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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Pour le cinéphile que je pense être, le Lys de Brooklyn est le titre du tout premier long métrage de l'immense cinéaste hollywoodien Elia Kazan, une vision du rêve américain à travers une famille de Brooklyn, et qui portait déjà les germes de tout son futur cinéma.

Je ne savais pas qu'au départ ce film était tiré d'un roman de Betty Smith , écrit en 1943, publié en France en 1946 et jamais réédité avant que Belfond dans sa magnifique collection Belfond Vintage décide de le publier à nouveau en ce début 2014 pour que nous puissions découvrir l'oeuvre à l'origine du film de Kazan.

Il est d'autant plus étonnant que ce roman fut oublié- du moins en France pendant plus de 60 ans car il constitue classique de un littérature américaine.

Voici 700 pages que j'ai lu en un souffle tant ce roman d'apprentissage sur les jeunes années d'une jeune fille pauvre, mais assoiffée de culture et de livres, dans le quartier misérable de Williamsburg à Brooklyn, entre 1912 et 1920 est un récit initiatique à la fois flamboyant et intimiste, servi par une plume remarquable.

Francie Nolan a 9 ans, des rêves plein la tête, un optimisme à toute épreuve et une envie un peu folle : écrire. Écrire sur sa mère, Katie, qui sait insuffler de la poésie dans leur quotidien ; sur Johnny, son père, son héros, la plus belle voix de Brooklyn ; sur Neeley, son petit frère, un débrouillard qui court les rues avec ses copains ; et sur toute son entourage plus ou moins éloigné.

Ce tableau de la vie populaire des rues de Brooklyn, racontée à hauteur d'enfant, n'est jamais mièvre ou naif, mais est porté par une vraie sensibilité et une vraie acuité. le monde vu par Francie est partagé entre deux catégorie de gens, les utopistes qui songent à un monde meilleur, et les pragmatiques, dont le seul but est de songer à la survie au quotidien.
Un roman intimiste, tout en sensibilité et en nuances, porté par un souci constant de sincérité et du quotidien, et truffé de personnages saisissant de vérité et d'humanité.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Au début des années 1910, la jeune Francie Nolan grandit à Williamsburg, quartier de Brooklyn. Entre sa mère qui fait des ménages dans des immeubles de rapport, son père plus buveur que travailleur et son jeune frère Neeley, elle se frotte quotidiennement à la pauvreté la plus amère, mais le désespoir n'est jamais le bienvenu dans le foyer. « Les Nolan n'en avaient jamais assez de la vie ; ils la vivaient jusqu'à la garde ; encore n'était-ce pas suffisant ; il fallait qu'ils la remplissent de celle de tous les gens avec qui le hasard les mettait en contact. » (p. 80) Curieuse et intelligente, Francie chérit la modeste bibliothèque de son quartier et l'école où elle choisit de se rendre : ce sont les lieux qui lui ouvrent les portes de l'imaginaire et de tous les possibles. « Ce jour où elle sut qu'elle savait lire, elle fit le voeu de lire un livre chaque jour, aussi longtemps qu'elle vivrait. » (p. 239) Au gré d'un quotidien laborieux et de jours plus sombres que d'autres, Francie grandit, perd sa naïveté et s'endurcit après chaque événement de sa vie d'enfant pauvre. « Il arrive de drôles de choses à Brooklyn, et dont il faut se garder de rien conclure. » (p. 594)

Dans ce roman qui fit sa renommée mondiale, Betty Smith injecta beaucoup de son enfance. Francie, c'est son avatar de papier : comme elle, sa jeune héroïne se prend de passion pour l'écriture. « Ce qui fut important, c'est que ses essais pour écrire des contes la maintinrent dans la ligne droite qui sépare la vérité de la fiction. Sans cet exutoire, elle eût pu n'être toute sa vie qu'une abominable menteuse. » (p. 284) le lys de Brooklyn n'usurpe pas son titre de chef-d'oeuvre : c'est une histoire au long court très humaine et émouvante, le récit des quelques précieuses années qui font d'un enfant un adulte.
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J'adore les romans dotés d'une écriture très imagée qui nous transportent dans le temps et dans l'espace. Betty Smith et ses descriptions d'une grande richesse et acuité font décoller l'esprit. Elles mettent l'imagination en ébullition et nous obligent à nous sentir partie prenante de cet univers parallèle.

Ici c'est le Brooklyn du début des années 1900 et la dure réalité de la communauté d'immigrants irlandais qui vivent dans une grande misère. La plupart des hommes sont des ivrognes, leurs femmes se doivent alors d'être courageuses, fortes, prêtes à se battre envers et contre toute adversité.

En décortiquant les comportements, Betty Smith donne au lecteur un peu d'avance sur les personnages pour s'en faire un complice. Elle en développe tout un panel riche et unique de personnes qu'on aimerait rencontrer dans la vraie vie. La ville est le décor principal du récit, on y retrouve l'ambiance des commerçants, des clubs de musique, de l'école et son système archaïque e les senteurs des épiceries orientales…

Dans ce roman d'apprentissage on suivra une petite fille rêveuse et solitaire qui observe attentivement le monde où elle évolue. On connaît ses espoirs, ses déceptions et ses frustrations. Elle adore l'école malgré le régime de brutalité qui y règne.
Ce qui la sauvera c'est l'amour des livres et l'envie de raconter des histoires. Elle puisera son inspiration dans les personnages hauts en couleur de sa famille, leur drôlerie et leur droiture morale les rendent attachants et lui permettent de recueillir des pépites de connaissances.

Un petit bijou de fraîcheur, une belle surprise et un agréable moment de lecture !



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« Mon Dieu, faites que je sois quelque chose, à chaque instant de chacune des heures de ma vie. »
C'est la prière et l'injonction que se fait Francie, fillette de onze ans née à Brooklyn en 1901 d'une mère courage, Katie Rommely et d'un père alcoolo, John Nolan. Avec son frère Neeley et sa petite soeur Annie Laurie, Francie avance dans la vie avec humour et assurance. L'amour qui se dégage de son foyer, malgré les infortunes et la misère, lui procure assez d'aisance et de confiance en elle pour aplanir toutes les difficultés qu'elle rencontre. Betty Smith, dans ce roman autobiographique, retrace le quotidien d'une famille ordinaire d'un quartier populaire de New York City au début du XXe siècle, avec en arrière-plan le spectre de la 1re Grande Guerre, l'établissement de la Prohibition à travers les États-Unis, les progrès de l'industrie automobile et le droit de vote des femmes. Un portrait réussi et convaincant de ces familles issues de l'immigration irlandaise qui voyaient dans leur nouvelle patrie un accès à l'autodétermination et à la liberté, peu importe les sacrifices et le prix à payer.
J'ai retrouvé dans ce récit des accents du roman de Frank McCourt, Les cendres d'Angela, mais sans le côté triste et désespérant de ce dernier. Je continue avec la suite La joie du matin.
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Ce livre faisait partie de ma PAL depuis plusieurs années et grâce à un challenge organisée par @CallieTourneLesPages et @sabisab28, je l'ai enfin déterré !

Et bien m'en a pris parce que c'est un vrai bonbon de lecture !

L'histoire se passe dans un quartier pauvre de Brooklyn dans le premier quart du XXe siècle. Francie Nolan, 9 ans, y vit une vie, certes difficile mais relativement paisible. Elle est entourée de sa mère, Katie, femme de ménage courageuse qui fait son possible pour joindre les deux bouts et subvenir aux besoins de la famille ; son père, John, un homme bien mais légèrement fantasque qui se retrouve aux prises avec les démons de l'alcool et son petit frère Neely, avec qui elle partage une relation fraternelle assez classique.

Le sentiment le plus fort qui transparaît tout au long de ce roman est l'amour. Peu importe les événements auxquels les membres de la famille devront faire face, ils seront en mesure de tout affronter grâce à la dose d'amour incroyable qui les unit.
Francie sait qu'elle n'a pas un quotidien facile, mais elle ne se plaint pas et fait tout ce qui est son pouvoir pour améliorer son sort et celui de ses proches.

L'écriture de Betty Smith est empreint à la fois d'une grande douceur et de beaucoup d'espoir. Ce roman m'a donné envie de prendre Francie dans mes bras et de la soutenir dans toutes ces épreuves.

Une jolie découverte.

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Un très beau livre, bien écrit, sur la vie dans le quartier de Brooklyn au début du XXe siècle raconté par une fillette de 9 ans, Francie Nolan, jusqu'à ses 17 ans.
Malgré le fait que ce roman parle de la pauvreté et la dureté de la vie des habitants de ce quartier, ce livre est lumineux et rempli d'optimisme et d'humanité.
Une belle lecture, que je vous recommande, pour finir cette année.
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Brooklyn, quartier de Williamburg, été 1912.
La jeune Francie, onze ans, n'aime rien tant que lire ; aller à la bibliothèque, prendre un livre - par ordre alphabétique, elle en est au B de Brown - et demander poliment conseil à la bibliothécaire, une femme désagréable qui lui fournit toujours les mêmes bouquins. Depuis qu'elle sait lire, la fillette lit un livre par jour, c'est le rythme qu'elle s'est imposée.
Francie a un frère, Neely, dix ans, avec lequel elle cherche puis apporte chez le fripier de vieux chiffons, des papiers, de la ferraille et du caoutchouc, comme les autres gosses pour les vendre quelques sous (5 kg de papiers rapportent 2 sous).
A cette époque, Katie leur mère dont les parents étaient des immigrés autrichiens totalement illettrés, est concierge d'immeuble, ce qui assure un toit à la famille, et fait des ménages en plus : " Maman avait vingt-neuf ans, des cheveux noirs, de beaux yeux bruns, le geste prompt. Belle et bien faite. Elle travaillait comme concierge et entretenait seule trois maisons de rapport. A qui eût-on jamais pu faire croire que Maman lavait des planchers pour faire vivre quatre personnes, elle, si jolie, si mince, si vive, si courageuse, si pleine de gaieté ?... Tout le monde disait que c'était dommage qu'une femme jolie et délicate comme Katie Nolan dût passer sa vie à frotter des planchers. "Mais comment voulez-vous qu'elle fasse autre chose avec le mari qu'elle a ?" On convenait que, sous tous les rapports, Johnny nolan était un beau garçon, aimable, très supérieur à n'importe quel homme du voisinage. Malheureusement, il buvait. Voilà ce que disaient les gens. Et c'était vrai." (p 23)
Francie a un père qu'elle adore et qu'elle trouve formidable ; il est à la fois chanteur et serveur de bar et comme ses beaux-parents son père et sa mère d'origine irlandaise ne savaient ni lire ni écrire. Malheureusement ce n'est ni un mari ni un père raisonnable...
Francie est une enfant fière et très intelligente qui pense, qui réfléchit beaucoup ; elle observe les gens et leur imagine des vies. Elle a deux tantes assez hautes en couleur : Sissy qui collectionne les hommes et a mis au monde une dizaine d'enfants qui n'ont pas vécu, et Evy, celle qui est mariée à Oncle Willie qui passe son temps à se battre avec son cheval.

A travers le déroulé de cette histoire autobiographique, c'est la reconstitution de toute la vie d'un quartier peuplé d'immigrés italiens, allemands, irlandais, juifs... , un faubourg très pauvre, peuplé de gens miséreux au point de ne pas manger à leur faim bien que souvent dotés de la volonté farouche de s'en sortir.

Extrait p 68 : " le souper du samedi était mémorable : les Nolan mangeaient des boulettes frites. Une miche de pain rassis, réduite en pâte avec de l'eau chaude, était pétrie avec dix sous de viande hachée dans laquelle on avait émincé un oignon. On ajoutait un peu de sel et deux sous de persil haché menu, pour donner du goût. de ce mélange, on faisait des boulettes qu'on mettait frire et qu'on servait avec de la sauce tomate bien chaude."

Profitons de la réédition de "Le lys de Brooklyn" en poche pour nous (re)plonger dans ce merveilleux livre !

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Comme l'indique le titre, l'histoire se passe à Brooklyn. L'originalité de ce roman vient du fait qu'il se déroule au début du XXe siècle dans une famille pauvre dont les parents ont émigré d'Europe. L'auteur, Betty Smith, y a vécu quand elle était petite. le ton est très vrai, on s'y croit, on rencontre vraiment ces gens simples mais non complexés, fiers d'être ce qu'ils sont, raffinés même. le personnage principal, une petite fille avide d'apprendre qui garde les pieds sur terre, est très attachant.
Un très bon moment de lecture, les pages de ce "gros pavé" se tournent toutes seules.
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Betty Smith nous raconte en 1943 son enfance pauvre, très pauvre, à Williamsburg, quartier de Brooklyn, dans les années 1900-1910, à travers Francie Nolan qu'elle met en scène pour la représenter, fille de Johnny Nolan, chanteur de bistrot porté sur la boisson, et de Katie, sa mère, femme de ménage. C'est un roman d'apprentissage de la vie, bien sûr, vue par les yeux d'une petite, puis d'une jeune fille, modeste mais intelligente, dont on partage les pensées et émotions, joies et peines, rendues avec beaucoup de finesse et de justesse.
Ce qui frappe en particulier c'est l'aptitude de Betty Smith / Francie à voir et à restituer les côtés positifs et même beaux dans ces vies laborieuses et miséreuses.
Et justement Mlle Gardner, la professeure d'anglais, pleine de bonne intentions mais imprégnée de l'idée très libérale que les pauvres, les affamés et les ivrognes sont entièrement responsables de leur état et que la société n'a pas à leur venir en aide, expliquait à Francie, au grand désespoir de cette dernière, qu'il n'y avait rien de bon ni de beau à écrire sur les vies des personnes dans ces situations, et qu'il ne pouvait en résulter que de la laideur. Ce dialogue entre le professeur et son élève de 14 ans, où cette dernière n'a pas pu faire valoir ses arguments, constitue en une ou deux pages l'argument de ce si beau livre.
En effet c'est par ce dernier que Betty Smith / Francie répond en nous démontrant de façon éclatante qu'il n'est est rien, et que l'on pouvait évoquer la vie de ces personnes pauvres, affamées ou ivrognes avec émotion, bonheur et esthétique, et qu'il y avait souvent, presque toujours même, des moments de grâce, de beauté pure et de nobles sentiments dans ces personnes et leurs vies. La littérature américaine (sans parler de Victor Hugo ou de Charles Dickens) est d'ailleurs pleine de ces vies de misère et de galère, la plupart du temps beucoup plus intéressantes et humaines que celles des occupants du haut de la pyramide sociale.
La parallèle me vient bien sûr à l'esprit entre Jeannette Walls, qui raconte son enfance miséreuse dans "Le Château de verre", et Betty Smith / Francie dans ce Lys de Brooklyn, pour préférer de loin ce dernier car on y voit les côtés positifs, attachants et beaux des parents de Francie, contrairement aux parents de Jeannette Walls, constamment antipathiques et, dirait-on, sans beauté morale en dehors de quelques paroles affectueuses à leurs enfants, contredites par leurs actions. Jeannette Walls nous fournit une sorte de contre exemple par rapport à betty Smith.
Un très beau livre qui a bénéficié d'un très grands succès bien mérité, et service par l'excellente traduction de Maurice Beerblock. À recommnader chaleureusement.
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J'avais déjà lu cet livre il y a des années mais j'ai décidé de m'y replongé pour l'amour des livres. En effet, la narratrice, Francie Nolan âgée de neuf ans a le rêve de plus tard écrire. Pour cela, elle lit: un livre par jour. J'aimerai tellement pouvoir le faire! Elle se bat pour aller dans l'école qui lui permettra de progresser car dans celle de son quartier, le jugement sur ses capacités est malheureusement ancré car elle vient d'une famille d'immigrés et pauvre.
J'ai apprécié à travers son récit de découvrir de l'intérieur la pauvreté, les astuces pour s'en sortir, pour économiser le moindre sou, son acharnement à vouloir s'en sortir.
Quel plaisir de relire ce roman avec des yeux d'adultes qui m'a permis d'interpréter et d'assimiler plus de détails que la fois précédente (fin d'adolescence).
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