AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782714481924
Belfond (04/03/2021)
3.61/5   14 notes
Résumé :
« Il ne peut y avoir au monde un endroit où il fasse plus froid, où l’on soit plus seule, se disait Margie Shannon, que dans ce coin désert de Brooklyn, et un samedi soir ! » Arrivée à l’angle de la rue, elle serra plus fort son manteau, déjà étroitement boutonné.
Pourquoi était-elle dehors ? Pourquoi marchait-elle par les rues glacées à cette heure tardive ? Tout simplement parce qu’elle avait dix-sept ans et un emploi, qu’elle était maintenant indépendante... >Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Publié pour la première fois en 1948 aux USA ( 1950 en France) , ce roman ressort en 2021 dans la collection Vintage de Belfond. Rien que ce petit mot annonce ce que l'on va trouver dans ces pages, mais a aussi une connotation qui limite un peu ... Or Mrs Smith, a du talent, et ce roman est presque une description détaillée de la condition des “petites gens ” du début du XX ° siècle.

C'est l'histoire d'une toute jeune fille qui habite à Brooklyn dans les années 1920, Margie, qui décide de quitter l'école à seize ans pour trouver un travail et ainsi aider financièrement ses parents , ils ne sont que trois.
On est chez les “pauvres” américains des villes, et tout est programmé pour qu'ils le restent, la fameuse reproduction sociale...
Margie va prendre des “claques”, lorsqu'elle réalise qu'ailleurs l'herbe est plus verte, que le centre de New York a beau être très près, il est très loin en terme de mode de vie, d'instruction, de famille, d'éducation, d'espoir. Et l'on voit les ravages à Brooklyn, de l'éducation - certains parents reprochant aux enfants de les avoir rendus encore plus pauvres - les privations, le manque de jouets, de nourriture, de vêtements neufs. Un gouffre ...
Tout ira mieux demain, une phrase qu'entend souvent Margie pour excuser le manque au présent, garder l'espoir de lendemains meilleurs, et si Margie suit le modèle de ses parents, on devine à la fin, que effectivement, tout pourrait aller mieux demain pour Margie.

Roman social, roman d'apprentissage, roman d'initiation , perte de l'innocence de l'enfance : roman culte dans son pays, méconnu en France et pourtant sous ses airs “vintage”, c'est un petit bijou permettant à nous lecteurs du XXI ° siècle, de mieux comprendre, de découvrir cette époque, ce quartier, ces gens dont certains font leur malheur eux-mêmes. (je pense à la mère de Margie et à celle de Frankie) .
Terrible destin qui s'annonce pour cette héroïne si gentille, si attachante, si malléable au début et qui saura évoluer après bien des malheurs...
Et l'on imagine tout ce que Betty Smith a mis d'elle-même, dans ce roman qui décrit un quartier où elle a passé toute son enfance. Née en 1896, mariée en 1919, elle finira par divorcer en 1938, Margie , c'est presque elle...
Et c'est sûrement pour cela que ce roman sonne si vrai, si juste , c'est sûrement grâce à cela que l'on visualise si bien, ces rues, ces logements, la fatigue des pères de famille ouvriers, la lassitude des mères obligées de composer avec rien, le manque d'espoir, de perspective, le manque d'argent, la violence des mots, des sentiments, l'absence de tendresse, l'absence de petits plaisirs. Oui, Betty Smith signe un terriblement beau portrait de femme, un croquis d'une époque , d'un lieu d'un quartier.

Un petit bijou vintage...
Commenter  J’apprécie          405
Margie Shannon a dix-sept ans et des envies de liberté. D'ailleurs, elle vient de trouver un emploi et pour marquer son indépendance elle ne rentre pas directement du travail chez ses parents ou sort quelquefois le soir. Margie est une jeune femme vive, sensible, intelligente et résolument optimiste. Si elle a été élevée au sein d'un couple dont les marques d'affection sont inexistantes, elle espère bien ne pas reproduire la vie de ses parents qui ont du mal à joindre les deux bouts dans cet Amérique des années 20 où les ouvriers sont soumis à une forte pression et où les femmes subissent plus qu'elles ne vivent. Mais il ne suffit pas de le vouloir et d'y croire pour y arriver. La vie, parfois, vous rattrape malgré tout.

Ce livre est un magnifique portrait de femme ou plutôt de jeune femme qui devient adulte. Margie est terriblement attachante et on se prend à espérer avec elle des jours meilleurs, les marques de tendresse et d'amour qu'elle mérite amplement tant de la part de ses parents que de Frankie, qu'elle épousera mais qui se montrera bien en deçà des rêves de Margie.

Betty Smith nous immerge complètement dans cette Amérique d'après-guerre et dans ce monde ouvrier en lutte permanente pour trouver un emploi, le conserver, faire vivre dignement sa famille et espérer pour ses enfants un destin plus flamboyant. Elle exprime à merveille les difficultés de communication entre mari et femme, entre parents et enfants, cette frustration qui habite en chacun. Il y a des pages magnifiques de descriptions de ces employés hagards qui reviennent chez eux après une journée de travail harassante et dont le corps et le regard expriment toute la lassitude et la résignation.

C'est une nouvelle fois une magnifique découverte due à Belfond Vintage d'un classique de la littérature qui mérite amplement d'être mis en lumière. Betty Smith possède une plume magnifique capable de nous emmener dans ces rues de Brooklyn et au coeur de ces familles écrasées par la nécessité de se tuer à la tâche. Mais c'est aussi un livre optimiste en ce sens que le personnage de Margie déborde d'énergie et d'espoir et qu'elle apporte une extraordinaire lumière à ce récit qui pourrait n'être que sombre.

C'est à la fois très révélateur de la société américaine des années 20, où en tous les cas de la vie d'une classe sociale, et très moderne par les messages que le roman véhicule d'émancipation et de liberté. le tout dans un style lui aussi très moderne, peut-être dû à la traduction, mais qui reflète bien le caractère volontaire de Margie.

Sublime !
Commenter  J’apprécie          10
« Regardez les choses comme si vous les voyiez pour la première ou la dernière fois et le temps que vous passerez sur terre sera rempli de bonheur »
Il n'y a que bienveillance dans l'écriture de Betty Smith pour rendre vivant les détails de la vie quotidienne de ses personnages.
En 1920 la vie n'est pas rose pour la petite Margie Shannon qui essaye par tous les moyens de faire plaisir à tout le monde et d'être comme il faut pour ne pas mettre en colère sa mère plutôt autoritaire. Plus tard, lorsqu'elle devient une jeune fille indépendante grâce à son travail elle acceptera encore de donner son argent à ses parents et se contentera de peu. Simplement pour avoir un nouveau manteau pour l'hiver il faut se battre et la discussion la rend malade. Bah ! dira-t-elle, alors un jour plus tard tout ira mieux. Margie a toujours le sens de la formule, tout ira mieux demain, ses émotions et ses sentiments intimes sont pourtant bien malmenés.
Il y a un mélange de lyrisme romantique avec l'exaltation des sentiments personnels et une perception d'étouffement où s'usent les illusions dans cette littérature culture pop des années 50. le contraste est absolu dans les scènes de la vie conjugale qui sont bien éloignées des nôtres. Autres époques, autres moeurs. Cependant Betty Smith a le pouvoir de toucher les âmes sensibles et délicates et toutes celles qui n'ont pas oublié combien il est parfois douloureux de passer de l'enfance à l'âge adulte.
C'est une peinture étonnamment juste d'une époque révolue. Un roman vintage, désuet et plein de charme qui fait du bien, un manchon de nostalgie et de douceur. Un récit, qui sous des allures de comédie romantique parle de la condition féminine et de leur éternel besoin d'amour.
Revisitez vos classiques avec Belfond Vintage !

Lien : https://leschroniquesdecoco2..
Commenter  J’apprécie          60
Nous sommes au début du 20eme siècle dans le quartier pauvre de Brooklyn au Etats-Unis.

Margie Shannon, fille unique, grandit dans une famille pauvre avec des parents peu démonstratif : père souvent absent et mère très brusque et colerique . A 18 ans, elle trouve un travail, elle doit reverser son salaire a sa mère pour l'aider à subvenir au besoin du foyer, elle qui ne rêve que de s'acheter un nouveau manteau ou une jolie tenue.

Rêvant de son patron, elle rencontre et s'éprend finalement d'un jeune homme, Franck.

Va-t-elle enfin trouver le bonheur? Elle qui aspire a fonder une famille et vivre dans une maison.

Ce livre est très beau, je ne connaissais pas du tout l'auteure et ce fut pour moi une belle découverte.









Commenter  J’apprécie          00
Paru en 1948, ce deuxième roman de Betty Smith, nous raconte les souvenirs d'enfance et les espoirs de Maggie Shannon dans le mariage où le mot "amour" n'a pas sa place.
Je me prends de sympathie pour Maggie, j'ai envie de la protéger de son enfance difficile et de cette mère méchante qui trouve toujours une occasion pour la rabaisser alors que Maggie est pleine de vivacité et de détermination à réaliser ses rêves. Elle nourrit beaucoup d'espoir dans son mariage, elle force l'admiration pour toutes ces femmes qui ont vivre sous la coupe parentale puis maritale, en bâclant leur propre liberté. Comme Maggie, je veux croire que la dureté de la vie n'est pas réservée qu'à une seule classe sociale, il y a toujours moyen de s'en sortir avec la volonté pour guider le quotidien.
Betty Smith offre des instants de poésie pour raconter l'histoire de Maggie, ce quotidien dans les années 20 à Brooklyn. Les détails minutieux et la connaissance approfondie des personnages offre un récit captivant.
Lien : http://fabielectrice.canalbl..
Commenter  J’apprécie          10

Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
" Je lui fais sa cuisine, poursuivit la mère. Je lave son linge; je ne lui demande jamais où il va . Qu'a t'il besoin d'une femme. Qu'est ce qu'une femme pourrait lui donner que je ne puisse lui donner moi-même ? Répondez-moi mademoiselle Shannon ! Voulez-vous me le dire ?
- (...) Elle peut lui donner des enfants !
- Bien fait pour toi lança Malone. Tu ne l'as pas volé !"
Des larmes montèrent aux yeux de Mme Malone. Elle se leva, sortit du salon sans même s'excuser. Malone se leva aussi, tendit la main à sa future belle-fille. La visite était terminée.
Commenter  J’apprécie          120
" Ecoute mon petit. Maman ne voulait pas te gifler si fort tout à l'heure. Tu sais bien, quand tu t'es perdue ? Les gifles ne voulaient rien dire. C' est simplement une habitude qu'ont les mères ! Ne te rappelle qu'une chose ; c'est que tu es toujours la petite fille à ta maman !"
Commenter  J’apprécie          110
Pour n'avoir eu, enfants, ni poupée, ni soldats, ni patins, ils grandissent en s'imaginant qu'ils n'ont droit de s'attendre à rien, sauf à travailler pour vivre, et à vivre pour travailler. Il devrait être permis aux hommes d'attendre un peu plus que cela de la vie ! "
Commenter  J’apprécie          90
Ils avaient toujours eu la volonté d'être de bons parents et de rendre leur fille heureuse. Le mal était venu de ce qu'ils avaient constamment retardé le moment de réaliser leur projet.
Commenter  J’apprécie          120
Ce n'est que pour un temps, dit-on quand on est jeune. Et un beau jour, on se réveille pour trouver que ce qui n'était que pour un temps, c'est notre destin, pour toujours !
Commenter  J’apprécie          110

Videos de Betty Smith (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Betty Smith
La chronique de Gérard Collard - Le lys de Brooklyn
autres livres classés : roman d'apprentissageVoir plus
Notre sélection Littérature étrangère Voir plus




Quiz Voir plus

Et s'il faut commencer par les coups de pied au cul

Dans un film de Jim Jarmush, un tout jeune couple d'adolescents se demande : Y a-t-il encore des anarchistes à -------- à part nous ? Peu de chances. Où çà exactement ?

Paterson
Livingston
Harrison
New York

10 questions
22 lecteurs ont répondu
Thèmes : anarchie , éducation , cinéma americain , histoireCréer un quiz sur ce livre