Sans super-pouvoirs, il a été une sous-copie de Batman (l'Arrow-cave, l'Arrow-Plane etc) Mais dans les années 60, dans le but de moderniser les héros et de les accompagner dans le VRAI monde réel, Green Arrow est associé à Green Lantern dans des aventures plus sombres et plus réalistes.
Speedy, le "Side-Kick" de Green Arrow (Tous les héros DC étaient alors accompagnés d'un enfant en costume pour affronter les dangers, quoi de plus logique ?), donc Speedy va sombrer dans l'enfer de la drogue, de l'héroïne pour être exact.
Et là, c'est l'explosion. La drogue entre dans l'univers des comics. Les vices du monde réel entrent dans l'univers rose bonbon des comics. Et c'est un coup de maitre. Les deux Green (Arrow & Lantern) vont se battre contre de vrais problèmes, sans forcément vaincre les méchants.
Green Arrow, ex-capitaine d'industrie va devenir un super héros contestataire, n'ayant pas peur de cracher sur le pouvoir, l'argent, les médias. Une révolution.

Puis, ayant tué un homme par accident, il sombre dans la dépression, devient de plus en plus noir, violent, acide... pour ensuite mourir en héros.

Alors, pourquoi ressusciter Green Arrow en 2001 ?
Tout simplement, parce qu'il le vaut bien.
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Ce premier tome d'une histoire qui en comporte deux, regroupe les épisodes #1 à #5 de la série US. Pour ce récit, le scénariste Kevin Smith se retrouve face à un cahier des charges pas vraiment évident : ressusciter Oliver Queen, le Green Arrow d'origine.

Le début d'album est un peu confus, avec plusieurs scènes qui s'enchaînent et un héros amnésique, mais au fil des pages l'histoire gagne en clarté. le récit n'est pas vraiment axé sur l'action, mais plus sur le développement psychologique des personnages et sur l'enquête menée par la Justice League of America.

Les interactions entre un Green Arrow ayant perdu la mémoire et ses proches sont intéressantes et permettent au lecteur de découvrir les liens qui unissent le Green Arrow à Superman, Flash, Wonder Woman, Batman, Black Canary et Mia des Teen Titans.

Les investigations menées par la JLA et surtout Batman, alimentent le suspense concernant l'identité de ce super-héros qui refait surface. Mais, étant donné que le scénariste se garde bien de trop lever le voile sur ce come-back surprenant, il est encore trop tôt pour pouvoir se prononcer définitivement sur le scénario de cette histoire. le deuxième volet devrait cependant permettre de découvrir le comment et le pourquoi de ce retour.

Au niveau du graphisme, malgré un encrage parfois trop prononcé, la mise en image de Phil Hester tient parfaitement la route.
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