« Je t'ai enseigné tout ce que je connais de l'art de la guerre mais je n'ai rien pu t'apprendre de la vie. Chaque homme doit le faire de lui-même.»
Lourd et luisant, le fleuve traversait le désert comme un jet de métal en fusion. Le soleil frappait sur le monde avec la violence d'un marteau de chaudronnier, des brumes de chaleur faisaient fumer le ciel et les collines austères qui enserraient le Nil tremblaient dans les mirages.
« Le peuple met autant de plaisir à renverser les idoles dont il s’est lassé qu’il en a pris à les ériger. »
Magnifique Wilbur Smith à la plume hautement évocatrice, qui vous emporte dans un récit passionnant, où plus rien n’existe autour de vous que cette Égypte ancienne avec ses mœurs et ses personnages dans une immersion complète dont on sort difficilement.
L'idéaliste fraîchement couronné avait décidé d'abolir l'esclavage, ancienne et honorable coutume. Il avait voulu libérer tous les esclaves d' Egypte et en faire des hommes libres.
Même avec le recul,pareille lubie m'est incompréhensible.Bien que je sois moi-même esclave, je suis persuadé que l'esclavage et le servage sont les piliers sur lesquels repose la grandeur d'une nation. Le bas peuple ne peut
se gouverner lui-même. Le pouvoir doit être entre les mains de ceux qui sont nés avec la faculté de l'exercer et qui en ont l'habitude. La liberté est un privilège et ne saurait être un droit. Les masses ont besoin d'un maître fort car sans contrôle ni direction l'anarchie s'installe. Une monarchie absolue,l'esclavage et le servage sont les fondements du système qui nous a permis de développer une civilisation.
Le peuple met autant de plaisir a renverser les idoles dont il s'est lasse,qu'il en a pris a les eriger
la vie est nettement plus sûre quand elle reste modeste et anonyme.
Le plaisir que prenait Pharaon à la présence de Memnon était poignant. L'enfant, et la promesse de ma maîtresse quant à son enterrement, symbolisaient tout son espoir d'immortalité. Bien que je l'aie fortement déconseillé, il garda l'enfant avec lui jusqu'au coucher du soleil.
Les chevaux étaient debout mais empêtrés par le poids du char. L'éléphant les chargea. Lame, le plus proche, s'effondra, le dos brisé par un coup de trompe. Le mâle lui passa une défense en travers du corps et secoua la tête, soulevant le cheval qui ruait en hurlant.
Les Shilluk de Tanus firent une litière de leurs lances qu'ils recouvrirent d'une couverture de peau de mouton. Ils le soulevèrent et l'emportèrent, doucement, lentement, dans la forteresse d'Adbar Seged.
Nous l'allongeâmes sur le lit du roi Arkoun puis je les renvoyai.