Ce livre est assez ancien (1976 pour la traduction française), ce qui explique qu'il ait fait l'objet d'assez peu de critiques sur Babeliio. Tout au long de 508 pages, c'est pourtant un extraordinaire témoignage sur l'URSS, assez bien résumé par la 4ème de couverture. Un correspondant de presse décrit non pas la politique et les grandes déclarations, mais ce qu'était la vie des citoyens soviétiques au quotidien. J'ai travaillé au Ministère des Affaire étrangères, et je suis allé dans tous les pays communistes européens, souvent plusieurs fois, Albanie interdite comprise, sauf la Bulgarie. La situation de ces pays était très différente, mais avait un point commun, une classe sociale d'apparachtchiks du parti, avec leurs magasins hors taxe et leurs passe-droits. Ce livre est un document-témoin. Un exemple parmi tant d'autres: un magasin reçoit régulièrement des pommes. Sur l'inventaire, on indique qu'elles sont avariées, ce qui justifie qu'il n'y ait pas de vente. Un réseau parallèle distribue les pommes aux membres du parti. Pour le citoyen lambda, les magasins sont vides. Il n'y a évidemment pas que les pommes. Il y a les vêtements, etc. le livre décrit cette classe sociale privilégiée, la corruption, la famille, la vie en ville et à la campagne, la culture, les dssidents, le parti, et de manière générale, le décalage entre l'idéologie officielle et la réalité.
"La croyance ou l'incroyance à l"id&ologie n'a pas d'importance vitale, tant que l'individu s'y soulet et ne pa combat pas ouvertement. le système prévaut, et avec lui le rituel idéologique qui l'affirme, le légitimise et le perpétue" (p.307).
"La nouvelle génération se comporte comme si l'idéologie n'avait aucune importance" (p. 203), ce que j'ai aussi constaté en Chine, passée au capitalisme tout en gardant Mao sur les billets de banque. Pas de liberté: l'horizon c'est la société de consommation.
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Ce livre, que j'ai lu avec curiosité et intérêt lors de sa parution, est devenu désormais un document historique dans la mesure où il décrit par le menu de nombreux détails de la vie quotidienne à l'époque soviétique. Vivant, concret, et souvent amusant.
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Une mine d'informations et de témoignages, même si l'ouvrage date de 1976
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Tout le monde vole l'Etat, et il reste toujours quelque chose à voler.