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Critique de Valentia


Pour les grandes et épiques fresques de l'histoire égyptienne, nous français, nous avons Christian Jacq. Nos amis de l'Outre-Manche, eux, ont Wilbur Smith. C'est la seconde fois que je lis cet auteur (après La Vengeance du Nil) et, une nouvelle fois, je reste plus impressionnée par les paysages et les événements eux-mêmes que par la manière dont ils sont décrits. Mais rendons-lui tout de même justice : le Dieu Fleuve est un roman passionnant de guerre et d'amour, que l'on a du mal à lâcher une fois qu'on l'a entre les mains.

le Nil, protagoniste principal d'un roman ? Et pourquoi pas ? En tout cas, il est ici un personnage à part entière, au même titre que le trio Taita-Lostris-Tanus. Car c'est sur lui qu'ils voyagent, c'est sur lui qu'ils guerroient, c'est lui qui rythme repos, défaites et victoires de la nation égyptienne tout entière face à la menace Hyksos.

Reprenons du début. le récit est narré à la première personne par Taita, esclave et eunuque au service de l'exécrable Seigneur Intef, plus précisément en charge de l'éducation et de la protection de sa fille Lostris. Cette dernière s'éprend de Tanus, le jeune commandant du Souffle d'Horus et de la division du Crocodile Bleu, que son père hait plus que tout autre homme, haine dont on ignore la raison. Taita se trouve bien contrarié d'être mêlé à leur histoire, car la confiance aveugle que lui vouent les deux amoureux lui vaut de devoir annoncer lui-même leur désir de mariage à Seigneur Intef, ainsi que de tout mettre en oeuvre pour qu'ils puissent se voir, en empêchant toutefois l'irréparable de se produire.

Pendant ce temps, Pharaon Mamose, divin souverain de Haute-Égypte, fait face à divers problèmes : un usurpateur a pris le pouvoir en Basse-Égypte, le privant ainsi de la moitié de son royaume, et les caisses de l'État peinent à se renflouer, pour des raisons que l'on découvrira par la suite. de plus, il n'est plus tout jeune, et les dieux semblent vouloir s'obstiner à ne pas lui donner d'héritier mâle à qui transmettre son trône. En effet, il a eu de ses différentes épouses toute une ribambelle de filles, mais pas un seul fils. Il en vient à consulter Taita sur la question, lui qui a également de grandes connaissances en médecine, et qui en vient à lui donner un conseil qu'il regrettera plus tard… Ajoutez à cela la menace de l'envahisseur Hyksos, et vous obtenez un roman épique passionnant mêlé d'une sublime histoire d'amour impossible et additionné d'une petite note mystique.

Mais voilà : ce roman tout à fait digne d'intérêt n'est pas issu de la seule imagination du romancier. En effet, ainsi qu'il le précise à la fin de son récit, l'esclave Taita a réellement existé, et c'est lui-même qui a écrit ce récit de sa propre existence, ensuite entreposé dans des jarres dans la tombe de sa maîtresse.

S'il a fallu à Wilbur Smith, une fois la traduction du texte obtenue, corriger le style et convertir les unités de mesure, peut-on vraiment affirmer que cette oeuvre est la sienne ? le débat est ouvert.

Cependant l'histoire est belle et les personnages particulièrement attachants, et l'on se prend à avoir la larme à l'oeil lors de certains passages dramatiques. Si le style n'est pas éclatant, la fresque qu'il trace reste magnifique, et le Dieu Fleuve est un roman qui se lit facilement pour le plaisir de voyager –dans le temps comme dans l'espace.
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