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Claude Demanuelli (Traducteur)
EAN : 9782070758067
533 pages
Gallimard (30/11/-1)
3.85/5   321 notes
Résumé :
Feu d'artifice. Feu littéraire, feu de joie ou de tristesse, feu de plume bien trempée. Feu le "faux roman" et vive Zadie Smith ! Cette jeune auteur anglaise qui fait paraître en France Sourires de Loup, son premier roman, a tout d'un auteur de génie et son livre d'un roman épatant. À l'image d'un plat épicé et coloré renfermant dans un même bouillon des légumes et des condiments de toutes origines, Zadie Smith déploie au fil des 533 pages de son livre une histoire ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (33) Voir plus Ajouter une critique
3,85

sur 321 notes
Cette jeune auteure d'origine jamaicaine et anglaise obtint un succès immédiat pour ce premier roman, écrit à 25 ans seulement. Les droits du livres furent même achetés avant même qu'il soit terminé, à un éditeur ayant lu les cent premières pages seulement lors de la foire du livre à Francfort.t

C'est un roman foisonnant, à l'écriture baroque et flamboyante, s'inscrivant dans la tradition du grand roman anglais, de Fielding aux "Enfants de minuit" de Salman Rushdie, en passant par Dickens, rendant compte de la cociété anglaise en mutation, de ses crises, de la diversité des ses communautés et de son caraxtère multi-ethnique et multi culturel. Un livre cependant très profondément "british" par son humour décapant. et dévastateur, se moquant tout à la fois de la classe moyenne cultivée, des petits blancs racistes de la classe ouvrière, des "racailles" de banlieue totalement ignorantes de leur culture d'origine mais revendiquant cependant des racines qui leur sont totalement étrangères et inconnues. La langue est celle de la rue, totalement baroque et flamboyante elle aussi, un anglais en pleine mutation, sabir de cockney de la classe ouvrière, d'anglais standard de la télé et de la pub et de "pidgin" post-moderne. (petit nègre des banlieues, des minorités jamaicaines et indo pakistanaises) Je serais d'ailleurs curieux de lire ce roman également dans la traduction française pour voir comment cette énergie linguistique, ce mélange des genres et de styles a été adapté par le traducteur.

Les héros en sont un cockney de base inculte et un indien originaire du Bengale, possédant un vernis de culture, attaché à ses racines, voulant pour ses deux fils une éducation de bons musulmans, qui ne pouvant payer deux billets d'avions, envoie, contre l'avis de sa femme, et de son entourage, l'un de ses deux rejetons au Bengale afin de le protéger contre la corruption et les vices occidentaux,. Les deux compères ont fait la 2ème guerre mondiale ensemble, gonflent tout le monde et leur famille en particulier en rabâchant leurs souvenirs militaires pas très glorieux, et pour ce qui concerne le bengali, les exploits (très improbables et contestés) d'un ancêtre qui aurait le premier mené une rebellion contre l'envahisseur anglais. Il sont tous les deux épousé sur le tard des femmes beaucoup plus jeunes et leur ont fait des enfants qui sont à l'image des adolescents actuels issus des minorités : le fils resté en angleterre du Pakistanais est un petit délinquant, leader charismatique d'une petite bande qui sera sensible aux fatwas prononcées par les barbus fondamentalistes de Bradford et ira brûler le livre d'un écrivain ayant "blasphémé" contre l'islam, et qui en profitera pour piller quelques magasins et agresser quelques passants "infidèles". le frère de cette petite frappe néanmoins sympathique, celui qui fut exilé d'autorité par le père vers l'Inde, fait des études de droit. C'est l'intello, la fierté de son père, qui en fait ne sait pas très bien ce qu'il devient là-bas et dont on peut douter, eu égard à sa rationalité et à son désir de modernisation de la société indienne, qu'il devienne ce que son père a imaginé pour lui en l'exilant dans le sous-continent. Je ne puis vous dire ce qu'il devient, étant en train de teminer le bouquin et désireux de toutes façons de ne pas dévoiler la suite afin de vous donner l'envie de découvrir lle destin des personnages par vous-mêmes. Autres personnages savoureux de cette fable sociale, inscrite totalement dans l'histoire et la société actuelle du Royaume Uni, contrairement à une certaine littérature française trop souvent déconnectée du réel, digne du Tom Jones de Fielding ou de Dickens :

- La mère des deux enfants de l'Indien, mariée à cet homme plus vieux qu'elle et ramenée par lui en angleterre, est tout à fait intégrée, apprécie la modernité et le confort de l'occident, est hostile aux véléités fondamentalistes de son époux et cependant attachée à ce que ses enfants ne perdent pas leurs racines.

- Sa nièce, lesbienne totalement impie, menant une vie "honteuse" pour sa tante, qui ne l'excommunie toutefois pas et lui demande souvent son avis pour l'éducation de ses propres enfants et dans la façon de gérer son couple.

- La fille du cokney, de mère jamaicaine, amoureuse du fils délinquant du Bengali et désireuse de s'intégrer, fréquentant assidument la maison d'un couple d'intellectuels d'origine juive mais identifiés comme étant anglais pur sang

Les deux géniteurs de cette descendance bigarrée sont les meilleurs amis du monde, fréquentent le même pub tenu par un pakistanais à l'idéologie plus british-de-base-que-lui-tu-meurs, se bourrent la gueule régulièrement dans ce boui boui en ressassant leurs souvenirs de guerre et en débitant des brèves de comptoir savoureuses avec les autres clients, le pakistanais, faisant rigoler tout le monde avec son ancètre soi-disant anticolonialiste et sa prétention à se purifier et à se comporter dans un avenir incertain comme un bon musulman.

Le roman est vraiment excellent. Il s'inscrit, par son humour dévastateur et son ancrage dans les réalités économiques, culturelles et social de la Grande Bretagne qu'il décrit, dans la tradition du grand roman anglais, aux antipodes d'une littérature française trop souvent déconnectée du monde réel.

Sans dévoiler la fin de l'intrigue, disons, pour faire court et simpliste et si j'ai bien compris le message de cette fable baroque flamboyante :

- que la classe ouvrière britannique est confrontée à une situation inédite, celle d'une immigration de masse qui a transformé en profondeur le Royaume uni, dont les populations bigarrées apprennent malgré tout à répondre avec humour aux défis de l'Histoire (avec un grand H). Archibald Jones, personnage représentatif et plus-typiquement-anglais-que-lui-tu--meurs, n'est pas un raciste de base. Il a épousé une jamaicaine, est resté le meilleur ami de son compagnon d'infortune et de guerre (un Bengali bien intégré mais islamiste sur les bords). Cette classe ouvrière donc, malgré le racisme ordinaire d'une partie de la société, également dénoncé par la romancière, est profondément tolérante.
- Que cette classe ouvrière britannique, bien que n'adhérant pas au fondamentalisme de certains membres des communautés musulmanes dont elle partage l'existence quotidienne, pressent confusément une communauté d'intérets et de destin envers ces "étrangers" qu'elle côtoie dans les quartiers et à l'école, ceci malgré un fond d'intolérance ethnocentriste indélébile.
.- que cette classe ouvrière adhère cependant obscurément, par simple bon sens, aux valeurs rationelles de l'occident, auxquelles elle ne comprend pas grand chose et qu'elle ne pratique pas dans sa vie de tous les jours, lesquelles valeurs ont permis à l'Europe de conquérir le monde mais sont en train de déboucher sur une fuite en avant technologique d'apprentis sorciers risquant de détruire le monde.
- Sur ce dernier point, la dénonciation de la rationalité occidentale qui présenteraitt un danger pour la survie de l'espèce et la suprématie occidentale, je ne suis d'ailleurs pas certain que la romancière adhère aux pulsions anti-scientifiques post-modernes et qu'elle ne se rallie pas, en fin de compte, derrière la bannière de la recherche scientifique, tant est féroce sa charge contre les sectes fondamentalistes islamistes, chrétiennes et anti vivisection - toutes farouches adversaires de la société occidentale et convergeant, malgré le gouffre idélologique qui les séparent et pour des raisons diamétralment opposées, dans une haine aveugle contre : le père, le colonisateur, la chair et la révolution sexuelle.
- Que cette classe ouvrière, ou plutôt ces "masses déracinées par le capitalisme", privées de leur solidarités traditionnelles comme le dirait Arendt bien mieux que moi, semblent prendre fait et cause, à un instant crucial de la narration, contre la rationalité arrogante de l'intelligentsia qui leur promet un futur radieux grâce à la science et au progrès. En fin de compte, ces masses déboussoulées ne parviennent pas à prendre une décision, s'en remettent au hasard, à leur maktoub cockney et se font finalement "baiser" par cette bourgeoisie qu'elles soutiennent malgré tout et en dernière instance contre leurs "intérêts objectifs de classe". Je suis désolé d'avoir recours à une vulgate marxiste assez impropre à rendre compte de la tonalité du livre et de son message socilogique et politique, mais faute d'un meilleur instrument d'analyse à ma disposition, je suis obligé de faire avec...

Voilà, il me reste à vous rappeler que cet excellent roman a été traduit en français sous le titre "Sourire de loup", qu'il est publié en poche dans la collection Folio, et que je vous en recommande vivement la lecture si vous voulez mieux comprendre la société britannique actuelle au-delà des clichés sur le communautarisme à l'anglo-saxonne dont on nous rebat les oreilles ici pour lui opposer l'intégration à la française, vous savez, cette panacée républicaine qui a donné ce que l'on a vu l'hiver dernier dans les cités en flamme de l'hexagone. Ils ont dû bien rigoler les anglais et tous ceux qui en ont marre de recevoir des leçons de démocratie et de progrès social de la part des "frogs", des Frenchies arrogants.......

Lien : http://jcfvc.over-blog.com
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Au centre du décor, les quartiers nord de Londres, deux personnages, Samad et Archie. Il sont unis par leur participation à la fin de la seconde guerre mondiale et sont inséparables même s'ils s'engueulent tout le temps. Enfin, c'est surtout Samad qui engueule. Il est d'origine Bengali (Bengladeshi après 1975), rêvait d'exploits dignes de son aïeul, héros supposé de la révolte des Cipayes au 19e siècle. Comme il arrive, il reporte ses rêves sur ses fils jumeaux Magid et Millat. Et tente contre toute réalité de leur transmettre un islam traditionnel, mais non fanatique. Ce qui échouera bien sûr. Archie rencontre sur le tard une jeune jamaïcaine, en rupture avec les Témoins de Jéhovah, dans des circonstances plus que rocambolesques. Ils ont une fille Irie. Une troisième famille intervient, les Chalfen, famille de la classe moyenne sûre de sa bonté, qui vient en soutien scolaire à Irie et Millat. Mais le soutien scolaire se transforme en liens étroits et problématiques, et évolutifs, entre les trois familles.
Au coeur de ce beau et long roman, le thème de la transmission et de la filiation, voire de l'expérimentation génétique (ça je vous laisse le découvrir). Les cultures et les traditions religions et philosophiques se mêlent et se heurtent dans des mélanges parfois détonants. Les personnages sont attachés et encombrés par leur passé, et la deuxième génération se fraie tant bien que mal un chemin vers l'avenir.
Les sujets sont très sérieux, voire dramatiques, mais sont traités avec beaucoup de légèreté (au bon sens du terme) et de drôlerie. Cela se lit facilement avec plaisir et bonheur. le style est inventif et plein de trouvailles. Et bien entendu le livre de Zadie Smith ouvre des perspectives sur les réalités et l'histoire des immigrés d'origines diverses en Angleterre.
Bref, un bouquin très sympa à recommander absolument.
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Zadie Smith, née en 1975 dans une banlieue du nord-ouest de Londres, est une écrivaine britannique, fille d'un père anglais et d'une mère jamaïcaine qui émigre en Angleterre en 1969. Ses parents divorcent alors qu'elle est encore adolescente et à l'âge de 14 ans, change son prénom de Sadie en Zadie. Elle étudie la littérature anglaise à l'université de Cambridge. Son premier roman, Sourires de loup, paru en 2000 a reçu plusieurs prix.
Archie Jones l'Anglais et Samad Iqbal le Bengladais, se sont connus durant la Seconde Guerre Mondiale avant de se retrouver en 1975 au nord de Londres, dans le quartier des exilés et des déracinés. le roman va nous raconter leurs deux vies, leurs mariages, leurs familles – deux clans distincts - et leurs problèmes jusqu'à la fin du siècle, dans cette Angleterre multiculturelle en pleine mutation.
Je n'ai lu que deux romans de cette écrivaine mais je vois qu'ils présentent les mêmes caractéristiques. Une écriture dense et foisonnante - qui freine l'entrée du lecteur dans le bouquin - où la mixité culturelle tient le rôle principal. Ce qui frappe le plus ici, c'est qu'il s'agissait de son premier roman et pour un coup d'essai, c'est époustouflant de virtuosité. Plus de cinq cents pages débordant de personnages divers et exotiques, de situations souvent drôles ou loufoques, de réflexions sur le monde comme il va dans un Londres loin des clichés touristiques habituels ou de cette Albion so british…
Zadie Smith écrit ses romans comme d'autres mitonnent des ragoûts en y incorporant tout ce qui leur tombe sous la main. Il y a un suicide raté, une seconde épouse bien plus jeune, des fils jumeaux Magid et Millat, les Témoins de Jéhovah, Allah et ses préceptes, des odeurs de curry et de shit, des digressions sur à peu près tout, des références au Mur de Berlin et à Salman Rushdie, des engueulades féroces, des sentiments non partagés, des problèmes de couples, des personnages tous très attachants malgré leurs défauts ou à cause de leurs défauts, un fils envoyé en Inde pour lui inculquer la vraie religion tandis que l'autre se vautre dans le sexe. le pauvre Samad a bien du mal à comprendre le monde qui l'entoure, sa femme et ses fils. le choc des cultures le chamboule tellement qu'il sera tenté de fauter avec une enseignante de ses gamins.
Problèmes d'intégration et d'éducation des enfants, poids de la religion, comment concilier les enseignements du Coran et la redoutable facilité avec laquelle on peut s'empiffrer des fruits du péché dans nos sociétés occidentales ? L'auteure s'interroge aussi sur nos racines, imaginant qu'un jour peut-être, elles « n'auront plus d'importance parce qu'elles ne peuvent ni ne doivent en avoir… »
Zadie Smith a un bagout exubérant, tout part dans tous les sens mais rien n'est gratuit et tout fait sens, un incident de l'époque de la Guerre cité en début de roman reviendra en fin d'ouvrage pour boucler en beauté cette fresque colorée et bruyante, menée de main de maître par un écrivain affirmé dès son premier opus. Seul bémol, ou revers de la médaille, cette avalanche explosive ne manque pas de saouler le lecteur qui se sent pris entre deux sentiments opposés, abandonner le livre qu'il sait de qualité, ou s'accrocher vaillamment. Je vous conseille de tenir bon, la récompense est au bout.
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Voilà la chronique familiale de deux familles anglaises amies : l'une issue d'un mariage anglo-jamaïcain, et l'autre émigrée d'origine bengalie. La réalité sociale, les problèmes liés à l'intégration des émigrés dans la société occidentale sont particulièrement bien évoqués.
C'est mené avec brio, humour, c'est souvent loufoque, le rythme ne se détend pas (le lecteur pourrait même de temps en temps bénéficier d'une phase de « repos » pour souffler, mais non...), cela pointe avec justesse et honnêteté les problèmes que l'intégration dans un pays occidental pose aux émigrés. C'est un peu touffu cependant, le livre aurait sans doute gagné à être un peu plus court, et la fin se termine en queue de poisson. Mais, en définitive, le plaisir de lecture l'emporte.
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J'ai eu beaucoup de mal à terminer ce roman bourré de qualités, mais long, très long.
Il aborde les difficultés et les interrogations d'une famille d'origine pakistanaise installée à Londres. Tout est évoqué : l'arrachement à la culture d'origine, elle-même martyrisée par plusieurs traumatismes historiques qui ont donné naissance à la nation pakistanaise après la partition avec l'Inde (en passant par le Bengale) ; la religion ; la guerre (39-45) ; l'antagonisme des valeurs ; la tentation de la délinquance, le déclassement social, la spiritualité ...
Ce livre riche, bien écrit, sans larmoiement, aurait gagné à avoir 150 pages de moins.
J'ai fait connaissance à travers lui avec le "réalisme hystérique", école dont se revendique l'auteure, dont elle est même un chef de file et qui n'est pas sans évoquer l'exubérance de certains auteurs sud-américains (Gabriel Garcia Marques).
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Citations et extraits (37) Voir plus Ajouter une citation
Prostré, les mâchoires relâchées, les bras en croix comme quelque ange déchu, le point refermé d'un côté (gauche) sur ses médailles militaires, de l'autre (droit) sur son certificat de mariage pour la bonne raison qu'il avait décidé d'emporter ses erreurs avec lui. Il s'agissait là d'un suicide mûrement réfléchi.
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C'est vrai qu'on m'a mariée à Samad Iqbal le soir même du jour où je l'ai rencontré pour la première fois. C'est vrai que je ne le connaissais ni d'Eve ni d'Adam. Mais il ne me déplaisait pas. On s'est rencontrés dans la salle du petit déjeuner d'un hôtel de Delhi, un jour où il faisait une chaleur épouvantable, et il m'a éventée avec le Times. J'ai trouvé qu'il avait un visage sympatique, une voix douce et un joli p'tit derrière pour un homme de son âge. Bon. Maintenant, chaque fois que je découvre quelque chose sur son compte, je l'apprécie un peu moins. Donc, tu vois, tout compte fait, on était nettement mieux avant...(p.118)
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L'immigrant ne peut que rire des peurs du nationaliste (l'envahissement, la contamination, les croisements de races), car ce ne sont là que broutilles, clopinettes, en comparaison des terreurs de l'immigrant: division, résorption, décomposition, disparition pure et simple. Même la toute flegmatique Alsana Iqbal se réveillait parfois, trempée de sueur, après avoir été poursuivie toute la nuit par des visions de Millat (génétiquement B.B., B. signifiant Bengali), épousant une fille du nom de Sarah (aa, "a" signifiant aryen), avec pour fruit de cette union un enfant appelé Michael (Ba), qui à son tour épouserait une Lucy (aa), condamnant Alsana à une ribambelle d'arrière-petits-enfants méconnaissables (Aaaaaa !), toute ascendance bengali définitivement diluée, le génotype complètement masqué par le phénotype.
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- Faut te tenir un peu au courant, mon vieux, dit Shiva, parlant lentement, patiemment. « Organes de la femme, point G, cancer des testicules, ménopause, andropause… la crise de la cinquantaine fait partie de ces trucs. C’est le genre d’informations que l’homme moderne se doit de posséder. – Mais je n’en veux pas de tes informations », cria Samad, se levant et se mettant à arpenter la cuisine. « C’est précisément là qu’est le problème ! Je n’ai pas envie d’être un homme moderne ! J’ai envie de vivre comme j’étais fait pour vivre. Je voudrais retourner dans mon pays ! – Qui n’en a pas envie ? » murmura Shiva, retournant les oignons et les poivrons dans la poêle.
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Ne vous méprenez pas sur les gens, ne sous-évaluez jamais le plaisir que leur procure une douleur qui n'est pas la leur : l'annonce d'une mauvaise nouvelle, le spectacle de bombes à la télévision, le son des sanglots étouffés à l'autre bout du fil. La douleur en elle-même n'est rien d'autre que de la douleur. Mais douleur plus éloignement égale parfois divertissement, voyeurisme, cinéma vérité, sourire bienveillant, sourcil levé, mépris déguisé.
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