AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Le Village (47)

Je vis des ombres bouger. Des silhouettes venir vers moi dans le jour déclinant. Le soleil se vidait de son sang; jetait ses derniers feux comme pour consumer tout ce qu'il lui restait d'énergie avant de sombrer sous la terre.
Commenter  J’apprécie          210
- Et qu'est-ce que tu fais dans ce trou de merde ?
Je regardai autour de moi en me demandant ce qui pouvait pousser un homme à décrire ce beau paysage comme un trou de merde. Mais ce soldat, bien sûr, ne voyait rien du paysage. Il était aveugle aux forêts, aux steppes, aux montagnes et aux champs. Il ne voyait que la misère et le désespoir d'un peuple qu'on privait de tous ses biens; dont les familles étaient séparées de force; dont le poison de la convoitise et de la malveillance corrompait les existences. Il ne voyait que des hommes qui mendiaient leur pitance, des femmes qui pleuraient leurs fils perdus, des rues encombrées de morts-vivants.
Commenter  J’apprécie          170
La vérité était que je m'étais perdu en route. J'avais servi dans plusieurs armées parce que le combat était dans mon sang. De vagues idéaux m'avaient suffi pour changer de bannière. J'avais cru que les communistes nous apporteraient une vie meilleure, mais il m'était vite apparu que ce qu'ils avaient à offrir n'était pas la liberté. J'avais déserté pour rejoindre Makhno, qui prônait à l'époque un système d'autogestion défendu par une armée du peuple, mais je voyais à présent la vérité de tout cela. Ces chefs avaient tous voulu la même chose. Rouges, blancs, noirs ou verts, ils ne s'étaient battus que pour accroître leur pouvoir sur les gens ordinaires.
Commenter  J’apprécie          130
— Il se peut que j'aie oublié pendant un temps qui je suis vraiment. Ou que cela fonctionne dans les deux sens : même les hommes méchants peuvent faire le bien.
Commenter  J’apprécie          130
La hantise de Lara, Baba Yaga, fit irruption dans mes pensées, et je me rappelais les histoires de mon enfance, qui me paraissait alors tellement réelles.
Cette sorcière tapie dans les profondeurs de la forêt, cherchant à attirer des victimes dans sa marmite.
Je retrouvais d'un coup le sentiment de sa réalité. Pendant la journée rien ne m'effrayait plus que la menace des hommes qui risquaient de venir briser ma famille, mais ici, en pleine nuit, cet autre danger, surnaturel et issu de mes rêves hachés, redevenait palpable.
Commenter  J’apprécie          70
... j'avais déjà pris tellement de vies qu'une de plus n'y aurait pas changé grand chose. La première fois, j'avais eu l'impression qu'on rabotait un petit morceau de mon âme, mais j'en avais perdu tellement d'autres depuis qu'il m'arrivait parfois en me réveillant la nuit, de me demander s'il m'en restait quelque chose.
Commenter  J’apprécie          70
Le chagrin envahit tout. Si on le laisse faire, il peut annihiler les pensées, consumer les émotions jusqu'à ce que plus rien d'autre n'existe. Incontrôlé, il empêche toute réflexion lucide et peut mener un homme au bord de la folie. Je ne pouvais pas me le permettre, aussi décidai-je de ravaler le mien au plus profond de mon coeur, derrière une porte épaisse. Si le voleur d'enfants comptait revenir à la charge, il était peut-être déjà en mouvement: peut-être déjà en train de contourner le lac par la forêt et de se rapprocher de l'endroit où j'étais assis avec la tête de mon fils mort sur les genoux. Il était temps d'agir.
Commenter  J’apprécie          60
Même les hommes bien peuvent faire le mal.(...).Il se peut que j'ai oublié pendant un temps qui je suis vraiment. Ou que cela fonctionne dans les deux sens : même les hommes méchants peuvent faire le bien.
Commenter  J’apprécie          50
" Nous sommes encore des êtres humains. Quoi que nous fassions, quoi que nous voyions, quoi qu'il arrive dans ce pays, il ne faudra pas l'oublier. Nous sommes encore des êtres humains. Il ne faudra jamais l'oublier. Parce que si nous oublions ça, tout sera perdu."
Commenter  J’apprécie          40
La guerre est une expérience intense, et, pour certains de ceux qui l'ont connue assez longtemps, elle devient même la seule façon de vivre. J'en savais quelque chose. Peut-être l'excitation du meurtre autorisé manquait-elle tellement à cet homme que son esprit troublé s'était inventé un moyen de la reproduire. J'étais persuadé qu'il existait des gens pour qui combattre devenait une seconde nature, et j'en étais persuadé parce que ce sentiment m'avait envahi plus d'une fois. Je comprenais qu'une guerre puisse s'enraciner dans le cœur d'un homme et corrompre que le sang qui circulait dans ses veines. Pour moi, cela s'était manifesté par des cauchemars, d'interminables nuits blanches que seule la présence de Natalia avait pu calmer.
Commenter  J’apprécie          30






    Lecteurs (863) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Hiver Rouge - le quiz franco-russe

    SKAZKA (сказка)

    Une image
    Une maison
    Un conte
    Un chapeau

    13 questions
    11 lecteurs ont répondu
    Thème : Hiver rouge de Dan SmithCréer un quiz sur ce livre

    {* *}