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Critique de alouett


« (…) Thierry Smolderen et Alexandre Clérisse se plongent avec délectation dans l'imagerie fluide et aérodynamique de la SF des années 50. Très loin des parodies nostalgiques habituelles, ce récit chatoyant prend cependant la période au sérieux, et s'intéresse aussi bien aux sources du Zorglub de Franquin qu'aux techniques de persuasion utilisées dans les milieux publicitaires et militaires. S'inspirant d'un cas psychologique réel (qui a défrayé la chronique au milieu des années 50), l'intrigue tient à la fois de l'énigme psychiatrique et du space opera. (…) Souvenirs de l'Empire de l'Atome joue autant sur ses images brillamment évocatrices que sur son scénario aux zigzags imprévus pour emporter le lecteur dans un autre monde –au coeur d'un Âge de l'Atome, qui tour à tour nous enchante et nous glace d'effroi » (synopsis éditeur).

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Mexique, 1964. Shangaï, 1926. Bruxelles, 1958. Empire de l'Atome, à près de 121000 années dans le futur.

Paul navigue entre passé, présent et un lointain futur. Morceaux de mémoire éparpillés dans le temps. Homme intelligent mais égaré qui tente de reconstituer la chronologie des événements, gérer ses angoisses et garder le lien télépathique qu'il a, depuis l'enfance, avec Zarth Arn, héros issu de la mémoire collective terrienne et grand combattant.

Le scénario de Thierry Smolderen est éparpillé entre différentes époques dont nous suivrons les intrigues, le tout formant un ensemble cohérent mais charge au lecteur d'en reconstituer l'unité. Je me suis attachée au personnage principal pourtant, je n'ai pas l'impression de l'avoir investi. J'ai aimé la perception qu'il a des choses, l'analyse qui fait des évènements auxquels il est associé de gré ou de force mais je n'ai ressenti aucune empathie pour sa détresse. Fou ou visionnaire, la question reste entière pour moi.

Le scénario d'une grande richesse est trop foisonnant à mon goût. Image symbolique d'une société utopique qui ressemble à s'en méprendre aux sociétés terriennes de l'Antiquité. Projection lointaine d'une espèce humaine qui sera, tôt ou tard, confrontée à l'obligation de s'exiler de sa planète natale pour tenter de survivre dans l'espace. Suppositions quant au fait que cette même espèce excellera un jour dans la maîtrise de la matière, dominera et s'adaptera aisément à un univers qui lui est pourtant hostile, colons de planète inconnue supposée exister quelque part dans un coin de l'univers… Si l'intrigue m'a captivée, son décor me laisse de marbre. Déjà vu, déjà visité à d'autres occasions, le voyage onirique n'a pas été à la hauteur de mes attentes.

Je reste ambivalente face à l'accueil que j'ai réservé à cet album. Satisfaite par la réflexion qu'il sous-tend, questionnant la présence éventuelle d'une analyse critique que l'auteur aurait également faite de la guerre froide, intéressée par le regard accusateur qu'il pose sur la société de consommation. Sa remarque est d'autant plus pertinente qu'il en revient aux prémices du merchandising.

Côté graphique, moins d'accroche malgré le travail de composition d'Alexandre Clérisse qui crée une ambiance intemporelle. On navigue de manière fluide entre des époques qui se matérialisent au travers de différentes teintes colorées. le futur en revanche s'affranchit d'un noir et blanc doté d'assez peu de dégradés de gris… étrange choix. En revanche, le style de dessin retranscrit à merveille l'atmosphère des années 1950. Ce graphisme a également l'énorme avantage de nous permettre de matérialiser assez facilement les multiples références présentes dans le récit (comics, séries télévisées…). Les corps longilignes des personnages côtoient des courbes rectilignes ou arrondies utilisées tour à tour pour l'architecture, les objets de décoration intérieure, les vaisseaux du futur ou les automobiles d'hier… Un graphisme très racé auquel je n'ai malheureusement pas accroché.

(...)
Lien : http://chezmo.wordpress.com/..
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